Tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer, 7 janvier 2025, RG n° 25/00041
Tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer, 7 janvier 2025, RG n° 25/00041

Type de juridiction : Tribunal judiciaire

Juridiction : Tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer

Thématique : Prolongation de la rétention : enjeux de régularité procédurale et droits des étrangers.

Résumé

Demande de prolongation de rétention

Par requête du 05 janvier 2025, Monsieur le Préfet a sollicité l’autorisation de prolonger la rétention de l’intéressé au-delà de quatre jours, pour une durée maximale de vingt-six jours. Cette demande a été reçue au greffe à 16h16.

Information des droits de l’intéressé

Conformément aux articles L.743-9 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers, l’intéressé, assisté de son avocat Me Cemile Sabine DOGAN, a été informé de ses droits pendant la rétention et des possibilités de recours contre les décisions le concernant. Il a également été entendu pour faire part de ses observations.

Déclarations de l’intéressé

L’intéressé a exprimé son souhait d’être assisté par son avocat. Il a également déclaré qu’il s’agissait de sa première expérience en commissariat, se sentant perdu et ne sachant pas comment réagir. Il a mentionné qu’il travaille et reçoit également de l’aide de sa famille.

Motifs de la rétention

Selon l’article L 741-1 du CESEDA, l’autorité administrative peut placer un étranger en rétention pour une durée de quatre jours s’il ne présente pas de garanties de représentation. Dans ce cas, l’administration a décidé de placer Monsieur [I] en rétention pour une durée de quarante-huit heures, expirant le 04 janvier 2025 à 18h30, mais a saisi le juge pour prolonger cette mesure après le délai initial.

Décision du juge

Le juge a jugé la procédure irrégulière, car la demande de prolongation a été faite après l’expiration des quarante-huit heures. Par conséquent, il a fait droit au recours en annulation de Monsieur [W] [I] et a rejeté la demande de maintien en rétention administrative du Préfet.

Ordonnance de remise en liberté

Il a été ordonné que Monsieur [W] [I] soit remis en liberté dans un délai de vingt-quatre heures suivant la notification de l’ordonnance au Procureur de la République, sauf dispositions contraires. L’intéressé a été informé qu’il resterait à la disposition de la justice pendant ce délai.

Obligations et notifications

Monsieur [W] [I] a été rappelé à son obligation de quitter le territoire national. La demande au titre de l’article 700 du CPC a été rejetée, et l’ordonnance a été notifiée par mail au CRA pour remise à l’intéressé, qui a été informé de son droit d’appel.

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Au nom du Peuple Français

TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BOULOGNE SUR MER

ORDONNANCE STATUANT SUR UNE DEMANDE DE MAINTIEN EN RÉTENTION ET SUR LE CONTRÔLE DE LA RÉGULARITÉ D’UNE DÉCISION DE PLACEMENT EN RÉTENTION

MINUTE : 25/34
Appel des causes le 07 Janvier 2025 à 10h00 en visioconférence
Divétrangers
N° étrN° RG 25/00041 – N° Portalis DBZ3-W-B7J-76CUV

Nous, Madame Anne DESWARTE, Vice Présidente au Tribunal Judiciaire de BOULOGNE SUR MER, juge chargé du contrôle des mesures restrictives et privatives de libertés en droit des étrangers, assistée de Mme CHAIB Samira, Greffier, statuant en application des articles L.742-1, L.743-4, L.743-6 à L.743-8, L. 743-20 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile;

Vu l’article R. 213-12-2 du code de l’organisation judiciaire ;

En présence de [S] [O], interprète en langue turque, serment préalablement prêté ;

Vu le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile notamment en ses articles L. 741-1 et suivants ;

Vu les dispositions des articles L.741-10, L743-3 à L743-20, L743-24, R. 741-3 et R743-1 à 743-7 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

Monsieur [W] [I]
de nationalité Turque
né le 19 Octobre 2000 à [Localité 1] (TURQUIE), a fait l’objet :

d’une obligation de quitter le territoire français sans délai de départ volontaire, fixant le pays de destination de la reconduite, lui faisant interdiction de retour sur le territoire français et ordonnant son placement en rétention administrative pour une durée de quatre jours, prononcée le 02 janvier 2025 par M. LE PREFET DE L’OISE , qui lui a été notifié le 02 janvier 2025 à 18h30 .

Vu la requête de Monsieur [W] [I] en contestation de la régularité de la décision de placement en rétention administrative en date du 06 Janvier 2025 réceptionnée par le greffe du juge des libertés et de la détention le 06 Janvier 2025 à 16h20 ;

Par requête du 05 Janvier 2025 reçue au greffe à 16h16, Monsieur le Préfet invoquant devoir maintenir l’intéressé au-delà de quatre jours, demande l’autorisation de prolonger ce délai pour une durée de VINGT-SIX jours maximum.

En application des articles L.743-9 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile il a été rappelé à l’intéressé, assisté de Me Cemile Sabine DOGAN, avocat au Barreau de SENLIS, les droits qui lui sont reconnus pendant la rétention et a été informé des possibilités et des délais de recours contre toutes les décisions le concernant ; qu’il a été entendu en ses observations.

L’intéressé déclare : Je souhaite être assisté de Me Cemile Sabine DOGAN.

Me Cemile Sabine DOGAN entendu en ses observations à l’appui des conclusions et des pièces déposées dans le cadre du recours en contestation. Je sollicite également 1000 euros au titre de l’article 700 du CPC.

L’intéressé : c’est la première fois que je me retrouve dans un commissariat. J’étais perdu, je ne savais pas comment réagir. Je travaille mais j’ai aussi aidé par ma famille.

PAR CES MOTIFS

PRONONÇONS la jonction avec l’affaire n°25/00055

FAISONS DROIT au recours en annulation de Monsieur [W] [I]

REJETONS la demande de maintien en rétention administrative de M. LE PREFET DE L’OISE

ORDONNONS que Monsieur [W] [I] soit remis en liberté à l’expiration d’un délai de vingt quatre heures suivant la Notification à Monsieur le Procureur de la République de BOULOGNE SUR MER de la présente ordonnance sauf dispositions contraires prises par ce magistrat.

INFORMONS Monsieur [W] [I] qu’il est maintenu à la disposition de la justice pendant un délai de vingt quatre heures à compter de la notification de la présente ordonnance au procureur de la République et le cas échéant, jusqu’à ce qu’il soit statué sur l’effet suspensif de l’appel ou la décision au fond, que pendant ce délai il peut contacter un avocat, un tiers, rencontrer un médecin et s’alimenter.

RAPPELONS à l’intéressé qu’il a l’obligation de quitter le territoire national.

REJETONS la demande au titre de l’article 700 du CPC

NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance par mail au CRA pour remise à l’intéressé qui, en émargeant ci-après, atteste avoir reçu copie et avisons l’intéressé de la possibilité de faire appel, devant le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt quatre heures de son prononcé ; l’informons que la déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen (notamment par mail via la boîte structurelle : [Courriel 2] ) au greffe de la Cour d’Appel de DOUAI ; lui indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué.

L’Avocat, Le Greffier, Le Juge,

décision rendue à 11h02
L’ordonnance a été transmise ce jour à M. LE PREFET DE L’OISE
Ordonnance transmise au Tribunal administratif de LILLE
N° étrN° RG 25/00041 – N° Portalis DBZ3-W-B7J-76CUV
Ordonnance notifiée à Monsieur le procureur de la République à

Décision notifiée à …h…

L’intéressé, L’interprète,

 


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