L’Essentiel : La préfecture d’Ille-et-Vilaine a contacté les autorités consulaires d’Afghanistan le 10 décembre 2024 pour obtenir un laissez-passer consulaire, et a informé ces autorités du placement en rétention de Monsieur [R] [M] le 4 janvier 2025. Ces actions démontrent que les diligences nécessaires ont été effectuées rapidement après le placement. En conséquence, la demande de prolongation de la rétention a été acceptée, ordonnant le maintien de Monsieur [R] [M] pour un maximum de vingt-six jours à compter du 8 janvier 2025. Cette décision est susceptible d’appel dans les 24 heures suivant son prononcé.
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Contexte de la procédureLes pièces de la procédure ont été mises à la disposition de l’intéressé et de son conseil. Les dispositions des articles L.741-1 et suivants du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile sont applicables dans cette affaire. Conditions de la rétentionSelon les articles 15 § 1 de la directive n° 2008-115 et L.741-3 du CESEDA, la rétention ne peut être maintenue ou prolongée que si la préfecture justifie des diligences effectuées pour exécuter la décision d’éloignement. Cela inclut la saisine du consulat pour obtenir un laissez-passer consulaire, qui doit être réalisée rapidement après le placement en rétention. Obligations de l’administrationAucune disposition légale n’exige que l’administration réalise des diligences avant le placement en rétention. Ces diligences doivent être effectuées lors du placement afin que la rétention ne dure que le temps strictement nécessaire au départ de l’intéressé. La Cour de Cassation a confirmé que l’administration n’avait pas à justifier de ces diligences durant la période d’incarcération précédant la rétention. Actions de la préfectureLa préfecture d’Ille-et-Vilaine a contacté les autorités consulaires d’Afghanistan le 10 décembre 2024 pour obtenir un nouveau laissez-passer consulaire. Elle a également informé ces autorités du placement en rétention le 4 janvier 2025, ce qui indique que les diligences ont été effectuées immédiatement après le placement. Décision de prolongation de la rétentionL’administration a réalisé les diligences nécessaires pour la prolongation de la rétention de Monsieur [R] [M], qui ne possède pas de document de voyage original. Par conséquent, la demande de prolongation de la rétention administrative a été acceptée. Modalités de la décisionLa prolongation du maintien de Monsieur [R] [M] dans les locaux non pénitentiaires est ordonnée pour un délai maximum de vingt-six jours à compter du 8 janvier 2025. Cette décision peut être contestée par appel dans les 24 heures suivant son prononcé. Droits de l’intéresséMonsieur [R] [M] a le droit de demander l’assistance d’un interprète, d’un médecin, d’un conseil, et peut communiquer avec son consulat ainsi qu’avec une personne de son choix dès le début de son maintien en rétention. Transmission de la décisionLa décision a été rendue en audience publique le 8 janvier 2025. Une copie de cette décision a été transmise par courriel aux autorités compétentes, y compris le procureur de la République et le Tribunal Administratif d’Orléans. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelles sont les conditions de prolongation de la rétention administrative selon le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers ?La prolongation de la rétention administrative est régie par les articles L.741-1 et suivants du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile (CESEDA). Selon l’article L.741-3 du CESEDA, la rétention ne peut être maintenue ou prolongée que si la préfecture justifie des diligences accomplies en vue de l’exécution de la décision d’éloignement. Ces diligences doivent inclure la saisine du consulat pour obtenir un laissez-passer consulaire, et cette saisine doit intervenir dans les plus brefs délais suivant le placement en rétention administrative. Il est important de noter qu’aucune disposition légale n’exige que l’administration réalise ces diligences avant le placement en rétention. Elles doivent être effectuées lors du placement de l’intéressé en rétention afin que celui-ci ne soit maintenu que le temps strictement nécessaire à son départ. La jurisprudence, notamment l’arrêt de la 1ère chambre civile de la Cour de Cassation du 17 octobre 2019, confirme que l’administration n’a pas à justifier de diligences durant la période d’incarcération précédant le placement en rétention. Quels sont les droits de l’intéressé pendant la rétention administrative ?Les droits de l’intéressé pendant la rétention administrative sont précisés dans le cadre des dispositions légales et réglementaires applicables. Dès le début de son maintien en rétention, l’intéressé a le droit de demander l’assistance d’un interprète, d’un médecin, et d’un conseil. Il peut également communiquer avec son consulat et avec une personne de son choix. Ces droits visent à garantir que l’intéressé puisse bénéficier d’un soutien adéquat et d’une assistance juridique durant la période de rétention. Il est essentiel que ces droits soient respectés pour assurer une procédure équitable et conforme aux normes internationales relatives aux droits de l’homme. La notification de ces droits doit être faite de manière claire et accessible à l’intéressé, afin qu’il puisse les exercer pleinement. Comment contester la décision de prolongation de la rétention administrative ?La décision de prolongation de la rétention administrative peut être contestée par la voie de l’appel. Selon les dispositions applicables, l’appel doit être interjeté dans les 24 heures suivant le prononcé de la décision. L’appel doit être adressé au Premier Président de la Cour d’Appel d’Orléans, et il doit être formulé par requête motivée. Cette procédure d’appel permet à l’intéressé de faire examiner la légalité de la décision de prolongation de sa rétention par une juridiction supérieure. Il est crucial que l’intéressé soit informé de cette possibilité de recours, afin qu’il puisse défendre ses droits de manière efficace. La rapidité de la procédure d’appel est également essentielle pour garantir que la rétention ne soit pas prolongée indûment. |
D’ORLEANS
TRIBUNAL JUDICIAIRE
D’ORLEANS
Rétention administrative
N° RG 25/00090 – N° Portalis DBYV-W-B7J-G7SI
Minute N°25/00042
ORDONNANCE
statuant sur la prolongation d’une mesure de rétention administrative
rendue le 08 Janvier 2025
Le 08 Janvier 2025
Devant Nous, Stéphanie DE PORTI, Juge au Tribunal judiciaire d’ORLEANS,
Assistée de Carol-Ann COQUELLE, Greffier,
Etant en audience publique, au Palais de Justice,
Vu l’Arrêté de la PREFECTURE D’ILLE-ET-VILAINE en date du 7 novembre 2023, ayant prononcé l’obligation de quitter le Territoire
Vu l’Arrêté de la PREFECTURE D’ILLE-ET-VILAINE en date du 3 janiver 2025, notifié à Monsieur [R] [M] le 4 janvier 2025 à 09h15 ayant prononcé son placement en rétention administrative
Vu la requête motivée du représentant de la PREFECTURE D’ILLE-ET-VILAINE en date du 07 Janvier 2025, reçue le 07 Janvier 2025 à 15h03
Aucun recours en annulation de l’arrêté de placement en rétention administrative n’a été déposé au visa de l’article L.741-10 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile.
