Revente de produits sur leboncoin.frUne salariée été licenciée pour faute grave pour avoir détourné de manière répétée des produits commercialisés par l’entreprise et de les avoir vendu sur le site leboncoin.fr, à des fins personnelles. Mode de preuve illicitePour prouver la faute de la salariée l’employeur a mandaté une personne extérieure à la société pour entrer en contact avec elle et lui acheter plusieurs produits. Il a ensuite mandaté la société de transport pour l’enlèvement des produits et a fait constater la réception par un huissier de justice. Tout ce stratagème a été déclaré illicite. En effet, il résulte de l’article 9 du code de procédure civile qu’est prohibée l’utilisation d’un moyen de preuve obtenu illégalement ou de manière frauduleuse. Si l’employeur a le pouvoir de contrôler et de surveiller l’activité de son personnel pendant le temps de travail, il ne peut mettre en oeuvre un dispositif de contrôle clandestin et, à ce titre, déloyal. Faits de revente non établisLe procédé mis en place a été qualifié de stratagème rendant illicite l’utilisation de ce moyen de preuve. Le grief de mise en vente de marchandises de l’employeur sur le site leboncoin.fr, n’a pas pu être retenu pour justifier le licenciement pour faute grave de la salariée. |
→ Questions / Réponses juridiques
Quelle est la distinction entre l’usage des outils informatiques par les cadres et les salariés non cadres ?L’appréciation de l’usage des outils informatiques varie significativement entre les cadres et les salariés non cadres. Dans le cas présent, le détournement du matériel informatique de l’employeur n’a pas été prouvé contre le salarié directeur général. Cette distinction est importante car elle reflète la confiance et les responsabilités qui incombent aux cadres. Les cadres, en raison de leur position, ont souvent un accès plus large aux ressources de l’entreprise et sont censés faire preuve de jugement dans leur utilisation. En revanche, les salariés non cadres peuvent être soumis à des restrictions plus strictes concernant l’utilisation des outils informatiques, ce qui peut entraîner des conséquences différentes en cas de manquement. Quelles sont les principales clauses concernant l’usage de l’outil informatique dans le contrat de travail ?Le contrat de travail du salarié précise plusieurs clauses essentielles concernant l’usage de l’outil informatique. Tout d’abord, il stipule que la société fournit le matériel nécessaire à l’exécution du travail, tel que les postes téléphoniques et les ordinateurs, qui doivent être maintenus en bon état. L’utilisation de ce matériel à des fins privées est limitée aux cas exceptionnels, et il est interdit de l’utiliser par des personnes extérieures à l’entreprise. De plus, chaque utilisateur se voit attribuer un identifiant personnel qu’il ne doit pas divulguer, sauf à son supérieur hiérarchique. Il est également mentionné que toute tentative d’intrusion ou d’utilisation non autorisée des ressources informatiques peut entraîner des sanctions. Ces clauses visent à protéger les informations de l’entreprise et à garantir un usage approprié des outils mis à disposition. Comment les juges ont-ils évalué l’usage de l’outil informatique par le salarié ?Les juges ont examiné les échanges d’emails et ont constaté que le salarié avait choisi d’utiliser un ordinateur personnel plus puissant pour ses tâches. La société n’a pas réussi à prouver que les téléchargements effectués sur une adresse de messagerie personnelle étaient contraires au contrat de travail. Bien que le contrat interdise la transmission de documents internes sans autorisation, il n’interdisait pas au directeur général de se renvoyer des documents nécessaires à son activité professionnelle sur une adresse personnelle. Cela montre que l’utilisation d’un ordinateur personnel pour des raisons professionnelles peut être justifiée dans certaines circonstances. De plus, la société avait le droit d’accès et de consultation des activités du salarié sur sa messagerie professionnelle, ce qui lui permettait de suivre les téléchargements effectués. Cela soulève des questions sur la transparence et la responsabilité dans l’utilisation des outils informatiques. Quelle est l’importance du niveau de responsabilité du salarié dans cette affaire ?Le niveau de responsabilité du salarié cadre est déterminant dans cette affaire. En raison de sa position, il était amené à travailler en dehors des locaux de l’entreprise, y compris le soir et le week-end, ce qui nécessitait un accès constant aux informations essentielles. Le salarié devait pouvoir accéder à des fichiers clients et à des appels d’offres à tout moment, sans être limité par des problèmes de connexion ou des dysfonctionnements du système. Cela justifie l’utilisation d’un ordinateur personnel, car il lui permettait de remplir ses obligations professionnelles de manière efficace. Il est également important de noter que l’employeur n’a pas prouvé que le salarié avait utilisé les fichiers téléchargés à des fins non professionnelles. Le fait que le salarié ait créé une entreprise concurrente après son licenciement ne prouve pas qu’il ait utilisé les ressources de l’entreprise à des fins personnelles, ce qui souligne la complexité de la situation. |
Laisser un commentaire