Surveillance des salaries

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Surveillance des salaries

M.X., chauffeur de direction, s’est fait adresser sur son lieu de travail, sous enveloppe comportant pour seules indications son nom, sa fonction et l’adresse de l’entreprise, une revue destinée à des couples échangistes à laquelle il était abonné.
L’enveloppe a été ouverte par le service du courrier, puis déposée avec son contenu au standard à l’attention de M.X. Des employés s’étant offusqués de la présence de ce magazine dans un lieu de passage, l’employeur a engagé contre M. X., une procédure disciplinaire qui a abouti à sa rétrogradation avec réduction corrélative de son salaire (1).
M.X a contesté cette sanction en faisant valoir que l’employeur ne pouvait, sans violer la liberté fondamentale du respect de l’intimité de la vie du salarié, prendre connaissance du courrier qui lui était adressé à titre personnel.
Ayant perdu en appel, M.X a obtenu gain de cause en cassation. L’ouverture de ce courrier était bien licite dans la mesure où le pli litigieux était arrivé sous une simple enveloppe commerciale démunie de toute mention relative à son caractère personnel (présomption de courrier professionnel). Toutefois, sur le fond et au visa des articles 9 du code civil et L. 122-40 du code du travail (respect dû à la vie privée du salarié), les juges suprêmes ont considéré que l’employeur ne pouvait se fonder sur le contenu d’une correspondance privée pour prononcer une sanction disciplinaire à l’encontre de M.X.
Pour bien comprendre cette décision qui s’inscrit dans le prolongement de la jurisprudence Nikon, il convient de rappeler que les atteinte à la vie privée du salarié sont abordées selon deux prismes :
1) la recevabiilité des moyens de preuve (si un document est marqué comme « personnel », il ne peut servir de preuve par l’employeur car obtenu dans des conditions illicites) :
2) le contenu même du document qui, ouvert dans des conditions licites et lorsqu’il appartient incontestablement à la sphère privée du salarié, ne peut pas servir de fondement pour sanctionner le salarié.

(1) Selon la Cour d’appel, le document litigieux, particulièrement obscène, avait provoqué un trouble dans l’entreprise, porté atteinte à son image de marque et eu immanquablement un retentissement certain sur la personne même de son directeur dont M. X… était le chauffeur et donc un proche collaborateur.

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Thème : Surveillance des salaries

A propos de cette jurisprudence : juridiction :  Cour de cassation, ch. mixtes | 18 mai 2007 | Pays : France

Questions / Réponses juridiques

Quel est le rôle de l’agent spécialisé d’émission dans le contexte du prompteur ?

L’agent spécialisé d’émission est responsable de la mise en œuvre du prompteur, un outil essentiel dans la production audiovisuelle. Ce professionnel assure que le texte défile de manière fluide et synchronisée avec la présentation des journalistes ou des intervenants.

Dans le cas évoqué, l’utilisation du prompteur était systématique pour tous les journaux réalisés, ce qui souligne l’importance de ce rôle. L’agent d’émission, en raison de la nature continue de son travail, a donc des droits spécifiques concernant son contrat de travail.

Pourquoi le contrat de l’agent d’émission a-t-il été requalifié ?

Le contrat de l’agent d’émission a été requalifié en raison de la nature non temporaire de son emploi. Les contrats à durée déterminée d’usage (CDD d’usage) sont généralement réservés à des emplois temporaires, mais dans ce cas, le recours au prompteur était constant.

Cela signifie que l’agent d’émission ne pouvait pas être considéré comme un employé temporaire, car son travail était essentiel et régulier. Par conséquent, il avait le droit de demander une requalification de son contrat pour obtenir des droits et protections supplémentaires.

Quelles sont les implications de cette décision pour le secteur audiovisuel ?

Cette décision de la Cour d’appel de Paris a des implications significatives pour le secteur audiovisuel. Elle établit un précédent concernant la requalification des contrats de travail, en particulier pour les emplois qui, bien que souvent considérés comme temporaires, sont en réalité essentiels et réguliers.

Les employeurs doivent être plus attentifs à la nature de l’emploi qu’ils proposent et à la classification des contrats. Cela pourrait également inciter d’autres professionnels du secteur à revendiquer des droits similaires, renforçant ainsi la protection des travailleurs dans l’audiovisuel.

Quels sont les mots clés associés à cette jurisprudence ?

Les mots clés associés à cette jurisprudence incluent « contrats d’usage », « audiovisuel », « contrat », « usage », et « recours aux CDD ». Ces termes sont cruciaux pour comprendre le contexte juridique et les enjeux liés à l’emploi dans le secteur audiovisuel.

Ils mettent en lumière les spécificités des contrats à durée déterminée d’usage, ainsi que les droits des travailleurs dans ce domaine. La jurisprudence souligne l’importance de la régularité et de la nécessité des emplois pour déterminer la nature des contrats de travail.


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