Requalification du statut d’entrepreneur : enjeux et implications contractuelles

·

·

Requalification du statut d’entrepreneur : enjeux et implications contractuelles

L’Essentiel : M. [J] [D] a débuté en tant que chauffeur VTC pour Uber BV en février 2019. Le 28 septembre 2020, il a demandé au conseil de prud’hommes de Cannes de requalifier son statut d’entrepreneur indépendant en contrat de travail, tout en sollicitant la résiliation de son contrat. Le 7 septembre 2023, le conseil a déclaré son incompétence, renvoyant l’affaire au tribunal de commerce. Après un appel, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a rouvert les débats le 24 octobre 2024. Finalement, M. [D] a annoncé son désistement le 11 octobre 2024, entraînant l’extinction de l’instance.

Contexte de l’affaire

M. [J] [D] a commencé à travailler comme chauffeur VTC pour la société Uber BV en février 2019, en tant qu’entrepreneur indépendant.

Demande de requalification

Le 28 septembre 2020, M. [D] a déposé une demande auprès du conseil de prud’hommes de Cannes pour requalifier sa relation contractuelle avec Uber BV en contrat de travail. Il a également demandé la résiliation judiciaire de son contrat et le versement de diverses sommes.

Décision du conseil de prud’hommes

Le 7 septembre 2023, le conseil de prud’hommes de Cannes a déclaré qu’il était matériellement incompétent et a renvoyé l’affaire au tribunal de commerce.

Appel de M. [D]

M. [D] a interjeté appel de cette décision, et l’affaire a été examinée lors d’une audience collégiale le 2 juillet 2024, avant d’être mise en délibéré.

Réouverture des débats

Le 24 octobre 2024, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a ordonné la réouverture des débats pour accepter les conclusions de désistement de M. [D] et celles des sociétés intimées.

Désistement de l’appelant

Dans ses conclusions du 11 octobre 2024, M. [D] a annoncé son désistement sans réserve de son appel et de son action, ce qui a été accepté par les sociétés intimées dans leurs conclusions du 8 octobre 2024.

Conclusion de l’instance

La cour a constaté le désistement de M. [D], entraînant l’extinction de l’instance et a déclaré s’en être dessaisie, tout en condamnant l’appelant aux dépens.

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la nature juridique du désistement d’appel dans cette affaire ?

Le désistement d’appel est une procédure par laquelle une partie renonce à son appel. Selon l’article 400 du Code de procédure civile, « L’appelant peut se désister de son appel, sans avoir à justifier d’un motif ».

Ce désistement entraîne des conséquences importantes, notamment l’extinction de l’instance. L’article 401 précise que « Le désistement d’appel emporte acquiescement au jugement ».

Ainsi, dans le cas présent, M. [D] a décidé de se désister de son appel, ce qui a conduit la cour à constater l’extinction de l’instance et à se déclarer dessaisie.

Il est également important de noter que le désistement doit être accepté par l’autre partie, ce qui a été le cas ici, puisque les sociétés intimées ont déclaré accepter le désistement.

Quelles sont les conséquences du désistement d’appel sur la procédure ?

Les conséquences du désistement d’appel sont clairement établies par le Code de procédure civile. L’article 402 stipule que « Le désistement d’appel est sans effet sur les droits des parties, sauf disposition contraire ».

Dans cette affaire, le désistement de M. [D] a eu pour effet d’acquiescer au jugement rendu par le conseil de prud’hommes, ce qui signifie qu’il ne peut plus contester ce jugement.

De plus, l’article 403 précise que « Le désistement d’appel emporte extinction de l’instance ». Cela signifie que la cour n’a plus compétence pour examiner l’affaire, et elle se déclare donc dessaisie.

Enfin, l’article 405 indique que « L’appelant qui se désiste est condamné aux dépens ». Dans ce cas, M. [D] a été condamné aux dépens, ce qui est une conséquence classique du désistement.

Comment le jugement du conseil de prud’hommes est-il affecté par le désistement d’appel ?

Le jugement du conseil de prud’hommes est affecté par le désistement d’appel en ce sens qu’il devient définitif. Selon l’article 401 du Code de procédure civile, « Le désistement d’appel emporte acquiescement au jugement ».

Cela signifie que M. [D] accepte le jugement rendu par le conseil de prud’hommes, qui a déclaré la compétence du tribunal de commerce.

En conséquence, il ne peut plus contester ce jugement, et celui-ci a force obligatoire.

Le désistement d’appel a donc pour effet de rendre le jugement irrévocable, et M. [D] ne pourra pas revenir sur cette décision dans le futur.

Quelles sont les implications financières du désistement d’appel pour l’appelant ?

Les implications financières du désistement d’appel pour l’appelant sont clairement définies par le Code de procédure civile. L’article 405 stipule que « L’appelant qui se désiste est condamné aux dépens ».

Dans cette affaire, M. [D] a été condamné aux dépens, ce qui signifie qu’il devra supporter les frais de la procédure, y compris les frais engagés par les sociétés intimées.

Cela peut inclure les honoraires d’avocat, les frais de greffe, et d’autres coûts liés à la procédure.

Il est donc crucial pour un appelant de considérer les implications financières d’un désistement, car cela peut entraîner des coûts supplémentaires, en plus de la perte de la possibilité de contester le jugement initial.

