Refus de mission par le cameraman

·

·

Refus de mission par le cameraman

L’Essentiel : Un caméraman peut être licencié s’il refuse un tournage en direct, surtout si cela désorganise l’entreprise. Bien qu’il ait reconnu le grief, il soutenait que son refus était légitime en raison du non-paiement de ses heures supplémentaires. La convention collective permet des horaires dérogatoires, mais l’employeur ne doit pas en abuser. Le cameraman, soumis à l’actualité, doit informer son employeur de ses empêchements avant qu’un ordre ne soit donné. Le refus d’exécuter une consigne, même en cas de litige sur le paiement, ne peut justifier une désorganisation qui met en péril l’entreprise.

Licenciement d’un cameraman

Un caméraman peut être licencié s’il refuse d’assurer un tournage en direct alors qu’aucun cameraman ne peut le remplacer, de surcroît lorsque ce refus a pour effet de désorganiser le fonctionnement des services de l’employeur. En l’occurrence, le salarié ne contestait pas la réalité du grief mais prétendait avoir pu légitimement refuser cette mission compte tenu du refus de l’employeur de lui régler toutes ses heures de travail.

Temps de travail du cameraman

Si la convention collective de la production audiovisuelle prévoit des dispositions dérogatoires en matière de durée du temps de travail en portant à 12 heures la durée maximale de travail effectif pour tenir compte de la spécificité de l’activité, il appartient à l’employeur de ne pas abuser de cette disposition dérogatoire au code du travail en la mettant à profit pour disposer de manière discrétionnaire des horaires des salariés.

Il reste cependant que le cameraman exerce son activité dans un secteur professionnel qui la soumet à l’actualité et qui impose d’être réactif à celle-ci ; le cameraman doit informer son employeur de l’empêchement de nature intime qui motive  son refus avant que son supérieur ne lui donne l’ordre impératif d’effectuer la mission ; en s’abstenant de fournir à son supérieur hiérarchique tous les éléments lui permettant de prendre sa décision et en le plaçant ainsi dans l’impossibilité d’en prendre la mesure et d’en tenir compte, avant de délivrer sa consigne, il s’est contraint à la respecter.

Le fait de ne pas être payé de ses heures supplémentaires, s’il peut donner lieu à une action en résiliation du contrat de travail aux torts de l’employeur, ne peut légitimer le refus d’exécuter une consigne de travail ; il n’appartient pas, en effet, au salarié de faire peser sur le fonctionnement de l’entreprise un tel aléas qui serait de nature à mettre son avenir en péril.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les raisons pour lesquelles un cameraman peut être licencié ?

Un cameraman peut être licencié s’il refuse d’assurer un tournage en direct, surtout si aucun autre cameraman n’est disponible pour le remplacer.

Ce refus doit avoir un impact significatif sur le fonctionnement des services de l’employeur. Dans le cas mentionné, le salarié ne contestait pas le motif de son licenciement, mais il soutenait que son refus était légitime en raison du non-paiement de ses heures de travail.

Il est essentiel de comprendre que le refus d’exécuter une mission peut être considéré comme une faute professionnelle si cela perturbe l’organisation de l’entreprise.

Ainsi, le licenciement peut être justifié si le salarié ne respecte pas ses obligations contractuelles, même si des problèmes de rémunération existent.

Comment la convention collective influence-t-elle le temps de travail d’un cameraman ?

La convention collective de la production audiovisuelle prévoit des dispositions spécifiques concernant la durée du travail, permettant d’étendre la durée maximale de travail effectif à 12 heures.

Cette mesure vise à tenir compte des particularités du secteur, qui exige une grande flexibilité et réactivité. Cependant, il incombe à l’employeur de ne pas abuser de cette dérogation pour imposer des horaires excessifs ou inappropriés.

Le cameraman, en tant que professionnel, doit également informer son employeur de tout empêchement personnel avant qu’une mission ne lui soit assignée.

Cela permet à l’employeur de prendre des décisions éclairées et d’organiser le travail de manière efficace.

Quelles sont les conséquences d’un refus d’exécuter une consigne de travail ?

Refuser d’exécuter une consigne de travail, même en raison de non-paiement d’heures supplémentaires, ne peut pas justifier un tel refus.

Le salarié ne doit pas faire peser ses problèmes personnels sur le fonctionnement de l’entreprise, car cela pourrait compromettre son emploi.

En effet, le refus d’une mission peut être interprété comme une insubordination, ce qui peut entraîner des sanctions disciplinaires, y compris le licenciement.

Il est déterminant pour le salarié de communiquer avec son employeur et de chercher des solutions aux problèmes de rémunération sans compromettre ses obligations professionnelles.

Ainsi, la gestion des conflits doit se faire dans le respect des règles établies par le contrat de travail et la convention collective.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon