L’Essentiel : La SCI Somme-Foch a conclu un bail commercial avec la société Love Wedding le 7 janvier 2020, mais des loyers impayés ont conduit à des actions légales. Un commandement de payer a été délivré le 3 novembre 2023 pour 10 288,16 €, suivi d’un second le 13 septembre 2024. En mai 2024, la SCI a assigné Love Wedding pour obtenir son expulsion et le paiement des arriérés. Le tribunal a constaté l’acquisition de la clause résolutoire, ordonnant l’expulsion de Love Wedding et condamnant la société à verser des indemnités et à supporter les dépens.
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Contexte du litigePar acte du 7 janvier 2020, la SCI Somme-Foch a conclu un bail commercial avec la société Love Wedding pour des locaux situés à [Adresse 2] à [Localité 4], d’une durée de neuf ans à compter du 1er mars 2020, avec un loyer annuel de 24 000 €. Des loyers sont restés impayés, entraînant des actions légales. Commandements de payerLe 3 novembre 2023, un commandement de payer a été délivré à la société Love Wedding pour un montant de 10 288,16 € au titre de l’arriéré locatif. Par la suite, un second commandement a été émis le 13 septembre 2024 pour une somme de 8 650,78 €. Assignation en référéLe 23 mai 2024, la SCI Somme-Foch a assigné la société Love Wedding devant le tribunal judiciaire de Paris pour obtenir son expulsion et le paiement des loyers dus. Lors de l’audience du 28 octobre 2024, la SCI a présenté plusieurs demandes au juge des référés. Demandes du bailleurLa SCI Somme-Foch a demandé la constatation de l’acquisition de la clause résolutoire, le déboutement de Love Wedding de toute demande de délais, l’expulsion de la société et le paiement de diverses sommes, y compris des loyers arriérés et des indemnités d’occupation. Absence de défense de Love WeddingLa société Love Wedding n’a pas constitué avocat malgré une assignation régulière, ce qui a conduit à une décision réputée contradictoire. Aucun créancier n’était inscrit sur le fonds de commerce de la société. Acquisition de la clause résolutoireLe tribunal a constaté que la clause résolutoire était acquise en raison du non-paiement des loyers, ce qui a entraîné la résiliation de plein droit du bail. Le bailleur a exercé ses droits légitimes face à un locataire en défaut. Expulsion et mesures conservatoiresL’expulsion de la société Love Wedding a été ordonnée, considérant que son maintien dans les lieux constituait un trouble manifestement illicite. Le concours de la force publique a été accordé pour faciliter cette expulsion. Indemnité d’occupation et provisionsLa société Love Wedding a été condamnée à payer une indemnité d’occupation équivalente au montant du loyer contractuel, ainsi qu’une provision de 10 383,86 € pour les loyers et charges dus. La demande relative à la clause pénale a été rejetée. Condamnation aux dépensLa société Love Wedding a été condamnée à supporter les dépens, y compris les frais de commandement et d’assignation, ainsi qu’à verser 1 000 € à la SCI Somme-Foch au titre des frais non compris dans les dépens. Décision finaleLe tribunal a statué en faveur de la SCI Somme-Foch, ordonnant l’expulsion de Love Wedding et confirmant la résiliation du bail, avec des mesures d’exécution immédiates. La décision est exécutoire à titre provisoire. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelles sont les conditions d’acquisition de la clause résolutoire dans un bail commercial ?La clause résolutoire dans un bail commercial est un mécanisme qui permet au bailleur de résilier le contrat de location en cas de non-paiement des loyers. Selon l’article L. 145-41 du code de commerce, toute clause insérée dans le bail prévoyant la résiliation de plein droit ne produit effet qu’un mois après un commandement demeuré infructueux. Ce commandement doit, à peine de nullité, mentionner ce délai. Ainsi, pour que la clause résolutoire soit acquise, il est nécessaire que : – Le bailleur ait délivré un commandement de payer, Dans le cas présent, la SCI Somme-Foch a délivré un commandement de payer le 13 septembre 2024, et le montant réclamé n’a pas été acquitté dans le délai imparti. Dès lors, la clause résolutoire est acquise, et le bail se trouve résilié de plein droit avec toutes conséquences de droit. Quelles sont les conséquences de la résiliation du bail sur les obligations du locataire ?La résiliation du bail entraîne des conséquences importantes sur les obligations du locataire. Selon l’article 1728 du code civil, le