L’Essentiel : Un débiteur a saisi le tribunal le 5 juin 2023 pour former opposition à une contrainte délivrée par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) le 12 mai 2023, s’élevant à 14 175,14 euros. La CNAV a soutenu la forclusion de la demande, arguant que le débiteur n’avait pas respecté le délai d’opposition. Cependant, le tribunal a constaté que le débiteur avait envoyé son courrier dans les temps. Au fond, le débiteur a reconnu une omission de la CNAV concernant ses revenus et a demandé un échéancier. Le tribunal a validé la contrainte, confirmant le montant et condamnant le débiteur aux dépens.
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Contexte de l’affaireMonsieur [K] [Y] a saisi le tribunal le 5 juin 2023 pour former opposition à une contrainte délivrée par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) le 12 mai 2023. Cette contrainte s’élevait à 14 175,14 euros, correspondant à un indu lié à l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA). Arguments de la CNAVLa CNAV a soulevé la forclusion de la demande de Monsieur [Y], arguant qu’il avait été notifié de la contrainte le 12 mai 2023 et qu’il avait jusqu’au 1er juin 2023 pour former opposition. Selon la CNAV, Monsieur [Y] n’aurait pas respecté ce délai. Décision du tribunal sur la forclusionLe tribunal a examiné la date de l’opposition et a constaté que Monsieur [Y] avait envoyé son courrier le 1er juin 2023, respectant ainsi le délai imparti. Par conséquent, le tribunal a rejeté l’argument de la CNAV concernant la forclusion. Arguments de Monsieur [Y]Au fond, Monsieur [Y] a reconnu que la CNAV avait omis de prendre en compte une partie de ses revenus, ce qui justifiait le redressement dont il avait fait l’objet. Il a demandé la mise en place d’un échéancier pour le remboursement de la somme due. Jugement finalLe tribunal a validé la contrainte de la CNAV, considérant qu’elle était justifiée tant en principe qu’en montant. Monsieur [Y] a été débouté de sa demande, et la contrainte a été confirmée dans son intégralité pour un montant de 14 175,14 euros. De plus, Monsieur [Y] a été condamné aux dépens. Exécution de la décisionLa décision a été signée et ordonnée pour exécution, impliquant les huissiers de justice et les autorités judiciaires pour veiller à son application. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelle est la procédure à suivre pour former opposition à une contrainte délivrée par la CNAV ?La procédure pour former opposition à une contrainte délivrée par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) est régie par les dispositions du Code des procédures civiles d’exécution. Selon l’article L. 111-3 du Code des procédures civiles d’exécution, « le débiteur peut former opposition à la contrainte dans un délai de quinze jours à compter de la notification de celle-ci ». Dans le cas présent, la contrainte a été notifiée au défendeur le 12 mai 2023, et celui-ci a signé l’accusé de réception le 17 mai 2023. Il disposait donc d’un délai jusqu’au 1er juin 2023 pour former son opposition. Le tribunal a constaté que le courrier recommandé du défendeur, daté du 1er juin 2023, a été réceptionné dans les délais impartis, ce qui valide la procédure d’opposition. Quelles sont les conséquences de la forclusion dans le cadre d’une opposition à une contrainte ?La forclusion, dans le cadre d’une opposition à une contrainte, entraîne le rejet de la demande d’opposition si celle-ci n’est pas formée dans le délai légal. L’article L. 111-3 du Code des procédures civiles d’exécution précise que « l’opposition doit être formée dans le délai imparti, à défaut, elle est déclarée forclose ». Dans cette affaire, la CNAV a soulevé la forclusion du défendeur, arguant qu’il n’avait pas respecté le délai de quinze jours. Cependant, le tribunal a jugé que le défendeur avait bien formé son opposition dans le délai légal, ce qui a conduit au rejet du moyen de forclusion soulevé par la CNAV. Quelles sont les conditions de validité d’une contrainte délivrée par la CNAV ?La validité d’une contrainte délivrée par la CNAV repose sur plusieurs conditions, notamment la légitimité de la créance et le respect des formes légales. L’article L. 161-1 du Code de la sécurité sociale stipule que « la CNAV peut recouvrer les sommes indûment perçues par voie de contrainte ». Dans le cas présent, le tribunal a validé la contrainte en considérant qu’elle était justifiée tant en son principe qu’en sa forme et en son montant. Le défendeur a reconnu le bien-fondé du redressement dont il a fait l’objet, ce qui renforce la légitimité de la contrainte. Quelles sont les implications financières pour le débiteur suite à la validation de la contrainte ?Suite à la validation de la contrainte, le débiteur est tenu de rembourser la somme due, ainsi que de supporter les frais de la procédure. L’article 696 du Code de procédure civile précise que « le débiteur qui succombe est condamné aux dépens ». Dans cette affaire, le tribunal a condamné le défendeur aux dépens, ce qui signifie qu’il devra également prendre en charge les frais engagés par la CNAV pour la procédure de contrainte. Ainsi, le montant total à rembourser par le débiteur s’élève à 14 175,14 euros, plus les dépens, ce qui peut avoir des conséquences financières significatives pour lui. |
JUDICIAIRE
DE PARIS [1]
[1] 2 Expéditions exécutoires délivrées aux parties en LRAR le :
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PS ctx protection soc 2
N° RG 23/01879 – N° Portalis 352J-W-B7H-C2CAR
N° MINUTE :
Requête du :
01 Juin 2023
JUGEMENT
rendu le 06 Février 2025
DEMANDERESSE
C.N.A.V.
[Adresse 1]
[Localité 4]
Représentée par Madame [T] [P], munie d’un pouvoir spécial
DÉFENDEUR
Monsieur [K] [Y]
[Adresse 2]
[Adresse 2]
[Localité 3]
Comparant et assisté de Monsieur [V] [Y]
COMPOSITION DU TRIBUNAL
Madame PERRIN, Présidente de la formation de jugement
Madame SAIDI, Assesseur
Monsieur DEPERNET, Assesseur
assistés de Sarah DECLAUDE, Greffière
A l’audience du 03 Octobre 2024 tenue en audience publique avis a été donné aux parties que le jugement serait rendu par mise à disposition au greffe le 06 Février 2025.
Décision du 06 Février 2025
PS ctx protection soc 2
N° RG 23/01879 – N° Portalis 352J-W-B7H-C2CAR
JUGEMENT
Par mise à disposition
Contradictoire
en premier ressort
Par courrier réceptionné au greffe du tribunal de céans le 5 juin 2023 Monsieur [K] [Y] a saisi le tribunal pour former opposition à la contrainte qui lui a été délivrée par la Caisse d’assurance vieillesse (ci-après la CNAV) le 12 mai 2023 pour un montant de 14 175,14 euros au titre d’un indu correspondant à la prestation d’allocation de solidarité aux personnes agées( ci-après l’ASPA).
La CNAV soulève la forclusion du demandeur et demande au tribunal de le débouter de son opposition.
Les parties ont été entendues en leurs observations.
La CNAV fait valoir que la contrainte a été notifiée à Monsieur [Y] le 12 mai 2023, celui-ci ayant signé l’accusé de réception le 17 mai 2023 et qu’il disposait d’un délai de 15 jours pour former opposition soit jusqu’au 1er juin 2023.
Le tribunal constate que Monsieur [Y] a produit l’original de son courrier recommandé adressé au tribunal pour former opposition lequel, est en date du 1er juin 2023.
En conséquence il était dans le délai pour former opposition et la CNAV sera déboutée de son moyen fondé sur la forclusion.
Au fond, Monsieur [Y] soutient que la CNAV avait omis de prendre en compte une partie de ses revenus, reconnaissant dès lors le bien fondé du redressement dont il a fait l’objet et dont il ne conteste pas le montant, sollicitant la mise en place d’un échéancier.
En conséquence, c’est à juste titre en raison du défaut de remboursement de la somme indûment perçue que la CNAV a délivré la contrainte en cause, qui est justifiée en son principe, en sa forme et en son montant.
Le Tribunal,
après en avoir délibéré conformément à la loi,
statuant publiquement par jugement contradictoire en premier ressort,
RECOIT Monsieur [Y] ;
REJETTE le moyen tiré de la forclusion ;
DEBOUTE Monsieur [Y] ;
VALIDE la contrainte en son entier montant soit 14 175,14 euros ;
CONDAMNE Monsieur [Y] aux dépens.
Fait et jugé à Paris le 06 Février 2025
Le Greffier Le Président
N° RG 23/01879 – N° Portalis 352J-W-B7H-C2CAR
EXPÉDITION exécutoire dans l’affaire :
Demandeur : C.N.A.V.
Défendeur : M. [K] [Y]
EN CONSÉQUENCE, LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE mande et ordonne :
A tous les huissiers de justice, sur ce requis, de mettre ladite décision à exécution,
Aux procureurs généraux et aux procureurs de la République près les tribunaux judiciaires d`y tenir la main,
A tous commandants et officiers de la force publique de prêter main forte lorsqu`ils en seront légalement requis.
En foi de quoi la présente a été signée et délivrée par nous, Directeur de greffe soussigné au greffe du Tribunal judiciaire de Paris.
P/Le Directeur de Greffe
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