Résiliation de bail et expulsion pour impayés locatifs

·

·

Résiliation de bail et expulsion pour impayés locatifs

L’Essentiel : La SCI JUNATH a assigné Monsieur [G] [U] [J] pour faire constater l’acquisition de la clause résolutoire de son bail, ordonner son expulsion et statuer sur les meubles laissés sur place. Lors de l’audience, Monsieur [G] [U] [J] était absent. Le juge a constaté la résiliation du bail en raison du non-paiement des sommes dues, condamnant Monsieur [G] [U] [J] à verser 3.215,53 euros pour loyers et charges impayés, ainsi qu’une indemnité d’occupation mensuelle. Il a également été condamné à payer 500 euros pour les frais irrépétibles, et la décision est exécutoire de plein droit.

Contexte de l’assignation

La SCI JUNATH a assigné Monsieur [G] [U] [J] devant le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Paris par acte d’huissier en date du 16 juillet 2024. Cette assignation vise à faire constater l’acquisition de la clause résolutoire de l’engagement de location, à ordonner l’expulsion de Monsieur [G] [U] [J] et de tous occupants, ainsi qu’à statuer sur les meubles laissés dans les lieux. La SCI JUNATH demande également le paiement d’une somme provisionnelle de 3.125,53 euros, d’une indemnité d’occupation mensuelle, et d’une somme de 2.000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile.

Absence de Monsieur [G] [U] [J]

Lors de l’audience, Monsieur [G] [U] [J] n’était ni présent ni représenté. La SCI JUNATH, représentée par son avocat, a demandé le bénéfice de son exploit introductif d’instance et s’est opposée à l’octroi de délais de paiement, invoquant l’importance de la dette locative.

Analyse du contrat de bail

Le contrat de bail, signé le 1er octobre 2021, ne relève pas de la loi du 6 juillet 1989, ce qui permet d’appliquer les stipulations contractuelles et les règles du code civil. Ce contrat contient une clause résolutoire, et un commandement de payer a été signifié à Monsieur [G] [U] [J] le 10 juin 2024 pour une somme de 2.715,53 euros.

Constatation de la résiliation du bail

Monsieur [G] [U] [J] n’ayant pas réglé la totalité des sommes dues dans le délai imparti par le commandement de payer, et n’ayant pas proposé de solution pour apurer sa dette, le juge a constaté la résiliation du bail par effet de la clause résolutoire et a autorisé son expulsion.

Condamnation au paiement des loyers

Monsieur [G] [U] [J] a été condamné à payer la somme de 3.215,53 euros, correspondant aux loyers, charges et indemnités d’occupation impayés au 16 juillet 2024, augmentée des intérêts au taux légal. Une indemnité d’occupation mensuelle a également été fixée, égale au montant du loyer courant, jusqu’à la libération des lieux.

Frais et dépens

Monsieur [G] [U] [J] a été condamné à verser à la SCI JUNATH la somme de 500 euros au titre des frais irrépétibles, ainsi qu’à supporter l’ensemble des dépens, y compris le coût du commandement de payer.

Décision finale

Le juge a statué par ordonnance réputée contradictoire, constatant l’acquisition de la clause résolutoire, ordonnant l’expulsion de Monsieur [G] [U] [J], et précisant les modalités d’exécution de la décision. La décision est exécutoire de plein droit.

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la portée de la clause résolutoire dans le contrat de bail ?

La clause résolutoire est une stipulation contractuelle qui permet à un bailleur de résilier le contrat de bail en cas de manquement par le locataire à ses obligations, notamment le non-paiement des loyers.

Selon l’article 1184 du Code civil, « la résolution d’un contrat peut être demandée en justice lorsque l’une des parties n’exécute pas ses obligations ».

Dans le cas présent, la SCI JUNATH a fait usage de cette clause en raison du non-paiement des loyers par Monsieur [G] [U] [J].

Le commandement de payer signifié le 10 juin 2024, qui a été ignoré par le locataire, a permis de constater l’acquisition de la clause résolutoire.

Ainsi, la résiliation du bail a été prononcée par le juge, autorisant l’expulsion de Monsieur [G] [U] [J] en raison de son manquement à ses obligations contractuelles.

Quelles sont les conditions d’expulsion d’un locataire en vertu du Code des procédures civiles d’exécution ?

L’expulsion d’un locataire est encadrée par les articles L.153-1 et L.153-2 du Code des procédures civiles d’exécution.

L’article L.153-1 stipule que « lorsque le juge a ordonné l’expulsion, celle-ci peut être exécutée avec le concours de la force publique ».

De plus, l’article L.153-2 précise que « l’expulsion ne peut être mise en œuvre qu’à l’expiration d’un délai de deux mois suivant le commandement d’avoir à quitter les lieux ».

Dans le cas présent, le juge a ordonné l’expulsion de Monsieur [G] [U] [J] en raison de la résiliation du bail, tout en rappelant que cette expulsion ne pourra être exécutée qu’après le délai de deux mois suivant le commandement.