paiement du prix du bail aux termes convenus constitue l’une des deux obligations principales du locataire. Une fois le bail résilié, le locataire n’est plus débiteur de loyers, mais d’une indemnité d’occupation. Cette indemnité est due depuis l’acquisition de la clause résolutoire jusqu’à la libération effective des lieux. L’indemnité d’occupation est généralement fixée au montant du loyer contractuel, en plus des charges, taxes et accessoires. Dans cette affaire, la SCI Somme-Foch a demandé le paiement d’une indemnité d’occupation provisionnelle, qui a été fixée au montant du loyer contractuel, en raison de la résiliation du bail. Quelles sont les prérogatives du juge des référés en matière d’expulsion ?Le juge des référés a des prérogatives spécifiques en matière d’expulsion, notamment en cas de résiliation de bail. L’article 835 alinéa 1er du code de procédure civile stipule que le président peut prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en état qui s’imposent pour faire cesser un trouble manifestement illicite. Le maintien dans un immeuble sans droit ni titre, suite à la résiliation du bail, constitue un tel trouble. Ainsi, le juge peut ordonner l’expulsion du locataire et de tout occupant, avec le concours de la force publique si nécessaire. Dans le cas présent, le tribunal a ordonné l’expulsion de la société Love Wedding, en cas de non-restitution volontaire des lieux dans le mois suivant la signification de l’ordonnance. Quelles sont les conditions pour accorder une provision au créancier en référé ?L’article 835 alinéa 2 du code de procédure civile précise que le juge peut accorder une provision au créancier lorsque l’existence de l’obligation n’est pas sérieusement contestable. Cette provision peut être accordée même en l’absence d’urgence. Il est également stipulé que le montant de la provision allouée en référé ne doit pas dépasser le montant non sérieusement contestable de la dette alléguée. Dans cette affaire, la SCI Somme-Foch a produit un décompte de la dette totale, et le tribunal a constaté que l’obligation de la société Love Wedding au titre des loyers, charges et indemnités d’occupation n’était pas sérieusement contestable. Ainsi, le tribunal a condamné la société Love Wedding à payer une somme provisionnelle de 10 383,86 €. Quelles sont les implications de l’article 700 du code de procédure civile dans ce litige ?L’article 700 du code de procédure civile permet au juge de condamner la partie perdante à payer à l’autre partie une somme pour couvrir les frais exposés et non compris dans les dépens. Cette disposition vise à garantir l’équité entre les parties en tenant compte de leur situation économique. Dans le cas présent, la SCI Somme-Foch a demandé une indemnité au titre de l’article 700, et le tribunal a décidé de condamner la société Love Wedding à payer 1 000 € à ce titre. Cette somme a été fixée en l’absence d’éléments de calcul plus explicites, mais elle reflète la volonté du juge de compenser les frais engagés par la partie gagnante. |
JUDICIAIRE
DE PARIS
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N° RG 24/53789 – N° Portalis 352J-W-B7I-C4RNU
N° : 8
Assignation du :
23 Mai 2024
[1]
[1] 1 Copies exécutoires
délivrées le:
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
rendue le 25 novembre 2024
par Lucie LETOMBE, Juge au Tribunal judiciaire de Paris, agissant par délégation du Président du Tribunal,
Assistée de Pascale GARAVEL, Greffier.
DEMANDERESSE
La société SOMME-FOCH S.C.I.
[Adresse 1]
[Localité 3]
représentée par Maître Paul-gabriel CHAUMANET de l’ASSOCIATION A5 Avocats Associés, avocats au barreau de PARIS – #R101
DEFENDERESSE
La société LOVE WEDDING S.A.S.U.
[Adresse 2]
[Localité 4]
non constituée
DÉBATS
A l’audience du 28 Octobre 2024, tenue publiquement, présidée par Lucie LETOMBE, Juge, assistée de Pascale GARAVEL, Greffier,
Nous, Président,
Après avoir entendu les conseils des parties,
Par acte du 7 janvier 2020, la SCI Somme-Foch a donné à bail commercial à la société Love Wedding des locaux situés [Adresse 2] à [Localité 4], pour une durée de neuf ans à compter du 1er mars 2020, moyennant un loyer en principal de 24 000 € par an.
Des loyers sont demeurés impayés.
Le bailleur a fait délivrer un commandement de payer visant la clause résolutoire, par acte de commissaire de justice en date du 3 novembre 2023, à la société Love Wedding, pour une somme de 10 288,16 € en principal, au titre de l’arriéré locatif au 30 octobre 2023.
Par acte délivré le 23 mai 2024, la SCI Somme-Foch a fait assigner la société Love Wedding devant le président du tribunal judiciaire de Paris statuant en référés aux fins de voir prononcer son expulsion et la condamner au paiement des loyers, charges, indemnités d’occupation, et clause pénales contractuelles afférentes.
Le bailleur a fait délivrer un nouveau commandement de payer visant la clause résolutoire, par acte d’huissier de justice en date du 13 septembre 2024, à la société Love Wedding, pour une somme de 8 650,78 € en principal, au titre de l’arriéré locatif au 10 septembre 2024.
A l’audience du 28 octobre 2024, la SCI Somme-Foch a, par l’intermédiaire de son conseil, a déposé et soutenu oralement des conclusions signifiées par huissier à la société Love Wedding le 22 octobre 2024, et demande au juge des référés de :
– constater l’acquisition de la clause résolutoire insérée au bail au 13 octobre 2024,
– débouter la société Love Wedding de toute demande de délais,
– ordonner l’expulsion de la société Love Wedding et celle de tous occupants de son chef des lieux loués avec le concours de la force publique et d’un serrurier si besoin est, sous astreinte de 150 € par jour de retard à compter du prononcé de l’ordonnance de référé à intervenir,
– ordonner la séquestration du mobilier trouvé dans les lieux dans tel garde-meubles qu’il plaira au bailleur aux frais, risques et péril de la partie expulsée, en conformité avec les dispositions des articles L.433-1 et R.433-1 et suivants du code des procédures civiles d’exécution,
– condamner la société Love Wedding à lui payer la somme provisionnelle de 10 827,60 € au titre de l’arriéré locatif,
– condamner la société Love Wedding à lui payer la somme provisionnelle de 1 082,76 € au titre de la clause pénale insérée au bail,
– condamner la société Love Wedding au paiement d’une indemnité d’occupation provisionnelle égale au montant des loyers, charges et taxes, à compter de la date de résiliation du bail et jusqu’à la libération des locaux qui se matérialisera par la remise des clés,
– condamner la société Love Wedding au paiement d’une somme de 2 000 € au titre des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile et aux entiers dépens.
Bien que régulièrement assignée à étude aux lieux loués, la société Love Wedding n’a pas constitué avocat, de sorte qu’il doit être statué par décision réputée contradictoire.
L’état des privilèges et publications ne mentionne aucun créancier inscrit sur le fonds de commerce.
Conformément à l’article 446-1 du code de procédure civile, pour plus ample informé de l’exposé et des prétentions des parties, il est renvoyé à l’assignation et aux écritures déposées et développées oralement à l’audience.
L’affaire a été mise en délibéré au 25 novembre 2024.
Sur la demande relative à l’acquisition de la clause résolutoire et sur les demandes subséquentes
L’article 834 du code de procédure civile dispose que, dans tous les cas d’urgence, le président du tribunal judiciaire peut ordonner en référé toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse ou que justifie l’existence d’un différend.
La juridiction des référés n’est toutefois pas tenue de caractériser l’urgence, au sens de l’article 834 du code de procédure civile, pour constater l’acquisition de la clause résolutoire stipulée dans un bail et la résiliation de droit d’un bail.
L’article L. 145-41 du code de commerce dispose que toute clause insérée dans le bail prévoyant la résiliation de plein droit ne produit effet qu’un mois après un commandement demeuré infructueux. Le commandement doit, à peine de nullité, mentionner ce délai.
Le bailleur, au titre d’un bail commercial, demandant la constatation de l’acquisition de la clause résolutoire comprise stipulée dans le bail doit rapporter la preuve de sa créance.
Le juge des référés peut constater la résiliation de plein droit du bail au titre d’une clause contenue à l’acte à cet effet, à condition que :
– le défaut de paiement de la somme réclamée dans le commandement de payer visant la clause résolutoire soit manifestement fautif,
– le bailleur soit, de toute évidence, en situation d’invoquer de bonne foi la mise en jeu de cette clause,
– la clause résolutoire soit dénuée d’ambiguïté et ne nécessite pas interprétation.
Les juges saisis d’une demande présentée dans les formes et conditions prévues à l’article 1343-5 du code civil peuvent, en accordant des délais, suspendre la réalisation et les effets des clauses résolutoires, lorsque la résiliation n’est pas constatée ou prononcée par une décision de justice ayant acquis l’autorité de la chose jugée. La clause résolutoire ne joue pas, si le locataire se libère dans les conditions fixées par le juge.