CE JOUR :
Monsieur [R] [M]
né le 01 Janvier 1993 à [Localité 2] (AFGHANISTAN)
de nationalité Afghane
Ayant refusé de comparaître.
En l’absence de la PREFECTURE D’ILLE-ET-VILAINE, dûment convoqué.
Mentionnons que Monsieur [R] [M] n’a pas souhaité avoir recours à un interprète ou à un avocat.
En l’absence du Procureur de la République, avisé ;
Mentionnons que la PREFECTURE D’ILLE-ET-VILAINE, le Procureur de la République dudit tribunal, l’intéressé ont été avisés, dès réception de la requête, de la date et l’heure de la présente audience par le greffier.
Vu les dispositions des articles L.741-1 et suivants du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile
Il résulte des articles 15 § 1 de la directive n° 2008-115 et L.741-3 du CESEDA que la rétention ne peut être maintenue ou prolongée que si la préfecture justifie de diligences accomplies en vue de l’exécution de la décision d’éloignement. Elle doit notamment justifier de la saisine du consulat en vue de l’obtention d’un laissez-passer consulaire (voir en ce sens, Civ. 1ère, 23 septembre 2015, n° 14-25.064). Cette saisine devant intervenir dans les plus brefs délais suivant le placement en rétention administrative de l’étranger (voir en ce sens, Civ. 1ère, 23 septembre 2015, précitée / Civ. 1ère, 13 mai 2015, n° 14-15.846)
Aucune disposition légale n’impose la réalisation, par l’administration, de diligences en vue de l’exécution de la mesure d’éloignement avant le placement en rétention de l’intéressé, ces diligences devant, au terme de l’article précité, être effectuées lors du placement de l’intéressé en rétention administrative afin qu’il ne soit maintenu que le temps strictement nécessaire à son départ.
La 1ère chambre civile de la Cour de Cassation, dans un arrêt en date du 17 octobre 2019 (pourvoi n°19-50.002) a ainsi rappelé que l’administration n’avait pas à justifier de diligences nécessaires à l’éloignement durant la période d’incarcération ayant précédé le placement en rétention.
Il ressort du dossier que la préfecture d’Ille-et-Vilaine, compte tenu des précédentes opérations consulaires, s’est adressée aux autorités consulaires d’Afghanistan le 10 décembre 2024 dans l’objectif d’obtenir un nouveau laissez-passer consulaire.
La préfecture justifie avoir avisé les autorités consulaires du placement en rétention administrative le 4 janvier 2025. Il y a lieu de considérer qu’elles ont été effectuées immédiatement après le placement en rétention de l’intéressé.
Dès lors, il convient de constater que l’administration a réalisé les diligences qui s’imposaient à elle dans le cadre d’une première demande de prolongation, Monsieur [R] [M] étant dépourvu de tout document de voyage en original, de sorte qu’un laissez-passer est nécessaire.
En conséquence, il sera fait droit à la demande de prolongation de la rétention administrative de Monsieur [R] [M].
Ordonnons la prolongation du maintien de Monsieur [R] [M] dans les locaux non pénitentiaires pour un délai maximum de VINGT SIX JOURS à compter du 8 janvier 2025.
Notifions que la présente décision est susceptible d’être contestée par la voie de l’appel interjeté dans les 24 heures du prononcé de la présente ordonnance, devant le Premier Président de la Cour d’Appel d’ORLEANS ([Courriel 1]), et par requête motivée.
Rappelons à Monsieur [R] [M] que dès le début du maintien en rétention, il peut demander l’assistance d’un interprète, d’un médecin, d’un conseil et peut, s’il le désire, communiquer avec son consulat et avec une personne de son choix.
Décision rendue en audience publique le 08 Janvier 2025 à
Le Greffier Le Juge
Copie de la présente décision est transmise par courriel au procureur de la République, au Tribunal Administratif d’Orléans, à la Préfecture de35 – PREFECTURE D’ILLE-ET-VILAINE, à l’intéressé contre récepissé et au CRA d’[Localité 3].
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