Résiliation de bail et modalités de paiement en cas d’impayés locatifs

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Résiliation de bail et modalités de paiement en cas d’impayés locatifs

L’Essentiel : En raison de loyers impayés, la société d’HLM INTERPROFESSIONNELLE DE LA REGION PARISIENNE IRP a signifié un commandement de payer à Monsieur [U] [S] le 4 juillet 2024, pour un montant de 4 071,98 euros. Le 7 octobre 2024, la société a assigné Monsieur [U] devant le juge des contentieux de la protection pour obtenir la résiliation du bail et son expulsion. Lors de l’audience du 19 décembre 2024, le juge a constaté la validité de la demande de résiliation et a condamné Monsieur [U] à payer une provision de 3 919,08 euros pour loyers impayés.

Contexte du bail

Par acte du 31 mai 2008, Madame [N] [Y] a loué un appartement à Monsieur [U] [S] pour un loyer mensuel de 428 euros, avec une provision sur charges. La SA d’HLM DE LA PLAINE DE FRANCE a ensuite cédé ses droits à la société d’HLM INTERPROFESSIONNELLE DE LA REGION PARISIENNE IRP.

Commandement de payer

En raison de loyers impayés, la Société d’HLM INTERPROFESSIONNELLE DE LA REGION PARISIENNE IRP a signifié à Monsieur [U] [S] un commandement de payer le 4 juillet 2024, pour un montant de 4 071,98 euros, en principal, correspondant à l’arriéré locatif.

Assignation en justice

Le 7 octobre 2024, la société a assigné Monsieur [U] [S] devant le juge des contentieux de la protection pour faire constater la clause résolutoire, ordonner son expulsion, et demander le paiement d’une provision pour loyers et charges impayés, ainsi qu’une indemnité d’occupation.

Audience et demandes des parties

Lors de l’audience du 19 décembre 2024, la société a actualisé sa demande de provision à 4 073,54 euros et s’est opposée à des délais de paiement. Monsieur [U] [S] a reconnu sa dette et a demandé des délais, affirmant avoir repris le paiement intégral du loyer.

Motivation de la décision

Le juge a constaté que les conditions d’acquisition de la clause résolutoire étaient réunies, et que la demande de résiliation et d’expulsion était recevable. Le commandement de payer avait été signifié conformément à la loi, et la dette était justifiée.

Indemnité d’occupation et provision

Monsieur [U] [S] a été condamné à payer une provision de 3 919,08 euros pour loyers impayés, avec des intérêts légaux. Il a également été condamné à verser une indemnité d’occupation mensuelle jusqu’à la libération des lieux.

Délais de paiement et suspension de la clause résolutoire

Le juge a accordé des délais de paiement à Monsieur [U] [S], sous condition qu’il continue à payer le loyer courant. Si ces conditions n’étaient pas respectées, la clause résolutoire reprendrait effet, entraînant la résiliation du bail.

Décisions accessoires

Monsieur [U] [S] a été condamné à payer les dépens de la procédure et une somme de 300 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile. La décision est exécutoire à titre provisoire.

Q/R juridiques soulevées :

Sur la recevabilité de la demande de résiliation et d’expulsion

La recevabilité de la demande de résiliation et d’expulsion est régie par l’article 24 de la loi du 6 juillet 1989. Cet article stipule que l’assignation doit être notifiée au représentant de l’État dans le département au moins six semaines avant l’audience.

En l’espèce, l’assignation a été notifiée le 7 octobre 2024, soit dans le respect de ce délai. De plus, la situation a été signalée à la CCAPEX le 4 juillet 2024, respectant ainsi le délai de deux mois requis avant la délivrance de l’assignation.

Ainsi, l’action introduite par la Société d’HLM INTERPROFESSIONNELLE DE LA REGION PARISIENNE IRP est recevable, conformément aux exigences légales.

