L’Essentiel : Monsieur [C] [P] [T], Camerounais né le 9 février 1983, a été soumis à des mesures administratives en France, conformément à l’article R. 213-12-2 du code de l’organisation judiciaire. Après un arrêté de transfert aux autorités maltaises, il a été placé en rétention administrative. Le 2 janvier 2025, le Préfet du Pas-de-Calais a demandé une prolongation de cette rétention. Monsieur [C] [P] [T] a sollicité l’assistance d’un avocat, évoquant sa situation familiale et ses préoccupations médicales. Le tribunal a finalement autorisé la prolongation de la rétention pour vingt-six jours, jusqu’au 29 janvier 2025.
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Contexte JuridiqueL’affaire concerne Monsieur [C] [P] [T], un Camerounais né le 9 février 1983, qui a été soumis à des mesures administratives en France. Les décisions prises s’appuient sur l’article R. 213-12-2 du code de l’organisation judiciaire et le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile. Arrêtés AdministratifsMonsieur [C] [P] [T] a reçu un arrêté de transfert aux autorités maltaises le 19 février 2024, notifié le 21 février 2024. Par la suite, un arrêté de placement en rétention administrative a été prononcé le 30 décembre 2024 pour une durée initiale de quatre jours, également notifié le même jour. Demande de Prolongation de RétentionLe 2 janvier 2025, le Préfet du Pas-de-Calais a demandé une prolongation de la rétention administrative pour une durée maximale de vingt-six jours, invoquant la nécessité de maintenir l’intéressé au-delà du délai initial. Assistance Juridique et Observations de l’IntéresséMonsieur [C] [P] [T] a exprimé le souhait d’être assisté par un avocat. Il a expliqué sa situation, mentionnant qu’il vit à Malte depuis 2019, que son dossier d’asile n’a pas abouti, et qu’il a des préoccupations médicales qui l’ont conduit à rester en France. Il a également évoqué ses six enfants restés au Cameroun. Observations de l’Avocat et de la PréfectureL’avocat de Monsieur [C] [P] [T], Me Guillaume Baillard, a déclaré se remettre à la décision du tribunal. L’avocat de la Préfecture a, quant à lui, soutenu la demande de prolongation de la rétention administrative. Motifs de la DécisionLe tribunal a jugé que Monsieur [C] [P] [T] ne présentait pas de garanties suffisantes pour la mise en œuvre de la mesure de reconduite à la frontière, justifiant ainsi la nécessité de mesures de surveillance. Décision du TribunalLe tribunal a autorisé la prolongation de la rétention administrative de Monsieur [C] [P] [T] pour une durée maximale de vingt-six jours, jusqu’au 29 janvier 2025. L’ordonnance a été notifiée à l’intéressé, qui a été informé de ses droits d’appel. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelles sont les conditions de prolongation de la rétention administrative selon le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile ?La prolongation de la rétention administrative est régie par les articles L. 743-9 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile. L’article L. 743-9 stipule que : « La rétention administrative d’un étranger ne peut excéder quarante-huit heures sans décision du juge des libertés et de la détention. » Il est également précisé que : « La prolongation de la rétention peut être demandée lorsque l’étranger ne présente pas de garanties suffisantes pour la mise à exécution de la mesure de reconduite à la frontière. » De plus, l’article L. 743-24 précise que : « Le juge des libertés et de la détention statue sur la prolongation de la rétention administrative dans un délai de quarante-huit heures suivant la demande de l’autorité administrative. » Ainsi, dans le cas présent, le préfet a demandé une prolongation de la rétention administrative pour une durée maximale de vingt-six jours, justifiant cette demande par l’absence de garanties suffisantes de l’intéressé pour la mise à exécution de la mesure de reconduite. Quels sont les droits de l’intéressé pendant la rétention administrative ?Les droits de l’intéressé pendant la rétention administrative sont clairement énoncés dans le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile, notamment dans les articles L. 743-9 et L. 743-24. L’article L. 743-9 mentionne que : « L’étranger retenu a le droit d’être assisté par un avocat. » Il est également précisé que : « L’autorité administrative doit informer l’étranger de ses droits, notamment de la possibilité de contester la décision de rétention. » L’article L. 743-24 ajoute que : « L’étranger a le droit d’être entendu par le juge des libertés et de la détention, et de présenter ses observations. » Dans le cas de Monsieur [C] [P] [T], il a été assisté par un avocat et a été informé de ses droits, y compris la possibilité de faire appel de la décision de prolongation de sa rétention administrative. Quelles sont les implications de la décision de prolongation de la rétention administrative ?La décision de prolongation de la rétention administrative a des implications significatives pour l’intéressé, notamment en ce qui concerne son statut et ses droits. Selon l’article L. 743-9, la prolongation de la rétention administrative peut être accordée lorsque l’étranger ne présente pas de garanties suffisantes pour la mise à exécution de la mesure de reconduite à la frontière. Cela signifie que l’intéressé, dans ce cas, Monsieur [C] [P] [T], est maintenu en rétention pour une durée maximale de vingt-six jours, ce qui peut affecter sa situation personnelle et familiale, notamment en raison de ses enfants restés au Cameroun. De plus, la décision de prolongation permet à l’autorité administrative de mettre en œuvre des mesures de surveillance, ce qui peut également avoir des conséquences sur la liberté de mouvement de l’intéressé. Quels recours sont disponibles pour l’intéressé contre la décision de prolongation de la rétention administrative ?L’intéressé dispose de plusieurs recours contre la décision de prolongation de la rétention administrative, conformément aux dispositions légales en vigueur. L’article L. 743-24 précise que : « L’étranger peut faire appel de la décision du juge des libertés et de la détention dans un délai de vingt-quatre heures suivant son prononcé. » Il est également stipulé que : « La déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen, y compris par mail, au greffe de la Cour d’Appel. » Dans le cas de Monsieur [C] [P] [T], il a été informé de la possibilité de faire appel de la décision de prolongation de sa rétention administrative, ce qui lui permet de contester cette décision devant le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué. |
Au nom du Peuple Français
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BOULOGNE SUR MER
ORDONNANCE STATUANT SUR UNE DEMANDE DE MAINTIEN EN RETENTION
MINUTE : 25/17
Appel des causes le 03 Janvier 2025 à 10h00 en visioconférence
Divétrangers
N° étrN° RG 25/00012 – N° Portalis DBZ3-W-B7J-76CTW
Nous, Madame METTEAU Pascale, Première Vice Présidente au Tribunal judiciaire de BOULOGNE SUR MER, juge chargé du contrôle des mesures restrictives et privatives de libertés en droit des étrangers, assistée de Mme CHAIB Samira, Greffier, statuant en application des articles L.742-1, L.743-4, L.743-6 à L.743-8, L. 743-20 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile;
En présence de Maître Antoine PATINIER représentant M. PREFET DU PAS-DE-CALAIS ;
Vu le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile notamment en ses articles L. 741-1 et suivants ;
Monsieur [C] [P] [T]
de nationalité Camerounaise
né le 09 Février 1983 à [Localité 3] (CAMEROUN), a fait l’objet :
– d’un arrêté de transfert aux autorités maltaises prononcé le 19 février 2024 par M. PREFET DU BAS-RHIN, qui lui a été notifié le 21 février 2024 à 14 heures 05
– d’un arrêté de son placement en rétention administrative pour quatre jours, prononcé le 30 décembre 2024 par M. PREFET DU PAS-DE-CALAIS , qui lui a été notifié le 30 décembre 2024 à 15 heures 50
Par requête du 02 Janvier 2025 reçue au greffe à 15 heures 17, M. PREFET DU PAS-DE-CALAIS invoquant devoir maintenir l’intéressé au-delà de quatre jours, demande l’autorisation de prolonger ce délai pour une durée de VINGT SIX jours maximum.
En application des articles L.743-9 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile il a été rappelé à l’intéressé, assisté de Me Guillaume BAILLARD, avocat au Barreau de BOULOGNE-SUR-MER et commis d’office, les droits qui lui sont reconnus pendant la rétention et a été informé des possibilités et des délais de recours contre toutes les décisions le concernant ; qu’il a été entendu en ses observations.
L’intéressé déclare : Je souhaite être assisté d’un avocat. Je vis à Malte depuis le 22 avril 2019. Mon dossier d’asile n’a pas abouti pour insuffisance de preuves. Je suis arrivé en France en août 2023 et j’ai demandé l’asile en France. Après quelques mois, j’ai eu une notification de [Localité 2]. Il fallait que je rentre sur Malte. Je n’ai pas décidé délibéremment de partir en Angleterre. Je suis resté en France car j’ai un traitement car je fais énormément pipi. J’ai six enfants qui sont au Cameroun. Est-ce que c’est obligatoire de retourner sur Malte ? Pour être honnête, en France j’ai mon traitement. En France, je suis suivi médicalement car qu’à Malte, je payais mes impôts et malgré tout, je n’ai pas pu être soigné autant. J’ai commis une infraction mais j’ai toujours cette peur d’aller à Malte alors j’ai préféré tenter ma chance pour l’Angleterre. Je suis allé voir l’association France terre d’asile.
Me Guillaume BAILLARD entendu en ses observations : je m’en rapporte à votre décision dans ce dossier.
L’avocat de la Préfecture entendu en ses observations ; sollicite la prolongation de la rétention administrative de l’intéressé.
L’intéressé ne présente pas de garanties suffisantes pour la mise à exécution de la mesure de reconduite à la frontière, des mesures de surveillance sont nécessaires.
Eu égard aux nécessités invoquées par M. PREFET DU PAS-DE-CALAIS, il convient d’accorder la prolongation demandée.
Autorisons l’autorité administrative à retenir : Monsieur [C] [P] [T] dans les locaux ne relevant pas de l’Administration pénitentiaire pour une prolongation de rétention administrative d’une durée maximale de VINGT SIX JOURS soit jusqu’au : 29 janvier 2025
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance par mail au CRA pour remise à l’intéressé qui, en émargeant ci-après, atteste avoir reçu copie et l’avisons de la possibilité de faire appel, devant le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt quatre heures de son prononcé ; l’informons que la déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen (notamment par mail via la boîte structurelle : [Courriel 1] ) au greffe de la Cour d’Appel de DOUAI ; lui indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué.
L’avocat de la Préfecture, L’Avocat, Le Greffier, Le Juge,
En visio
décision rendue à 12h04
L’ordonnance a été transmise ce jour par mail à M. PREFET DU PAS-DE-CALAIS et au Tribunal administratif de LILLE
N° étrN° RG 25/00012 – N° Portalis DBZ3-W-B7J-76CTW
Décision notifiée à …h…
L’intéressé,
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