Réouverture des débats sur un crédit immobilier en devises étrangères – Questions / Réponses juridiques

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Réouverture des débats sur un crédit immobilier en devises étrangères – Questions / Réponses juridiques

Entre 2008 et 2010, BNP Paribas Personal Finance a proposé le contrat de crédit immobilier « Helvet Immo », utilisant le franc suisse comme monnaie de compte. M. et Mme [C] ont accepté ce contrat en 2009, s’engageant à rembourser 313 217,42 CHF en euros sur 25 ans. Les fluctuations des taux de change ont impacté leur remboursement. Après une condamnation de BNP Paribas pour pratique commerciale trompeuse en 2020, M. et Mme [C] ont assigné la banque, demandant l’annulation du contrat et des indemnités. Le tribunal a réouvert les débats en mars 2024, avec une audience prévue pour janvier 2025.. Consulter la source documentaire.

Quelles sont les implications juridiques de la pratique commerciale trompeuse dans le cadre du contrat « Helvet Immo » ?

La pratique commerciale trompeuse est définie par l’article L. 121-1 du Code de la consommation, qui stipule que « les pratiques commerciales sont trompeuses si elles comportent des allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur le consommateur ».

Dans le cas de la société BNP Paribas Personal Finance, le tribunal correctionnel a jugé que la commercialisation du contrat « Helvet Immo » constituait une pratique commerciale trompeuse. Cela signifie que les informations fournies aux emprunteurs n’étaient pas suffisamment claires ou précises concernant les risques liés à l’évolution des taux de change entre le franc suisse et l’euro.

Cette décision a des conséquences importantes, notamment en matière de responsabilité civile. En effet, selon l’article L. 121-3 du même code, « le professionnel est responsable des dommages causés par une pratique commerciale trompeuse ». Ainsi, la société BNP Paribas Personal Finance a été condamnée à indemniser les parties civiles, M. et Mme [C], pour le préjudice subi.

Il est donc essentiel pour les établissements financiers de veiller à la transparence et à la clarté des informations fournies aux consommateurs, afin d’éviter des sanctions pour pratiques commerciales trompeuses.

Quelles sont les conséquences de la nullité des clauses abusives dans le contrat de prêt ?

L’article 1171 du Code civil précise que « les clauses qui créent un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat sont réputées non écrites ».

Dans le cadre du contrat « Helvet Immo », M. et Mme [C] soutiennent que certaines clauses sont abusives, ce qui pourrait entraîner la nullité de l’ensemble du contrat. Si le tribunal juge ces clauses abusives, cela signifie que le contrat pourrait être déclaré nul ou inexistant, entraînant des conséquences sur les obligations des parties.

En vertu de l’article 1352 du Code civil, « la restitution est due en nature, sauf si cela est impossible ou si cela entraîne pour le débiteur une charge manifestement excessive ». Ainsi, si le contrat est annulé, BNP Paribas Personal Finance devra restituer toutes les sommes perçues, y compris les frais de change et autres coûts associés au prêt.

De plus, l’article 1353 du Code civil stipule que « celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit prouver l’existence de celle-ci ». Cela signifie que M. et Mme [C] devront prouver que les clauses en question sont effectivement abusives pour obtenir la nullité du contrat et la restitution des sommes versées.

Comment se déroule la procédure de réouverture des débats après une ordonnance de clôture ?

L’article 802 du Code de procédure civile indique qu’après l’ordonnance de clôture, aucune conclusion ne peut être déposée ni aucune pièce produite, sauf pour les demandes de révocation de l’ordonnance.

Dans le cas présent, la BNP Paribas Personal Finance a demandé la révocation de l’ordonnance de clôture, ce qui est possible si une cause grave est démontrée, conformément à l’article 803 du même code.

Le tribunal a constaté que les deux parties avaient présenté de nouvelles conclusions après l’ordonnance de clôture, ce qui a justifié la réouverture des débats. Cela permet aux parties de modifier leurs demandes et de répondre aux arguments de l’autre partie, respectant ainsi le principe du contradictoire.

En conséquence, le tribunal a révoqué l’ordonnance de clôture et a ordonné la réouverture des débats, permettant aux parties de présenter de nouvelles conclusions avant la prochaine audience. Cela illustre l’importance de garantir un procès équitable et le droit des parties à faire valoir leurs arguments.

Quelles sont les implications de la demande d’indemnisation pour préjudice moral et patrimonial ?

L’article 1240 du Code civil stipule que « tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ».

Dans le cadre de leur demande, M. et Mme [C] invoquent un préjudice moral résultant du comportement fautif de BNP Paribas Personal Finance. Pour obtenir réparation, ils doivent prouver que ce préjudice est réel et quantifiable.

Concernant le préjudice patrimonial, M. et Mme [C] demandent une indemnisation pour l’atteinte à leur liberté patrimoniale, en se basant sur l’impact financier du contrat de prêt. L’article 1382 du Code civil, qui a été remplacé par l’article 1240, impose également la nécessité de prouver le lien de causalité entre la faute et le dommage.

Ainsi, pour que leur demande soit accueillie, M. et Mme [C] devront démontrer que les actions de BNP Paribas Personal Finance ont directement causé un préjudice, tant moral que patrimonial. Le tribunal devra évaluer la validité de ces demandes en fonction des preuves fournies et des arguments juridiques avancés par les parties.


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