Type de juridiction : Tribunal judiciaire
Juridiction : Tribunal judiciaire de Bordeaux
Thématique : Résiliation de bail et expulsion pour loyers impayés : enjeux et conséquences.
→ RésuméProcédureLe litige concerne un bail d’habitation entre Mme [K] [R] et M. [E] [W], avec une demande en paiement des loyers et charges impayés, ainsi qu’une demande d’expulsion pour défaut de paiement. La procédure a été engagée par Mme [K] [R] le 16 septembre 2024, après un commandement de payer délivré le 21 mai 2024. Exposé du litigeLe contrat de bail, signé le 30 mai 2018, stipule un loyer mensuel de 705 € et une avance sur charges. À la date du 17 mai 2024, M. [E] [W] devait 2.087,88 € en loyers et charges impayés. Lors de l’audience du 6 décembre 2024, Mme [K] [R] a demandé la résiliation du bail, l’expulsion de M. [E] [W], ainsi que le paiement des arriérés de loyers et charges. Arguments des partiesMme [K] [R] soutient que le bail est résilié de plein droit en raison de la clause résolutoire, M. [E] [W] n’ayant pas réglé ses arriérés dans le délai imparti. M. [E] [W], de son côté, ne conteste pas la créance mais demande des délais de paiement pour pouvoir rester dans les lieux, tout en s’opposant à la demande de Mme [K] [R] relative aux frais d’avocat. Motifs de la décisionLe juge a constaté que M. [E] [W] était redevable de 859,98 € au titre des arriérés de loyers et charges. Il a également pris en compte la situation du débiteur et a accordé des délais de paiement, permettant à M. [E] [W] de régler sa dette en deux versements mensuels. La résiliation du bail a été constatée, mais les effets de la clause résolutoire ont été suspendus tant que M. [E] [W] respecte les modalités de paiement. Résiliation du bail et expulsionLe bail a été résilié de plein droit à la date du 21 juillet 2024, en raison du non-paiement des loyers. M. [E] [W] doit libérer les lieux dans un délai de deux mois suivant la notification d’un commandement de quitter les lieux. En cas de non-respect des délais de paiement, la clause résolutoire reprendra effet. Demandes accessoiresLe juge a également condamné M. [E] [W] à payer 250 € à Mme [K] [R] au titre de l’article 700 du Code de Procédure Civile, ainsi que les frais et dépens de la procédure. L’ordonnance a été déclarée immédiatement exécutoire. |
Du 17 janvier 2025
5AA
SCI/JJG
PPP Référés
N° RG 24/01814 – N° Portalis DBX6-W-B7I-ZTPO
[K] [R]
C/
[E] [W]
– Expéditions délivrées à
Me Jamal BOURABAH
la SCP LAMBREY & ASSOCIES
– FE délivrée à la SCP LAMBREY & ASSOCIES
Le 17/01/2025
Avocats : Me Jamal BOURABAH
la SCP LAMBREY & ASSOCIES
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BORDEAUX
JUGE DES CONTENTIEUX DE LA PROTECTION
Pôle protection et proximité
[Adresse 3]
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ DU 17 janvier 2025
PRÉSIDENT : Monsieur Julien BAUMERT-STORTZ, Juge
GREFFIER : Monsieur Jean-Jacques GERAUD,
DEMANDERESSE :
Madame [K] [R]
née le 30 Janvier 1988 à [Localité 7]
[Adresse 1]
[Localité 5]
Représentée parMe ROBERT, avocat au barreau de Bordeaux, substituant Maître LAMBREY Emmanuel de la SCP LAMBREY & ASSOCIES (avocats au Barreau d’Aix en Provence)
DEFENDEUR :
Monsieur [E] [W]
né le 17 Juillet 1991 à [Localité 6]
[Adresse 2] –
[Localité 4]
Représenté par Me Jamal BOURABAH (Avocat au barreau de BORDEAUX)
DÉBATS :
Audience publique en date du 06 Décembre 2024
PROCÉDURE :
Baux d’habitation – Demande en paiement des loyers et des charges et/ou tendant à faire prononcer ou constater la résiliation pour défaut de paiement ou défaut d’assurance et ordonner l’expulsion en date du 16 Septembre 2024
Articles 484 et suivants et 834 et suivants du Code de Procédure Civile
QUALIFICATION DE l’ORDONNANCE:
Contradictoire et en premier ressort
EXPOSÉ DU LITIGE :
Par un contrat daté du 30 mai 2018, Mme [K] [R] a donné à bail à M. [E] [W] un logement sis [Adresse 2] à [Localité 4] avec un loyer mensuel de 705 €, ainsi qu’une avance sur charges, outre une clause d’indexation.
Par exploit de commissaire de justice en date du 21 mai 2024, Mme [K] [R] a fait délivrer à M. [E] [W] un commandement de payer afin d’obtenir le règlement de la somme de 2.087,88 €, au titre des loyers et charges impayés à la date du 17 mai 2024.
Par assignation en date du 16 septembre 2024, notifiée à la Préfecture de GIRONDE, par transmission électronique en date du 17 septembre 2024, Mme [K] [R] a saisi le juge des référés du tribunal de Céans d’une demande en paiement et d’expulsion dirigée contre M. [E] [W].
A l’audience du 6 décembre 2024, Mme [K] [R], représentée par son conseil, demande au juge des référés, avec exécution provisoire, de :
Constater la résiliation de plein droit du bail liant les parties ;Condamner M. [E] [W] et tous occupants de son chef à évacuer les lieux loués corps et biens, au besoin avec l’assistance de la force publique ;condamner M. [E] [W] à lui payer la somme de 859,98 € au titre des loyers et charges échus au 1er décembre 2024 et non encore réglés avec intérêts au taux légal ;condamner M. [E] [W] à lui payer une indemnité d’occupation mensuelle égale au montant mensuel du loyer et charges prévus au bail ;condamner M. [E] [W] aux entiers frais et dépens (incluant les frais du commandement), ainsi qu’au paiement de la somme de 1.200 € au titre de l’article 700 du Code de Procédure Civile ;
Au soutien de ses prétentions, Mme [K] [R] fait valoir que le bail se trouve résilié de plein droit par l’effet de la clause résolutoire qui y est stipulée, M. [E] [W] n’ayant pas, dans le délai de deux mois imparti, réglé les arriérés de loyers et de charges visés au commandement de payer délivré le 21 mai 2024.
Mme [K] [R] ajoute qu’en tout état de cause, elle est fondée à obtenir la condamnation de M. [E] [W] à lui payer les sommes lui restant dues, ainsi que son expulsion.
M. [E] [W], représenté par son conseil, ne conteste pas la créance alléguée par la demanderesse. Il sollicite des délais de paiement, par le biais de deux versements mensuels, en sus du loyer courant, afin de pouvoir se maintenir dans les lieux. Il sollicite le rejet de la demande formée par Mme [K] [R] au titre des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile.
Mme [K] [R] s’oppose à cette demande.
Eu égard à la nature des faits, il est statué par ordonnance contradictoire et rendue en premier ressort.
PAR CES MOTIFS,
LE JUGE DES REFERES,
Statuant publiquement, par ordonnance mise à disposition au greffe, contradictoire, et rendue en premier ressort,
CONSTATONS que le bail liant Mme [K] [R] d’une part, et M. [E] [W] d’autre part, a été résilié à la date du 21 juillet 2024 ;
CONDAMNONS M. [E] [W] à payer en deniers et quittances à Mme [K] [R] la somme de 859,98 € avec les intérêts au taux légal à compter de la signification de la présente ordonnance, au titre des arriérés de loyers et charges échus à la date du 1er décembre 2024 ;
AUTORISONS M. [E] [W] à se libérer de cette condamnation par le biais de 2 versements mensuels de 430 € au plus tard le 5ème de chaque mois, le premier versement devant intervenir le 5 du mois suivant la signification de la présente décision (ou selon accord des parties), le second versement comprenant outre le solde du principal, les intérêts, les accessoires et les frais ;
DISONS que le loyer et les avances sur charges devront être payés en plus de l’arriéré le 5ème jour de chaque mois ;
DISONS que pendant le cours de ces délais, les effets de la clause résolutoire sont suspendus et qu’elle sera réputée n’avoir jamais joué si M. [E] [W] se libère de sa dette dans les délais accordés ;
DISONS qu’en cas de non-paiement d’une mensualité de l’arriéré, d’un loyer ou d’une avance sur charges à son échéance :
– le solde dû sera immédiatement exigible
– la clause de résiliation de plein droit reprendra plein effet ;
DANS CE CAS :
ORDONNONS à M. [E] [W] de libérer de sa personne, de ses biens, ainsi que de tous les occupants de son chef le logement situé [Adresse 2] à [Localité 4] dans un délai de deux mois suivant la notification d’un commandement de quitter les lieux ;
DISONS qu’à défaut de libération volontaire, il pourra être procédé à l’expulsion de M. [E] [W] et à celle de tous occupants de son chef avec la force publique qui devra être requise selon les normes légales et règlementaires applicables ;
CONDAMNONS M. [E] [W] à payer en deniers et quittances à Mme [K] [R] une indemnité d’occupation égale au montant du loyer et de l’avance sur charges normalement dus si le bail s’était poursuivi à compter du 2 décembre 2024 jusqu’à libération effective des lieux ;
EN TOUT ETAT DE CAUSE :
CONDAMNONS M. [E] [W] à payer à Mme [K] [R] la somme de 250€ au titre de l’article 700 du Code de Procédure Civile ;
CONDAMNONS M. [E] [W] aux entiers frais et dépens y compris les frais de commandement ;
CONSTATONS que la présente ordonnance est immédiatement exécutoire par provision ;
La présente ordonnance est signée par le président et le greffier
Ainsi jugé et prononcé, les jour, mois et an susdits.
LE GREFFIER LE PRÉSIDENT
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