Transport routier : contrôler le temps de travail du salarié

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Transport routier : contrôler le temps de travail du salarié

L’employeur ne doit faire preuve d’aucune tolérance en matière de non remise des disques chronotachygraphes et de défaut de signature des feuilles de  semaine par ses salariés.  La preuve du respect des seuils et plafonds prévus par le droit de l’Union européenne et des durées maximales de travail fixées par le droit interne incombe à l’employeur. Le Risque pour l’employeur : 1500 euros de dommages-intérêts

Preuve du respect des seuils et plafonds

L’employeur ne doit faire preuve d’aucune tolérance en matière de non remise des disques chronotachygraphes et de défaut de signature des feuilles de  semaine par ses salariés.  Le fait qu’un accord d’entreprise stipule  que les salariés doivent remettre systématiquement les disques chronotachygraphes et signer les feuilles de semaine n’est pas de nature à renverser la charge de cette preuve.  La preuve du respect des seuils et plafonds prévus par le droit de l’Union européenne et des durées maximales de travail fixées par le droit interne incombe à l’employeur. Le fait qu’un accord d’entreprise stipule  que les salariés doivent remettre systématiquement les disques chronotachygraphes et signer les feuilles de semaine n’est pas de nature à renverser la charge de cette preuve.

Impact des efforts de la société

Des notes de service et flashs info adressés par la société à ses salariés, s’ils témoignent de l’implication de l’entreprise dans le respect de son obligation de sécurité, ne sont pas de nature à pallier la carence de l’employeur en matière des seuils et plafonds de repos et durée maximales de travail.

Santé du salarié

Le non-respect de ces obligations essentielles à la santé du salarié prive celui-ci d’une partie de son droit à repos et l’expose à une fatigue accrue, caractérisant l’existence d’un préjudice (1 500 euros de préjudice).

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Questions / Réponses juridiques

Quelles sont les conséquences du non-respect du formalisme des CDD d’usage ?

Le non-respect du formalisme des CDD d’usage peut entraîner la requalification de ces contrats en contrats à durée indéterminée (CDI). Cela signifie que si les exigences légales et conventionnelles ne sont pas respectées, le salarié est considéré comme ayant occupé un emploi à durée indéterminée depuis sa première embauche.

Cette requalification est particulièrement importante car elle protège les droits des salariés. En effet, un CDI offre une plus grande sécurité de l’emploi et des droits associés, tels que l’indemnité de licenciement et le préavis.

Les juges doivent s’assurer que les contrats de travail ont été établis correctement lors de l’embauche, ce qui inclut la remise d’un exemplaire au salarié dans les deux jours suivant l’embauche.

Quelles mentions doivent obligatoirement figurer dans un CDD d’usage ?

Un CDD d’usage doit comporter plusieurs mentions impératives pour être valide. Selon l’article L. 1242-12 du Code du travail et l’article V.2.2. de la Convention Collective Nationale de la Production audiovisuelle, les éléments suivants doivent être inclus :

1. La nature du contrat, précisant qu’il s’agit d’un CDD d’usage.

2. L’identité des parties, c’est-à-dire l’employeur et le salarié.

3. L’objet du recours au CDD, qui doit spécifier l’émission, l’épisode, ou la phase de production concernée.

4. La durée minimale du contrat ou la date de fin si elle est fixe.

5. La date de début du contrat et la période d’emploi.

6. La fonction occupée et le statut du salarié (cadre ou non-cadre).

7. Le lieu de travail et la durée de travail hebdomadaire ou quotidienne.

8. Les détails sur la rémunération, y compris le montant et la périodicité des paiements.

9. La durée de la période d’essai, le cas échéant.

10. Les informations sur la protection sociale et la validité du contrat, notamment la présentation d’une attestation d’aptitude au travail.

Ces mentions sont essentielles pour garantir la transparence et la légalité du contrat de travail.

Quelles sont les conditions pour recourir à un CDD d’usage ?

Pour recourir à un CDD d’usage, plusieurs conditions doivent être remplies, conformément aux articles L. 1242-1, L. 1242-2 et L. 1242-12 du Code du travail.

Tout d’abord, le CDD ne doit pas avoir pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise. Il doit être conclu pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dans des cas déterminés par la loi.

Ensuite, il est déterminant que le recours à un CDD d’usage soit justifié par des raisons objectives. Cela signifie que la succession de CDD doit répondre à des circonstances précises et concrètes qui justifient leur renouvellement.

Enfin, il est important de noter que le secteur d’activité doit être défini par décret ou par convention collective, et il doit être d’usage constant de ne pas recourir au CDI en raison de la nature temporaire de l’emploi.

Le juge a également un rôle de contrôle pour s’assurer que ces conditions sont respectées et que le formalisme des contrats est adéquat.

Quels sont les risques pour les employeurs en cas de requalification des CDD ?

Les employeurs s’exposent à plusieurs risques en cas de requalification de CDD en CDI. Tout d’abord, la requalification entraîne des obligations supplémentaires en matière de droit du travail.

Cela signifie que l’employeur doit respecter les règles relatives aux CDI, telles que le préavis en cas de licenciement, l’indemnité de licenciement, et d’autres droits liés à la sécurité de l’emploi.

De plus, la requalification peut également entraîner des conséquences financières. L’employeur pourrait être contraint de verser des arriérés de salaires, des indemnités de licenciement, et d’autres compensations dues au salarié en tant que CDI.

Enfin, la requalification peut nuire à la réputation de l’entreprise, car elle peut être perçue comme ne respectant pas les droits des travailleurs. Cela peut également entraîner des litiges juridiques coûteux et des frais d’avocat.

Il est donc déterminant pour les employeurs de respecter scrupuleusement le formalisme des CDD d’usage pour éviter ces conséquences.


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