Obligations financières et responsabilités en copropriété : enjeux et conséquences

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Obligations financières et responsabilités en copropriété : enjeux et conséquences

L’Essentiel : Le 9 octobre 2024, le syndicat des copropriétaires de la Résidence Epi d’or a assigné M. [J] pour charges impayées. Lors de l’audience du 29 octobre, M. [J] était absent, et le tribunal a examiné les demandes du syndicat, totalisant 4 593,38 euros pour arriérés et frais, ainsi que 1 000 euros en dommages et intérêts. Le décompte a révélé une dette de 5 189,14 euros. Le tribunal a condamné M. [J] à régler cette somme, avec intérêts, et à verser des dommages-intérêts et des frais de justice, reconnaissant le préjudice causé aux autres copropriétaires.

Contexte de l’affaire

Le 9 octobre 2024, le syndicat des copropriétaires de la Résidence Epi d’or à [Localité 3] (Ain) a assigné M. [I] [J], propriétaire de plusieurs lots, en raison de charges impayées. Le syndicat a demandé au tribunal de condamner M. [J] à régler des arriérés de charges, des dommages et intérêts, ainsi que des frais de justice.

Demandes du syndicat des copropriétaires

Le syndicat a réclamé un total de 4 593,38 euros pour les arriérés de charges et les frais associés, ainsi que 1 000 euros en dommages et intérêts et 1 000 euros en vertu de l’article 700 du code de procédure civile. Ces demandes étaient fondées sur plusieurs articles de la loi du 10 juillet 1965 et du code civil.

Audience et absence de M. [J]

Lors de l’audience du 29 octobre 2024, le syndicat a maintenu ses demandes, tandis que M. [J] n’était pas présent pour se défendre. Le tribunal a donc examiné les éléments présentés par le syndicat.

Évaluation des charges impayées

Le décompte du syndic a révélé que M. [J] devait 5 189,14 euros au titre des charges de copropriété et des frais de relance au 1er octobre 2024. Cette somme a été jugée recevable et fondée par le tribunal.

Conséquences de la décision

Le tribunal a noté qu’une mise en demeure avait été envoyée à M. [J] le 22 juillet 2024. Les intérêts dus sur les arriérés produiraient eux-mêmes intérêt après une année, conformément à la loi. De plus, le préjudice causé aux autres copropriétaires a été reconnu, entraînant l’allocation de 1 000 euros de dommages et intérêts.

Jugement rendu

Le président du tribunal a condamné M. [J] à payer 4 593,38 euros au syndicat pour les charges impayées, ainsi que des intérêts à compter du 22 juillet 2024. Il a également été condamné à verser 1 000 euros de dommages-intérêts et 800 euros pour les frais de justice, en plus des dépens.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les obligations de M. [J] en tant que copropriétaire concernant le paiement des charges de copropriété ?

En tant que copropriétaire, M. [J] a l’obligation de payer les charges de copropriété conformément à l’article 10 de la loi du 10 juillet 1965, qui stipule que « chaque copropriétaire est tenu de contribuer aux dépenses des parties communes en fonction de la quote-part de propriété qu’il détient dans l’immeuble ».

Cette obligation de paiement est renforcée par l’article 14-1 de la même loi, qui précise que « les charges de copropriété sont exigibles à compter de leur notification par le syndic ».

Dans le cas présent, M. [J] a été mis en demeure de payer ses charges par le syndic, ce qui constitue une notification formelle de sa dette.

Il est également important de noter que, selon l’article 19-2 de la loi précitée, « le syndic peut engager une action en justice pour obtenir le paiement des charges impayées ».

Ainsi, M. [J] est légalement tenu de s’acquitter des charges de copropriété, et son manquement à cette obligation a conduit à l’assignation en justice par le syndicat des copropriétaires.

Quels sont les recours possibles pour le syndicat des copropriétaires en cas de non-paiement des charges ?

