Redevance d’exploitation d’une boucle locale radio

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Redevance d’exploitation d’une boucle locale radio

Refus de remboursement fondé

Un opérateur de boucle locale radio a vu rejeté sa demande tendant au remboursement de la somme de 150 000 euros au titre de la redevance annuelle domaniale de mise à disposition de fréquences radioélectriques du service fixe de boucle locale radio.

La société a invoqué en vain i) le pourcentage particulièrement élevé que représente le montant de la redevance par rapport au chiffre d’affaires réalisé au regard du prix d’achat initial du spectre ; ii) que le montant de la redevance ne tient pas compte de la situation économique et technologique du marché de la boucle locale radio.

Proportionnalité de la redevance

En se limitant à faire état d’un taux de redevance de 42 % du chiffre d’affaires, la société n’établissait  pas en quoi ce taux présenterait, un caractère disproportionné. En tout état de cause, la circonstance que la société connaisse des difficultés économiques n’est pas de nature à établir que ce taux de 42 % en serait à l’origine alors que lesdites difficultés résultent de l’obsolescence de la technologie qu’elle exploite.

En proportionnant la fixation de la redevance à la largeur de la bande de fréquence attribuée et à la surface couverte par l’autorisation d’utilisation de fréquences et en tenant compte des avantages tirés de l’utilisation de la fréquence, l’ARCEP a répondu à l’objectif de gestion optimale des ressources en radiofréquences fixé par l’article 13 de la directive 2002/20/UE du 7 mars 2002.

Absence de discrimination

Aucune discrimination entre opérateurs de boucle locale radio et opérateurs mobiles n’a été établie. Les opérateurs en présence sont, tant d’un point de vue juridique que d’un point de vue technique et économique, placés dans des situations différentes. D’une part, il résulte de l’article L. 42-2 du CPCE que seules les autorisations d’utilisation des fréquences permettant l’exploitation d’un réseau mobile ouvert au public font l’objet d’une sélection par appel à candidature, les autorisations d’utilisation des fréquences fixes étant délivrées au fur et à mesure des demandes reçues par l’ARCEP. Par ailleurs,  seuls le montant et les modalités de versement des redevances dues pour les fréquences permettant l’exploitation d’un réseau mobile ouvert au public peuvent déroger aux dispositions de l’article L. 2125-4 du code général de la propriété des personnes publiques.

D’autre part, d’un point de vue technique, les opérateurs exploitant un réseau hertzien fixe, qui se répartissent entre les opérateurs de service fixe point à point et les opérateurs de boucle locale radio, ont vocation à assurer un service local principalement destiné à permettre l’accès à la ressource numérique des territoires ruraux, alors que les opérateurs exploitant un réseau mobile terrestre ouvert au public ont vocation à offrir principalement des services de téléphonie mobile à l’échelle nationale.

Enfin, les conditions d’exploitation commerciale de la ressource hertzienne occupée par les opérateurs de réseaux fixes et les opérateurs de réseaux mobiles diffèrent profondément, ces derniers comptant près de 73,1 millions de clients au 31 décembre 2012 et ayant généré cette même année un chiffre d’affaires de 18 milliards d’euros quand les premiers comptaient à la même date moins de 50 000 abonnés pour un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros. Dans ces conditions, le moyen tiré de la rupture d’égalité n’a pas été retenu.

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Questions / Réponses juridiques

Pourquoi la demande de remboursement de l’opérateur de boucle locale radio a-t-elle été rejetée ?

La demande de remboursement de 150 000 euros formulée par l’opérateur de boucle locale radio a été rejetée pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, l’opérateur a soutenu que le montant de la redevance annuelle était excessif par rapport à son chiffre d’affaires et au prix d’achat initial du spectre.

Cependant, cette argumentation n’a pas été jugée suffisante pour établir un caractère disproportionné de la redevance.

De plus, l’opérateur a mentionné que le montant de la redevance ne tenait pas compte de la situation économique et technologique du marché.

Néanmoins, ces éléments n’ont pas convaincu l’autorité compétente, qui a estimé que les difficultés économiques de l’opérateur étaient liées à l’obsolescence de la technologie qu’il exploitait, et non à la redevance elle-même.

Comment l’ARCEP a-t-elle justifié le taux de redevance de 42 % ?

L’ARCEP a justifié le taux de redevance de 42 % en se basant sur des critères objectifs liés à l’utilisation des fréquences.

En effet, la fixation de la redevance a été proportionnée à la largeur de la bande de fréquence attribuée et à la surface couverte par l’autorisation d’utilisation.

Cela signifie que le montant de la redevance est directement lié aux avantages que l’opérateur tire de l’utilisation de la fréquence.

L’ARCEP a ainsi répondu à l’objectif de gestion optimale des ressources en radiofréquences, tel que stipulé par l’article 13 de la directive 2002/20/UE.

Cette approche vise à garantir une utilisation efficace et équitable des ressources radioélectriques, tout en tenant compte des spécificités de chaque opérateur.

Quelles différences existent entre les opérateurs de boucle locale radio et les opérateurs mobiles ?

Les opérateurs de boucle locale radio et les opérateurs mobiles se trouvent dans des situations distinctes tant sur le plan juridique que technique et économique.

D’un point de vue juridique, les autorisations d’utilisation des fréquences pour les réseaux mobiles sont soumises à un appel à candidature, tandis que celles pour les réseaux fixes sont délivrées au fur et à mesure des demandes.

Cela crée une différence fondamentale dans la manière dont les fréquences sont attribuées.

Sur le plan technique, les opérateurs de boucle locale radio se concentrent principalement sur l’accès à la ressource numérique dans les territoires ruraux,

alors que les opérateurs mobiles offrent des services de téléphonie mobile à l’échelle nationale.

Enfin, les conditions commerciales diffèrent également, avec les opérateurs mobiles comptant des millions de clients et générant des chiffres d’affaires considérablement plus élevés que ceux des opérateurs de boucle locale radio.

Ces différences ont conduit à la conclusion que la rupture d’égalité entre les deux types d’opérateurs n’était pas avérée.


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