Sur l’acquisition de la clause résolutoire

L’article 24 I de la loi n°89-462 du 6 juillet 1989 précise que tout contrat de bail d’habitation doit contenir une clause résolutoire pour défaut de paiement du loyer ou des charges. Cette clause ne produit effet que six semaines après un commandement de payer demeuré infructueux.

Dans cette affaire, un commandement de payer a été signifié le 4 juillet 2024, et il a été constaté que ce commandement est resté infructueux pendant plus de deux mois.

Ainsi, les conditions d’acquisition de la clause résolutoire étaient réunies à la date du 4 septembre 2024, permettant à la Société d’HLM d’agir en justice pour résilier le bail.

Sur la demande de provision au titre de l’arriéré locatif et l’indemnité d’occupation

Monsieur [U] [S] est redevable des loyers impayés jusqu’à la date de résiliation du bail, conformément aux articles 1103 et 1217 du code civil. Ces articles stipulent que les obligations contractuelles doivent être exécutées de bonne foi et que le non-respect d’une obligation contractuelle ouvre droit à réparation.

La Société d’HLM a produit un décompte des loyers dus, et Monsieur [U] [S] a reconnu sa dette.

Il sera donc condamné à titre de provision à payer la somme de 3 919,08 euros, avec intérêts au taux légal à compter de la délivrance du commandement de payer. De plus, une indemnité d’occupation sera due jusqu’à la libération effective des lieux.

Sur la demande de délais de paiement et de suspension des effets de la clause résolutoire

L’article 24 V de la loi du 6 juillet 1989 permet au juge d’accorder des délais de paiement au locataire, à condition que celui-ci ait repris le versement intégral du loyer courant avant l’audience.

Monsieur [U] [S] a effectivement repris le paiement intégral du loyer et a démontré sa capacité à régler sa dette locative.

Ainsi, des délais de paiement lui seront accordés, et les effets de la clause résolutoire seront suspendus pendant l’exécution de ces délais. Si Monsieur [U] [S] ne respecte pas ces modalités, la clause résolutoire retrouvera son plein effet.

Sur les demandes accessoires

Conformément à l’article 696 du code de procédure civile, la partie perdante, en l’occurrence Monsieur [U] [S], supportera la charge des dépens de la procédure.

De plus, il a été jugé inéquitable de laisser à la charge du bailleur les frais non compris dans les dépens. Ainsi, une somme de 300 euros sera allouée à la Société d’HLM au titre de l’article 700 du code de procédure civile pour couvrir ses frais d’avocat.

La décision est exécutoire à titre provisoire, conformément à l’article 514 du code de procédure civile, permettant ainsi une mise en œuvre rapide des mesures ordonnées.

TRIBUNAL DE PROXIMITE
DE SAINT DENIS
[Adresse 3]
[Adresse 3]

Téléphone : [XXXXXXXX01]
Télécopie : [XXXXXXXX02]
@ : [Courriel 8]

REFERENCES : N° RG 24/02268 – N° Portalis DB3S-W-B7I-2BQY

Minute : 25/00039

S.A. HLM INTERPROFESSIONNELLE DE LA REGION PARISIENNE
Représentant : Me Yoram LEKER, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : A0031

C/

Monsieur [U] [S]

Exécutoire, copie, dossier
délivrés à :
Me Yoram LEKER

Copie certifiée conforme délivrée à :
Monsieur [U] [S]

Le

ORDONNANCE DE REFERE
DU 30 Janvier 2025

Ordonnance rendue par décision contradictoire et en premier ressort et mise à disposition au greffe du tribunal de proximité en date du 30 Janvier 2025;

Par Madame Mylène POMIES, en qualité de juge des contentieux de la protection, assistée de Madame Erica KISNORBO, greffier ;

Après débats à l’audience publique du 19 Décembre 2024 tenue sous la présidence de Madame Mylène POMIES juge des contentieux de la protection, assistée de Madame Erica KISNORBO, greffier ;