L’octroi des délais de paiement autorisés par l’article 1343-5 du code civil n’est par ailleurs nullement conditionné à la seule existence d’une situation économique catastrophique de celui qui les demande mais relève du pouvoir discrétionnaire du juge.
Cependant, la juridiction des référés ne peut, sans excéder ses pouvoirs, accorder d’office un délai de grâce et suspendre les effets de la clause résolutoire dès lors que ce délai ne lui a pas été demandé par le preneur.
Au cas présent, la soumission du bail au statut des baux commerciaux ne donne lieu à aucune discussion.
Le bail prévoit une clause résolutoire stipulant sa résiliation de plein droit à défaut de paiement d’un seul terme de loyer, accessoires et autres charges, un mois après un commandement de payer resté infructueux.
Il n’existe aucune contestation sérieuse sur la régularité du commandement en ce qu’il correspond exactement au détail des montants réclamées préalablement au preneur par le bailleur. En annexe du commandement, figure en effet le détail complet des loyers et charges dus et le décompte des versements effectués. Le commandement précise qu’à défaut de paiement dans le délai d’un mois, le bailleur entend expressément se prévaloir de la clause résolutoire incluse dans le bail ; la reproduction de la clause résolutoire et de l’article L. 145-17 alinéa 1 du code de commerce y figurent. Le commandement contenait ainsi toutes les précisions permettant au locataire de connaître la nature, les causes et le montant des sommes réclamées, de procéder au règlement des sommes dues ou de motiver la critique du décompte.
En faisant délivrer ce commandement, la SCI Somme-Foch n’a fait qu’exercer ses droits légitimes de bailleur face à un locataire ne respectant pas les clauses du bail alors que celles-ci avaient été acceptées en toute connaissance de cause.
Ce commandement détaille le montant de la créance, à savoir la somme de 8 650,78€ en principal, au titre de l’arriéré locatif au 10 septembre 2024.
Les causes de ce commandement n’ont pas été acquittées dans le mois de sa délivrance.
Dès lors, la clause résolutoire est acquise et le bail se trouve résilié de plein droit avec toutes conséquences de droit. Dès lors, la clause résolutoire est acquise et le bail se trouve résilié de plein droit avec toutes conséquences de droit.
Aux termes de l’article 835 alinéa 1er du code de procédure civile, le président peut toujours, même en présence d’une contestation sérieuse, prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en état qui s’imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite.
Le maintien dans un immeuble, sans droit ni titre du fait de la résiliation du bail, constitue un trouble manifestement illicite.
L’expulsion de la société Love Wedding et de tout occupant de son chef doit donc être ordonnée en cas de non restitution volontaire des lieux dans le mois suivant la signification de la présente ordonnance.
Le concours de la force publique étant accordé, il n’est pas justifié de la nécessité de prononcer une astreinte.
Le sort des meubles trouvés dans les lieux sera régi en cas d’expulsion conformément aux dispositions du code des procédures civiles d’exécution et selon les modalités précisées au dispositif de l’ordonnance.
Sur la demande de provision
L’article 835 alinéa 2 du code de procédure dispose que, dans les cas où l’existence de l’obligation n’est pas sérieusement contestable, il peut accorder une provision au créancier.
Aux termes de l’article 1728 du code civil, le paiement du prix du bail aux termes convenus constitue l’une des deux obligations principales du locataire.
Aux termes de l’article 1353 du code civil, c’est à celui qui réclame l’exécution d’une obligation de la prouver et à celui qui se prétend libéré de justifier le paiement ou le fait qui a produit l’extinction de son obligation
Il est rappelé qu’à compter de la résiliation du bail par l’effet de la clause résolutoire, le preneur n’est plus débiteur de loyers mais d’une indemnité d’occupation.
L’indemnité d’occupation due par la société Love Wedding depuis l’acquisition de la clause résolutoire et jusqu’à la libération effective des lieux par la remise des clés, sera fixée à titre provisionnel au montant du loyer contractuel, outre les charges, taxes et accessoires.
S’agissant du paiement, par provision, de l’arriéré locatif, il convient de rappeler qu’une demande en paiement de provision au titre d’une créance non sérieusement contestable relève du pouvoir du juge des référés sans condition de l’existence d’une urgence, aux termes de l’article 835 du code de procédure civile. Le montant de la provision allouée en référé n’a d’autre limite que le montant non sérieusement contestable de la dette alléguée.
Au cas présent, la société SCI Somme-Foch produit un décompte faisant état d’une dette totale de 10 827,60 €, incluant des frais de « mise en demeure » et « dépôt de garantie de garantie révisable » à hauteur de 443,74 € qui seront écartés, car non justifiés par le bailleur.
L’obligation de la société Love Wedding au seul titre des loyers, charges, taxes, accessoires et indemnités d’occupation au 8 octobre 2024 n’est pas sérieusement contestable à hauteur de 10 383,86 €, somme provisionnelle au paiement de laquelle il convient de condamner la société Love Wedding.
La clause pénale invoquée par la bailleresse est susceptible d’être modérée par le juge du fond, en raison de son caractère manifestement excessif. Le caractère non sérieusement contestable de l’obligation n’est pas établi en application des dispositions de l’article 1231-5 du code civil ; par suite, il n’y a pas lieu à référé sur ce point.
Sur les demandes accessoires
La société Love Wedding, défendeur condamné au paiement d’une provision, doit supporter la charge des dépens, incluant les frais de commandement et d’assignation.
L’article 700 du code de procédure civile dispose que le juge condamne la partie tenue aux dépens ou qui perd son procès à payer : 1° A l’autre partie la somme qu’il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens, 2° et, le cas échéant, à l’avocat du bénéficiaire de l’aide juridictionnelle partielle ou totale une somme au titre des honoraires et frais, non compris dans les dépens, que le bénéficiaire de l’aide aurait exposés s’il n’avait pas eu cette aide. Dans ce cas, il est procédé comme il est dit aux alinéas 3 et 4 de l’article 37 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991.
Dans tous les cas, le juge tient compte de l’équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d’office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu’il n’y a pas lieu à ces condamnations. Néanmoins, s’il alloue une somme au titre du 2° du présent article, celle-ci ne peut être inférieure à la part contributive de l’Etat.
Il est rappelé que la juridiction des référés a le pouvoir de prononcer une condamnation en application de ces dispositions.
Aucun élément tiré de l’équité ou de la situation économique de la société Love Wedding ne permet d’écarter la demande de la SCI Somme-Foch formée sur le fondement des dispositions susvisées. Celle-ci sera cependant évaluée à la somme de 1 000 € en l’absence d’éléments de calcul plus explicites versés aux débats.
Statuant par remise au greffe le jour du délibéré, après débats en audience publique, par décision réputée contradictoire et en premier ressort,
Constatons l’acquisition de la clause résolutoire insérée au bail à la date du 13 octobre 2024 à minuit ;
Ordonnons, à défaut de restitution volontaire des lieux dans le mois suivant la signification de la présente ordonnance, l’expulsion de la société Love Wedding et de tout occupant de son chef des lieux situés au [Adresse 2] à [Localité 4], avec le concours, en tant que de besoin, de la force publique et d’un serrurier ;
Disons n’y avoir lieu au prononcé d’une astreinte ;
Rappelons que le sort des meubles trouvés sur place est régi par les dispositions des articles R.433-1 et suivants du code des procédures civiles d’exécution ;
Condamnons, à titre provisionnel, la société Love Wedding à payer à la SCI Somme-Foch une indemnité d’occupation, à compter de la résiliation du bail du 13 octobre 2024 et jusqu’à la libération effective des lieux par la remise des clés, fixée à une somme égale au montant du loyer contractuel, outre les taxes, charges et accessoires ;
Condamnons par provision la société Love Wedding à payer à la SCI Somme-Foch la somme de 10 383,86 € à valoir sur les loyers, charges, accessoires et indemnités d’occupation arriérés arrêtés au 8 octobre 2024, ainsi que les indemnités d’occupation postérieures;
Disons n’y avoir lieu à référé sur la demande en paiement au titre de la clause pénale ;
Condamnons la société la société Love Wedding aux entiers dépens, en ce compris le coût du commandement, de l’assignation et de signification de la présente ordonnance ;
Condamnons la société la société Love Wedding à payer à la SCI Somme-Foch la somme de 1 000 € par application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile ;
Disons n’y avoir lieu à référé sur le surplus des demandes ;
Rappelons que la présente décision est exécutoire à titre provisoire.
Fait à Paris le 25 novembre 2024
Le Greffier, Le Président,
Pascale GARAVEL Lucie LETOMBE
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