Résiliation de bail commercial et effets de la clause résolutoire en cas de loyers impayés

·

·

Résiliation de bail commercial et effets de la clause résolutoire en cas de loyers impayés

L’Essentiel : La SCI Pardes Patrimoine a engagé une procédure contre la société Hattha Thai Lounge & Spa et son cautionnaire, Monsieur [M] [F], suite à des loyers impayés. Un commandement de payer a été délivré pour un arriéré de 39 268,21 €, entraînant la résiliation du bail. Le tribunal a constaté la validité de la clause résolutoire et a ordonné le paiement d’une provision de 36 000 € à la SCI, correspondant à l’engagement de caution. Les défendeurs ont également été condamnés à couvrir les dépens et à verser 1 000 € pour les frais non compris dans les dépens.

Exposé du litige

La SCI Pardes Patrimoine a conclu un bail commercial avec la société Hattha Thai Lounge & Spa le 5 juillet 2023, pour des locaux à Paris, avec un loyer annuel de 72 000 €. Monsieur [M] [F] a agi en tant que caution solidaire pour un montant de 36 000 €. Des loyers sont restés impayés, entraînant un commandement de payer délivré le 18 juillet 2024 pour un arriéré de 39 268,21 €. Ce commandement a été notifié à Monsieur [M] [F] le 23 juillet 2024. La SCI a ensuite assigné la société et la caution devant le tribunal judiciaire de Paris pour diverses demandes, y compris l’expulsion et le paiement des arriérés.

Motifs de la décision

Le tribunal a examiné la demande de constatation de la clause résolutoire stipulée dans le bail. Selon l’article 834 du code de procédure civile, le président peut ordonner des mesures en référé en cas d’urgence. La clause résolutoire, qui stipule la résiliation automatique du bail après un mois sans paiement, a été jugée applicable. Le commandement de payer a été jugé régulier et a précisé les montants dus, permettant au locataire de connaître ses obligations. Le tribunal a constaté que la clause résolutoire était acquise, entraînant la résiliation du bail.

Demande de provision

Le tribunal a également statué sur la demande de provision pour le paiement des arriérés locatifs. L’indemnité d’occupation due par la société depuis la résiliation du bail a été fixée au montant du loyer contractuel, plus charges et taxes. La SCI a présenté un décompte de la dette, et le tribunal a condamné la société et la caution à payer une somme provisionnelle de 36 000 €, correspondant à l’engagement de caution de Monsieur [M] [F].

Demandes accessoires et dépens

Les défendeurs ont été condamnés à supporter les dépens, y compris les frais de commandement et d’assignation. Le tribunal a également accordé une somme de 1 000 € à la SCI au titre des frais non compris dans les dépens, conformément à l’article 700 du code de procédure civile. La décision a été rendue exécutoire à titre provisoire, permettant à la SCI de récupérer les sommes dues rapidement.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les conditions d’acquisition de la clause résolutoire dans un bail commercial ?

La clause résolutoire dans un bail commercial est un mécanisme qui permet au bailleur de résilier le contrat de location en cas de non-paiement des loyers.

Selon l’article L. 145-41 du Code de commerce, toute clause insérée dans le bail prévoyant la résiliation de plein droit ne produit effet qu’un mois après un commandement demeuré infructueux.

Ce commandement doit, à peine de nullité, mentionner ce délai.

Dans le cas présent, la SCI Pardes Patrimoine a délivré un commandement de payer le 18 juillet 2024, qui a été dénoncé à la société locataire.

Le bailleur doit prouver sa créance pour que la clause résolutoire soit acquise.

Le juge des référés peut constater la résiliation de plein droit du bail si :

– Le défaut de paiement est manifestement fautif,
– Le bailleur invoque de bonne foi la mise en jeu de cette clause,
– La clause résolutoire est claire et ne nécessite pas d’interprétation.

Dans cette affaire, le commandement a été délivré conformément aux exigences légales, et le locataire n’a pas acquitté les sommes dues dans le délai imparti.

Ainsi, la clause résolutoire est acquise, entraînant la résiliation du bail de plein droit.

Quelles sont les conséquences de la résiliation du bail sur les obligations du locataire ?

La résiliation du bail a des conséquences importantes sur les obligations du locataire.

Selon l’article 1728 du Code civil, le paiement du prix du bail aux termes convenus est l’une des obligations principales du locataire.

Cependant, une fois la clause résolutoire acquise, le locataire n’est plus débiteur de loyers, mais d’une indemnité d’occupation.

Cette indemnité est due depuis l’acquisition de la clause résolutoire jusqu’à la libération effective des lieux.

L’indemnité d’occupation est fixée à titre provisionnel au montant du loyer contractuel, en plus des charges, taxes et accessoires.

L’article 835 alinéa 2 du Code de procédure civile stipule que, lorsque l’existence de l’obligation n’est pas sérieusement contestable, le juge peut accorder une provision au créancier.

Dans cette affaire, la SCI Pardes Patrimoine a demandé une provision pour l’arriéré locatif, qui a été jugée non sérieusement contestable.

Le montant de la provision a été fixé à 66 400,87 €, incluant les loyers, charges et indemnités d’occupation dus.

Quelles sont les modalités d’expulsion en cas de résiliation du bail ?

L’expulsion d’un locataire en cas de résiliation du bail est régie par les dispositions du Code des procédures civiles d’exécution.

L’article R. 433-1 et suivants précisent les modalités d’expulsion.

En cas de non-restitution volontaire des lieux dans le mois suivant la signification de l’ordonnance, le bailleur peut demander l’expulsion avec le concours de la force publique.

Le maintien dans les lieux sans droit ni titre constitue un trouble manifestement illicite, justifiant l’expulsion.

Dans cette affaire, la SCI Pardes Patrimoine a demandé l’expulsion de la société Hattha Thai Lounge & Spa, qui n’a pas restitué les lieux après la résiliation du bail.

Le tribunal a ordonné l’expulsion, précisant que le sort des meubles trouvés dans les lieux serait régi par les articles du Code des procédures civiles d’exécution.

Ainsi, l’expulsion doit être effectuée dans le respect des procédures légales, garantissant les droits des parties.

Quelles sont les implications de l’article 700 du Code de procédure civile dans cette affaire ?

L’article 700 du Code de procédure civile permet au juge de condamner la partie perdante à payer une somme à l’autre partie pour couvrir les frais exposés et non compris dans les dépens.

Cette disposition vise à garantir l’équité entre les parties en tenant compte de leur situation économique.

Dans cette affaire, la SCI Pardes Patrimoine a demandé une indemnité de 2 000 € au titre de l’article 700.

Le tribunal a évalué cette demande à 1 000 €, en l’absence d’éléments de calcul plus explicites.

Il est important de noter que le juge a le pouvoir discrétionnaire d’accorder ou non cette indemnité, en fonction des circonstances de l’affaire.

Ainsi, l’article 700 permet de compenser les frais engagés par la partie qui a dû recourir à la justice pour faire valoir ses droits.

Cette disposition contribue à l’équilibre des forces entre les parties en litige.

TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS

N° RG 24/56162 – N° Portalis 352J-W-B7I-C5XTW

N° : 3

Assignation du :
06 et 09 Septembre 2024

[1]

[1] 1 Copies exécutoires
délivrées le:

ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
rendue le 06 janvier 2025

par Lucie LETOMBE, Juge au Tribunal judiciaire de Paris, agissant par délégation du Président du Tribunal,

Assistée de Pascale GARAVEL, Greffier.
DEMANDERESSE

La SCI PARDES PATRIMOINE
[Adresse 1]
[Localité 5]

représentée par Me Odile COHEN, avocat au barreau de PARIS – #E0051

DEFENDEURS

La société HATTHA THAI LOUNGE & SPA S.A.S.
au siège social,
[Adresse 2]
[Localité 5]
et dans les locaux loués
[Adresse 6]
[Localité 4]

non constituée

Monsieur [M] [F], caution
[Adresse 3]
[Localité 7]

non constitué

DÉBATS

A l’audience du 02 Décembre 2024, tenue publiquement, présidée par Lucie LETOMBE, Juge, assistée de Pascale GARAVEL, Greffier,

Nous, Président,

Après avoir entendu les conseils des parties,

EXPOSE DU LITIGE

Par acte du 5 juillet 2023, la SCI Pardes Patrimoine a donné à bail commercial à la société Hattha Thai Lounge & Spa des locaux situés [Adresse 6] à Paris 7ème, moyennant un loyer en principal de 72 000 € par an.

Par acte du même jour, Monsieur [M] [F] s’est porté caution solidaire de la société Hattha Thai Lounge & Spa, dans la limite de 36 000 €.

Des loyers sont demeurés impayés.

Le bailleur a fait délivrer un commandement de payer visant la clause résolutoire, par acte de commissaire de justice en date du 18 juillet 2024, à la société Hattha Thai Lounge & Spa, pour une somme de 39 268,21 € en principal, au titre de l’arriéré locatif au 8 juillet 2024.

Le 23 juillet 2024, le commandement a été dénoncé à Monsieur [M] [F].

Par actes délivrés les 6 et 9 septembre 2024, la SCI Pardes Patrimoine a fait assigner la société Hattha Thai Lounge & Spa et Monsieur [M] [F] devant le président du tribunal judiciaire de Paris statuant en référés aux fins de voir :

– constater l’acquisition de la clause résolutoire insérée au bail,
– ordonner l’expulsion de la société Hattha Thai Lounge & Spa et celle de tous occupants de son chef des lieux loués avec le concours de la force publique et d’un serrurier si besoin est,
– ordonner la séquestration du mobilier trouvé dans les lieux dans tel garde-meubles qu’il plaira au bailleur aux frais, risques et péril de la partie expulsée, en conformité avec les dispositions des articles L.433-1 et R.433-1 et suivants du code des procédures civiles d’exécution,
– condamner in solidum la société Hattha Thai Lounge & Spa et Monsieur [M] [F] à lui payer la somme provisionnelle de 39 268,21 € au titre de l’arriéré locatif, 3ème trimestre 2024 inclus,
– condamner in solidum la société Hattha Thai Lounge & Spa et Monsieur [M] [F] au paiement d’une indemnité d’occupation provisionnelle égale au montant des loyers, charges et taxes, à compter de la date de résiliation du bail et jusqu’à la libération des locaux qui se matérialisera par la remise des clés,
– condamner in solidum la société Hattha Thai Lounge & Spa et Monsieur [M] [F] au paiement d’une somme de 2 000 € au titre des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile et aux entiers dépens.

A l’audience du 2 décembre 2024, la SCI Pardes Patrimoine a, par l’intermédiaire de son conseil, maintenu les prétentions de son acte introductif d’instance et les moyens qui y sont contenus, hors dette actualisée à la somme de 67 540,79 € arrêtée au 28 novembre 2024.

Bien que régulièrement assignés à étude, la société Hattha Thai Lounge & Spa et Monsieur [M] [F] n’ont pas constitué avocat, de sorte qu’il doit être statué par décision réputée contradictoire.

L’état des privilèges et publications ne mentionne aucun créancier inscrit sur le fonds de commerce.

Conformément à l’article 446-1 du code de procédure civile, pour plus ample informé de l’exposé et des prétentions des parties, il est renvoyé à l’assignation et aux écritures déposées et développées oralement à l’audience.

L’affaire a été mise en délibéré au 6 janvier 2025.

MOTIFS

Sur la demande relative à l’acquisition de la clause résolutoire et sur les demandes subséquentes

L’article 834 du code de procédure civile dispose que, dans tous les cas d’urgence, le président du tribunal judiciaire peut ordonner en référé toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse ou que justifie l’existence d’un différend.

La juridiction des référés n’est toutefois pas tenue de caractériser l’urgence, au sens de l’article 834 du code de procédure civile, pour constater l’acquisition de la clause résolutoire stipulée dans un bail et la résiliation de droit d’un bail.

L’article L. 145-41 du code de commerce dispose que toute clause insérée dans le bail prévoyant la résiliation de plein droit ne produit effet qu’un mois après un commandement demeuré infructueux. Le commandement doit, à peine de nullité, mentionner ce délai.

Le bailleur, au titre d’un bail commercial, demandant la constatation de l’acquisition de la clause résolutoire comprise stipulée dans le bail doit rapporter la preuve de sa créance.

Le juge des référés peut constater la résiliation de plein droit du bail au titre d’une clause contenue à l’acte à cet effet, à condition que :
– le défaut de paiement de la somme réclamée dans le commandement de payer visant la clause résolutoire soit manifestement fautif,
– le bailleur soit, de toute évidence, en situation d’invoquer de bonne foi la mise en jeu de cette clause,
– la clause résolutoire soit dénuée d’ambiguïté et ne nécessite pas interprétation.

Les juges saisis d’une demande présentée dans les formes et conditions prévues à l’article 1343-5 du code civil peuvent, en accordant des délais, suspendre la réalisation et les effets des clauses résolutoires, lorsque la résiliation n’est pas constatée ou prononcée par une décision de justice ayant acquis l’autorité de la chose jugée. La clause résolutoire ne joue pas, si le locataire se libère dans les conditions fixées par le juge.

L’octroi des délais de paiement autorisés par l’article 1343-5 du code civil n’est par ailleurs nullement conditionné à la seule existence d’une situation économique catastrophique de celui qui les demande mais relève du pouvoir discrétionnaire du juge.

Cependant, la juridiction des référés ne peut, sans excéder ses pouvoirs, accorder d’office un délai de grâce et suspendre les effets de la clause résolutoire dès lors que ce délai ne lui a pas été demandé par le preneur.

Au cas présent, la soumission du bail au statut des baux commerciaux ne donne lieu à aucune discussion.

Le bail prévoit une clause résolutoire stipulant sa résiliation de plein droit à défaut de paiement d’un seul terme de loyer, accessoires et autres charges, un mois après un commandement de payer resté infructueux.

Il n’existe aucune contestation sérieuse sur la régularité du commandement en ce qu’il correspond exactement au détail des montants réclamées préalablement au preneur par le bailleur. En annexe du commandement, figure en effet le détail complet des loyers et charges dus et le décompte des versements effectués. Le commandement précise qu’à défaut de paiement dans le délai d’un mois, le bailleur entend expressément se prévaloir de la clause résolutoire incluse dans le bail ; la reproduction de la clause résolutoire et de l’article L. 145-17 alinéa 1 du code de commerce y figurent. Le commandement contenait ainsi toutes les précisions permettant au locataire de connaître la nature, les causes et le montant des sommes réclamées, de procéder au règlement des sommes dues ou de motiver la critique du décompte.

En faisant délivrer ce commandement, la SCI Pardes Patrimoine n’a fait qu’exercer ses droits légitimes de bailleur face à un locataire ne respectant pas les clauses du bail alors que celles-ci avaient été acceptées en toute connaissance de cause.

Ce commandement détaille le montant de la créance, à savoir la somme de 39 268,21 € en principal, au titre de l’arriéré locatif au 8 juillet 2024.

Les causes de ce commandement n’ont pas été acquittées dans le mois de sa délivrance.

Dès lors, la clause résolutoire est acquise et le bail se trouve résilié de plein droit avec toutes conséquences de droit. Dès lors, la clause résolutoire est acquise et le bail se trouve résilié de plein droit avec toutes conséquences de droit.

Aux termes de l’article 835 alinéa 1er du code de procédure civile, le président peut toujours, même en présence d’une contestation sérieuse, prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en état qui s’imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite.

Le maintien dans un immeuble, sans droit ni titre du fait de la résiliation du bail, constitue un trouble manifestement illicite.

L’expulsion de la société Hattha Thai Lounge & Spa et de tout occupant de son chef doit donc être ordonnée en cas de non restitution volontaire des lieux dans le mois suivant la signification de la présente ordonnance.

Le sort des meubles trouvés dans les lieux sera régi en cas d’expulsion conformément aux dispositions du code des procédures civiles d’exécution et selon les modalités précisées au dispositif de l’ordonnance.

Sur la demande de provision

L’article 835 alinéa 2 du code de procédure dispose que, dans les cas où l’existence de l’obligation n’est pas sérieusement contestable, il peut accorder une provision au créancier.

Aux termes de l’article 1728 du code civil, le paiement du prix du bail aux termes convenus constitue l’une des deux obligations principales du locataire.

Aux termes de l’article 1353 du code civil, c’est à celui qui réclame l’exécution d’une obligation de la prouver et à celui qui se prétend libéré de justifier le paiement ou le fait qui a produit l’extinction de son obligation

Il est rappelé qu’à compter de la résiliation du bail par l’effet de la clause résolutoire, le preneur n’est plus débiteur de loyers mais d’une indemnité d’occupation.

L’indemnité d’occupation due par la société Hattha Thai Lounge & Spa depuis l’acquisition de la clause résolutoire et jusqu’à la libération effective des lieux par la remise des clés, sera fixée à titre provisionnel au montant du loyer contractuel, outre les charges, taxes et accessoires.

S’agissant du paiement, par provision, de l’arriéré locatif, il convient de rappeler qu’une demande en paiement de provision au titre d’une créance non sérieusement contestable relève du pouvoir du juge des référés sans condition de l’existence d’une urgence, aux termes de l’article 835 du code de procédure civile. Le montant de la provision allouée en référé n’a d’autre limite que le montant non sérieusement contestable de la dette alléguée

Au cas présent, la SCI Pardes Patrimoine produit un décompte faisant état d’une dette totale de 67 540,79 €, incluant les frais d’huissier d’un montant total de 1 139,92 € déjà compris dans les dépens et qui seront donc écartés.

L’obligation du locataire au seul titre des loyers, charges, taxes, accessoires et indemnités d’occupation au 28 novembre 2024 n’est pas sérieusement contestable à hauteur de 66 400,87 €, somme provisionnelle au paiement de laquelle il convient de condamner la société Hattha Thai Lounge & Spa.

Sur cette somme, à titre de provision, Monsieur [M] [F] sera condamné solidairement avec la société Hattha Thai Lounge & Spa à hauteur de 36 000 €, conformément à la limite de son engagement de caution produit par la demanderesse.

Sur les demandes accessoires

La société Hattha Thai Lounge & Spa et Monsieur [M] [F], défendeurs condamnés au paiement d’une provision, doit supporter la charge des dépens, incluant les frais de commandement et d’assignation.

L’article 700 du code de procédure civile dispose que le juge condamne la partie tenue aux dépens ou qui perd son procès à payer : 1° A l’autre partie la somme qu’il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens, 2° et, le cas échéant, à l’avocat du bénéficiaire de l’aide juridictionnelle partielle ou totale une somme au titre des honoraires et frais, non compris dans les dépens, que le bénéficiaire de l’aide aurait exposés s’il n’avait pas eu cette aide. Dans ce cas, il est procédé comme il est dit aux alinéas 3 et 4 de l’article 37 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991.

Dans tous les cas, le juge tient compte de l’équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d’office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu’il n’y a pas lieu à ces condamnations. Néanmoins, s’il alloue une somme au titre du 2° du présent article, celle-ci ne peut être inférieure à la part contributive de l’Etat.

Il est rappelé que la juridiction des référés a le pouvoir de prononcer une condamnation en application de ces dispositions.

Aucun élément tiré de l’équité ou de la situation économique de la société Hattha Thai Lounge & Spa et de Monsieur [M] [F] ne permet d’écarter la demande de la SCI Pardes Patrimoine formée sur le fondement des dispositions susvisées. Celle-ci sera cependant évaluée à la somme de 1 000 € en l’absence d’éléments de calcul plus explicites versés aux débats.

PAR CES MOTIFS

Statuant par remise au greffe le jour du délibéré, après débats en audience publique, par décision réputée contradictoire et en premier ressort,

Constatons l’acquisition de la clause résolutoire insérée au bail à la date du 18 août 2024 à minuit ;

Ordonnons, à défaut de restitution volontaire des lieux dans le mois suivant la signification de la présente ordonnance, l’expulsion de la société Hattha Thai Lounge & Spa et de tout occupant de son chef des lieux situés au [Adresse 6] à [Localité 8], avec le concours, en tant que de besoin, de la force publique et d’un serrurier ;

Rappelons que le sort des meubles trouvés sur place est régi par les dispositions des articles R.433-1 et suivants du code des procédures civiles d’exécution ;

Condamnons, à titre provisionnel, la société Hattha Thai Lounge & Spa à payer à la SCI Pardes Patrimoine une indemnité d’occupation, à compter de la résiliation du bail du 18 août 2024 et jusqu’à la libération effective des lieux par la remise des clés, fixée à une somme égale au montant du loyer contractuel, outre les taxes, charges et accessoires ;

Condamnons par provision la société Hattha Thai Lounge & Spa à payer à la SCI Pardes Patrimoine la somme de 30 400,87 € à valoir sur les loyers, charges, accessoires et indemnités d’occupation arriérés arrêtés au 28 novembre 2024 (4ème trimestre 2024 inclus, ainsi que les indemnités d’occupation postérieures ;

Condamnons solidairement, par provision, la société Hattha Thai Lounge & Spa et Monsieur [M] [F] à payer à la SCI Pardes Patrimoine la somme de 36 000 € à valoir sur les loyers, charges, accessoires et indemnités d’occupation arriérés arrêtés au 28 novembre 2024 (4ème trimestre 2024 inclus, ainsi que les indemnités d’occupation postérieures ;

Condamnons in solidum la société Hattha Thai Lounge & Spa et Monsieur [M] [F] aux entiers dépens, en ce compris le coût du commandement, de l’assignation et de signification de la présente ordonnance ;

Condamnons in solidum la société Hattha Thai Lounge & Spa et Monsieur [M] [F] à payer à la SCI Pardes Patrimoine la somme de 1 000 € par application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile ;

Disons n’y avoir lieu à référé sur le surplus des demandes ;

Rappelons que la présente décision est exécutoire à titre provisoire.

Fait à Paris le 06 janvier 2025

Le Greffier, Le Président,

Pascale GARAVEL Lucie LETOMBE


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon