Preuve du harcèlement moral

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Preuve du harcèlement moral

Des attestations indiquant que les salariés subissaient le mauvais comportement de leur manager, tyrannique, toujours sur le dos des salariés auxquels il ne laissait aucun répit, vérifiant qu’ils n’allaient pas aux toilettes pour téléphoner, invectivant l’un d’entre eux de « trop jeune», «trop con», «né pour rien» présume bien d’un harcèlement moral.

Éléments suffisamment précis

Ces éléments sont suffisamment précis quant au comportement du manager (associé à la dégradation de l’état de santé du salarié) pour établir l’existence d’agissements qui, pris dans leur ensemble, laissent présumer l’existence d’un harcèlement moral.

Dès lors que l’employeur ne produit aucun élément établissant que les agissements étaient justifiés par des faits objectifs étrangers à tout harcèlement, il convient de dire le harcèlement moral établi.

Article L. 1152-1 du code du travail

L’article L. 1152-1 du code du travail dispose qu’aucun salarié ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel.

Sur le terrain de la preuve, il ressort de l’article L. 1154-1, interprété à la lumière de la directive n° 2000/78/CE du 27 novembre 2000 portant création d’un cadre général en faveur de l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail, que lorsque survient un litige relatif à l’application de l’article L. 1152-1 le salarié établit des éléments de fait laissant supposer l’existence d’un harcèlement.

Preuve du harcèlement moral

Il incombe à la partie défenderesse de prouver que ces agissements ne sont pas constitutifs d’un tel harcèlement et que sa décision est justifiée par des éléments objectifs étrangers à tout harcèlement. Le juge forme sa conviction après avoir ordonné, en cas de besoin, toutes les mesures d’instruction qu’il estime utiles.

Il revient donc au salarié d’établir la matérialité de faits, à charge pour le juge d’apprécier si ces éléments, pris en leur ensemble, permettent de présumer l’existence d’un harcèlement moral. Dans la négative, le harcèlement moral ne peut être reconnu. Dans l’affirmative, il revient à l’employeur de prouver que ces éléments ne constituent pas un harcèlement.

Questions / Réponses juridiques

Quelles sont les conditions de rupture d’un contrat de professionnalisation ?

La rupture d’un contrat de professionnalisation est encadrée par le code du travail, notamment par l’article L. 1243-1. Selon cet article, un contrat à durée déterminée, comme celui de professionnalisation, ne peut être rompu avant son terme que dans des cas spécifiques. Ces cas incluent la faute grave, la force majeure ou l’inaptitude constatée par un médecin du travail. La faute grave est définie comme un fait ou un ensemble de faits imputables au salarié, rendant impossible son maintien dans l’entreprise. Il est important de noter que les absences injustifiées peuvent justifier la rupture, mais elles ne suffisent pas à elles seules à caractériser une faute grave.

Qu’est-ce que la faute grave dans le cadre d’un contrat de professionnalisation ?

La faute grave est un concept juridique qui désigne un comportement du salarié qui est d’une telle gravité qu’il rend impossible son maintien dans l’entreprise. Cela peut inclure des actes de violence, des vols, ou des manquements graves aux obligations contractuelles. Pour qu’une faute soit qualifiée de grave, elle doit être personnellement imputable au salarié et avoir des conséquences significatives sur le fonctionnement de l’entreprise. L’employeur a la charge de prouver la faute grave, en fournissant des éléments de preuve concrets. Le juge du contrat de travail est ensuite chargé d’apprécier si les faits invoqués par l’employeur sont établis et suffisamment graves pour justifier une rupture immédiate du contrat.

Comment se déroule la preuve de la faute grave ?

La preuve de la faute grave incombe exclusivement à l’employeur. Cela signifie que c’est à lui de fournir des éléments tangibles qui démontrent que le salarié a commis une faute suffisamment grave pour justifier une rupture immédiate de son contrat. Le juge examinera les éléments de preuve présentés dans le dossier pour déterminer si les faits sont établis et imputables au salarié. Il doit également évaluer si ces faits sont d’une gravité suffisante pour justifier l’éviction immédiate du salarié. En cas de doute, la présomption doit bénéficier au salarié, ce qui signifie que si les preuves ne sont pas concluantes, le salarié ne peut pas être licencié pour faute grave. Cela protège les droits des travailleurs et assure une certaine équité dans le processus de rupture de contrat.

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