ENTRE DEMANDEUR :

S.A. HLM INTERPROFESSIONNELLE DE LA REGION PARISIENNE
[Adresse 4]
[Localité 5]
représentée par Me Yoram LEKER, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : A0031

D’UNE PART

ET DÉFENDEUR :

Monsieur [U] [S]
[Adresse 7]
[Localité 6]
comparant

D’AUTRE PART

EXPOSE DES FAITS ET DE LA PROCEDURE

Par acte du 31 mai 2008, Madame [N] [Y] a donné à bail à Monsieur [U] [S] un appartement à usage d’habitation situé [Adresse 7], moyennant un loyer mensuel initial de 428 euros, outre une provision sur charges. La SA d’HLM DE LA PLAINE DE FRANCE est venue aux droits de l’ancien bailleur, puis la société d’HLM INTERPROFESSIONNELLE DE LA REGION PARISIENNE IRP est venue aux droits de cette dernière.

Des loyers étant demeurés impayés, la Société d’HLM INTERPROFESSIONNELLE DE LA REGION PARISIENNE IRP a fait signifier à Monsieur [U] [S] par acte de commissaire de justice du 4 juillet 2024 un commandement de payer la somme de 4 071,98 euros, en principal, correspondant à l’arriéré locatif, terme du mois de juin 2024 inclus et visant la clause résolutoire contractuelle.

Par acte de commissaire de justice du 7 octobre 2024, la Société d’HLM INTERPROFESSIONNELLE DE LA REGION PARISIENNE IRP a fait assigner Monsieur [U] [S] devant le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Bobigny siégeant au tribunal de proximité de Saint-Denis statuant en référé aux fins de :

– constater le jeu de la clause résolutoire insérée au contrat de bail liant les parties sur le fondement de l’article 24 de la loi du 6 juillet 1989,
– ordonner l’expulsion de Monsieur [U] [S] et de tout occupant de son chef avec le concours de la force publique et d’un serrurier si besoin est, sans délais
– ordonner le transport et la séquestration des meubles en tel lieu qu’il lui plaira, aux frais et aux risques du défendeur,
– condamner Monsieur [U] [S] à lui payer une provision au titre des loyers et charges impayés au 30 septembre 2024, soit la somme de 6 006,97 euros, sous réserve des loyers à échoir, avec intérêts légaux à compter du commandement de payer ainsi qu’une indemnité d’occupation provisionnelle jusqu’à libération effective des lieux d’un montant mensuel égal au montant du loyer et des charges si le bail s’était poursuivi,
– condamner Monsieur [U] [S] à lui payer la somme de 500 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile, outre aux entiers dépens.

Un diagnostic social et financier a été reçu au greffe avant l’audience et il a été porté à la connaissance des parties à l’audience.

A l’audience du 19 décembre 2024, la Société d’HLM INTERPROFESSIONNELLE DE LA REGION PARISIENNE IRP, représentée par son conseil, a maintenu ses demandes, a actualisé celle relative à la provision au titre de l’arriéré de loyers à la somme de 4 073,54 euros et s’est opposée à l’octroi de délais de paiement et à la suspension des effets de la clause résolutoire qui pourraient être accordés par le juge.

Comparant en personne, Monsieur [U] [S] a reconnu la dette et a sollicité des délais de paiement ainsi que la suspension des effets de la clause résolutoire, ayant repris le paiement intégral du loyer courant avant l’audience et estimant être en capacité de régler sa dette locative. Il a précisé qu’il attend un rappel d’allocation logement d’environ 1 700 euros qui va diminué la dette. Il a affirmé que ses revenus sont actuellement composés du RSA mais qu’un dossier MDPH est en cours. Il a proposé de verser la somme de 20 euros par mois en sus du loyer courant pour apurer la dette. Il a ajouté qu’il attend le retour du bailleur quant à la justification du montant des charges.

