Réalisateur non résident fiscal

·

·

Réalisateur non résident fiscal

L’Essentiel : La réglementation communautaire stipule qu’un artiste, comme un réalisateur, exerçant une activité non salariée dans un État membre et travaillant dans un autre, reste soumis à la législation de son État d’origine. Dans le cas d’un réalisateur belge résidant en Grande-Bretagne, il paie ses cotisations sociales là-bas tout en travaillant en France. Bien que son employeur ait été contrôlé par l’URSSAF, le réalisateur, attestant de son affiliation au régime britannique, n’avait pas besoin d’une double affiliation. Ainsi, le redressement de l’URSSAF a été annulé, confirmant l’application du droit européen et du formulaire A1/E101.

Position de l’URSSAF

La règle semble simple, en apparence uniquement : en application de la réglementation communautaire, un artiste (dont le réalisateur) qui exerce normalement une activité non salariée sur le territoire d’un Etat membre et qui effectue un travail sur le territoire d’un autre Etat membre demeure soumis à la législation du premier Etat membre.  Dans cette affaire, un réalisateur de nationalité belge, résidant en Grande-Bretagne où il exerce une activité non salariée de réalisateur, y paie ses cotisations sociales. Il intervient par ailleurs en France où des droits d’auteur lui sont versés, parallèlement à des contrats à durée déterminée en qualité de réalisateur-chef opérateur. L’un des employeurs du réalisateur a fait l’objet d’un contrôle et redressement de l’URSSAF au titre des sommes versées au réalisateur.

Statut de salarié du réalisateur

La qualité de salarié du réalisateur ne faisait pas de doute, outre les CDD d’usage conclus, l’article L.7121-3 du Code du travail pose que tout contrat par lequel une personne s’assure, moyennant rémunération, le concours d’un artiste du spectacle en vue de sa production, est présumé être un contrat de travail dès lors que cet artiste n’exerce pas l’activité qui fait l’objet de ce contrat dans des conditions impliquant son inscription au registre du commerce. Il exerçait donc à la fois, une activité non salariée en Grande-Bretagne et une activité salariée en France.

Application du droit européen

Dans cette hypothèse, il convenait donc d’appliquer le règlement CE, lequel vise les règles particulières applicables aux personnes exerçant simultanément une activité salariée et une activité non salariée sur le territoire de différents États membres.  Selon la jurisprudence de la CJUE, le terme de travail vise toute activité salariée ou non salariée, et le certificat s’impose aux juges de l’Etat d’accueil lesquels n’ont pas compétence pour discuter des conditions du détachement, dès lors que le formulaire A1/E101 (voir infra) n’a pas été retiré ou déclaré invalide par l’institution compétente de l’Etat d’envoi. Or, le réalisateur attestait du maintien de son affiliation au régime de sécurité sociale de Grande-Bretagne, ce qui excluait la nécessité pour lui d’une double affiliation. En conséquence, le redressement de l’URSSAF a été annulé.

Rappel sur le formulaire A1 / E101

Le formulaire A1/E101 est utilisé pour attester de la législation applicable à un travailleur qui n’est pas affilié dans le pays de travail. Il est établi en cas d’application du Règlement CE n° 883/2004 du 29 avril 2004. Ce formulaire atteste de la législation applicable et prouve que les cotisations de sécurité sociale n’ont pas à être versées dans l’État où est exercée l’activité professionnelle du salarié détaché. Seule la caisse d’assurance maladie du siège de l’entreprise est compétente pour le délivrer.  L’employeur doit informer la caisse d’assurance maladie du siège de l’entreprise de tout changement concernant la situation du salarié (interruption, retour…). Si, dès le départ, la durée prévue du détachement du salarié est supérieure à 24 mois, il convient de suivre la procédure prévue dans le cas d’un détachement de longue durée.

Télécharger la décision

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la position de l’URSSAF concernant les artistes exerçant dans plusieurs États membres ?

L’URSSAF applique une réglementation qui stipule qu’un artiste, tel qu’un réalisateur, qui exerce une activité non salariée dans un État membre et travaille dans un autre État membre, reste soumis à la législation du premier État.

Dans le cas d’un réalisateur belge résidant en Grande-Bretagne, il paie ses cotisations sociales là-bas tout en intervenant en France.

Cette situation a conduit à un contrôle de l’URSSAF sur les sommes versées au réalisateur par l’un de ses employeurs, entraînant un redressement.

Comment le statut de salarié du réalisateur est-il établi ?

Le statut de salarié du réalisateur est clairement établi par la loi. Selon l’article L.7121-3 du Code du travail, tout contrat par lequel une personne engage un artiste du spectacle est présumé être un contrat de travail, sauf si l’artiste est inscrit au registre du commerce.

Dans ce cas, le réalisateur exerçait une activité non salariée en Grande-Bretagne tout en ayant des contrats à durée déterminée en France, ce qui confirme son statut de salarié.

Ainsi, il a une double activité, ce qui complique la question de la législation applicable.

Comment le droit européen s’applique-t-il dans ce contexte ?

Le droit européen, notamment le règlement CE, s’applique aux personnes exerçant simultanément une activité salariée et non salariée dans différents États membres.

La jurisprudence de la CJUE précise que le terme « travail » englobe toutes les formes d’activité, salariée ou non.

Le certificat A1/E101, qui atteste de l’affiliation à un régime de sécurité sociale, est déterminant. Dans ce cas, le réalisateur a prouvé son affiliation au régime britannique, ce qui a conduit à l’annulation du redressement de l’URSSAF.

Quel est le rôle du formulaire A1/E101 ?

Le formulaire A1/E101 est essentiel pour attester de la législation applicable à un travailleur non affilié dans le pays où il travaille.

Il est utilisé dans le cadre du Règlement CE n° 883/2004 et prouve que les cotisations de sécurité sociale ne doivent pas être versées dans l’État d’exercice de l’activité.

Seule la caisse d’assurance maladie du siège de l’entreprise peut délivrer ce formulaire. L’employeur doit également informer cette caisse de tout changement concernant la situation du salarié.

Si le détachement est prévu pour plus de 24 mois, une procédure spécifique doit être suivie.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon