Publicité comparative sur des produits à identité distincte – Questions / Réponses juridiques

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Publicité comparative sur des produits à identité distincte – Questions / Réponses juridiques

La publicité comparative est strictement encadrée par la loi, notamment lorsque les produits comparés n’ont pas la même identité. Dans l’affaire ARKOPHARMA, la société a été condamnée pour avoir comparé ses gélules de Valériane, un médicament, avec des compléments alimentaires de la société ATLANTIC NATURE. Le tribunal a jugé que cette comparaison était trompeuse, induisant en erreur les professionnels de santé. En conséquence, ARKOPHARMA a été condamnée à verser 5.000 euros à ATLANTIC NATURE pour préjudice commercial, soulignant l’importance de respecter les normes de publicité pour éviter toute confusion entre produits.. Consulter la source documentaire.

Quelle est l’origine de l’affaire ARKOPHARMA ?

L’affaire ARKOPHARMA a débuté le 1er avril 2019, lorsque la société ARKOPHARMA a publié une publicité dans le Quotidien du Pharmacien. Cette publicité comparait plusieurs gélules à base de Valériane, y compris celles de ARKOPHARMA et celles de la société ATLANTIC NATURE.

Cette comparaison a été faite à travers un ‘courrier’ du Président d’ARKOPHARMA, qui a mis en avant les teneurs en acide sesquiterpéniques, le principe actif de la valériane, dans les gélules de différentes marques.

Les tableaux présentés dans la publicité affirmaient que les gélules d’ARKOPHARMA contenaient plus de principe actif que celles de ses concurrents. Cependant, cette publicité a suscité des préoccupations, car les produits comparés n’étaient pas de même nature, ce qui a conduit à des actions légales.

Quelles sanctions ont été imposées par le tribunal concernant la publicité ?

Le Tribunal de commerce a ordonné l’interdiction de la publicité comparative litigieuse, considérant qu’elle était susceptible d’induire en erreur.

La décision stipulait que la publicité laissait croire que les produits comparés étaient de nature semblable, ce qui n’était pas le cas. En effet, les gélules d’ARKOPHARMA étaient des médicaments, tandis que celles de NAT & FORM (ATLANTIC NATURE) étaient des compléments alimentaires.

Le tribunal a également exigé la publication d’un communiqué de presse rectificatif pour clarifier la situation et éviter toute confusion future.

Quelles sont les implications de l’article L122-1 du code de la consommation dans cette affaire ?

L’article L122-1 du code de la consommation stipule que toute publicité comparative doit respecter certaines conditions pour être considérée comme licite.

Ces conditions incluent le fait que la publicité ne doit pas être trompeuse ou induire en erreur, qu’elle doit porter sur des biens ou services répondant aux mêmes besoins, et qu’elle doit comparer objectivement des caractéristiques essentielles, pertinentes et vérifiables.

Dans le cas d’ARKOPHARMA, le tribunal a jugé que la publicité ne respectait pas ces critères, car elle induisait en erreur sur la nature des produits comparés, entraînant ainsi une confusion entre les médicaments et les compléments alimentaires.

Quel a été le résultat final de l’appel de la société ATLANTIC NATURE ?

La société ATLANTIC NATURE a fait appel du jugement du tribunal de commerce de Lorient, qui avait initialement jugé la publicité d’ARKOPHARMA comme licite.

Cependant, la Cour d’appel a infirmé ce jugement, déclarant que la publicité comparative était effectivement trompeuse et induisait en erreur.

En conséquence, la Cour a condamné ARKOPHARMA à verser 5.000 euros à ATLANTIC NATURE en dommages et intérêts, tout en rejetant le surplus des demandes de cette dernière.

La décision a également confirmé que la société ARKOPHARMA devait supporter les frais de la procédure, tant en première instance qu’en appel.

Quels éléments ont été pris en compte pour déterminer le préjudice commercial d’ATLANTIC NATURE ?

Pour évaluer le préjudice commercial d’ATLANTIC NATURE, la Cour a examiné plusieurs éléments.

Elle a noté que la société n’avait pas fourni de preuves tangibles, telles que des pièces comptables, pour démontrer une diminution de ses ventes suite à la publicité d’ARKOPHARMA.

La Cour a également pris en compte le fait que la société ATLANTIC NATURE avait subi des tracas administratifs en raison de la nécessité de rédiger un communiqué pour contrer les effets de la publicité litigieuse.

Finalement, le préjudice a été fixé à 5.000 euros, reflétant les désagréments causés plutôt qu’une perte de chiffre d’affaires significative.

Quelles étaient les principales différences entre les produits d’ARKOPHARMA et ceux d’ATLANTIC NATURE ?

Les principales différences entre les produits d’ARKOPHARMA et ceux d’ATLANTIC NATURE résident dans leur classification et leur composition.

Les gélules d’ARKOPHARMA sont des médicaments, tandis que celles de NAT & FORM (ATLANTIC NATURE) sont des compléments alimentaires. Cette distinction est déterminante, car elle implique des réglementations différentes en matière de publicité et de commercialisation.

De plus, les gélules d’ARKOPHARMA contiennent des concentrations plus élevées de principe actif, ce qui a été mis en avant dans la publicité. Cependant, la comparaison entre ces deux types de produits a été jugée inappropriée, car ils ne répondent pas aux mêmes besoins ni aux mêmes objectifs.


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