Résiliation de bail et effets d’une clause résolutoire en matière locative

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Résiliation de bail et effets d’une clause résolutoire en matière locative

L’Essentiel : Le 17 mars 2021, [Localité 3] HABITAT OPH a loué un logement à Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M], incluant une clause résolutoire. En raison de loyers impayés, un commandement de payer a été délivré le 22 avril 2024, sans effet. L’assignation au tribunal a eu lieu le 2 août 2024, demandant la résiliation du bail et l’expulsion des locataires. Lors de l’audience du 12 novembre 2024, les locataires étaient absents. Le juge a constaté la résiliation du bail, suspendu la clause résolutoire, et ordonné le paiement de 3334,69 Euros, avec des modalités de règlement en 32 mensualités.

Contexte du bail

Par acte sous seing privé du 17 mars 2021, [Localité 3] HABITAT OPH a loué un logement à Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M], incluant une clause résolutoire conformément à l’article 24 de la loi du 6 juillet 1989.

Commandement de payer

En raison de loyers impayés, un commandement de payer a été délivré le 22 avril 2024, réclamant un montant de 4375,73 Euros. Ce commandement n’ayant pas eu d’effet, [Localité 3] HABITAT OPH a assigné les locataires devant le tribunal le 2 août 2024.

Demandes formulées par le bailleur

L’assignation visait à faire constater la résiliation du bail, ordonner l’expulsion des locataires, séquestrer leurs biens, et obtenir le paiement d’une somme de 5203,46 Euros, ainsi qu’une indemnité d’occupation et des dépens.

Audience et absence des locataires

L’affaire a été plaidée le 12 novembre 2024, avec une demande actualisée à 3334,69 Euros. Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] n’ont pas comparu malgré leur assignation.

Compétence du juge des référés

Le juge des référés a été jugé compétent en raison de l’absence de contestation sérieuse concernant la clause résolutoire et l’intérêt du bailleur à récupérer son bien.

Recevabilité de la demande

La demande a été jugée recevable, [Localité 3] HABITAT OPH ayant respecté les délais de notification requis par la loi.

Résiliation du bail

La résiliation du bail a été constatée, effective à partir du 23 juin 2024, suite à l’absence de paiement dans les deux mois suivant le commandement de payer.

Suspension des effets de la clause résolutoire

Le juge a décidé de suspendre les effets de la clause résolutoire, accordant un délai de paiement aux locataires en raison de leur situation financière.

Provision en paiement de l’arriéré locatif

Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] ont été condamnés à payer 3334,69 Euros, avec intérêts légaux à partir du 22 avril 2024.

Modalités de paiement

Les locataires ont été autorisés à régler leur dette en 32 mensualités de 100 Euros, avec une dernière mensualité pour le solde, sous peine de rendre la dette immédiatement exigible.

Indemnité d’occupation

Les locataires devront payer une indemnité d’occupation équivalente au montant du loyer et des charges jusqu’à leur départ effectif.

Demandes accessoires et dépens

La demande d’indemnité pour frais irrépétibles a été rejetée, et les locataires ont été condamnés aux dépens, incluant le coût du commandement de payer.

Conclusion de la décision

Le tribunal a constaté la résiliation du bail, suspendu ses effets, et ordonné le paiement des arriérés, tout en précisant les conséquences d’un éventuel non-respect des échéances.

Q/R juridiques soulevées :

1. Quelle est la compétence du juge des référés dans le cadre d’une résiliation de bail ?

La compétence du juge des référés est régie par l’article 834 du Code de procédure civile, qui stipule que dans tous les cas d’urgence, le tribunal peut, dans les limites de sa compétence, ordonner en référé toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse ou que justifie l’existence d’un différend.

Dans cette affaire, le principe de la clause résolutoire et ses effets, ainsi que l’intérêt légitime du bailleur à reprendre possession du bien loué, justifient la compétence du juge des référés, compte tenu de l’absence de contestation sérieuse.

2. Quelles sont les conditions de recevabilité de la demande de résiliation de bail ?

L’article 24 de la loi du 6 juillet 1989 précise que, sous peine d’irrecevabilité, l’assignation aux fins de constat de la résiliation doit être notifiée au représentant de l’État dans le département au moins six semaines avant l’audience.

De plus, les bailleurs personnes morales, autres qu’une société civile constituée exclusivement entre parents et alliés jusqu’au quatrième degré inclus, ne peuvent délivrer une assignation aux fins de constat de résiliation du bail avant l’expiration d’un délai de deux mois suivant la saisine de la commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives (CCAPEX).

Dans cette affaire, [Localité 3] HABITAT OPH a respecté ces délais, rendant la demande recevable.

3. Quelles sont les conséquences de la clause résolutoire en cas de non-paiement des loyers ?

L’article 24 de la loi du 6 juillet 1989 stipule qu’une clause prévoyant la résolution de plein droit d’un contrat de bail à usage d’habitation en cas de non-paiement des loyers et charges ne produit effet que deux mois après un commandement de payer demeuré infructueux.

Dans cette affaire, le commandement de payer délivré le 22 avril 2024 est régulier, et la dette n’ayant pas été apurée dans les deux mois suivant ce commandement, la résiliation du bail est intervenue de plein droit le 23 juin 2024.

4. Quelles sont les conditions pour accorder une provision en paiement de l’arriéré locatif ?

L’article 835 du Code de procédure civile permet au juge des contentieux de la protection, statuant en référé, d’accorder une provision au créancier lorsque l’existence d’une obligation n’est pas sérieusement contestable.

L’article 1728 du Code civil et l’article 7 a) de la loi du 6 juillet 1989 précisent que le paiement des loyers et des charges est une obligation essentielle et incontestable du locataire.

Ainsi, [Localité 3] HABITAT OPH a présenté un décompte des sommes dues, ce qui a conduit à la condamnation de Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] à payer une provision de 3334,69 Euros.

5. Quelles sont les modalités d’échelonnement des paiements en cas de dettes locatives ?

L’article 1343-5 du Code civil permet au juge d’échelonner ou de reporter le paiement des sommes dues, dans la limite de deux années, en tenant compte de la situation du débiteur et des besoins du créancier.

L’article 24 de la loi du 6 juillet 1989, quant à lui, permet au juge d’accorder des délais de paiement dans la limite de trois années, par dérogation à l’article 1244-1 du Code civil, lorsque le locataire est en mesure de régler sa dette locative.

Dans cette affaire, Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] ont été autorisés à régler leur dette en 32 mensualités de 100 Euros chacune, en plus du loyer courant.

6. Quelle est la nature de l’indemnité d’occupation due par le locataire ?

L’indemnité d’occupation est due par le locataire jusqu’à son départ effectif des lieux. Elle doit être égale au montant du loyer et des charges qui auraient été payés si le bail s’était poursuivi, avec ses majorations et revalorisations.

Cette mesure vise à préserver les intérêts des bailleurs en compensant la perte de revenus locatifs pendant la période d’occupation sans titre.

7. Quelles sont les conséquences des demandes accessoires et des dépens ?

L’article 700 du Code de procédure civile permet de demander une indemnité pour couvrir les frais irrépétibles engagés. Cependant, dans cette affaire, le juge a décidé de ne pas faire droit à cette demande d’indemnité.

Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] ont été condamnés solidairement aux entiers dépens, qui comprennent notamment le coût du commandement de payer, en raison de leur échec dans la procédure.

TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS [1]

[1] Copie conforme délivrée
le :
à : [J] [I]
[M] [K]

Copie exécutoire délivrée
le :
à : Me Frédéric CATTONI

Pôle civil de proximité

PCP JCP ACR référé

N° RG 24/09164 – N° Portalis 352J-W-B7I-C562K

N° MINUTE : 17

ORDONNANCE DE REFERE
rendue le 10 janvier 2025

DEMANDERESSE
E.P.I.C. [Localité 3] HABITAT – OPH, dont le siège social est sis [Adresse 1]

représentée par Me Frédéric CATTONI, avocat au barreau de PARIS, Toque : C0199

DÉFENDEURS
Monsieur [J] [I], demeurant [Adresse 2]

non comparant, ni représenté

Madame [M] [K], demeurant [Adresse 2]

non comparante, ni représentée

COMPOSITION DU TRIBUNAL
Olivier ADAM, Vice-président, juge des contentieux de la protection
assisté de Clarisse DUMONTET, Greffier en préaffectation,

DATE DES DÉBATS
Audience publique du 12 novembre 2024

ORDONNANCE
réputée contradictoire et en premier ressort prononcée par mise à disposition le 10 janvier 2025 par Olivier ADAM, Vice-président, assisté de Clarisse DUMONTET, Greffier en préaffectation

Décision du 10 janvier 2025
PCP JCP ACR référé – N° RG 24/09164 – N° Portalis 352J-W-B7I-C562K

FAITS ET PROCEDURE

Par acte sous seing privé du 17 mars 2021, [Localité 3] HABITAT OPH a donné à bail à Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] un logement sis [Adresse 2]. Cet engagement comporte une clause résolutoire en application de l’article 24 de loi du 6 juillet 1989.

Les échéances de loyer n’étant pas régulièrement payées, un commandement de payer rappelant la clause résolutoire insérée au bail a été délivré à Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] le 22 avril 2024 pour obtenir paiement d’une somme de 4375,73 Euros au principal.

Ledit commandement étant demeuré infructueux, par acte d’huissier du 2 août 2024, [Localité 3] HABITAT OPH a fait assigner Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] devant le tribunal de céans aux fins de :

– Constater l’acquisition de la clause résolutoire contenue au bail,
– Ordonner l’expulsion de Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] ainsi que tout occupant de leur chef, avec si nécessaire l’assistance de la force publique et d’un serrurier,
– Ordonner la séquestration des meubles et objets mobiliers garnissant les lieux en application du Code des procédures civiles d’exécution,
– Les voir condamnés solidairement à lui payer, par provision, au titre des loyers, charges et indemnités d’occupation dus la somme principale de 5203,46 Euros décompte arrêté au 1er juillet 2024 inclus avec intérêt à taux légal
– Les voir condamnés solidairement à lui verser une indemnité d’occupation égale au montant du loyer courant et des charges jusqu’à son départ effectif des lieux en application de l’article 1760 du Code civil,
– Les voir condamnés solidairement à lui payer une somme de 500 Euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile,
– Les voir condamnés solidairement aux dépens comprenant le coût du commandement.

L’affaire a été plaidée à l’audience du 12 novembre 2024

[Localité 3] HABITAT OPH représenté par son conseil, actualise sa demande à la baisse au titre des loyers, charges et indemnités d’occupation à 3334,69 Euros dus au 1er novembre 2024 inclus et maintient ses autres demandes.

Monsieur [I] [J] n’a pas comparu bien que régulièrement assigné.

Madame [K] [M] n’a pas comparu bien que régulièrement assignée.

L’affaire a été mise en délibéré au 10 janvier 2024.

Il sera statué par ordonnance, susceptible d’appel, réputée contradictoire.

MOTIFS DE LA DECISION

1. Sur la compétence du juge des référés

L’article 834 du Code de procédure civile prévoit que dans tous les cas d’urgence, le tribunal peut, dans les limites de sa compétence, ordonner en référé toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse ou que justifie l’existence d’un différend ;

En l’espèce, le principe de la clause résolutoire et ses effets, de même que l’intérêt légitime du bailleur à reprendre possession du bien loué, justifient la compétence du juge des référés compte-tenu de l’absence de contestation sérieuse.

2. Sur la recevabilité de la demande

En application de l’article 24 de la loi du 6 juillet 1989, à peine d’irrecevabilité de la demande, l’assignation aux fins de constat de la résiliation est notifiée au représentant de l’Etat dans le département au moins six semaines avant l’audience tandis que les bailleurs personnes morales autres qu’une société civile constituée exclusivement entre parents et alliés jusqu’au quatrième degré inclus ne peuvent faire délivrer, sous peine d’irrecevabilité de la demande, une assignation aux fins de constat de résiliation du bail avant l’expiration d’un délai de deux mois suivant la saisine de la commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives (CCAPEX) ;

En l’espèce, [Localité 3] HABITAT OPH justifie avoir respecté dans les délais les dispositions légales s’agissant de la production de la notification au représentant de l’Etat dans le département ainsi que la notification à la CCAPEX.

Attendu qu’en conséquence, la présente demande est recevable.