COUR D’APPEL D’AIX-EN-PROVENCE

Chambre 4-5

ARRÊT DE DÉSISTEMENT

DU 21 NOVEMBRE 2024

N°2024/

MS/KV

Rôle N° RG 23/13751 – N° Portalis DBVB-V-B7H-BMDYM

[O] [X]

C/

Société UBER BV

S.A.S. UBER FRANCE

Copie exécutoire délivrée

le : 21/11/2024

à :

– Me Gilles ALLIGIER, avocat au barreau d’AIX-EN-PROVENCE

– Me Benjamin KRIEF, avocat au barreau de PARIS

Copie certifiée conforme délivrée par LRAR

le : 21/11//2024

à :

– Monsieur [O] [X]

– Société UBER BV

– S.A.S. UBER FRANCE

Décision déférée à la Cour :

Jugement du Conseil de Prud’hommes – Formation paritaire de CANNES en date du 07 Septembre 2023 enregistré(e) au répertoire général sous le n° 22/00167.

APPELANT

Monsieur [O] [X], demeurant [Adresse 1] [Adresse 3]

représenté par Me Gilles ALLIGIER, avocat au barreau d’AIX-EN-PROVENCE,

et Me Christophe MARCIANO, avocat au barreau de TOULOUSE

INTIMEES

Société UBER BV, demeurant [Adresse 4] – PAYS BAS

représentée par Me Harold HERMAN, avocat au barreau de PARIS,

et Me Benjamin KRIEF, avocat au barreau de PARIS

S.A.S. UBER FRANCE, demeurant [Adresse 2]

représentée par Me Harold HERMAN, avocat au barreau de PARIS,

et Me Benjamin KRIEF, avocat au barreau de PARIS

*-*-*-*-*

COMPOSITION DE LA COUR

En application des dispositions des articles 804 et 805 du code de procédure civile, l’affaire a été débattue le 5 novembre 2024 en audience publique.

Les avocats ont été invités à l’appel des causes à solliciter le renvoi de l’affaire à une audience collégiale s’ils n’acceptaient pas de plaider devant deux magistrats rapporteurs. Ils ont renoncé à cette collégialité. L’affaire a été débattue devant Madame Michelle SALVAN, Président de Chambre, et Madame Marie-Anne BLOCH, Conseiller.

Madame Michelle SALVAN, Président de Chambre, a fait un rapport oral à l’audience, avant les plaidoiries.

Ces magistrats ont rendu compte des plaidoiries dans le délibéré de la cour, composée de :

Madame Michelle SALVAN, Président de Chambre

Madame Marie-Anne BLOCH, Conseiller

Monsieur Benjamin FAURE, Conseiller

Greffier lors des débats : Mme Karen VANNUCCI.

Les parties ont été avisées que le prononcé de la décision aurait lieu par mise à disposition au greffe le 21 Novembre 2024.

ARRÊT

Contradictoire,

Prononcé par mise à disposition au greffe le 21 Novembre 2024.

Signé par Madame Michelle SALVAN, Président de Chambre et Mme Karen VANNUCCI, greffier auquel la minute de la décision a été remise par le magistrat signataire.

*-*-*-*-*

FAITS ET PROCÉDURE

M. [J] [D], contractuellement lié avec la société de droit néerlandais Uber BV, a exercé l’activité de chauffeur VTC à compter du mois de février 2019, sous le statut d’entrepreneur indépendant, sous forme individuelle.

Le 28 septembre 2020, M. [D] a saisi le conseil de prud’hommes de Cannes d’une demande de requalification de sa relation contractuelle avec la société Uber BV en un contrat de travail et en vue d’obtenir la résiliation judiciaire de son contrat de travail aux torts de l’employeur, ainsi que diverses sommes tant en exécution qu’au titre de la rupture.

Par jugement rendu le 7 septembre 2023, le conseil de prud’hommes de Cannes s’est déclaré matériellement incompétent au profit du tribunal de commerce.

M. [D], a interjeté appel de cette décision.

L’affaire a été débattue à l’audience collégiale du 2 juillet 2024 et mise en délibéré.

Par arrêt avant dire droit rendu le 24 octobre 2024, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a ordonné la réouverture de débats en vue d’admettre les conclusions de désistement de l’appelant et les conclusions d’acceptation des intimées, notifiées en cours de délibéré.

L’affaire a été renvoyée à l’audience de plaidoirie du 5 novembre 2024.

MOTIFS DE LA DÉCISION

L’appelant déclare, par conclusions du 11 octobre 2024, se désister sans réserve de son appel et de son action.

Par conclusions du 8 octobre 2024, les sociétés intimées déclarent accepter ledit désistement.

Il y a lieu de donner acte à l’appelant de son désistement d’instance et d’action et de déclarer l’instance éteinte.

PAR CES MOTIFS

La Cour, après en avoir délibéré, statuant par arrêt contradictoire, prononcé par mise à disposition au greffe, en matière prud’homale,

Vu les articles 400 à 405 du code de procédure civile ,

Constate le désistement d’instance et d’action de l’appelant, lequel emporte acquiescement au jugement,

Constate l’extinction de l’instance et s’en déclare dessaisie,

Condamne l’appelant aux dépens.

LE GREFFIER LE PRÉSIDENT


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon