Tribunal judiciaire de Bordeaux, 17 janvier 2025, RG n° 24/01814
Tribunal judiciaire de Bordeaux, 17 janvier 2025, RG n° 24/01814

Type de juridiction : Tribunal judiciaire

Juridiction : Tribunal judiciaire de Bordeaux

Thématique : Résiliation de bail et expulsion pour loyers impayés : modalités et protections du locataire.

Résumé

Procédure

La procédure concerne un litige relatif à un bail d’habitation, où Mme [K] [R] a demandé le paiement des loyers et charges impayés, ainsi que la résiliation du bail et l’expulsion de M. [E] [W]. La demande a été introduite le 16 septembre 2024, après un commandement de payer délivré le 21 mai 2024.

Exposé du litige

Mme [K] [R] a conclu un contrat de bail avec M. [E] [W] le 30 mai 2018, stipulant un loyer mensuel de 705 € et une avance sur charges. En raison de loyers impayés s’élevant à 2.087,88 € à la date du 17 mai 2024, elle a engagé une procédure judiciaire pour obtenir le paiement et l’expulsion de M. [E] [W]. Lors de l’audience du 6 décembre 2024, elle a demandé la résiliation du bail et le paiement des arriérés.

Arguments des parties

Mme [K] [R] a soutenu que le bail était résilié de plein droit en raison de la clause résolutoire, M. [E] [W] n’ayant pas réglé ses arriérés dans le délai imparti. M. [E] [W], de son côté, a reconnu la créance mais a demandé des délais de paiement pour pouvoir rester dans les lieux, tout en s’opposant à la demande de Mme [K] [R] concernant les frais d’avocat.

Motifs de la décision

Le tribunal a d’abord constaté que M. [E] [W] devait effectivement 859,98 € au titre des loyers et charges. Concernant la demande de délais de paiement, le juge a décidé d’accorder à M. [E] [W] la possibilité de régler sa dette en deux versements mensuels, tout en suspendant les effets de la clause résolutoire pendant cette période.

Résiliation du bail et expulsion

Le tribunal a constaté la résiliation de plein droit du bail à la date du 21 juillet 2024, en raison du non-paiement des loyers. Il a ordonné l’expulsion de M. [E] [W] et de tous occupants, tout en précisant que cette expulsion ne pourrait avoir lieu qu’après un commandement de quitter les lieux.

Indemnité d’occupation et frais

M. [E] [W] a été condamné à verser une indemnité d’occupation équivalente au montant du loyer et des charges dus, ainsi qu’à payer 250 € au titre de l’article 700 du Code de Procédure Civile. Les frais de la procédure, y compris ceux liés au commandement de payer, ont également été mis à sa charge.

Exécution provisoire

La décision a été déclarée immédiatement exécutoire, permettant ainsi à Mme [K] [R] de faire valoir ses droits sans attendre l’éventuel appel de M. [E] [W].

Du 17 janvier 2025

5AA

SCI/JJG

PPP Référés

N° RG 24/01814 – N° Portalis DBX6-W-B7I-ZTPO

[K] [R]

C/

[E] [W]

– Expéditions délivrées à
Me Jamal BOURABAH
la SCP LAMBREY & ASSOCIES

– FE délivrée à la SCP LAMBREY & ASSOCIES

Le 17/01/2025

Avocats : Me Jamal BOURABAH
la SCP LAMBREY & ASSOCIES

TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BORDEAUX
JUGE DES CONTENTIEUX DE LA PROTECTION
Pôle protection et proximité
[Adresse 3]

ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ DU 17 janvier 2025

PRÉSIDENT : Monsieur Julien BAUMERT-STORTZ, Juge

GREFFIER : Monsieur Jean-Jacques GERAUD,

DEMANDERESSE :

Madame [K] [R]
née le 30 Janvier 1988 à [Localité 7]
[Adresse 1]
[Localité 5]

Représentée parMe ROBERT, avocat au barreau de Bordeaux, substituant Maître LAMBREY Emmanuel de la SCP LAMBREY & ASSOCIES (avocats au Barreau d’Aix en Provence)

DEFENDEUR :

Monsieur [E] [W]
né le 17 Juillet 1991 à [Localité 6]
[Adresse 2] –
[Localité 4]

Représenté par Me Jamal BOURABAH (Avocat au barreau de BORDEAUX)

DÉBATS :

Audience publique en date du 06 Décembre 2024

PROCÉDURE :

Baux d’habitation – Demande en paiement des loyers et des charges et/ou tendant à faire prononcer ou constater la résiliation pour défaut de paiement ou défaut d’assurance et ordonner l’expulsion en date du 16 Septembre 2024

Articles 484 et suivants et 834 et suivants du Code de Procédure Civile

QUALIFICATION DE l’ORDONNANCE:

Contradictoire et en premier ressort

EXPOSÉ DU LITIGE :

Par un contrat daté du 30 mai 2018, Mme [K] [R] a donné à bail à M. [E] [W] un logement sis [Adresse 2] à [Localité 4] avec un loyer mensuel de 705 €, ainsi qu’une avance sur charges, outre une clause d’indexation.

Par exploit de commissaire de justice en date du 21 mai 2024, Mme [K] [R] a fait délivrer à M. [E] [W] un commandement de payer afin d’obtenir le règlement de la somme de 2.087,88 €, au titre des loyers et charges impayés à la date du 17 mai 2024.

Par assignation en date du 16 septembre 2024, notifiée à la Préfecture de GIRONDE, par transmission électronique en date du 17 septembre 2024, Mme [K] [R] a saisi le juge des référés du tribunal de Céans d’une demande en paiement et d’expulsion dirigée contre M. [E] [W].

A l’audience du 6 décembre 2024, Mme [K] [R], représentée par son conseil, demande au juge des référés, avec exécution provisoire, de :

Constater la résiliation de plein droit du bail liant les parties ;Condamner M. [E] [W] et tous occupants de son chef à évacuer les lieux loués corps et biens, au besoin avec l’assistance de la force publique ;condamner M. [E] [W] à lui payer la somme de 859,98 € au titre des loyers et charges échus au 1er décembre 2024 et non encore réglés avec intérêts au taux légal ;condamner M. [E] [W] à lui payer une indemnité d’occupation mensuelle égale au montant mensuel du loyer et charges prévus au bail ;condamner M. [E] [W] aux entiers frais et dépens (incluant les frais du commandement), ainsi qu’au paiement de la somme de 1.200 € au titre de l’article 700 du Code de Procédure Civile ;
Au soutien de ses prétentions, Mme [K] [R] fait valoir que le bail se trouve résilié de plein droit par l’effet de la clause résolutoire qui y est stipulée, M. [E] [W] n’ayant pas, dans le délai de deux mois imparti, réglé les arriérés de loyers et de charges visés au commandement de payer délivré le 21 mai 2024.

Mme [K] [R] ajoute qu’en tout état de cause, elle est fondée à obtenir la condamnation de M. [E] [W] à lui payer les sommes lui restant dues, ainsi que son expulsion.

M. [E] [W], représenté par son conseil, ne conteste pas la créance alléguée par la demanderesse. Il sollicite des délais de paiement, par le biais de deux versements mensuels, en sus du loyer courant, afin de pouvoir se maintenir dans les lieux. Il sollicite le rejet de la demande formée par Mme [K] [R] au titre des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile.

Mme [K] [R] s’oppose à cette demande.

Eu égard à la nature des faits, il est statué par ordonnance contradictoire et rendue en premier ressort.

PAR CES MOTIFS,

LE JUGE DES REFERES,

Statuant publiquement, par ordonnance mise à disposition au greffe, contradictoire, et rendue en premier ressort,

CONSTATONS que le bail liant Mme [K] [R] d’une part, et M. [E] [W] d’autre part, a été résilié à la date du 21 juillet 2024 ;

CONDAMNONS M. [E] [W] à payer en deniers et quittances à Mme [K] [R] la somme de 859,98 € avec les intérêts au taux légal à compter de la signification de la présente ordonnance, au titre des arriérés de loyers et charges échus à la date du 1er décembre 2024 ;

AUTORISONS M. [E] [W] à se libérer de cette condamnation par le biais de 2 versements mensuels de 430 € au plus tard le 5ème de chaque mois, le premier versement devant intervenir le 5 du mois suivant la signification de la présente décision (ou selon accord des parties), le second versement comprenant outre le solde du principal, les intérêts, les accessoires et les frais ;

DISONS que le loyer et les avances sur charges devront être payés en plus de l’arriéré le 5ème jour de chaque mois ;

DISONS que pendant le cours de ces délais, les effets de la clause résolutoire sont suspendus et qu’elle sera réputée n’avoir jamais joué si M. [E] [W] se libère de sa dette dans les délais accordés ;

DISONS qu’en cas de non-paiement d’une mensualité de l’arriéré, d’un loyer ou d’une avance sur charges à son échéance :
– le solde dû sera immédiatement exigible
– la clause de résiliation de plein droit reprendra plein effet ;

DANS CE CAS :

ORDONNONS à M. [E] [W] de libérer de sa personne, de ses biens, ainsi que de tous les occupants de son chef le logement situé [Adresse 2] à [Localité 4] dans un délai de deux mois suivant la notification d’un commandement de quitter les lieux ;

DISONS qu’à défaut de libération volontaire, il pourra être procédé à l’expulsion de M. [E] [W] et à celle de tous occupants de son chef avec la force publique qui devra être requise selon les normes légales et règlementaires applicables ;

CONDAMNONS M. [E] [W] à payer en deniers et quittances à Mme [K] [R] une indemnité d’occupation égale au montant du loyer et de l’avance sur charges normalement dus si le bail s’était poursuivi à compter du 2 décembre 2024 jusqu’à libération effective des lieux ;

EN TOUT ETAT DE CAUSE :

CONDAMNONS M. [E] [W] à payer à Mme [K] [R] la somme de 250€ au titre de l’article 700 du Code de Procédure Civile ;

CONDAMNONS M. [E] [W] aux entiers frais et dépens y compris les frais de commandement ;

CONSTATONS que la présente ordonnance est immédiatement exécutoire par provision ;

La présente ordonnance est signée par le président et le greffier

Ainsi jugé et prononcé, les jour, mois et an susdits.

LE GREFFIER LE PRÉSIDENT

 


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