Salarié du spectacle : le remboursement de l’ARE

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Salarié du spectacle : le remboursement de l’ARE

La charge de la preuve qu’un technicien du spectacle ne relève pas de l’annexe VIII à la convention d’assurance chômage incombe à Pôle Emploi.

Remboursement de l’ARE

Un technicien à qui il était  demandé le remboursement de près de 15 000 euros d’allocation de retour à l’emploi (ARE) a obtenu gain de cause.

Annexe VIII à la convention d’assurance chômage

L’annexe VIII à la convention d’assurance chômage réserve le bénéfice des allocations chômage aux demandeurs d’emploi, justifiant au minimum de 507 heures de travail et entrant dans le champ d’application de ce texte (les techniciens du spectacle). A la suite d’investigations menées par son service des fraudes, il s’était avéré que les prestations effectuées par le salarié pour le compte de son employeur, avaient été déclarées à tort comme relevant de l’annexe VIII. Le salarié avait été embauché par une société en tant que menuisier/constructeur de décors dans un cadre exclusivement événementiel et le travail qu’il avait exécuté ne pouvait être assimilé à des prestations techniques réalisées dans le cadre d’un spectacle vivant ou enregistré. Les tâches exécutées ne pouvaient donc être assimilées à des prestations techniques effectuées dans le cadre d’un tel spectacle mais relevaient obligatoirement du régime général et non de l’annexe VIII.

Charge de la preuve

Si l’annexe VIII au règlement général annexé à la convention relative à l’indemnisation du chômage s’applique, selon son intitulé, aux ouvriers et techniciens de l’édition d’enregistrement sonore, de la production cinématographique et audiovisuelle, de la radio, de la diffusion et du spectacle, Pôle Emploi ne produisait aucun document contenant une précision quant aux dates, lieux, noms d’entreprises, susceptible d’étayer ses déclarations, lesquelles ne constituaient donc que de simples affirmations auxquelles il ne pouvait être accordé une quelconque valeur probante.

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  • Questions / Réponses juridiques

    Quelle est la nature de la preuve en matière prud’homale ?

    La preuve est libre en matière prud’homale, ce qui signifie que les parties peuvent présenter tout type de preuve pour soutenir leurs arguments. Cela inclut des documents, des témoignages, des emails, et d’autres éléments qui peuvent être pertinents pour le litige.

    Cette liberté de preuve est particulièrement importante dans les cas de licenciement et de discrimination, où les salariés peuvent avoir du mal à prouver des faits qui se déroulent souvent en dehors de leur vue. Par exemple, une salariée peut utiliser des emails échangés entre son employeur et ses subordonnés pour établir une discrimination liée à son âge.

    En effet, ces emails peuvent contenir des déclarations explicites ou implicites qui montrent que l’âge a été un facteur dans la décision de licenciement, ce qui peut renforcer la position de la salariée dans une procédure prud’homale.

    Comment un salarié peut-il prouver une discrimination liée à l’âge ?

    Pour prouver une discrimination liée à l’âge, un salarié peut se référer à des éléments de preuve tangibles, comme des emails ou des messages échangés avec l’employeur. Par exemple, un email où l’employeur exprime le souhait de se séparer d’un salarié en raison de son âge, tout en mentionnant le recrutement d’une personne plus jeune, constitue une preuve directe de discrimination.

    Selon l’article L 1134-1 du Code du travail, il appartient au salarié de présenter des éléments de fait qui laissent supposer l’existence d’une discrimination. Une fois ces éléments présentés, la charge de la preuve se déplace vers l’employeur, qui doit démontrer que sa décision de licenciement est justifiée par des raisons objectives et non discriminatoires.

    Il est donc déterminant pour le salarié de rassembler toutes les preuves possibles, y compris des témoignages d’autres employés, des documents internes, et toute correspondance qui pourrait soutenir sa réclamation.

    Quelles sont les sanctions en cas de discrimination au travail ?

    Les sanctions en cas de discrimination au travail sont clairement définies par le Code du travail. L’article L.1132-1 stipule qu’aucune personne ne peut être écartée d’une procédure de recrutement ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire, que ce soit directement ou indirectement.

    Les sanctions peuvent inclure la réintégration du salarié, le versement de dommages et intérêts, ou d’autres mesures correctives. Les discriminations peuvent concerner divers aspects, tels que l’âge, le sexe, l’origine, ou encore l’état de santé.

    En cas de constatation de discrimination, l’employeur peut également être contraint de revoir ses pratiques de gestion des ressources humaines pour éviter de futures infractions. Cela peut inclure des formations sur la non-discrimination et des audits internes pour s’assurer que les politiques de l’entreprise respectent les lois en vigueur.

    Quel est le rôle du juge dans les affaires de discrimination ?

    Le rôle du juge dans les affaires de discrimination est de trancher les litiges en se basant sur les éléments de preuve présentés par les deux parties. Selon l’article L.1134-1 du Code du travail, une fois que le salarié a présenté des éléments laissant supposer une discrimination, il incombe à l’employeur de prouver que sa décision est justifiée par des raisons objectives.

    Le juge peut ordonner des mesures d’instruction supplémentaires si nécessaire, afin de s’assurer que toutes les preuves pertinentes sont examinées. Cela peut inclure des enquêtes, des auditions de témoins, ou la demande de documents supplémentaires.

    En somme, le juge joue un rôle déterminant dans l’évaluation des preuves et dans la détermination de la légitimité des actions de l’employeur, garantissant ainsi que les droits des salariés sont protégés dans le cadre de la législation sur la discrimination.


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