3. Sur la résiliation du bail et l’expulsion

Attendu que l’article 24 de la loi du 6 juillet 1989 dispose qu’une clause prévoyant la résolution de plein droit d’un contrat de bail à usage d’habitation en cas de non-paiement des loyers et charges ne produit effet que deux mois après un commandement de payer demeuré infructueux ;

Que le commandement de payer délivré le 22 avril 2024 à Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] est régulier, car reproduisant la clause résolutoire insérée au bail ainsi que les dispositions de l’article 24 de la loi n°89-462 du 6 juillet 1989 modifié par l’article 114-1 de la loi n° 98-657 du 29 juillet 1998, et mentionnant l’adresse du Fonds de solidarité Logement ;

Attendu en conséquence que, la dette n’ayant pas été apurée dans les deux mois suivant ledit commandement, les conditions sont réunies pour que la résiliation du bail intervienne de plein droit le 23 juin 2024 soit deux mois après la délivrance du commandement ;

Attendu cependant qu’il résulte de l’article 24 de la loi n°89-462 du 6 juillet 1989 que le juge peut, lors de l’audience aux fins de constat de la résiliation, même d’office, et alors que le jeu de la clause résolutoire serait acquis, en suspendre les effets et accorder des délais de paiement sauf à constater, conformément à l’alinéa 3 dudit article que le preneur est en situation de régler la dette locative ;

Attendu qu’en l’espèce, compte tenu de la situation du créancier et du débiteur et de la reprise des paiements des derniers loyers, il y a lieu d’accorder un délai de paiement ;

Attendu qu’il convient donc de suspendre les effets de la clause résolutoire acquise et d’examiner les modalités d’apurement de la dette.

4. Sur la demande d’une provision en paiement de l’arriéré locatif

Attendu qu’en vertu des dispositions de l’article 835 du code de procédure civile le juge des contentieux de la protection, statuant en référé peut, dans le cas où l’existence d’une obligation n’est pas sérieusement contestable, accorder une provision au créancier ;

Attendu qu’il ressort des dispositions de l’article 1728 du code civil et de l’article 7 a) de la loi du 6 juillet 1989, que le paiement des loyers et des charges justifiées est une obligation essentielle et incontestable du locataire ; Qu’en application de l’article 1353 du Code civil, il appartient à celui qui réclame l’exécution d’une obligation d’établir l’existence de la créance qu’il invoque, et à celui qui se prétend libéré de prouver le paiement ou le fait qui a produit l’extinction de l’obligation ;

Attendu qu’en l’espèce [Localité 3] HABITAT OPH verse aux débats lors de l’audience un décompte duquel il ressort un solde débiteur imputable à Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] au titre des loyers impayés, charges et indemnités d’occupation pour un montant de 3334,69 Euros au 1er novembre 2024 inclus ;

Attendu qu’en conséquence Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] seront condamnés solidairement à payer à [Localité 3] HABITAT OPH la somme de 3334,69 Euros laquelle portera intérêts au taux légal à compter du commandement de payer jusqu’à parfait paiement,

5. Sur les délais de paiement

Attendu qu’en vertu des dispositions de l’article 1343-5 du code civil, compte tenu de la situation du débiteur, tout en prenant en considération les besoins du créancier, le juge peut échelonner ou reporter le paiement des sommes dues dans la limite de deux années ;

Attendu que l’article 24 de la loi du 6 juillet 1989 ancien énonce en son V que le juge peut, même d’office, accorder des délais de paiement dans la limite de trois années, par dérogation au délai prévu au premier alinéa de l’article 1244-1 du code civil, au locataire en situation de régler sa dette locative (…) ; Pendant le cours des délais ainsi accordés, les effets de la clause de résiliation de plein droit sont suspendus ; ces délais et les modalités de paiement accordés ne peuvent affecter l’exécution du contrat de location et notamment suspendre le paiement du loyer et des charges ; Si le locataire se libère dans le délai et selon les modalités fixés par le juge, la clause de résiliation de plein droit est réputée ne pas avoir joué ; dans le cas contraire, elle reprend son plein effet ;

En conséquence, Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] seront autorisés, compte tenu du montant de la créance, à régler les sommes dues en 32 mensualités de 100 Euros chacune en plus du loyer courant, jusqu’à complet paiement, payables le 20 de chaque mois, la première à compter du premier mois suivant la signification de la présente ordonnance, et une 33 ème et dernière mensualité pour solde de la dette ;

Attendu qu’à défaut du respect d’une seule des échéances ci-dessus mentionnées, d’une part la dette redeviendra immédiatement et intégralement exigible et d’autre part la clause résolutoire sera acquise;

Attendu que dans ce dernier cas, il pourra être procédé à l’expulsion immédiate des locataires des lieux loués et de leurs accessoires, de leurs biens mobiliers ainsi qu’à celle de tous occupants de leur chef, avec au besoin le concours de la force publique, et le mobilier resté dans les lieux être transporté et remis dans telle dépendance ou garde-meubles qu’il plaira aux bailleurs, aux frais, risques et périls des intéressés et ce, conformément aux dispositions du Code des procédures civiles d’exécution.

