Résiliation de bail et expulsion pour non-paiement des loyers

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Résiliation de bail et expulsion pour non-paiement des loyers

L’Essentiel : Le 1er février 2024, un bail commercial a été signé entre un bailleur et un locataire pour des locaux spécifiques. Le 21 août 2024, le bailleur a délivré un commandement de payer au locataire pour un montant principal de 9.220,41 euros. Le 11 octobre 2024, le bailleur a assigné le locataire en référé, demandant la résiliation du bail et l’expulsion, ainsi que le paiement de 15.746,88 euros pour les loyers impayés. Le 16 décembre 2024, le tribunal a constaté l’absence du locataire à l’audience. Le bail a été résilié, et l’expulsion a été ordonnée, avec condamnation au paiement des sommes dues.

Constitution du bail commercial

Le 1er février 2024, la société JOHN LESS PATRIMOINE a signé un bail commercial avec la société MEDINA CHICKEN SPEEDS pour des locaux situés à une adresse précise. Ce contrat a établi les conditions d’occupation et de paiement des loyers.

Commandement de payer

Le 21 août 2024, JOHN LESS PATRIMOINE a délivré un commandement de payer à MEDINA CHICKEN SPEEDS, invoquant la clause résolutoire du bail pour un montant principal de 9.220,41 euros, ainsi qu’un commandement pour justifier l’assurance locative.

Assignation en référé

Le 11 octobre 2024, JOHN LESS PATRIMOINE a assigné MEDINA CHICKEN SPEEDS en référé, demandant la constatation de la résiliation du bail, l’expulsion de la société des locaux, le paiement de 15.746,88 euros pour les échéances impayées, ainsi qu’une indemnité d’occupation provisionnelle.

Audience et absence de la défenderesse

L’affaire a été entendue le 16 décembre 2024. MEDINA CHICKEN SPEEDS, régulièrement assignée, n’a pas comparu à l’audience. Le juge a donc examiné la demande de la partie demanderesse.

Résiliation du bail

Conformément à l’article L. 145-41 du code de commerce, le bail a été résilié de plein droit le 22 septembre 2024, car MEDINA CHICKEN SPEEDS n’a pas réglé la somme due dans le délai d’un mois suivant le commandement de payer.

Demande d’expulsion et indemnité d’occupation

L’expulsion de MEDINA CHICKEN SPEEDS a été jugée nécessaire, étant donné que son maintien dans les lieux causait un préjudice à JOHN LESS PATRIMOINE. Une indemnité d’occupation a été accordée, calculée sur la base du loyer et des charges.

Sommes dues et dépens

La société MEDINA CHICKEN SPEEDS a été condamnée à payer 15.746,83 euros à JOHN LESS PATRIMOINE, avec intérêts au taux légal. Elle a également été condamnée à supporter les dépens, incluant les coûts des commandements de payer.

Décision finale

Le tribunal a statué en faveur de JOHN LESS PATRIMOINE, ordonnant l’expulsion de MEDINA CHICKEN SPEEDS et la condamnation au paiement des sommes dues, ainsi qu’à des frais supplémentaires pour les procédures engagées. La décision est exécutoire par provision.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les conditions de la résiliation de plein droit d’un bail commercial ?

La résiliation de plein droit d’un bail commercial est régie par l’article L. 145-41 du code de commerce. Cet article stipule que :

 » Toute clause insérée dans le bail prévoyant la résiliation de plein droit ne produit effet qu’un mois après un commandement demeuré infructueux.

Le commandement doit, à peine de nullité, mentionner ce délai.

Les juges saisis d’une demande présentée dans les formes et conditions prévues à l’article 1343-5 du code civil peuvent, en accordant des délais, suspendre la réalisation et les effets des clauses de résiliation, lorsque la résiliation n’est pas constatée ou prononcée par une décision de justice ayant acquis l’autorité de la chose jugée.

La clause résolutoire ne joue pas, si le locataire se libère dans les conditions fixées par le juge. »

Dans l’affaire en question, un commandement de payer a été délivré le 21 août 2024, et la société défenderesse n’a pas justifié avoir réglé la somme due dans le délai d’un mois suivant ce commandement.

