Protection d’un titre de revue

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Protection d’un titre de revue

L’Essentiel : Le dépôt légal d’une revue à la BNF confère une date certaine à sa création et présume la connaissance de celle-ci par les tiers. Dans une affaire, une société a déposé un titre de revue d’un tiers sans commettre de faute, faute de preuve de connaissance de la publication. La liberté du commerce permet la reproduction d’un titre non protégé, à condition de ne pas créer de confusion chez le consommateur. Un titre original bénéficie d’une protection autonome, interdisant son utilisation pour une œuvre similaire si cela risque de provoquer une confusion, même si l’œuvre n’est plus protégée.

Intérêts multiples du dépôt légal

Le dépôt légal d’une revue à la BNF présente aussi l’intérêt de conférer une date certaine à la création d’un titre de presse et à faire présumer la connaissance de celui-ci par les tiers. Dans cette affaire, il a été jugé qu’une société ayant déposé à titre de marque et de nom de domaine le titre de la revue d’un tiers (à diffusion très limitée) n’a pas commis de faute. Il n’était pas justifié que la société ait eu connaissance de la publication de la revue du tiers, de sorte qu’aucune faute intentionnelle ou non intentionnelle ne lui a été reprochée.

Appréciation du risque de confusion

Le principe de la liberté du commerce implique que le titre d’une revue, qui ne fait pas l’objet de droits de propriété intellectuelle, peut être librement reproduit, sous certaines conditions, tenant notamment en une faute consistant à créer intentionnellement ou par imprudence ou négligence un risque de confusion dans l’esprit du consommateur entre deux titres individualisant des oeuvres d’un même genre. L’appréciation de la faute sur le fondement des articles 1382 et 1383 du code civil, au regard du risque de confusion, doit résulter d’une approche concrète et circonstanciée des faits de la cause.

Originalité du titre et risque de confusion

A noter que le titre, lorsqu’il est original, bénéficie d’une protection autonome. En effet,  selon l’article L.112-4 du code de la propriété intellectuelle (CPI), le titre d’une oeuvre de l’esprit, dès lors qu’il présente un caractère original, est protégé comme l’oeuvre elle-même.

Nul ne peut, même si l’oeuvre n’est plus protégée dans les termes des articles L.123-1 à L.123-3 du CPI, utiliser ce titre pour individualiser une oeuvre du même genre, dans des conditions susceptibles de provoquer une confusion. Attention : le titre d’une oeuvre de l’esprit n’est protégé qu’à la condition qu’il soit original.

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Q/R juridiques soulevées :

Quels sont les intérêts du dépôt légal d’une revue à la BNF ?

Le dépôt légal d’une revue à la Bibliothèque nationale de France (BNF) présente plusieurs intérêts significatifs. Tout d’abord, il confère une date certaine à la création d’un titre de presse. Cela signifie que la date à laquelle la revue a été déposée est officiellement reconnue, ce qui peut être crucial en cas de litige concernant la propriété intellectuelle.

De plus, le dépôt légal fait présumer la connaissance de la publication par les tiers. Cela a des implications juridiques importantes, notamment dans les cas où une société pourrait revendiquer des droits sur un titre de presse déjà existant. Par exemple, dans une affaire jugée, une société a déposé un titre de marque et de nom de domaine qui était également celui d’une revue à diffusion très limitée.

Il a été établi qu’elle n’avait pas commis de faute, car il n’était pas prouvé qu’elle ait eu connaissance de la revue. Ainsi, le dépôt légal joue un rôle clé dans la protection des droits des créateurs et dans la clarification des situations juridiques entourant les titres de presse.

Comment se fait l’appréciation du risque de confusion entre deux titres ?

L’appréciation du risque de confusion entre deux titres de revues repose sur le principe de la liberté du commerce. Cela signifie qu’un titre qui ne bénéficie pas de droits de propriété intellectuelle peut être reproduit, à condition de respecter certaines conditions.

L’une de ces conditions est l’absence de faute, qui pourrait consister à créer intentionnellement ou par négligence un risque de confusion dans l’esprit du consommateur. Pour évaluer cette faute, il est nécessaire d’adopter une approche concrète et circonstanciée des faits de l’affaire.

Les articles 1382 et 1383 du code civil sont souvent invoqués dans ce contexte, car ils traitent de la responsabilité délictuelle. L’analyse doit donc prendre en compte les spécificités de chaque cas, y compris la notoriété des titres en question et la manière dont ils sont perçus par le public.

Quelle est l’importance de l’originalité du titre dans le cadre de la protection juridique ?

L’originalité du titre d’une œuvre est un facteur déterminant pour sa protection juridique. Selon l’article L.112-4 du code de la propriété intellectuelle (CPI), un titre qui présente un caractère original bénéficie d’une protection autonome, tout comme l’œuvre elle-même.

Cela signifie que même si l’œuvre n’est plus protégée par les articles L.123-1 à L.123-3 du CPI, le titre peut encore être protégé. En d’autres termes, nul ne peut utiliser ce titre pour individualiser une œuvre du même genre si cela risque de provoquer une confusion, à condition que le titre soit original.

Il est donc essentiel pour les créateurs de s’assurer que leurs titres sont originaux afin de bénéficier de cette protection. Cela leur permet de défendre leurs droits et d’éviter que d’autres ne s’approprient leur travail ou ne créent de la confusion sur le marché.


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