L’Essentiel : Une interview sonore peut être protégée par le droit d’auteur, comme l’illustre le cas de l’actrice Arletty. Ses réponses, bien que personnelles, ont été influencées par des questions soigneusement élaborées par l’intervieweur, qui entretenait une amitié avec elle. Cette dynamique a orienté les propos d’Arletty, reflétant le style et la personnalité de l’intervieweur. Ainsi, l’interview ne se limite pas à un échange spontané, mais devient une œuvre originale, marquée par l’empreinte de son auteur. Cette décision du Tribunal judiciaire de Paris souligne l’importance de la créativité dans la réalisation d’interviews audiovisuelles.

Une interview (1) même sonore peut être protégée par le droit d’auteur. En l’espèce, les propos tenus par l’actrice Arletty dans des entretiens n’ont pas été considérés comme spontanés en ce qu’elle a répondu à des questions précises selon les directives de l’intervieweur.
Les questions ont été soigneusement élaborées par ce dernier en fonction de la personnalité de l’actrice avec laquelle il était lié d’amitié ; les réponses de celle-ci ont donc été orientées pas lesdites questions, axées, tant dans la manière de mener l’interview que dans son enchaînement et sa composition. L’auteur de l’interview a donc bien donné à l’interview un style personnel qui porte l’empreinte de sa personnalité.

(1) « Arletty raconte Arletty »

Mots clés : Interview audiovisuelle

Thème : Interview audiovisuelle

A propos de cette jurisprudence : juridiction :  Tribunal judiciaire de Paris | Date. : 16 decembre 2010 | Pays : France

Q/R juridiques soulevées :

Qu’est-ce qu’une interview sonore et comment peut-elle être protégée par le droit d’auteur ?

Une interview sonore est un enregistrement audio d’une conversation entre un intervieweur et un interviewé, où des questions sont posées et des réponses sont fournies. Selon le droit d’auteur, une œuvre est protégée si elle présente une originalité, c’est-à-dire si elle reflète la personnalité de son auteur.

Dans le cas d’une interview, même si les propos de l’interviewé peuvent sembler spontanés, ils peuvent être considérés comme une œuvre protégée si l’intervieweur a structuré les questions de manière à orienter les réponses. Cela signifie que l’intervieweur a apporté une contribution créative à l’œuvre, ce qui lui confère des droits d’auteur sur l’ensemble de l’interview.

Quel est l’exemple donné dans le texte concernant l’actrice Arletty ?

L’exemple mentionné dans le texte concerne l’actrice Arletty, dont les propos tenus lors d’entretiens n’ont pas été jugés comme étant spontanés. En effet, les réponses d’Arletty ont été influencées par les questions précises posées par l’intervieweur, qui avait élaboré ces questions en tenant compte de sa personnalité et de leur relation amicale.

Cette dynamique a conduit à une interview où les réponses étaient orientées par les questions, ce qui a permis à l’intervieweur de donner un style personnel à l’ensemble de l’œuvre. Ainsi, l’interview a été considérée comme une création originale, protégée par le droit d’auteur.

Quelle est l’importance de la relation entre l’intervieweur et l’interviewé dans le contexte du droit d’auteur ?

La relation entre l’intervieweur et l’interviewé joue un rôle déterminant dans la création d’une œuvre protégée par le droit d’auteur. Dans le cas d’Arletty, l’amitié entre l’intervieweur et l’actrice a permis une interaction plus profonde, influençant la manière dont les questions ont été posées et les réponses formulées.

Cette connexion personnelle a permis à l’intervieweur de concevoir des questions qui ne sont pas seulement informatives, mais qui révèlent également des aspects de la personnalité de l’interviewé. Cela contribue à l’originalité de l’œuvre, car l’intervieweur injecte sa propre perspective et son style dans le processus, ce qui est essentiel pour la protection par le droit d’auteur.

Quelle est la juridiction et la date de la décision mentionnée dans le texte ?

La décision mentionnée dans le texte a été rendue par le Tribunal judiciaire de Paris. La date de cette décision est le 16 décembre 2010. Cette juridiction est compétente pour traiter des affaires liées au droit d’auteur en France, et cette décision illustre comment les tribunaux interprètent la protection des œuvres audiovisuelles.

Cette décision est significative car elle établit un précédent sur la manière dont les interviews peuvent être considérées comme des œuvres originales, renforçant ainsi la protection des droits d’auteur pour les créateurs d’interviews et d’autres contenus audiovisuels.