Ainsi, le bail a été résilié de plein droit le 22 septembre 2024, conformément aux dispositions de cet article.

Quels sont les droits du créancier en cas de non-paiement des loyers ?

En cas de non-paiement des loyers, le créancier peut demander des mesures conservatoires, comme le prévoit l’article 835 alinéa 2 du code de procédure civile :

 » Dans les cas où l’existence de l’obligation n’est pas sérieusement contestable, le juge des référés peut accorder une provision au créancier. »

Dans cette affaire, la société JOHN LESS PATRIMOINE a justifié par la production de documents que la société MEDINA CHICKEN SPEEDS lui devait une somme de 15.746,83 euros.

Cette somme inclut les loyers impayés et les indemnités d’occupation.

Le juge a donc statué en faveur de la société demanderesse, lui accordant le paiement de cette somme avec intérêts au taux légal à compter de la date de l’assignation.

Quelles sont les conséquences de l’expulsion d’un locataire en cas de résiliation de bail ?

L’expulsion d’un locataire en cas de résiliation de bail est encadrée par les dispositions des articles L. 433-1 et L. 433-2 du code des procédures civiles d’exécution.

Ces articles prévoient que :

 » L’expulsion ne peut être exécutée qu’après un jugement ayant autorisé cette mesure.

Le juge peut ordonner l’expulsion avec le concours de la force publique. »

Dans le cas présent, la société JOHN LESS PATRIMOINE a demandé l’expulsion de la société MEDINA CHICKEN SPEEDS, et le tribunal a ordonné cette expulsion, précisant que celle-ci pourrait se faire avec le concours de la force publique et l’assistance d’un serrurier si nécessaire.

Cela souligne l’importance de respecter les procédures légales pour garantir les droits du propriétaire.

Comment se calcule l’indemnité d’occupation due par un locataire après résiliation du bail ?

L’indemnité d’occupation due par un locataire après la résiliation du bail est généralement calculée sur la base du montant du loyer, augmenté des charges et taxes afférentes.

Dans cette affaire, le tribunal a décidé que la société MEDINA CHICKEN SPEEDS devait payer une indemnité d’occupation à compter de la résiliation du contrat jusqu’à la libération effective des lieux.

Cette indemnité est égale au montant du loyer, augmentée des charges et taxes qu’elle aurait dû payer si le bail n’avait pas été résilié.

Cette décision est conforme aux principes de droit qui visent à compenser le préjudice subi par le bailleur en raison du maintien injustifié du locataire dans les lieux.

Quelles sont les implications de l’article 700 du code de procédure civile dans ce litige ?

L’article 700 du code de procédure civile permet au juge de condamner la partie perdante à payer à l’autre partie une somme au titre des frais exposés et non compris dans les dépens.

Cet article stipule que :

 » Le juge peut, dans sa décision, condamner la partie perdante à payer à l’autre partie une somme au titre des frais exposés par celle-ci. »

Dans le litige en question, la société JOHN LESS PATRIMOINE a été condamnée à recevoir une somme de 1.500 euros sur le fondement de cet article.

Cela permet de couvrir les frais engagés par la partie demanderesse pour faire valoir ses droits, renforçant ainsi l’équité dans le processus judiciaire.

TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BOBIGNY
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Chambre 1/Section 5
N° du dossier : N° RG 24/01822 – N° Portalis DB3S-W-B7I-Z6HT

ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ DU 31 JANVIER 2025
MINUTE N° 25/00121
—————-

Nous, Madame Anne BELIN, Première Vice-Présidente, au Tribunal judiciaire de BOBIGNY, statuant en référés, assistée de Madame Fatma BELLAHOYEID, Greffière,

Après avoir entendu les parties à notre audience du 16 Décembre 2024 avons mis l’affaire en délibéré et avons rendu ce jour, par mise à disposition au greffe du tribunal en application des dispositions de l’article 450 du Code de procédure civile, la décision dont la teneur suit :

ENTRE :

LA SOCIETE JOHN LESS PATRIMOINE, dont le siège social est sis [Adresse 3]

représentée par Maître Christophe BORÉ de la SELARL A.K.P.R., avocats au barreau de VAL-DE-MARNE, vestiaire : PC 19

ET :

LA SOCIETE MEDINA CHIKEN SPEEDS, dont le siège social est sis [Adresse 1]

non comparante, ni représentée

*************************

EXPOSE DU LITIGE

Par acte sous seing privé en date du 1er février 2024, la société JOHN LESS PATRIMOINE a consenti à la société MEDINA CHICKEN SPEEDS un bail commercial portant sur des locaux situés [Adresse 2].

Le 21 août 2024, la société JOHN LESS PATRIMOINE a fait délivrer à la société MEDINA CHICKEN SPEEDS un commandement de payer visant la clause résolutoire du contrat pour un montant en principal de 9.220,41 euros et un commandement de payer visant la clause résolutoire du contrat de justifier l’assurance locative.

Par acte du 11 octobre 2024, la société JOHN LESS PATRIMOINE a fait assigner en référé devant le président de ce tribunal la société MEDINA CHICKEN SPEEDS, pour voir :
– constater l’acquisition de la clause résolutoire et la résiliation du bail;
– ordonner, si besoin avec le concours de la force publique et l’assistance d’un serrurier, l’expulsion de la société MEDINA CHICKEN SPEEDS, ainsi que celle de tous occupants de son chef, hors des locaux situés [Adresse 2] ;
– condamner la société MEDINA CHICKEN SPEEDS à lui payer la somme de 15.746,88 euros au titre des échéances impayées arrêtées au 22 septembre 2024, avec intérêts au taux légal à compter de la date de l’assignation ;
– condamner la société MEDINA CHICKEN SPEEDS à lui payer à titre provisionnel une indemnité d’occupation mensuelle égale au double du montant du loyer et des charges, jusqu’à la libération complète et effective des lieux ;
outre la condamnation de la société défenderesse à lui verser la somme de 2.400 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile et les dépens qui comprendront le coût du commandement de payer et du commandement de justifier l’assurance locative.

L’affaire a été appelée à l’audience du 16 décembre 2024.

À l’audience, la société JOHN LESS PATRIMOINE sollicite le bénéfice de son acte introductif d’instance.

Régulièrement assignée, la société MEDINA CHICKEN SPEEDS n’a pas comparu.

Conformément à l’article 446-1 du code de procédure civile, pour plus ample informé de l’exposé et des prétentions de la partie demanderesse, il est renvoyé à l’assignation introductive d’instance.

MOTIFS

Selon l’article 472 du code de procédure civile, si le défendeur ne comparaît pas, il est néanmoins statué sur le fond. Le juge ne fait droit à la demande que dans la mesure où il l’estime régulière, recevable et bien fondée.

Aux termes de l’article L. 145-41 du code de commerce,  » toute clause insérée dans le bail prévoyant la résiliation de plein droit ne produit effet qu’un mois après un commandement demeuré infructueux. Le commandement doit, à peine de nullité, mentionner ce délai. Les juges saisis d’une demande présentée dans les formes et conditions prévues à l’article 1343-5 du code civil peuvent, en accordant des délais, suspendre la réalisation et les effets des clauses de résiliation, lorsque la résiliation n’est pas constatée ou prononcée par une décision de justice ayant acquis l’autorité de la chose jugée. La clause résolutoire ne joue pas, si le locataire se libère dans les conditions fixées par le juge.  »

Par ailleurs, les dispositions de l’article 835 alinéa 2 du code de procédure civile prévoient que, dans les cas où l’existence de l’obligation n’est pas sérieusement contestable, le juge des référés peut accorder une provision au créancier.

Enfin, en application de l’article 1353 du code civil,  » Celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver. Réciproquement, celui qui se prétend libéré doit justifier le paiement ou le fait qui a produit l’extinction de son obligation « .

En l’espèce, le bail stipule qu’à défaut de paiement d’un terme du loyer à son échéance, le contrat est résilié de plein droit un mois après la délivrance d’un commandement de payer demeuré infructueux.

Un commandement de payer visant la clause résolutoire a été délivré dans les formes prévues à l’article L. 145-41 du code de commerce le 21 août 2024 pour le paiement de la somme en principal de 9.220,41 euros.

La société défenderesse n’a pas justifié avoir réglé cette somme dans le délai d’un mois suivant la signification de ce commandement de payer.