6. l’indemnité d’occupation

Attendu qu’afin de préserver les intérêts des bailleurs, il convient de fixer le montant de l’indemnité d’occupation due par Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] jusqu’au départ effectif des lieux ;

Attendu par conséquent que les défendeurs devront s’acquitter solidairement jusqu’au départ effectif des lieux d’une somme égale au montant du loyer et des charges qui auraient été payés si le bail s’était poursuivi, avec ses majorations et revalorisations,

7. Sur les demandes accessoires

Attendu que l’équité commande de ne pas faire droit à la demande d’indemnité formée par [Localité 3] HABITAT OPH sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile pour compenser les frais irrépétibles engagés ;

Attendu que Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] succombant, seront condamnés solidairement aux entiers dépens, lesquels comprendront notamment le coût du commandement de payer ;

Il sera rappelé que l’exécution provisoire est de droit.

PAR CES MOTIFS

Le Juge de référés statuant après débats en audience publique, par ordonnance réputée contradictoire susceptible d’appel, mise à disposition au greffe,

Au principal, renvoyons les parties à se pourvoir ainsi qu’il appartiendra, mais dès à présent, vu l’absence de contestation sérieuse,

CONSTATONS les effets de la clause résolutoire du bail conclu le 17 mars 2021 entre [Localité 3] HABITAT OPH d’une part, et Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] d’autre part, emportant résiliation du bail à compter du 23 juin 2024,

SUSPENDONS ses effets durant les délais octroyés ci-après,

CONDAMNONS solidairement Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] à payer à [Localité 3] HABITAT OPH au titre des loyers, charges et indemnités d’occupation dus jusqu’au 1er novembre 2024 inclus, la somme provisionnelle de 3334,69 Euros laquelle portera intérêts au taux légal à compter du 22 avril 2024, date du commandement de payer, jusqu’à parfait paiement,

DISONS que Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] seront autorisés à régler leur dette en 32 mensualités de 100 Euros chacune en plus du loyer courant, jusqu’à complet paiement, payables le 20 de chaque mois, la première à compter du premier mois suivant la signification de la présente ordonnance, et une 33 ème et dernière mensualité pour solde de la dette ;

DISONS qu’à défaut du respect d’une seule des échéances ci-dessus mentionnées, d’une part la dette redeviendra immédiatement et intégralement exigible et d’autre part la clause résolutoire sera acquise;

DISONS qu’en ce cas, à défaut de libération spontanée des lieux sis [Adresse 2] deux mois après la signification d’un commandement d’avoir à quitter les lieux, il sera procédé à l’expulsion de Monsieur [I] [J] et de Madame [K] [M] ainsi qu’à celle de tous occupants et biens de leur chef, avec l’assistance de la force publique et d’un serrurier si besoin est, en application des dispositions des articles L411-1 et suivants du Code des procédures civiles d’exécution,

DISONS qu’en ce cas Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] devront verser à [Localité 3] HABITAT OPH une indemnité d’occupation mensuelle provisionnelle égale au montant du dernier loyer, majoré des augmentations légales ainsi que du montant des charges, ce à compter de la prise d’effet de la clause résolutoire et jusqu’à complète libération des lieux,

DEBOUTONS [Localité 3] HABITAT OPH du surplus de ses demandes;

CONDAMNONS solidairement Monsieur [I] [J] et Madame [K] [M] aux entiers dépens, lesquels comprendront le coût du commandement de payer,

RAPPELONS que l’exécution provisoire est de droit ;

Ainsi ordonné au Tribunal judiciaire de Paris, Pôle proximité aux jour, an et mois susdits.

Le Greffier, Le Juge des contentieux de la protection,

Décision du 10 janvier 2025
PCP JCP ACR référé – N° RG 24/09164 – N° Portalis 352J-W-B7I-C562K


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