Affaire SocietyLa société So Press a obtenu le retrait des magazines « So France » au titre de la copie servile de la présentation de propre magazine « Society ». La société So Press a fondé ses demandes non pas sur la protection de ses droits privatifs (propriété intellectuelle) mais sur le parasitisme, le magazine « So France » reprenant la quasi-totalité des codes et éléments caractéristiques du magazine « Society ». Conditions de la concurrence déloyaleLa concurrence déloyale doit être appréciée au regard du principe de la liberté du commerce qui implique qu’un signe qui ne fait pas l’objet de droits privatifs puisse être librement reproduit sous certaines conditions tenant à l’absence de faute par la création d’un risque de confusion dans l’esprit de la clientèle sur l’origine du produit, circonstance attentatoire à l’exercice paisible et loyal du commerce. A ce titre, une pratique commerciale trompeuse à l’égard d’un consommateur constitue un acte de concurrence déloyale entre concurrents. L’appréciation de la faute au regard du risque de confusion doit résulter d’une approche concrète et circonstanciée des faits de la cause prenant en compte notamment le caractère plus ou moins servile, systématique ou répétitif de la reproduction ou de l’imitation, l’ancienneté d’usage, l’originalité et la notoriété de la prestation copiée. Critères du parasitismeLe parasitisme, qui est un cas de concurrence déloyale, est un ensemble de comportements par lesquels un agent économique s’immisce dans le sillage d’un autre afin de tirer profit, sans rien dépenser, de ses efforts et de son savoir-faire. Les éléments doivent être appréciés dans leur globalité. La faute, qui consiste à détourner la notoriété ou l’investissement d’autrui nécessite que soit établie la volonté de s’inscrire dans le sillage d’autrui, et que soit préalablement établie l’existence d’une technique ayant nécessité des efforts tant intellectuels que financiers importants, ou d’un nom commercial jouissant d’une réputation ou d’une notoriété particulière, résultant notamment d’une publicité très onéreuse et quasi permanente et représentant une valeur économique importante en soi. Le parasitisme est caractérisé indépendamment de tout risque de confusion. Protection d’un code de communicationEn réalité, il s’agissait bien de la protection d’un code de communication. Society est un magazine d’information d’un format qui se distingue de celui adopté habituellement par les magazine concurrents tels que par exemple l’Express ou le Point ; son titre, situé en haut de la page de couverture, est généralement bicolore ou bichromatique, une couleur destinée à la partie « So » et la seconde à la partie « ciety », et utilise une police dite « ultra » de la famille des « mécanes » ; cette déclinaison s’inscrit dans la ligne des autres titres édités par la société So Press comme accroche à consonance laudative destinée à retenir l’attention du consommateur. En utilisant les mêmes codes de la communication des magazines édités par la société So Press, le concurrent a nécessairement créé une association entre les titres de presse laissant croire aux lecteurs qu’ils pouvaient être rattachés à la même entreprise. Le concurrent avait ainsi bénéficié des efforts tant intellectuels que financiers importants de la société So Press et joui d’une réputation ou d’une notoriété particulière, représentant une valeur économique importante en soi, sans justifier de ses propres investissements. |
→ Questions / Réponses juridiques
Qu’est-ce que l’affaire Society implique concernant la concurrence déloyale ?L’affaire Society met en lumière un cas de concurrence déloyale où la société So Press a réussi à obtenir le retrait du magazine « So France » en raison de la copie servile de son propre magazine, « Society ». So Press a fondé sa demande non pas sur des droits de propriété intellectuelle, mais sur le parasitisme, arguant que « So France » reprenait presque tous les codes et éléments caractéristiques de « Society ». Cette situation soulève des questions sur la manière dont les entreprises peuvent protéger leur identité et leur image de marque contre des pratiques jugées déloyales. Quels sont les critères de la concurrence déloyale ?Les critères de la concurrence déloyale sont basés sur le principe de la liberté du commerce, qui permet la reproduction de signes non protégés, à condition qu’il n’y ait pas de faute. Cela implique qu’il ne doit pas y avoir de risque de confusion dans l’esprit des consommateurs concernant l’origine des produits. Une pratique commerciale trompeuse à l’égard des consommateurs est considérée comme un acte de concurrence déloyale. L’évaluation de la faute doit être concrète et tenir compte de divers facteurs, tels que la nature de la reproduction, l’ancienneté d’usage, et la notoriété de la prestation copiée. Comment le parasitisme est-il défini dans le contexte de la concurrence déloyale ?Le parasitisme est un type de concurrence déloyale où un agent économique profite des efforts et du savoir-faire d’un autre sans compensation. Pour qu’il y ait parasitisme, il faut établir une volonté de s’inscrire dans le sillage d’autrui, ainsi qu’une technique ayant nécessité des efforts intellectuels et financiers significatifs. La notoriété ou la réputation d’une marque, souvent acquise par des investissements publicitaires importants, est également un facteur clé. Le parasitisme se caractérise indépendamment du risque de confusion. En quoi consiste la protection d’un code de communication dans cette affaire ?La protection d’un code de communication est au cœur de l’affaire Society. Le magazine « Society » se distingue par son format et ses éléments graphiques uniques, tels que son titre bicolore et sa police spécifique. Ces caractéristiques visuelles sont conçues pour attirer l’attention des consommateurs et créer une identité de marque forte. En imitant ces codes, le magazine concurrent a induit en erreur les lecteurs, leur faisant croire à un lien avec So Press. Ainsi, le concurrent a profité des efforts de So Press sans avoir investi dans sa propre identité, ce qui soulève des questions sur l’équité dans le secteur de la presse. |
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