Publicité des condamnations des élus

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Publicité des condamnations des élus

L’Essentiel : Un élu, M. Kaltenbach, a contesté un communiqué de Mme Maréchal-Le Pen, l’accusant d’atteinte à sa présomption d’innocence. Ce communiqué évoquait des élus bénéficiant de logements sociaux, mentionnant même un sénateur-maire filmé en train d’accepter des enveloppes. M. Kaltenbach a assigné Mme Maréchal-Le-Pen en justice, mais le tribunal de Nanterre a déclaré son action irrecevable. Il a jugé que le passage incriminé ne faisait pas référence à une procédure judiciaire en cours concernant M. Kaltenbach, et qu’aucune implication dans des faits de corruption n’était alléguée. La décision a ainsi protégé la liberté d’expression dans le cadre du débat public.

Un élu a fait constater par un huissier de justice la publication, sur le site internet « FrontNational.com », d’un communiqué de Mme Maréchal-Le Pen, députée Front National du Vaucluse,  comportant l’extrait suivant : « Il est vrai que de nombreux élus socialistes ou UMP ont bénéficié, en dépit de confortables indemnités de fonction, de logements sociaux. On se souvient également du sénateur-maire PS de Clamart, Philippe Kaltenbach, se faire filmer en acceptant des enveloppes en échange de promesse de logements sociaux ». Estimant cet extrait attentatoire à son droit à la présomption d’innocence, M. Kaltenbach a fait assigner Mme Maréchal-Le Pen et l’association Front National suivant la procédure d’assignation à jour fixe, devant le tribunal de grande instance de Nanterre.

L’élu a été débouté par le tribunal qui a déclaré son action irrecevable en considérant, d’une part, qu’il ne ressort nullement de l’extrait incriminé que les faits évoqués par Mme Maréchal-Le Pen ont trait à une information judiciaire ouverte pour des faits de corruption passive pour lesquels M. Kaltenbach a été mis en examen, d’autre part, qu’à supposer que M. Kaltenbach serait effectivement mis en examen, ce qu’il ne démontre pas, le passage incriminé ne fait aucune référence à sa quelconque implication dans un procédure judiciaire en cours, et, enfin, qu’il n’a jamais été allégué que la mise en examen de M. Kaltenbach ait été notoire ou connue de Mme Maréchal-Le Pen. La publication incriminée ne comportait aucune référence à une quelconque implication de M. Kaltenbach dans une procédure judiciaire en cours (action irrecevable sur le fondement de l’article 9-1 du code de procédure civile).

Q/R juridiques soulevées :

Quel est le contexte de l’affaire impliquant Mme Maréchal-Le Pen et M. Kaltenbach ?

L’affaire concerne un communiqué publié sur le site « FrontNational.com » par Mme Maréchal-Le-Pen, députée du Front National. Dans ce communiqué, elle évoque des élus socialistes et UMP ayant bénéficié de logements sociaux malgré leurs indemnités de fonction.

M. Philippe Kaltenbach, sénateur-maire PS de Clamart, est mentionné dans ce contexte, ce qui l’a conduit à se sentir attaqué dans son droit à la présomption d’innocence.

Il a donc décidé d’assigner Mme Maréchal-Le-Pen et l’association Front National devant le tribunal de grande instance de Nanterre, arguant que les propos tenus étaient diffamatoires.

Quelle a été la décision du tribunal concernant l’action de M. Kaltenbach ?

Le tribunal de grande instance de Nanterre a débouté M. Kaltenbach, déclarant son action irrecevable.

Il a fondé sa décision sur plusieurs points. Premièrement, l’extrait incriminé ne faisait pas référence à une information judiciaire ouverte pour des faits de corruption passive, ce qui aurait pu justifier l’assignation.

Deuxièmement, même si M. Kaltenbach avait été mis en examen, ce qu’il n’a pas prouvé, le passage incriminé ne l’impliquait pas dans une procédure judiciaire en cours.

Enfin, le tribunal a noté qu’il n’avait jamais été prouvé que la mise en examen de M. Kaltenbach était notoire ou connue de Mme Maréchal-Le-Pen.

Quelles sont les implications de cette décision sur le droit à la présomption d’innocence ?

La décision du tribunal souligne l’importance de la présomption d’innocence dans le cadre des discours politiques et des publications publiques.

En effet, le tribunal a estimé que les propos de Mme Maréchal-Le-Pen ne portaient pas atteinte à cette présomption, car ils ne faisaient pas référence à une implication directe de M. Kaltenbach dans une affaire judiciaire.

Cela signifie que les élus et les personnalités publiques doivent être prudents dans leurs déclarations, mais que les critiques politiques, même si elles sont virulentes, ne constituent pas nécessairement une atteinte à la présomption d’innocence tant qu’elles ne désignent pas des faits judiciaires avérés.

Quels articles de loi ont été mentionnés dans cette affaire ?

L’affaire fait référence à l’article 9-1 du code de procédure civile, qui traite de la protection de la vie privée et de la présomption d’innocence.

Cet article stipule que toute personne a droit au respect de sa vie privée et à la présomption d’innocence, ce qui est particulièrement pertinent dans le cadre de cette affaire.

Le tribunal a utilisé cet article pour justifier son refus d’accéder à la demande de M. Kaltenbach, en considérant que les propos de Mme Maréchal-Le-Pen ne constituaient pas une atteinte à ces droits fondamentaux.

Cela met en lumière la complexité des interactions entre la liberté d’expression et la protection des droits individuels dans le contexte politique.


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