La décision sera contradictoire. A l’issue de l’audience, la décision a été mise en délibéré au 30 janvier 2025 par mise à disposition au greffe.

MOTIVATION DE LA DECISION

En application des dispositions des articles 834 et 835 du code de procédure civile, dans tous les cas d’urgence, le président du tribunal judiciaire ou le juge du contentieux de la protection dans les limites de sa compétence, peuvent ordonner en référé toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse ou que justifie l’existence d’un différend.
Le président du tribunal judiciaire ou le juge du contentieux de la protection dans les limites de sa compétence peuvent toujours, même en présence d’une contestation sérieuse, prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en état qui s’imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite.

Dans les cas où l’existence de l’obligation n’est pas sérieusement contestable, ils peuvent accorder une provision au créancier, ou ordonner l’exécution de l’obligation même s’il s’agit d’une obligation de faire.

Sur la recevabilité de la demande de résiliation et d’expulsion

Conformément à l’article 24 de la loi du 6 juillet 1989, l’assignation a été notifiée au représentant de l’État dans le département le 7 octobre 2024 soit au moins six semaines avant l’audience, et la situation a été signalée à la CCAPEX le 4 juillet 2024, soit deux mois au moins avant la délivrance de l’assignation du 7 octobre 2024.

En conséquence, l’action introduite par la Société d’HLM INTERPROFESSIONNELLE DE LA REGION PARISIENNE IRP est recevable.

Sur l’acquisition de la clause résolutoire

En matière de bail, l’article 24 I de la loi n°89-462 du 6 juillet 1989 dispose que tout contrat de bail d’habitation contient une clause prévoyant la résiliation de plein droit du contrat de location pour défaut de paiement du loyer ou des charges aux termes convenus ou pour non-versement du dépôt de garantie et que cette clause ne produit effet que six semaines après un commandement de payer demeuré infructueux.

En l’espèce, le bail conclu le 31 mai 2008 contient une clause résolutoire et un commandement de payer visant cette clause a été signifié le 4 juillet 2024, pour la somme en principal de 4 071,98 euros. Ce commandement rappelle la mention que le locataire dispose d’un délai de deux mois pour payer sa dette, comporte le décompte de la dette et l’avertissement qu’à défaut de paiement ou d’avoir sollicité des délais de paiement, le locataire s’expose à une procédure judiciaire de résiliation de son bail et d’expulsion, outre la mention de la possibilité pour le locataire de saisir le fonds de solidarité pour le logement de son département aux fins de solliciter une aide financière et de saisir, à tout moment, la juridiction compétente aux fins de demander un délai de grâce sur le fondement de l’article 1343-5 du code civil. Il est ainsi régulier en sa forme.

Il correspond par ailleurs bien à une dette justifiée à hauteur du montant des loyers échus et impayés (voir ci-après au titre de la demande en paiement) et est ainsi valable.

Ce commandement est enfin demeuré infructueux pendant plus de deux mois, de sorte qu’il y a lieu de constater que les conditions d’acquisition de la clause résolutoire contenue dans le bail étaient réunies à la date du 4 septembre 2024 compte tenu des règles de computation des délais des articles 641 et 642 du code de procédure civile.

Sur la demande de provision au titre de l’arriéré locatif et l’indemnité d’occupation

Monsieur [U] [S] est redevable des loyers impayés jusqu’à la date de résiliation du bail en application des articles 1103 et 1217 du code civil. Par ailleurs, le maintien dans les lieux postérieurement à la date d’expiration du bail constitue une faute civile ouvrant droit à réparation en ce qu’elle cause un préjudice certain pour le propriétaire dont l’occupation indue de son bien l’a privé de sa jouissance. Au delà de cet aspect indemnitaire, l’indemnité d’occupation, qui est également de nature compensatoire, constitue une dette de jouissance correspondant à la valeur équitable des locaux.

En l’espèce la Société d’HLM INTERPROFESSIONNELLE DE LA REGION PARISIENNE IRP produit un décompte faisant apparaître que Monsieur [U] [S] restait devoir la somme de 4 073,53 euros à la date du 4 décembre 2024, échéance du mois de novembre 2024 incluse.

Les frais de poursuite facturés 154,45 euros, dont il n’est pas démontré qu’ils sont dus contractuellement, sont sérieusement contestables et seront retirés conformément à l’article 24 V de la loi du 6 juillet 1989 précisant que le juge peut d’office vérifier tout élément constitutif de la dette locative, étant rappelé que les frais du commandement de payer et de l’assignation sont inclus dans les dépens.

Pour la somme au principal, Monsieur [U] [S] n’apporte par définition aucun élément de nature à contester le principe ni le montant de la dette, qu’il reconnaît d’ailleurs à l’audience.

Il sera donc condamné à titre de provision au paiement de la somme de 3 919,08 euros arrêtée au 4 décembre 2024, avec les intérêts au taux légal à compter de la délivrance du commandement de payer.

Monsieur [U] [S] sera également condamné au paiement à compter du 5 décembre 2024, en lieu et place des loyers et charges, d’une indemnité mensuelle d’occupation qu’il convient de fixer à titre provisionnel au montant du loyer qui aurait été dû en l’absence de résiliation et des charges mensuelles dûment justifiées, et ce jusqu’à la libération effective des lieux.

Sur la demande de délais de paiement et de suspension des effets de la clause résolutoire

Conformément à l’article 24 V de la loi du 6 juillet 1989, le juge peut, à la demande du locataire, du bailleur ou d’office, à la condition que le locataire soit en situation de régler sa dette locative et qu’il ait repris le versement intégral du loyer courant avant la date de l’audience, accorder des délais de paiement dans la limite de trois années, par dérogation au délai prévu au premier alinéa de l’article 1343-5 du code civil, au locataire en situation de régler sa dette locative.

L’article 24 VI de cette même loi dispose quant à lui que lorsque le juge est saisi en ce sens par le bailleur ou par le locataire, et à la condition que celui-ci ait repris le versement intégral du loyer courant avant la date de l’audience, les effets de la clause de résiliation de plein droit peuvent être suspendus pendant le cours des délais accordés par le juge dans les conditions prévues aux V et VI du présent article. Cette suspension prend fin dès le premier impayé ou dès lors que le locataire ne se libère pas de sa dette locative dans le délai et selon les modalités fixés par le juge.
Ces délais et les modalités de paiement accordés ne peuvent affecter l’exécution du contrat de location et notamment suspendre le paiement du loyer et des charges.
Si le locataire se libère de sa dette locative dans le délai et selon les modalités fixés par le juge, la clause de résiliation de plein droit est réputée ne pas avoir joué. Dans le cas contraire, elle reprend son plein effet.

En l’espèce, Monsieur [U] [S] a repris le paiement intégral du loyer courant avant l’audience et fait état d’un rappel d’allocation logement à venir qui va entraîné une diminution substantielle de la dette. Par ailleurs il démontre être en capacité de régler sa dette locative, un dossier MDPH étant en cours de traitement, ce qui va entraîner une augmentation de ses ressources. Aussi, des délais de paiement lui seront octroyés conformément aux modalités décrites au dispositif de la présente décision et les effets de la clause résolutoire seront suspendus.

Faute pour Monsieur [U] [S] de respecter les modalités de paiement ainsi accordées ou de ne pas payer le montant intégral du loyer courant à compter de l’audience, le solde de l’arriéré de loyers et de charges deviendra immédiatement exigible et la clause résolutoire reprendra son plein effet, entraînant la résiliation du bail à la date de son acquisition et permettant son expulsion avec si nécessaire l’assistance de la force publique.

Sur les demandes accessoires

Conformément aux dispositions de l’article 696 du code de procédure civile, Monsieur [U] [S] partie perdante, supportera la charge de l’intégralité des dépens de la présente procédure.

Il serait inéquitable de laisser à la charge du bailleur les frais exposés par lui dans la présente instance et non compris dans les dépens. La somme de 300 euros lui sera donc allouée au titre de l’article 700 du code de procédure civile.

La présente décision est exécutoire à titre provisoire, conformément à l’article 514 du code de procédure civile.

PAR CES MOTIFS

Nous, juge des contentieux de la protection statuant en référé, publiquement, par décision contradictoire, susceptible d’appel et prononcée par mise à disposition au greffe,

Constatons que les conditions d’acquisition de la clause résolutoire figurant au bail conclu le 31 mai 2008 entre la Société d’HLM INTERPROFESSIONNELLE DE LA REGION PARISIENNE IRP et Monsieur [U] [S], concernant l’appartement à usage d’habitation situé [Adresse 7] sont réunies à la date du 4 septembre 2024;

Condamnons Monsieur [U] [S] à payer à la Société d’HLM INTERPROFESSIONNELLE DE LA REGION PARISIENNE IRP à titre de provision à valoir sur les loyers et charges impayés et indemnités d’occupation au 4 décembre 2024, échéance du mois de novembre 2024 incluse la somme de 3 919,08 euros, assortie des intérêts au taux légal à compter du 4 juillet 2024 ;

Autorisons Monsieur [U] [S] à s’acquitter de cette somme, outre le loyer et les charges courants à compter de l’audience, en 35 mensualités d’un montant d’au moins 20 euros et une 36ème mensualité qui soldera la dette en principal et intérêts, sauf meilleur accord des parties ;

Précisons que chaque mensualité devra être versée au terme prévu contractuellement pour le paiement du loyer et pour la première fois le mois suivant la signification de la présente décision ;

Suspendons l’effet de la clause résolutoire pendant l’exécution des délais accordés ;

Disons que si les délais accordés sont entièrement respectés, la clause résolutoire sera réputée n’avoir jamais été acquise et le bail sera réputé n’avoir jamais été résilié ;

Décidons en revanche qu’à défaut de paiement d’une seule mensualité, ou du loyer à son terme à compter de l’audience :
– la clause résolutoire retrouvera ses entiers effets et le bail sera résilié,
– le solde de la dette deviendra immédiatement exigible,
– Monsieur [U] [S] devra quitter les lieux en respectant les obligations de tout locataire sortant (état des lieux et remise des clés notamment),
– Monsieur [U] [S] sera tenu au paiement d’une provision au titre de l’indemnité d’occupation payable au plus tard le 30 de chaque mois et fixée au montant des loyers qui auraient été dus en cas de non-résiliation du bail augmenté des charges dûment justifiées et ce jusqu’à complète libération des lieux à compter du 5 décembre 2024,
– qu’à défaut pour Monsieur [U] [S] de libérer les lieux volontairement et deux mois après la signification d’un commandement d’avoir à quitter les lieux resté sans effet, il sera procédé à son expulsion et à celle de tous occupants de son chef, avec l’assistance d’un serrurier et de la force publique si besoin est,
– que le sort des meubles se trouvant dans les lieux sera alors régi conformément aux dispositions des articles L433-1 et suivants et R433-1 et suivants du code des procédures civiles d’exécution ;

Rejetons le surplus des demandes ;

Condamnons Monsieur [U] [S] à verser à la Société d’HLM INTERPROFESSIONNELLE DE LA REGION PARISIENNE IRP une somme de 300 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile ;

Condamnons Monsieur [U] [S] aux entiers dépens de la présente procédure ;

Rappelons que la présente décision est assortie de l’exécution provisoire.

Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition les jour, mois et an susdits par le Juge des contentieux de la protection et le Greffier susnommés.

Le greffier Le juge des contentieux de la protection


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