Le syndicat des copropriétaires dispose de plusieurs recours en cas de non-paiement des charges par un copropriétaire, comme le prévoit l’article 14-2 de la loi du 10 juillet 1965.

Cet article stipule que « le syndic peut, après mise en demeure, engager une action en justice pour obtenir le paiement des charges impayées ».

Dans cette affaire, le syndic a effectivement envoyé une mise en demeure à M. [J] le 22 juillet 2024, ce qui lui a permis de justifier son action en justice.

De plus, l’article 815-6 du Code civil permet au créancier de demander des intérêts sur les sommes dues, ce qui a été également appliqué dans le jugement rendu.

Les intérêts sont dus à compter de la mise en demeure, et selon l’article 1343-2 du Code civil, « les intérêts échus produisent eux-mêmes intérêt dans les conditions fixées par la loi ».

Ainsi, le syndicat des copropriétaires a agi conformément à la législation en vigueur pour récupérer les sommes dues.

Comment sont calculés les intérêts dus sur les charges impayées ?

Les intérêts dus sur les charges impayées sont calculés conformément aux dispositions de l’article 1231-6 du Code civil, qui précise que « les intérêts sont dus à compter de la mise en demeure, sauf disposition contraire ».

Dans le cas présent, M. [J] a reçu une mise en demeure le 22 juillet 2024, ce qui marque le point de départ du calcul des intérêts.

Les intérêts sont calculés au taux légal, qui est fixé par le Code monétaire et financier.

Il est également important de noter que, selon l’article 1343-2 du Code civil, « les intérêts échus produisent eux-mêmes intérêt dans les conditions fixées par la loi », ce qui signifie que si M. [J] ne paie pas les intérêts dus, ceux-ci pourront également générer des intérêts supplémentaires.

Ainsi, le montant total que M. [J] devra payer augmentera avec le temps si la situation n’est pas régularisée.

Quelles sont les conséquences du non-respect des obligations de paiement des charges de copropriété ?

Le non-respect des obligations de paiement des charges de copropriété peut entraîner plusieurs conséquences pour le copropriétaire défaillant, comme le prévoit l’article 14-1 de la loi du 10 juillet 1965.

Tout d’abord, le syndic peut engager une action en justice pour obtenir le paiement des charges impayées, ce qui a été le cas pour M. [J].

De plus, le copropriétaire peut être condamné à verser des dommages et intérêts pour le préjudice causé aux autres copropriétaires, comme cela a été décidé dans le jugement rendu, où M. [J] a été condamné à verser 1 000 euros à titre de dommages-intérêts compensatoires.

Enfin, le copropriétaire peut également être condamné aux dépens, ce qui signifie qu’il devra rembourser les frais engagés par le syndicat des copropriétaires pour mener à bien l’action en justice.

Ces conséquences visent à protéger les intérêts des autres copropriétaires et à garantir le bon fonctionnement de la copropriété.

TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BOURG EN BRESSE

JUGEMENT SELON LA PROCEDURE ACCELEREE AU FOND

DU 26 NOVEMBRE 2024

N° RG 24/02843 – N° Portalis DBWH-W-B7I-G3Z3

MINUTE N° 24/

Dans l’affaire entre :

S.D.C. DE LA RESIDENCE EPI D’OR, représenté par son syndic la S.A.R.L. PERDRIX IMMOBILIER, immatriculée au RCS de Bourg-en-Bresse sous le numéro 316 972 132, dont le siège social est sis [Adresse 1]

représentée par Me Laurent CORDIER, avocat au barreau d’AIN, vestiaire : T 32

DEMANDERESSE

et

Monsieur [I] [J]
né le 23 Mars 1961 à [Localité 4] (59)
demeurant [Adresse 2]

non comparant, ni représenté

DEFENDEUR

* * * *

Magistrat : Monsieur GUESDON, 1er Vice Président

Greffier : Madame LAVENTURE lors des débats
Madame BOIVIN lors de la mise à disposition

Débats : en audience publique le 29 Octobre 2024

Prononcé : Jugement rendu publiquement par mise à disposition au greffe le 26 Novembre 2024

EXPOSÉ DES FAITS, DE LA PROCÉDURE ET DES PRÉTENTIONS DES PARTIES

Par acte daté du 9 octobre 2024, le syndicat des copropriétaires de l’immeuble dénommé la Résidence Epi d’or à [Localité 3] (Ain), se disant créancier de M. [I] [J], propriétaire des lots n° 47 et 114, au titre de charges impayées, l’a fait assigner à comparaître devant le président du tribunal judiciaire de Bourg-en-Bresse, statuant selon la procédure accélérée au fond, aux fins de le voir, au visa des articles 10, 10-1, 14-1, 14-2 et 19-2 de la loi du 10 juillet 1965, 815-6, 1231-6, 1242 et 1343-2 du code civil et 481-1 du code de procédure civile, condamner à lui payer, outre les entiers dépens de l’instance, les sommes de :
– 4 593,38 euros selon décompte du 2 août 2024 correspondant au montant des arriérés de charges et frais de mise en demeure, relance et mise au contentieux, outre intérêts au taux légal à compter de la mise en demeure du 22 juillet 2024 et anatocisme et outre paiement des charges courantes ;
– 1 000 euros à titre de dommages et intérêts ;
– 1 000 euros en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile.

À l’audience du 29 octobre 2024, le syndicat des copropriétaires, représenté par son avocat, a déclaré maintenir ses demandes initiales.

M. [J] n’a pas comparu.

DISCUSSION ET MOTIFS DE LA DÉCISION

Il résulte du décompte établi par le syndic de la copropriété que M. [J] restait devoir au 1er octobre 2024 au titre des charges de copropriété et frais de relance la somme de 5 189,14 euros.

La demande en paiement des charges impayées formée par le syndic de la copropriété de la Résidence Epi d’or à [Localité 3] apparaît dès lors recevable et bien fondée (en l’état à hauteur de la somme figurant dans le dispositif de l’assignation).

Une mise en demeure de payer la dette datée du 22 juillet 2024 a été envoyée par le syndic à M. [J].

Les intérêts échus, dus au moins pour une année entière, produiront eux-mêmes intérêt dans les conditions fixées par la loi.

La faute de M. [J] a causé aux autres copropriétaires, contraints de pallier sa carence, un préjudice particulier qui sera réparé par l’allocation d’une juste indemnité compensatrice de 1 000 euros.

Partie perdante, M. [J] sera condamné aux dépens et versera au syndicat des copropriétaires une juste indemnité sur le fondement des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile.

PAR CES MOTIFS,
le président du tribunal judiciaire, statuant publiquement par mise à disposition au greffe, selon la procédure accélérée au fond, par jugement réputé contradictoire et en premier ressort,

Condamne M. [J] à payer au syndicat des copropriétaires de l’immeuble la Résidence Epi d’or à à [Localité 3] (Ain) la somme de 4 593,38 euros au titre des charges de copropriété et frais divers dus au 1er juillet 2024, outre intérêts au taux légal à compter du 22 juillet 2024 ;

Dit que les intérêts ci-dessus fixés lorsqu’ils seront dus au moins pour une année entière, produiront eux-mêmes intérêt dans les conditions fixées par la loi ;

Condamne M. [J] à payer au syndicat des copropriétaires de l’immeuble la Résidence Epi d’or à [Localité 3] (Ain) la somme de 1 000 euros à titre de dommages-intérêts compensatoires ;

Condamne M. [J] à payer au syndicat des copropriétaires de l’immeuble la Résidence Epi d’or à [Localité 3] (Ain) la somme de 800 euros par application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile ;

Condamne M. [J] aux dépens.

La greffière Le président

copie exécutoire + ccc le :
à
Me Laurent CORDIER


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