L’Essentiel : Madame [F] [B] a loué un immeuble à Monsieur [U] [V] en avril 2015, mais des impayés ont rapidement surgi. Malgré une première procédure de recouvrement, les retards ont persisté, entraînant un commandement de payer en février 2024. En raison de la situation, un congé pour vendre a été délivré, effectif en avril 2024, sans contestation de la part de Monsieur [U] [V]. Ce dernier a été assigné en justice pour résiliation du bail et paiement de 3.954,67€. Lors de l’audience d’octobre 2024, il a été noté qu’il avait quitté les lieux, et le tribunal a condamné Monsieur [U] [V] à payer 2.506,59€.
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Contexte du litigePar acte sous seing privé en date du 14 avril 2015, Madame [F] [B] épouse [M] a loué un immeuble à usage d’habitation à Monsieur [U] [V] pour un loyer de 492,99€, charges comprises. Retards de paiement et procéduresDes impayés ont été constatés, entraînant une première procédure qui a permis d’apurer une partie de la dette. Cependant, Monsieur [U] [V] a de nouveau accumulé des retards de paiement, ce qui a conduit à un commandement de payer et à une demande de justification de l’occupation du logement le 8 février 2024, sans succès. Congé pour vendreSuite à ces impayés persistants, Madame [F] [B] a délivré un congé pour vendre au locataire, effectif au 13 avril 2024. Monsieur [U] [V] n’a pas contesté ce congé mais n’a pas quitté les lieux. Assignation en justiceLe 29 avril 2024, Madame [F] [B] a assigné Monsieur [U] [V] en justice pour obtenir la résiliation du bail, son expulsion, le paiement de 3.954,67€ pour loyers et charges, ainsi qu’une indemnité d’occupation et des frais de justice. L’affaire a été programmée pour une audience le 1er octobre 2024. Évolution de l’affaireLors de l’audience, il a été noté que Monsieur [U] [V] avait quitté les lieux le 3 mai 2024. Madame [F] [B] a actualisé sa créance à 2.506,59€, incluant le dépôt de garantie. Monsieur [U] [V] n’a pas comparu à l’audience. Décision du tribunalLe tribunal a constaté que Madame [F] [B] justifiait les sommes réclamées par des documents pertinents, et a condamné Monsieur [U] [V] à payer 2.506,59€ pour les arriérés de loyers et 500€ pour les frais de justice. L’exécution provisoire de la décision a été ordonnée, et Monsieur [U] [V] a également été condamné aux dépens. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelle est la procédure à suivre en cas d’impayés de loyer ?La procédure à suivre en cas d’impayés de loyer est régie par plusieurs articles du Code civil et du Code de procédure civile. En vertu de l’article 7-1 de la loi du 6 juillet 1989, le locataire est tenu de payer le loyer et les charges aux dates convenues. En cas de non-paiement, le bailleur peut délivrer un commandement de payer, conformément à l’article 24 de la même loi, qui stipule que le bailleur peut demander l’expulsion du locataire en cas d’impayés. Le commandement de payer doit être délivré par un huissier de justice, comme le précise l’article 658 du Code de procédure civile, qui énonce que l’huissier doit signifier le commandement au débiteur. Si le locataire ne régularise pas sa situation, le bailleur peut saisir le tribunal pour obtenir la résiliation du bail et l’expulsion du locataire, conformément à l’article 455 du Code de procédure civile. En résumé, la procédure implique la délivrance d’un commandement de payer, suivi d’une action en justice si le locataire ne s’exécute pas. Quelles sont les conséquences de la résiliation du bail ?La résiliation du bail entraîne plusieurs conséquences pour le locataire et le bailleur, conformément aux dispositions du Code civil. Selon l’article 1184 du Code civil, la résiliation d’un contrat entraîne la restitution des biens et la cessation des obligations. Dans le cas d’un bail, cela signifie que le locataire doit quitter les lieux et restituer le logement au bailleur. De plus, l’article 15 de la loi du 6 juillet 1989 précise que le locataire est tenu de payer les loyers dus jusqu’à la date de la restitution des clés. Cela inclut les arriérés de loyers, charges et indemnités d’occupation, comme cela a été constaté dans le litige. Enfin, le bailleur peut également demander des indemnités d’occupation pour la période durant laquelle le locataire reste dans les lieux après la résiliation, conformément à l’article 1728 du Code civil, qui stipule que le locataire doit payer une indemnité équivalente au montant du loyer. Quelles sont les conditions pour obtenir une indemnité sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile ?L’article 700 du Code de procédure civile permet au juge d’allouer une indemnité à la partie qui a dû engager des frais pour faire valoir ses droits en justice. Pour obtenir cette indemnité, plusieurs conditions doivent être remplies : 1. **Engagement de frais** : La partie doit justifier qu’elle a engagé des frais pour sa défense ou pour faire valoir ses droits. Cela peut inclure les frais d’avocat, les frais de justice, etc. 2. **Caractère équitable** : L’indemnité doit être fixée en fonction des circonstances de l’affaire et de la situation financière de la partie condamnée. Le juge apprécie le montant à allouer en tenant compte de l’équité. 3. **Demande expresse** : La partie doit formuler une demande expresse d’indemnité dans ses conclusions, comme cela a été fait par Madame [F] [B] dans le litige. En l’espèce, le tribunal a accordé une indemnité de 500€ à Madame [F] [B] sur le fondement de l’article 700, en raison des frais engagés pour faire valoir ses droits. Quelles sont les implications de l’exécution provisoire d’une décision judiciaire ?L’exécution provisoire d’une décision judiciaire a des implications importantes, notamment en matière de sécurité juridique et d’efficacité des décisions de justice. Conformément à l’article 514 du Code de procédure civile, l’exécution provisoire permet à une décision de produire des effets immédiats, même si elle est susceptible d’appel. Cela signifie que le créancier peut immédiatement exécuter la décision, par exemple en procédant à l’expulsion du locataire. L’article 515 précise que l’exécution provisoire est de droit dans certaines matières, notamment en matière de loyers et d’expulsions. Cela signifie que le bailleur n’a pas besoin de demander une autorisation spéciale pour exécuter la décision. Cependant, l’exécution provisoire peut être suspendue si le débiteur démontre qu’il existe un risque sérieux de préjudice irréparable, comme le prévoit l’article 522. Dans le cas présent, l’exécution provisoire est rappelée comme étant de droit, ce qui renforce la position de Madame [F] [B] dans sa demande d’expulsion de Monsieur [U] [V]. |
[Adresse 5]
[Adresse 5]
[Adresse 5]
[Localité 2]
NAC: 5AA
N° RG 24/03219 – N° Portalis DBX4-W-B7I-THYN
JUGEMENT
N° B
DU : 21 Novembre 2024
[F] [Y] [E] [B] veuve [M]
C/
[U] [I] [V]
Expédition revêtue de
la formule exécutoire
délivrée le 21 Novembre 2024
à Maître Jules CONCAS de l’AARPI CONCAS ET GREGOIRE
Expédition délivrée
à toutes les parties
JUGEMENT
Le Jeudi 21 Novembre 2024, le Tribunal judiciaire de TOULOUSE,
Sous la présidence de Sophie MOREL, Vice Présidente au Tribunal judiciaire de TOULOUSE, chargée des contentieux de la protection, statuant en matière civile, assistée de Halima KAHLI Greffière, lors des débats et Fanny ACHIGAR Greffière chargé des opérations de mise à disposition.
Après débats à l’audience du 01 Octobre 2024, a rendu la décision suivante, mise à disposition conformément à l’article 450 et suivants du Code de Procédure Civile, les parties ayant été avisées préalablement ;
ENTRE :
DEMANDERESSE
Mme [F] [Y] [E] [B] veuve [M], demeurant [Adresse 3]
représentée par Maître Jules CONCAS de l’AARPI CONCAS ET GREGOIRE, avocats au barreau de NICE
ET
DÉFENDEUR
M. [U] [I] [V], demeurant [Adresse 4]
non comparant, ni représenté
Par acte sous seing privé signé le 14 avril 2015, Madame [F] [B] épouse [M] a donné à bail à Monsieur [U] [V] un immeuble à usage d’habitation situé [Adresse 1] à [Localité 6] moyennant un loyer actuel de 492,99€ de provision sur charges comprise.
Des impayés survenaient et après une première procédure donnant lieu à un apurement de la dette, Monsieur [U] [V] accumulait de nouveaux des retards de paiements et commandement de payer et de justifier de l’occupation du logement était délivré le 8 février 2024, en vain.
Par commandement du même jour, il était demandé au locataire de justifier de la souscription d’une assurance locative, tout aussi vainement.
Lasse des impayés depuis le décès de son époux, Madame [F] [B] veuve [M] délivrait congé pour vendre au locataire avec effet au 13 avril 2024. Ce dernier ne contestait pas le congé et ne quittait pas les lieux.
Par acte d’huissier en date du 29 avril 2024 dénoncé à la Préfecture de la Haute-Garonne le
30 avril 2024, Madame [F] [B] veuve [M] a fait assigner Monsieur [U] [V] aux fins d’obtenir, avec exécution provisoire :
– la constatation de la résiliation du bail ou la prononcer,
– l’expulsion du locataire,
– la condamnation de Monsieur [V] à lui payer la somme de 3.954,67€ au titre des loyers, charges et indemnités d’occupation arrêtées au 10 avril 2024,
– la fixation d’une indemnité d’occupation égale au montant du loyer et charge révisé,
– 1000€ sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile outre les dépens .
L’affaire était appelée à l’audience du 1er octobre 2024.
Madame [F] [B] veuve [M], valablement représentée, indiquait que le locataire avait quitté les lieux le 3 mai 2024 et actualisait sa créance à la somme de 2.506,59€ comprenant le dépôt de garantie qu’elle avait conservé pour apurer partiellement la dette loyer, n’ayant facturé aucune réparation locative.
Monsieur [U] [V], assigné selon les modalités prévues aux articles 656 et 658 du Code de procédure civile, n’a pas comparu.
La décision était mise en délibéré au 21 novembre 2024 par remise au greffe en application des dispositions de l’article 450 du Code de procédure civile.
Sur l’arriéré d’indemnité d’occupation et de charge :
Madame [F] [B] veuve [M] justifie des sommes réclamées en produisant le bail signé le 14 avril 2015, le commandement de payer du 8 février 2024, l’état des lieux de sortie et l’historique du compte du locataire laissant apparaître un solde débiteur de 2.506,59€ une fois déduit le dépôt de garantie de 450€ que Monsieur [V] sera condamné à payer.
Sur les demandes accessoires :
Madame [F] [B] veuve [M] a dû engager une action judiciaire pour faire valoir ses droits, il lui sera allouée sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile la somme de 500€.
Monsieur [U] [V] sera condamné aux dépens.
Le tribunal, statuant par jugement réputé contradictoire rendu en premier ressort, par remise au greffe,
Condamne Monsieur [U] [V] à payer à Madame [F] [B] veuve [M] les sommes suivantes:
– 2.506,59€ au titre des arriérés de loyers, charges et indemnités d’occupation,
– 500€ sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile, ,
Rappelle que l’exécution provisoire de la présente décision est de droit,
Condamne Monsieur [U] [V] aux dépens.
Le Greffier Le Juge
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