Type de juridiction : Tribunal judiciaire
Juridiction : Tribunal judiciaire de Lille
Thématique : Rétention administrative et droits fondamentaux : enjeux de sécurité et de liberté individuelle.
→ RésuméPlacement en rétentionPar décision du 09 novembre 2024, l’autorité administrative a ordonné le placement de Monsieur [J] [K], de nationalité albanaise, en rétention dans des locaux non pénitentiaires. Cette décision a été notifiée le même jour à 08 heures 20. Prolongation de la rétentionLe 13 novembre 2024, le tribunal judiciaire de LILLE a autorisé la prolongation de la rétention de Monsieur [J] [K] pour 26 jours supplémentaires. Cette ordonnance a été confirmée par la Cour d’appel de DOUAI le 15 novembre 2024. Demande de mise en libertéLe 20 novembre 2024, Monsieur [J] [K] a saisi le tribunal pour demander la cessation de sa rétention, affirmant qu’il n’avait pas l’intention de rester en France et qu’il pouvait quitter le territoire par ses propres moyens. Il a également signalé avoir été victime d’une agression au centre de rétention. Arguments présentés à l’audienceLors de l’audience, le conseil de Monsieur [J] [K] a souligné le désir de son client de retourner en Albanie par ses propres moyens, sans demander un transfert vers un autre centre. Il a également mentionné l’agression subie par son client dès son arrivée au centre de rétention, invoquant une situation d’urgence. Réponse de l’administrationLe représentant de l’administration a indiqué que Monsieur [J] [K] pouvait demander un changement de centre de rétention ou une aide au retour, précisant que des vols réguliers vers l’Albanie étaient disponibles. Il n’a pas fourni d’informations supplémentaires concernant l’agression. État de santé et situation familialeMonsieur [J] [K] a exprimé son souhait de quitter la France après avoir purgé sa peine, mentionnant qu’il n’avait pas vu sa famille depuis six ans et qu’il ne se sentait pas bien. Il a également signalé avoir été auditionné par la police concernant l’agression. Motifs de la décisionSelon le code de l’entrée et du séjour des étrangers, le juge peut rejeter une demande de mise en liberté sans convoquer les parties si aucune nouvelle circonstance n’est intervenue. Les éléments présentés par Monsieur [J] [K] ont été jugés insuffisants pour justifier la cessation de sa rétention. Conclusion de la décisionLa demande de mise en liberté de Monsieur [J] [K] a été déclarée recevable, mais a été rejetée. La décision a été prise en premier ressort, avec exécution provisoire, le 21 novembre 2024. |
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LILLE
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Le magistrat délégué par la présidente du Tribunal judiciaire
NOTE D’AUDIENCE
Articles L.614-1, L.614-13, L.741-10, L.743-5, L.743-20 du CESEDA
Audience publique
DATE D’AUDIENCE : 21 Novembre 2024
DOSSIER : N° RG 24/02469 – N° Portalis DBZS-W-B7I-Y64M – M. [J] [K] / M. LE PREFET DU NORD
MAGISTRAT : Coralie COUSTY
GREFFIER : Louise DIANA
DEMANDEUR :
M. [J] [K]
Assisté de Maître LEGRAND Damien, substitué par Maître Joaquim WILQUIN, avocat choisi
En présence de M. [L] [H], interprète en langue albanaise,
DEFENDEUR :
M. LE PREFET DU NORD
Représenté par M. [I] [G],
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DEROULEMENT DES DEBATS
L’intéressé confirme son identité.
L’avocat soulève les moyens suivants : – monsieur veut rentrer dans Albanie, être placé dans un autre centre de rétention n’est pas dans son intention ; – monsieur peut repartir aujourd’hui avec son frère qui est venu d’Albanie pour le chercher ; – caractère d’urgence : monsieur a été agressé dès son arrivée au CRA ;
Le représentant de l’administration répond à l’avocat ;
L’intéressé entendu en dernier déclare : “ mon souhait c’est de partir, de quitter la France. J’ai voulu partir le jour de ma libération. Après ce qu’il s’est passé au CRA je ne me sens pas bien. Ils sont passés à l’acte. Je veux partir aujourd’hui, mon frère est là, ça fait six ans que je n’ai pas vu ma famille, mes parents ont des problèmes de santé. La police m’a auditionné au commissariat, ils ont dit qu’ils allaient suivre l’affaire. Je ne sais pas si les personnes qui m’ont agressé sont encore au CRA car j’ai changé de zone. Tout ce que je veux c’est partir. Mon frère ça fait une semaine qu’il est là et ça lui coûte cher d’être là, j’ai purgé ma peine, je ne dois rien à la France, je veux juste partir”.
DECISION
Sur la demande de mise en liberté:
o RECEVABLE o IRRECEVABLE
o REJET o REMISE EN LIBERTE o ASSIGNATION A RÉSIDENCE
Le greffier Le magistrat délégué
Louise DIANA Coralie COUSTY
COUR D’APPEL DE DOUAI
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LILLE
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Le magistrat délégué par la présidente du Tribunal judiciaire
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Dossier n° N° RG 24/02469 – N° Portalis DBZS-W-B7I-Y64M
ORDONNANCE STATUANT SUR UNE
DEMANDE DE MISE EN LIBERTÉ
Articles L.614-1, L.614-13, L.741-10, L.743-5, L.743-20 du CESEDA
Nous, Coralie COUSTY,, magistrat délégué par la présidente du Tribunal judiciaire de LILLE, assisté de Louise DIANA, greffier ;
Vu les dispositions des articles R. 741-3, R.742-1, R. 743-1 à R. 743-8, et R. 743-21 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) :
Vu la décision de placement en rétention administrative prise le 09/11/2024 par M. LE PREFET DU NORD;
Vu l’ordonnance rendue le 13/11/2024 par le magistrat délégué par la présidente du Tribunal judicaire de LILLE prolongeant la rétention administrative de M. [J] [K]
Vu la requête de M. [J] [K] aux fins de demande de mise en liberté en date du 20/11/2024 reçue et enregistrée le 20/11/2024 à 09h15 (cf. Timbre du greffe)
Vu l’extrait individualisé du registre prévu à l’article L.744-2 du CESEDA émargé par l’intéressé ;
PARTIES
AUTORITE ADMINISTRATIVE QUI A ORDONNE LE PLACEMENT EN RETENTION
M. LE PREFET DU NORD
préalablement avisé, représenté par Monsieur [I] [G], représentant de l’administration
PERSONNE RETENUE
M. [J] [K]
né le 14 Mai 1993 à [Localité 1] (ALBANIE)
de nationalité Albanaise
actuellement maintenu en rétention administrative
préalablement avisé et présent à l’audience,
Assisté de Maître LEGRAND Damien, substitué par Maître Joaquim WILQUIN, avocat choisi
En présence de M. [L] [H], interprète en langue albanaise,
LE PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE, préalablement avisé n’est pas présent à l’audience.
DEROULEMENT DES DEBATS
A l’audience publique, le magistrat délégué a procédé au rappel de l’identité des parties ;
Après avoir rappelé à la personne retenue les droits qui lui sont reconnus par le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile pendant sa rétention et l’avoir informée des possibilités et des délais de recours contre toutes décisions le concernant ;
L’intéressé a été entendu en ses explications ;
Le représentant du préfet a été entendu en ses observations ;
L’avocat a été entendu en sa plaidoirie ;
Le représentant du préfet ayant répondu à l’avocat ;
L’étranger ayant eu la parole en dernier ;
EXPOSE DU LITIGE
Par décision en date du 09 novembre 2024, notifiée le même jour à 08 heures 20, l’autorité administrative a ordonné le placement de Monsieur [J] [K], né le 14 mai 1993 à [Localité 1] (ALBANIE), de nationalité albanaise, en rétention dans des locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire.
Le magistrat du siège du tribunal judiciaire de LILLE a autorisé la prolongation de cette rétention pour une durée de 26 jours supplémentaires par ordonnance en date du 13 novembre 2024, notifiée le jour même à 16 heures 34, et confirmée par ordonnance de la Cour d’appel de DOUAI le 15 novembre 2024.
Par requête en date du 20 novembre 2024, reçue le même jour à 09 heures 15, Monsieur [J] [K] a saisi le magistrat du siège du tribunal judiciaire de LILLE aux fins de voir ordonner qu’il soit mis fin à sa rétention dans les locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire, faisant valoir qu’il n’a pas l’intention de rester en FRANCE, peut quitter le territoire par ses propres moyens, a été victime d’agression au sein du centre de rétention.
A l’audience, le conseil de Monsieur [J] [K] évoque la situation de son client qui souhaite rentrer en ALBANIE par ses propres moyens, qu’il ne va pas solliciter un transfert dans un autre centre de rétention puisque son souhait est de partir de lui-même, que son frère est présent à l’audience pour le ramener. Son client a été victime d’une agression pratiquement dès son arrivée. Il invoque un caractère d’urgence par rapport à la situation de son client.
Le représentant de l’administration indique que l’intéressé pouvait demander à changer de centre de rétention, mais également une aide au retour, de sorte qu’il peut solliciter lui-même un billet. Le routing a été adressé et des vols réguliers vers l’ALBANIE sont assurés. Il n’a pas d’autres éléments sur l’agression.
Monsieur [J] [K] indique qu’il souhaite quitter la FRANCE par ses propres moyens après avoir purgé sa peine. Il en avait l’intention le jour de sa libération. Il ne se sent pas bien. Il n’a pas vu sa famille depuis 6 ans. Des policiers l’ont auditionné au commissariat. L’agresseur a changé de zone depuis.
PAR CES MOTIFS :
Statuant publiquement en premier ressort, par décision assortie de l’exécution provisoire,
DÉCLARONS recevable la requête de M. [J] [K]
REJETONS la demande de mainlevée de la mesure de rétention de M. [J] [K]
Fait à LILLE, le 21 Novembre 2024
Notifié ce jour à h mn
LE GREFFIER LE MAGISTRAT DELEGUE
NOTIFICATION DE L’ORDONNANCE AUX PARTIES
DOSSIER : N° RG 24/02469 – N° Portalis DBZS-W-B7I-Y64M – M. [J] [K] / M. LE PREFET DU NORD
DATE DE L’ORDONNANCE : 21 Novembre 2024
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance aux parties, qui en émargeant ci-après, attestent en avoir reçu copie et les avisons de la possibilité de faire appel, devant le Premier président de la cour d’appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt-quatre heures de son prononcé ; les informons que la déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen (notamment par mail via la boîte structurelle : [Courriel 3]; leur indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier président de la cour d’appel ou son délégué.
Information est donnée à M. [J] [K] qu’il est maintenu à disposition de la justice pendant un délai de vingt-quatre heures à compter de la notification de la présente ordonnance au procureur de la République, lorsqu’il est mis fin à sa rétention ou lors d’une assignation à résidence. Durant cette période, l’intéressé peut, s’il le souhaite, contacter son avocat et un tiers, rencontrer un médecin et s’alimenter.
Traduction orale faite par l’interprète.
LE REPRESENTANT DU PRÉFET L’INTERESSE
par mail ce jour Par visoconférence
L’INTERPRETE LE GREFFIER
L’AVOCAT
par mail ce jour
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RÉCÉPISSÉ
M. [J] [K]
retenu au Centre de Rétention de [Localité 2]
reconnait avoir reçu notification de ladite ordonnance en date du 21 Novembre 2024
date de remise de l’ordonnance :
le :
signature de l’intéressé
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