Cela garantit le respect des droits du locataire tout en permettant au bailleur de récupérer son bien.

Comment sont traités les meubles et objets laissés dans les lieux après l’expulsion ?

L’article L.433-1 du Code des procédures civiles d’exécution traite spécifiquement des meubles et objets laissés dans les lieux après l’expulsion.

Cet article stipule que « les meubles et objets mobiliers laissés dans les lieux doivent être enlevés par le locataire dans un délai d’un mois à compter de l’expulsion ».

Si le locataire ne les retire pas, le bailleur peut demander leur évacuation.

Dans le cas de Monsieur [G] [U] [J], le juge a rappelé que la procédure d’expulsion doit également respecter ces dispositions, garantissant ainsi que les biens du locataire soient traités conformément à la loi.

Cela permet d’éviter des abus et de protéger les droits des locataires concernant leurs biens.

Quelles sont les conséquences financières pour le locataire en cas de non-paiement des loyers ?

En cas de non-paiement des loyers, le locataire peut être condamné à verser des sommes provisionnelles au bailleur.

Dans ce cas, Monsieur [G] [U] [J] a été condamné à payer la somme de 3.215,53 euros, correspondant aux loyers, charges et indemnités d’occupation impayés.

L’article 1231-6 du Code civil précise que « le débiteur est tenu de réparer le préjudice causé par son inexécution ».

Ainsi, le bailleur a le droit de réclamer des intérêts au taux légal à compter de la décision du juge.

De plus, une indemnité d’occupation provisionnelle a été fixée, égale au montant du loyer courant, jusqu’à la libération effective des lieux.

Cela permet au bailleur de compenser la perte de revenus due à l’occupation illégale du bien par le locataire.

Ces mesures visent à protéger les droits des bailleurs tout en respectant les procédures légales.

TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS [1]

[1] Le :

Copie conforme délivrée
à : M.[G]

Copie exécutoire délivrée
à : Me BORIS

Pôle civil de proximité

PCP JCP ACR référé

N° RG 24/08070 – N° Portalis 352J-W-B7I-C5XJX

N° MINUTE :
/2025

ORDONNANCE DE REFERE
rendue le 31 janvier 2025

DEMANDERESSE
S.C.I. JUNATH, dont le siège social est sis [Adresse 1]
représentée par Me Caroline BORIS, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : #P0138

DÉFENDEUR
Monsieur [J] [G] [U], demeurant [Adresse 2]
non comparant, ni représenté

COMPOSITION DU TRIBUNAL
Morgane JUMEL, Vice-présidente, juge des contentieux de la protection assistée de Christopher LEPAGE, Greffier lors des débats et d’Arjun JEYARAJAH, Greffier lors du délibéré

DATE DES DÉBATS
Audience publique du 15 novembre 2024

ORDONNANCE
réputée contradictoire et en premier ressort prononcée par mise à disposition le 31 janvier 2025 par Morgane JUMEL, Vice-présidente, assistée d’Arjun JEYARAJAH

Décision du 31 janvier 2025
PCP JCP ACR référé – N° RG 24/08070 – N° Portalis 352J-W-B7I-C5XJX

EXPOSE DU LITIGE

Par acte d’huissier du 16 juillet 2024, la SCI JUNATH a fait assigner Monsieur [G] [U] [J] devant le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Paris, statuant en référé, afin notamment que celui-ci :

– constate l’acquisition de la clause résolutoire prévue à l’engagement de location ;

– ordonne l’expulsion de Monsieur [G] [U] [J] ainsi que celle de tous occupants de son chef ;

– dise que s’agissant des meubles et objets mobiliers laissés dans les lieux, il devra être procédé conformément aux dispositions de l’article L.433-1 du code des procédures civiles d’exécution ;

– condamne Monsieur [G] [U] [J] à lui payer la somme provisionnelle de 3.125,53 euros avec intérêts à compter du 10 juin 2024, ainsi qu’au paiement d’une indemnité d’occupation provisionnelle mensuelle d’un montant égal au double du montant du loyer courant indexé, provisions sur charges comprises, révisable selon les dispositions contractuelles, jusqu’à la libération effective des lieux ;

– condamne Monsieur [G] [U] [J] au versement d’une somme de 2.000 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile ainsi qu’aux entiers dépens.

A l’audience, la SCI JUNATH, représentée par son avocat, a sollicité le bénéfice de son exploit introductif d’instance. La SCI JUNATH s’est opposée à l’octroi de délais de paiement suspendant la clause résolutoire au regard de l’importance de la dette locative.

Monsieur [G] [U] [J], cité à étude, n’était ni présent, ni représenté.

MOTIFS DE LA DECISION

Vu le contrat de bail conclu le 1er octobre 2021, portant sur le logement situé [Adresse 2],

Vu le commandement de payer en date du 10 juin 2024 portant sur une somme de 2.715,53 euros en principal,

Aux termes de l’article 472 du code de procédure civile, le défendeur qui ne comparait pas s’expose néanmoins à ce qu’un jugement soit rendu contre lui. Le juge ne fait droit à la demande que dans la mesure où il l’estime régulière, recevable et bien fondée.

Sur la demande d’expulsion :

Le contrat conclu le 1er octobre 2021 n’est pas soumis à la loi du 6 juillet 1989.
Il convient en conséquence de faire application en l’espèce des stipulations contractuelles, complétées par les règles du code civil relatives aux baux.

En l’occurrence, le bail conclu le 1er octobre 2021 contient une clause résolutoire.

Un commandement de payer visant cette clause a été signifié le 10 juin 2024 à Monsieur [G] [U] [J], pour la somme de 2.715,53 euros.

En l’espèce, Monsieur [G] [U] [J] ne s’est pas acquitté de l’intégralité des sommes réclamées dans le délai d’un mois imparti par le commandement de payer.

En outre, le loyer courant n’est pas réglé depuis de nombreux mois et aucune proposition sérieuse d’apurement de la dette de loyer n’a été formulée par le locataire qui n’a pas comparu à l’audience pour exposer sa situation financière et rechercher un accord de paiement.

Il y a lieu, en conséquence, de constater la résiliation du bail par l’effet de la clause résolutoire et d’autoriser l’expulsion de Monsieur [G] [U] [J].

Sur la demande en paiement de la dette de loyer :

Au vu des pièces produites, notamment le contrat de bail et le décompte, il apparaît que Monsieur [G] [U] [J] reste redevable de la somme de 3.215,53 euros au titre des loyers, charges et indemnités d’occupation impayés au 16 juillet 2024.

Dès lors, Monsieur [G] [U] [J] sera condamné au paiement de cette somme, à titre provisionnel, augmentée des intérêts au taux légal tel que précisé au dispositif.

Jusqu’à la complète libération des lieux par la locataire, il est légitime, faute pour le bailleur de justifier d’un préjudice plus important que celui résultant de la seule perte du montant des loyers et charges, de fixer une indemnité d’occupation égale au montant du loyer actuel et des charges à compter de la résiliation du bail et jusqu’à la complète libération des lieux, avec revalorisation de droit telle que prévue au contrat de bail.

Sur les frais et dépens :

Monsieur [G] [U] [J] sera condamné à verser à la SCI JUNATH la somme de 500 euros au titre de ses frais irrépétibles.

Monsieur [G] [U] [J], partie perdante, sera condamné aux dépens.

PAR CES MOTIFS

Le juge des contentieux de la protection, statuant en matière de référé, par ordonnance réputée contradictoire, en premier ressort, et par mise à disposition au greffe,

CONSTATONS que la clause résolutoire prévue au contrat de bail du 1er octobre 2021, portant sur le logement situé [Adresse 2], est acquise par la SCI JUNATH depuis le 10 juillet 2024 ;

ORDONNONS, faute de départ volontaire de Monsieur [G] [U] [J], son expulsion, ainsi que celle de tout occupant de son chef, avec au besoin le concours de la force publique conformément aux dispositions des articles L.153-1 et L.153-2 du code des procédures civiles d’exécution ;

RAPPELONS que l’expulsion ne pourra être mise en œuvre qu’à l’expiration d’un délai de deux mois suivant le commandement d’avoir à quitter les lieux et dans les conditions prévues aux articles L.412-1 et L.412-2 du code des procédures civiles d’exécution ;

RAPPELONS, s’agissant des meubles et objets mobiliers laissés dans les lieux, qu’il devra être procédé conformément aux dispositions de l’article L.433-1 du code des procédures civiles d’exécution ;

CONDAMNONS Monsieur [G] [U] [J] au paiement à la SCI JUNATH d’une indemnité mensuelle d’occupation provisionnelle égale au montant du loyer actuel et des charges à compter de la résiliation du bail et jusqu’à la complète libération des lieux, avec revalorisation de droit telle que prévue au contrat de bail ;

CONDAMNONS Monsieur [G] [U] [J] à payer à la SCI JUNATH la somme de 3.215,53 euros, à titre provisionnel, au titre des loyers, charges et indemnités d’occupation au 16 juillet 2024, augmentée des intérêts au taux légal à compter de la présente décision ;

RENVOYONS les parties à mieux se pourvoir concernant leurs demandes plus amples et contraires ;

CONDAMNONS Monsieur [G] [U] [J] à payer à la SCI JUNATH la somme de 500 euros au titre de l’article 700 du Code de procédure civile ;

CONDAMNONS Monsieur [G] [U] [J] aux entiers dépens, en ce compris le coût du commandement de payer ;

RAPPELONS que la présente décision est exécutoire de plein droit.

AINSI jugé et mis à la disposition des parties les jour, mois et an précités.

LE GREFFIER LE JUGE


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon