Protection des recettes anciennes , Zézette de Sète

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Protection des recettes anciennes , Zézette de Sète

L’Essentiel : La libre concurrence est au cœur des débats juridiques, comme en témoigne une affaire récente concernant la Zézette de Sète. Deux sociétés concurrentes ont été jugées pour avoir fabriqué des biscuits à partir de recettes anciennes, sans risque de confusion. L’absence de protection juridique pour ces recettes, ainsi que l’utilisation d’un matériel standard pour leur production, a été déterminante. De plus, une société a été condamnée pour avoir tenté de préserver un monopole sur un type de biscuit, sans droits de propriété intellectuelle, illustrant ainsi les limites de la protection des concepts marketing.

La libre concurrence a le vent en poupe auprès des tribunaux. Dans cette affaire, il a été jugé que la pratique consistant à fabriquer à partir de recettes anciennes tombées ou demeurées dans le domaine public des biscuits secs se rattachant plus ou moins à diverses traditions régionales, avec des emballages dépourvus d’originalité susceptible de protection juridique particulière, par deux sociétés concurrentes, en l’absence de risque réel de confusion, ne caractérise pas un acte de concurrence déloyale ni parasitaire fautif.

Achat chez le même fournisseur

En l’absence de toute convention d’exclusivité ou de confidentialité, l’achat d’une machine destinée à la production industrielle des biscuits de type allongé (Zézette de Sète pour l’une, Longué de Montpellier pour l’autre), auprès d’un même artisan spécialisé n’est pas fautif. Si une personne a eu l’idée, la première, de détourner des façonneuses de petits pains pour fabriquer des biscuits zézettes, il est constant que ce procédé de fabrication n’est protégé par aucun brevet ni autre droit de propriété intellectuelle et procède d’une simple utilisation détournée d’un matériel standard. Il ne constitue pas non plus un secret de fabrication.

Condamnation pour procédure abusive

En réalité, il apparaissait que la société ayant initié la procédure judiciaire a cherché à se  constituer ou à préserver un monopole régional dans la fabrication et la commercialisation d’un certain type de biscuit, non protégé par un brevet, une marque ni un droit de propriété intellectuelle ou autre droit quelconque mais résultant seulement d’une idée qu’elle qualifie de « concept marketing original », bien que dépourvue d’originalité véritable. La société a donc été condamnée pour procédure abusive.

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Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la position des tribunaux sur la libre concurrence dans cette affaire ?

La libre concurrence est favorisée par les tribunaux, comme le montre cette affaire où deux sociétés concurrentes ont fabriqué des biscuits secs à partir de recettes anciennes. Ces recettes étant tombées dans le domaine public, leur utilisation ne constitue pas un acte de concurrence déloyale.

Les emballages des produits étaient également jugés dépourvus d’originalité, ce qui signifie qu’ils ne bénéficiaient pas d’une protection juridique particulière. En l’absence de risque de confusion entre les produits, les tribunaux ont statué en faveur de la libre concurrence, soulignant l’importance de la non-protection des recettes anciennes.

Quelles sont les implications de l’achat chez le même fournisseur ?

L’achat d’une machine pour la production de biscuits allongés auprès d’un même artisan spécialisé n’est pas considéré comme fautif, surtout en l’absence de convention d’exclusivité. Cela signifie que les entreprises peuvent librement acquérir des équipements similaires sans enfreindre des droits de propriété intellectuelle.

De plus, le procédé de fabrication, qui consiste à détourner des façonneuses de petits pains pour créer des biscuits, n’est pas protégé par un brevet. Cela souligne que l’innovation dans le secteur alimentaire peut souvent reposer sur des méthodes standards, sans nécessiter de protection juridique.

Pourquoi la société a-t-elle été condamnée pour procédure abusive ?

La société qui a initié la procédure judiciaire a été condamnée pour avoir tenté de créer ou de maintenir un monopole régional sur un type de biscuit non protégé par des droits de propriété intellectuelle.

Cette société a qualifié son approche de « concept marketing original », mais les tribunaux ont jugé que cette idée manquait d’originalité véritable. En conséquence, la tentative de monopoliser un produit sans protection légale a été considérée comme abusive, entraînant une condamnation pour procédure abusive.

Quels sont les droits de propriété intellectuelle en jeu dans cette affaire ?

Dans cette affaire, il n’y a pas de droits de propriété intellectuelle en jeu, tels que des brevets ou des marques, qui protègent les recettes ou les méthodes de fabrication des biscuits.

Les biscuits fabriqués par les deux sociétés reposent sur des recettes anciennes, qui sont tombées dans le domaine public. Cela signifie que toute entreprise peut les utiliser sans crainte de violation de droits. L’absence de protection juridique pour le concept marketing de la société plaignante a également joué un rôle crucial dans la décision des tribunaux.


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