Suspension des effets d’une clause résolutoire en matière locative et modalités de paiement des arriérés

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Suspension des effets d’une clause résolutoire en matière locative et modalités de paiement des arriérés

L’Essentiel : Le 24 août 2022, un bail d’habitation a été signé entre la société SA CDC HABITAT SOCIAL et M. [U] [E] pour un loyer de 291,38 euros. Le 9 octobre 2023, un commandement de payer a été délivré à M. [U] [E] pour un arriéré de 1 703,23 euros. Le 13 décembre 2023, la société a assigné M. [U] [E] pour résiliation du bail et expulsion. Lors de l’audience du 22 octobre 2024, un plan d’apurement a été accepté. Le bail a été résilié, mais les effets suspendus, et M. [U] [E] a été condamné à payer 2 234,96 euros.

Constitution du bail

Le 24 août 2022, la société SA CDC HABITAT SOCIAL a signé un bail d’habitation avec M. [U] [E] pour des locaux situés au 8 Rue Kellermann à Schiltigheim, avec un loyer mensuel de 291,38 euros et une provision pour charges de 56,53 euros.

Commandement de payer

Le 9 octobre 2023, un commandement de payer a été délivré à M. [U] [E] par la bailleresse, lui enjoignant de régler un arriéré locatif de 1 703,23 euros dans un délai de six semaines, en se basant sur une clause résolutoire.

Intervention de la commission de coordination

Le 10 octobre 2023, la commission de coordination des actions prévention des expulsions locatives a été informée de la situation de M. [U] [E].

Assignation en référé

Le 13 décembre 2023, la société SA CDC HABITAT SOCIAL a assigné M. [U] [E] devant le juge des contentieux de la protection pour faire constater la résiliation du bail, demander son expulsion et obtenir le paiement de diverses sommes, y compris une indemnité d’occupation et une provision sur l’arriéré locatif.

Audience et propositions de paiement

Lors de l’audience du 22 octobre 2024, la société a accepté un plan d’apurement proposé par M. [U] [E], qui a reconnu sa dette et a demandé à rester dans les lieux en versant une mensualité d’apurement de 62 euros, en plus du loyer courant.

Recevabilité de la demande

La demande de la société SA CDC HABITAT SOCIAL a été jugée recevable, ayant respecté les délais de notification et d’information requis par la loi.

Résiliation du bail

Le juge a constaté que le bail était résilié depuis le 10 décembre 2023, car M. [U] [E] n’avait pas réglé la somme due dans le délai imparti, mais a suspendu les effets de la résiliation en raison de l’accord sur le plan d’apurement.

Dette locative

M. [U] [E] a été condamné à payer une provision de 2 234,96 euros à la société SA CDC HABITAT SOCIAL, avec des intérêts au taux légal, tout en étant autorisé à régler cette somme selon un plan de paiement échelonné.

Indemnité d’occupation

Une indemnité d’occupation a été fixée à 390,17 euros par mois, payable à partir du 10 décembre 2023, en cas de maintien dans les lieux après la résiliation du bail.

Frais de procès et exécution provisoire

M. [U] [E] a été condamné aux dépens de la procédure et à verser 150 euros à la société SA CDC HABITAT SOCIAL pour les frais non compris dans les dépens. La décision a été déclarée exécutoire à titre provisoire.

Q/R juridiques soulevées :

1. Quelle est la recevabilité de la demande de résiliation du bail ?

La société SA CDC HABITAT SOCIAL a justifié la recevabilité de sa demande en notifiant l’assignation au représentant de l’État dans le département plus de six semaines avant l’audience.

Elle a également saisi la commission de coordination des actions prévention des expulsions locatives deux mois au moins avant la délivrance de l’assignation.

Ces éléments sont conformes aux dispositions de l’article 24 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989, qui stipule :

« Tout contrat de bail d’habitation contient une clause prévoyant la résiliation de plein droit du contrat de location pour défaut de paiement du loyer ou des charges aux termes convenus. »

Ainsi, l’action de la société est recevable, car elle respecte les délais et procédures prévus par la loi.

2. Quelles sont les conditions de résiliation du bail en cas de non-paiement ?

Selon l’article 24 de la loi du 6 juillet 1989, modifié par la loi du 27 juillet 2023, la résiliation du bail pour défaut de paiement ne peut être constatée qu’après un commandement de payer resté infructueux pendant un délai de six semaines.

Cependant, il est important de noter que cette loi ne s’applique pas rétroactivement. L’article 2 du code civil précise que :

« La loi ne dispose que pour l’avenir et n’a point d’effet rétroactif. »

Dans le cas présent, le bail ayant été conclu avant l’entrée en vigueur de la loi du 27 juillet 2023, les stipulations contractuelles antérieures demeurent applicables.

Le commandement de payer a été signifié le 9 octobre 2023, et le locataire n’a pas réglé la somme due dans le délai de deux mois, ce qui permet à la bailleresse de se prévaloir des effets de la clause résolutoire.

3. Quelles sont les conséquences de la résiliation du bail ?

La résiliation du bail entraîne plusieurs conséquences, notamment l’obligation pour le locataire de quitter les lieux.

En vertu de l’article 24 de la loi du 6 juillet 1989, la clause résolutoire est acquise si le locataire ne paie pas dans le délai imparti.

De plus, l’article 514 du code de procédure civile stipule que :

« Les décisions de première instance sont de droit exécutoires à titre provisoire. »

Ainsi, la bailleresse peut demander l’expulsion du locataire si celui-ci ne libère pas les lieux après la résiliation.

Il est également prévu que si le locataire respecte un plan d’apurement, la clause résolutoire sera réputée n’avoir jamais été acquise, permettant ainsi la poursuite du contrat de bail.

4. Quelles sont les modalités de paiement de la dette locative ?

La dette locative doit être réglée selon les modalités fixées par le juge.

L’article 835 du code de procédure civile permet au juge d’accorder une provision au créancier lorsque l’existence de l’obligation n’est pas sérieusement contestable.

Dans ce cas, M. [U] [E] a reconnu la dette et a été condamné à payer la somme de 2 234,96 euros, avec des intérêts au taux légal à compter de l’assignation.

Le juge a également autorisé M. [U] [E] à se libérer de sa dette en effectuant des paiements mensuels de 62 euros, en plus du loyer courant, ce qui permet de respecter les délais de paiement convenus.

5. Quelles sont les implications de l’indemnité d’occupation ?

En cas de maintien dans les lieux après la résiliation du bail, une indemnité d’occupation est due.

Cette indemnité est fixée à un montant équivalent au loyer et aux charges, soit 390,17 euros par mois, et est payable à partir de la date de résiliation.

L’indemnité d’occupation est régie par les mêmes conditions que celles applicables au loyer, et elle ne cessera d’être due qu’à la libération effective des locaux.

Cela signifie que tant que le locataire reste dans les lieux, il devra continuer à payer cette indemnité, en plus de toute autre somme due.

6. Quelles sont les conséquences des frais de justice et de l’exécution provisoire ?

Les frais de justice sont à la charge de la partie perdante, conformément à l’article 700 du code de procédure civile, qui prévoit que :

« Le juge condamne la partie tenue aux dépens, ou, à défaut, la partie perdante, à payer à l’autre partie la somme qu’il détermine. »

Dans ce cas, M. [U] [E] a été condamné à payer les dépens de la procédure, ainsi qu’une somme de 150 euros pour les frais non compris dans les dépens.

De plus, l’exécution provisoire de la décision est prévue par l’article 514 du code de procédure civile, ce qui signifie que la décision est immédiatement exécutoire, même en cas d’appel.

Cela permet à la bailleresse de faire valoir ses droits sans attendre l’issue d’un éventuel recours.

N° RG 23/01650 – N° Portalis DB2E-W-B7H-MNOQ

Tribunal Judiciaire de STRASBOURG
TRIBUNAL DE PROXIMITE DE SCHILTIGHEIM
10 rue du Tribunal – CS 70097
67302 SCHILTIGHEIM CEDEX

SCHILTIGHEIM Civil

N° RG 23/01650 – N° Portalis DB2E-W-B7H-MNOQ

Minute n°

copie le 26 novembre 2024

à la Préfecture

copie exécutoire le 26 novembre

2024 à :

– Me Florence APPRILL-THOMPSON

– M. [U] [E]

pièces retournées

le 26 novembre 2024

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

ORDONNANCE DU
26 NOVEMBRE 2024

PARTIE DEMANDERESSE :

S.A. CDC HABITAT SOCIAL VENANT AUX DROITS DE LA SA D’HLM NOUVEAU LOGIS DE L’EST
immatriculée au RCS de Paris sous le n°552 046 484
ayant son siège social 33 Avenue Pierre Mendes France
75013 PARIS
représentée par Me Florence APPRILL-THOMPSON, avocat au barreau de STRASBOURG

PARTIE DEFENDERESSE :

Monsieur [U] [E]
demeurant 8 rue Kellermann 67300 SCHILTIGHEIM
comparant en personne

COMPOSITION DU TRIBUNAL :

Romain GRAPTON, Juge des contentieux de la protection
Evadné CHAPUS, Greffier lors des débats
Ophélie PETITDEMANGE, Greffier lors du délibéré

DÉBATS :

A l’audience publique du 22 octobre 2024

ORDONNANCE :

contradictoire rendue en premier ressort,
Mise à la disposition du public par le greffe, et signée par Romain GRAPTON, Juge des contentieux de la protection et par Ophélie PETITDEMANGE, Greffier

EXPOSÉ DES FAITS ET DE LA PROCÉDURE

Par acte sous seing privé du 24 août 2022, la société SA CDC HABITAT SOCIAL a consenti un bail d’habitation à M. [U] [E] sur des locaux situés au 8 Rue Kellermann à Schiltigheim (67300), moyennant le paiement d’un loyer mensuel de 291,38 euros et d’une provision pour charges de 56,53 euros.

Par acte de commissaire de justice du 9 octobre 2023, la bailleresse a fait délivrer au locataire un commandement de payer la somme principale de 1 703,23 euros au titre de l’arriéré locatif dans un délai de six semaines, en visant une clause résolutoire.

La commission de coordination des actions prévention des expulsions locatives a été informée de la situation de M. [U] [E] le 10 octobre 2023.

Par assignation du 13 décembre 2023, la société SA CDC HABITAT SOCIAL a ensuite saisi le juge des contentieux de la protection du tribunal de proximité de Schiltigheim en référé pour faire constater l’acquisition de la clause résolutoire, être autorisée à faire procéder à l’expulsion de M. [U] [E] et obtenir sa condamnation au paiement des sommes suivantes :
– une indemnité mensuelle d’occupation d’un montant égal à celui du loyer et des charges, à compter de la résiliation du bail et jusqu’à libération des lieux,
– 2 614,96 euros à titre de provision sur l’arriéré locatif, avec intérêts au taux légal à compter de l’assignation,
– 600 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile, outre les entiers dépens.

L’assignation a été notifiée au représentant de l’État dans le département le 14 décembre 2023, et un diagnostic social et financier a été réalisé. Ses conclusions ont été reçues au greffe avant l’audience, à laquelle il en a été donné lecture.

Prétentions et moyens des parties

À l’audience du 22 octobre 2024, la société SA CDC HABITAT SOCIAL sollicite le bénéfice de son acte introductif d’instance. Elle déclare, par ailleurs, accepter le plan d’apurement de cette dette proposé par le défendeur. La société SA CDC HABITAT SOCIAL considère enfin qu’il y a bien eu une reprise du paiement intégral du loyer courant avant l’audience, au sens de l’article 24 de la loi du 6 juillet 1989.

M. [U] [E] reconnaît en effet le montant de la dette locative et demande à pouvoir se maintenir dans les lieux moyennant le versement d’une mensualité d’apurement de 62 euros, en plus du loyer courant.

Les parties sollicitent la suspension des effets de la clause résolutoire pendant le cours des délais de paiement.

En application de l’article 24 V de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989, les parties ont été invitées à produire tous éléments relatifs à l’existence d’une procédure de traitement du surendettement au sens du livre VII du code de la consommation.

M. [U] [E] a indiqué ne pas faire l’objet d’une telle procédure.

À l’issue des débats, la décision a été mise en délibéré jusqu’à ce jour, où elle a été mise à disposition des parties au greffe.

MOTIVATION

1. Sur la demande de constat de la résiliation du bail
1.1. Sur la recevabilité de la demande

La société SA CDC HABITAT SOCIAL justifie avoir notifié l’assignation au représentant de l’État dans le département plus de six semaines avant l’audience.

Elle justifie également avoir saisi la commission de coordination des actions prévention des expulsions locatives deux mois au moins avant la délivrance de l’assignation.

Son action est donc recevable au regard des dispositions de l’article 24 de la loi n°89-462 du 6 juillet 1989.

1.2. Sur la résiliation du bail

Aux termes de l’article 24 de la loi du 6 juillet 1989 modifié par la loi du 27 juillet 2023, tout contrat de bail d’habitation contient une clause prévoyant la résiliation de plein droit du contrat de location pour défaut de paiement du loyer ou des charges aux termes convenus ou pour non-versement du dépôt de garantie. Cette clause ne produit effet que six semaines après un commandement de payer demeuré infructueux.

Cependant, la loi du 27 juillet 2023 ne comprend aucune disposition dérogeant à l’article 2 du code civil, selon lequel la loi ne dispose que pour l’avenir et n’a point d’effet rétroactif. Ainsi, il n’y a pas lieu de faire application aux contrats conclus antérieurement au 29 juillet 2023 de l’article 10 de cette loi, en ce qu’il fixe à six semaines – et non plus deux mois – le délai minimal accordé au locataire pour apurer sa dette, au terme duquel la clause résolutoire est acquise. Ces contrats demeurent donc régis par les stipulations des parties, telles qu’encadrées par la loi en vigueur au jour de la conclusion du bail.

En l’espèce, si un commandement de payer reproduisant textuellement les dispositions légales a bien été signifié au locataire le 9 octobre 2023 et que la somme de 1 703,23 euros n’a pas été réglée par ce dernier dans le délai de six semaines suivant la signification de ce commandement, les stipulations du contrat de bail doivent prévaloir sur les dispositions légales qui ne peuvent avoir d’effet rétroactif sur les contrats conclus antérieurement à leur entrée en vigueur. Le juge des référé n’a pas compétence pour apprécier la volonté des parties de voir appliquer le droit nouveau à leur contrat bail, il n’y a pas lieu de constater la résiliation de plein droit du bail par l’effet du commandement de payer litigieux en faisant application du délai légal de six semaines, mais du délai conventionnel de deux mois. Or, le locataire n’a pas payé les sommes sollicitées avant le 09 décembre 2023.

La bailleresse est donc bien fondée à se prévaloir des effets de la clause résolutoire, dont les conditions sont réunies depuis le 10 décembre 2023.

Cependant, eu égard à la volonté du locataire de s’acquitter de sa dette et à l’accord de la bailleresse, il convient de suspendre la résiliation du bail au respect du plan d’apurement précisé ci-après.

En cas de respect des modalités du plan d’apurement, la clause résolutoire sera, à l’issue de ce plan, réputée n’avoir pas joué, et l’exécution du contrat de bail pourra se poursuivre. En revanche, à défaut de paiement d’une seule échéance comprenant le loyer et la mensualité d’apurement, la clause résolutoire sera acquise, et le bail sera résilié de plein droit, sans qu’une nouvelle procédure judiciaire ne soit nécessaire. Dans ce cas, il est ordonné au locataire ainsi qu’à tous les occupants de son chef de quitter les lieux, et, pour le cas où les lieux ne seraient pas libérés spontanément, la bailleresse sera autorisée à faire procéder à l’expulsion de toute personne y subsistant, dès l’expiration d’un délai de deux mois après la signification d’un commandement de quitter les lieux.

2. Sur la dette locative

Aux termes de l’article 835 du code de procédure civile, dans les cas où l’existence de l’obligation n’est pas sérieusement contestable, le juge des contentieux de la protection saisi en référé peut accorder une provision au créancier, ou ordonner l’exécution de l’obligation même s’il s’agit d’une obligation de faire.

En l’espèce, la société SA CDC HABITAT SOCIAL verse aux débats un décompte démontrant qu’à la date du 07 octobre 2024, M. [U] [E] lui devait la somme de 2 234,96 euros, soustraction faite des frais de procédure.

M. [U] [E] ne conteste pas cette somme. Il sera condamné à payer cette somme à la bailleresse, à titre de provision, avec intérêts au taux légal à compter de l’assignation.

Toutefois, eu égard aux délais de paiement évoqués ci-avant, il convient de différer l’exigibilité de cette somme en autorisant M. [U] [E] à se libérer de cette dette selon les modalités détaillées ci-après.

3. Sur l’indemnité d’occupation

En cas de maintien dans les lieux du locataire ou de toute personne de son chef malgré la résiliation du bail, une indemnité d’occupation sera due. Au regard du montant actuel du loyer et des charges, son montant sera provisoirement fixé à la somme mensuelle de 390,17 euros.

L’indemnité d’occupation est payable et révisable dans les mêmes conditions que l’étaient le loyer et les charges, à partir du 10 décembre 2023, et ne cessera d’être due qu’à la libération effective des locaux avec remise des clés à la société SA CDC HABITAT SOCIAL ou à son mandataire.

4. Sur les frais du procès et l’exécution provisoire

Aux termes de l’article 700 du code de procédure civile, le juge condamne la partie tenue aux dépens, ou, à défaut, la partie perdante, à payer à l’autre partie la somme qu’il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens ; dans tous les cas, le juge tient compte de l’équité et de la situation économique de la partie condamnée.

M. [U] [E], qui succombe à la cause, sera condamné aux dépens de la présente instance, conformément à l’article 696 du code de procédure civile.

L’équité commande par ailleurs de faire droit à hauteur de 150 euros à la demande de la société SA CDC HABITAT SOCIAL concernant les frais non compris dans les dépens, en application des dispositions précitées.

Selon l’article 514 du code de procédure civile, les décisions de première instance sont de droit exécutoires à titre provisoire à moins que la loi ou la décision rendue n’en dispose autrement. Selon le dernier alinéa de l’article 514-1 du même code, le juge ne peut toutefois pas écarter l’exécution provisoire de droit lorsqu’il statue en référé. La présente ordonnance sera donc assortie de l’exécution provisoire.

PAR CES MOTIFS

Le juge des contentieux de la protection,

CONSTATONS que la dette locative visée dans le commandement de payer du 09 octobre 2023 n’a pas été réglée dans le délai de deux mois ;

CONSTATONS, en conséquence, que le contrat conclu le 24 août 2022 entre la société SA CDC HABITAT SOCIAL, d’une part, et M. [U] [E], d’autre part, concernant les locaux situés au 8 Rue Kellermann à Schiltigheim (67300) est résilié depuis le 10 décembre 2023 ;

CONDAMNONS M. [U] [E] à payer à la société SA CDC HABITAT SOCIAL la somme de 2 234,96 euros (deux mille deux cent trente-quatre euros et quatre-vingt-seize centimes) à titre de provision sur l’arriéré locatif arrêté au 07 octobre 2014, avec intérêts au taux légal à compter de l’assignation ;

AUTORISONS M. [U] [E] à se libérer de sa dette en réglant chaque mois pendant 36 mois, en plus du loyer courant, une somme minimale de 62 euros (soixante-deux euros), la dernière échéance étant majorée du solde de la dette en principal, intérêts et frais ;

DISONS que le premier règlement devra intervenir dans les dix jours suivant la signification de la présente décision, puis, pour les paiements suivants, en même temps que le loyer, au plus tard le dixième jour de chaque mois, sauf meilleur accord entre les parties ;

SUSPENDONS les effets de la clause résolutoire pendant l’exécution des délais de paiement accordés à M. [U] [E] ;

DISONS que si les délais accordés sont entièrement respectés, la clause résolutoire sera réputée n’avoir jamais été acquise ;

DISONS qu’en revanche, pour le cas où une mensualité, qu’elle soit due au titre du loyer et des charges courants ou de l’arriéré, resterait impayée quinze jours après l’envoi d’une mise en demeure par lettre recommandée avec avis de réception,
– le bail sera considéré comme résilié de plein droit depuis le 10 décembre 2023,
– le solde de la dette deviendra immédiatement exigible,
– la bailleresse pourra, à défaut de libération spontanée des lieux et dès l’expiration d’un délai de deux mois suivant la délivrance d’un commandement d’avoir à libérer les lieux, faire procéder à l’expulsion de M. [U] [E] et à celle de tous occupants de son chef, au besoin avec l’assistance de la force publique,
– le sort des meubles sera régi conformément aux dispositions des articles L. 433-1 et L. 433-2 du code des procédures civiles d’exécution,
– M. [U] [E] sera condamné à verser à la société SA CDC HABITAT SOCIAL une indemnité d’occupation mensuelle égale au montant des loyers et charges qui auraient été dus en cas de poursuite du bail, et ce, jusqu’à la date de libération effective et définitive des lieux ;

CONDAMNONS M. [U] [E] aux dépens comprenant notamment le coût du commandement de payer du 9 octobre 2023 et celui de l’assignation du 13 décembre 2023 ;

CONDAMNONS M. [U] [E] à payer à la société SA CDC HABITAT SOCIAL la somme de 150 euros (cent cinquante euros) au titre de l’article 700 du code de procédure civile ;

RAPPELONS que la présente ordonnance est exécutoire de droit à titre provisoire.

Ainsi jugé par mise à disposition au greffe le 26 novembre 2024, et signé par le juge et la greffière susnommés.

Le greffier Le juge


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