Par voie de conséquence, le bail s’est trouvé résilié de plein droit le 22 septembre 2024.

L’obligation de la société MEDINA CHICKEN SPEEDS de quitter les lieux n’étant dès lors pas contestable, il convient d’accueillir la demande d’expulsion.

Par ailleurs, le maintien dans les lieux de la société MEDINA CHICKEN SPEEDS causant un préjudice à la société JOHN LESS PATRIMOINE, celle-ci est fondée à obtenir, à titre provisionnel, à compter de la résiliation du contrat et jusqu’à la libération des lieux, une indemnité d’occupation.

La partie défenderesse sera donc condamnée au paiement à titre provisionnel d’une indemnité d’occupation égale au montant du loyer, augmentée des charges et taxes afférentes, à compter de la résiliation du bail jusqu’à la libération des lieux.

La demanderesse justifie par ailleurs, par la production du bail, du commandement de payer du 21 août 2024, et du décompte joint à l’assignation, que la société MEDINA CHICKEN SPEEDS reste lui devoir une somme de 15.746,83 euros, échéance du 4ème trimestre 2024 (loyers et indemnités d’occupation) et taxe foncière 2024 incluse, déduction faite du coût des commandements, examiné avec les dépens.

La société MEDINA CHICKEN SPEEDS sera condamnée à titre provisionnel au paiement de cette somme, avec intérêts au taux légal à compter de la date de l’assignation.

La demanderesse sollicite en outre le paiement d’une somme fondée sur des dispositions du contrat de bail susceptibles d’être qualifiées de clause pénale (majoration de l’indemnité d’occupation par rapport au montant du loyer conventionnel), de sorte qu’elle est susceptible d’être réduite par le juge du fond si elle apparait manifestement excessive au regard de la situation financière de la locataire. Tel pouvant être le cas en l’espèce, il n’y a donc pas lieu à référé sur ce chef de demande.

La société MEDINA CHICKEN SPEEDS, succombant, sera condamnée aux dépens qui comprendront le coût du commandement de payer et du commandement de justifier l’assurance locative.

Enfin, l’équité commande d’allouer à la société JOHN LESS PATRIMOINE la somme prévue au dispositif au titre des frais exposés et non compris dans les dépens.

PAR CES MOTIFS

Statuant en référé, par remise au greffe le jour du délibéré, après débats en audience publique, par décision réputée contradictoire et en premier ressort,

Constatons la résiliation du bail par l’effet d’une clause résolutoire le 22 septembre 2024 ;

Ordonnons, si besoin avec le concours de la force publique et l’assistance d’un serrurier, l’expulsion de la société MEDINA CHICKEN SPEEDS et de tous occupants de son chef hors des locaux situés [Adresse 2] (bureaux et place de parking) ;

Disons que les meubles et objets mobiliers se trouvant sur place donneront lieu à l’application des dispositions des articles L. 433-1 et L. 433-2 du code des procédures civiles d’exécution ;

Condamnons la société MEDINA CHICKEN SPEEDS à payer à la société JOHN LESS PATRIMOINE une indemnité d’occupation à compter de la résiliation du contrat et jusqu’à la libération effective des lieux, égale au montant du loyer, augmentée des charges et taxes afférentes qu’elle aurait dû payer si le bail ne s’était pas trouvé résilié ;

Condamnons la société MEDINA CHICKEN SPEEDS à payer à la société JOHN LESS PATRIMOINE la somme de 15.746,83 euros avec intérêts au taux légal à compter du 11 octobre 2024 ;

Condamnons la société MEDINA CHICKEN SPEEDS à supporter la charge des dépens qui comprendront le coût du commandement de payer et du commandement de justifier l’assurance locative ;

Condamnons la société MEDINA CHICKEN SPEEDS à payer à la société JOHN LESS PATRIMOINE la somme de 1.500 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile ;

Rejetons toutes autres demandes plus amples ou contraires ;

Rappelons que la présente décision est exécutoire par provision.

AINSI JUGÉ AU PALAIS DE JUSTICE DE BOBIGNY, LE 31 JANVIER 2025.

LA GREFFIÈRE

Fatma BELLAHOYEID
LA JUGE DES RÉFÉRÉS

Anne BELIN


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