Responsabilité médiatique : Questions / Réponses juridiques

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Responsabilité médiatique : Questions / Réponses juridiques

Le 12 juillet 2021, M. [S] [L] et la société [1] ont poursuivi M. [S] [W], directeur du Journal de l’île de La Réunion, pour diffamation et injure. Les accusations se fondent sur des éditoriaux publiés entre avril et juin 2021, où M. [W] critiquait M. [L] pour des conflits d’intérêts et des abus de biens sociaux. Le 2 décembre 2021, le tribunal a relaxé M. [W], rejetant les accusations. En réponse, M. [L] et la société [1] ont fait appel, contestant cette décision et cherchant réparation pour les propos jugés diffamatoires. Toutefois, les moyens d’appel n’ont pas été jugés suffisants.. Consulter la source documentaire.

Quelles sont les implications juridiques de la diffamation publique envers un particulier selon le Code pénal ?

La diffamation publique envers un particulier est régie par l’article 29 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Cet article stipule que :

« La diffamation est l’allégation ou l’imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne. »

Dans le cas présent, les propos tenus par M. [S] [W] dans le Journal de l’île de La Réunion peuvent être considérés comme des allégations portant atteinte à l’honneur de M. [S] [L].

Il est important de noter que pour qu’il y ait diffamation, il faut que les propos soient publics et qu’ils soient susceptibles de nuire à la réputation de la personne visée.

En outre, l’article 32 de la même loi précise que :

« La diffamation commise par voie de presse est punie d’une amende de 12 000 euros. »

Ainsi, si les propos tenus par M. [W] sont jugés diffamatoires, il pourrait être condamné à une amende, et M. [L] pourrait obtenir des dommages-intérêts pour le préjudice subi.

Quels sont les recours possibles pour les parties civiles en cas de rejet de leur constitution de partie civile ?

Le rejet de la constitution de partie civile peut être contesté par les parties civiles en vertu de l’article 2 du Code de procédure pénale, qui stipule que :

« Toute personne qui se prétend victime d’une infraction peut se constituer partie civile. »

Dans le cas présent, les parties civiles, M. [S] [L] et la société [1], ont le droit de faire appel de la décision du tribunal correctionnel qui a rejeté leur exception d’irrecevabilité.

L’article 5 du Code de procédure pénale précise également que :

« L’appel est ouvert contre les décisions rendues par les juridictions de première instance. »

Cela signifie que les parties civiles peuvent contester la décision de relaxe de M. [W] et demander une réévaluation de leur constitution de partie civile.

Il est essentiel pour les parties civiles de démontrer que les propos tenus par M. [W] ont causé un préjudice et que leur constitution de partie civile est fondée sur des éléments de preuve suffisants.

Comment le tribunal évalue-t-il les éléments constitutifs de l’injure publique ?

L’injure publique est définie par l’article 23 de la loi du 29 juillet 1881, qui indique que :

« L’injure est toute expression outrageante, terme de mépris ou invective qui ne renferme l’imputation d’aucun fait. »

Dans le cas présent, les propos tenus par M. [W] à l’égard de M. [L] peuvent être qualifiés d’injure publique, car ils contiennent des termes péjoratifs sans imputation d’un fait précis.

Le tribunal doit donc examiner si les propos sont effectivement outrageants et s’ils ont été tenus dans un contexte public.

L’article 33 de la même loi précise que :

« L’injure publique est punie d’une amende de 12 000 euros. »

Ainsi, si le tribunal conclut que les propos de M. [W] constituent une injure publique, il pourrait être condamné à une amende et M. [L] pourrait obtenir réparation pour le préjudice moral subi.

Il est donc crucial pour le tribunal d’analyser le contexte et la portée des propos pour déterminer leur caractère injurieux.


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