Obligations financières des copropriétaires et conséquences du non-paiement

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Obligations financières des copropriétaires et conséquences du non-paiement

L’Essentiel : Monsieur [Z] [H] [T], propriétaire d’un lot à [Adresse 1], a été assigné par le syndicat des copropriétaires, représenté par ATRIUM GESTION, pour charges impayées. Le 11 avril 2024, le syndicat a réclamé 4511,48 € pour charges, 1614 € de frais, et 3000 € pour dommages et intérêts. Lors de l’audience du 17 septembre 2024, Monsieur [Z] [H] [T] ne s’est pas présenté. Le tribunal a statué en son absence, condamnant le défendeur à verser 600 € pour frais de justice, sans accorder de dommages et intérêts, et a ordonné l’exécution provisoire de la décision.

Contexte de l’affaire

Monsieur [Z] [H] [T] est propriétaire indivisaire d’un lot dans l’immeuble situé à [Adresse 1]. En raison de charges de copropriété impayées, le syndicat des copropriétaires, représenté par la société ATRIUM GESTION, a décidé d’assigner Monsieur [Z] [H] [T] pour obtenir le paiement des sommes dues.

Demandes du syndicat des copropriétaires

Le 11 avril 2024, le syndicat a formulé des demandes précises, incluant le paiement de 4511,48 € pour charges et travaux impayés, 1614 € pour des frais selon l’article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965, ainsi que 1500 € pour dommages et intérêts pour résistance abusive et 1500 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile.

Audience et absence du défendeur

Lors de l’audience du 17 septembre 2024, Monsieur [Z] [H] [T] n’a pas comparu ni désigné de représentant. Le juge a donc statué sur le fond, conformément à l’article 472 du code de procédure civile, qui permet de juger même en l’absence du défendeur.

Réglementation applicable

Les articles de la loi du 10 juillet 1965 stipulent que chaque copropriétaire doit contribuer aux charges des parties communes. En cas de non-paiement, les provisions deviennent exigibles après une mise en demeure restée sans effet pendant plus de 30 jours. De plus, les frais engagés pour le recouvrement des créances sont à la charge du copropriétaire débiteur.

Éléments de preuve

Le dossier a inclus des justificatifs prouvant la qualité de propriétaire de Monsieur [Z] [H] [T], ainsi que des procès-verbaux d’assemblée générale, des appels de fonds et des décomptes. Il a été constaté que le principal avait été acquitté, laissant un solde créditeur de 41,18 €.

Décision du tribunal

Le tribunal a décidé de ne pas accorder de dommages et intérêts au syndicat des copropriétaires. Cependant, il a condamné Monsieur [Z] [H] [T] à verser 600 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile pour les frais de justice, tout en le condamnant également aux entiers dépens.

Exécution provisoire

L’exécution provisoire de la décision a été ordonnée, permettant ainsi au syndicat des copropriétaires de récupérer les sommes dues dans les meilleurs délais.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les obligations d’un copropriétaire en matière de charges de copropriété ?

Les obligations d’un copropriétaire en matière de charges de copropriété sont principalement régies par la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965.

Selon l’article 10 de cette loi, chaque copropriétaire est tenu de participer aux charges relatives à la conservation, à l’entretien et à l’administration des parties communes, proportionnellement aux valeurs relatives aux parties privatives comprises dans leurs lots.

Cette obligation est renforcée par l’article 14-1, qui stipule que les copropriétaires doivent verser des provisions égales au quart du budget voté en assemblée générale. Ces provisions deviennent exigibles le premier jour de chaque trimestre ou à la date fixée par l’assemblée générale.

En cas de non-paiement, l’article 19-2 précise que les autres provisions non encore échues deviennent immédiatement exigibles après une mise en demeure restée infructueuse pendant plus de 30 jours.

Ainsi, Monsieur [Z] [H] [T] avait l’obligation de régler les charges de copropriété, et son manquement à cette obligation a conduit à l’assignation par le syndicat des copropriétaires.

Quelles sont les conséquences d’un défaut de comparution d’un défendeur en justice ?

Le défaut de comparution d’un défendeur en justice a des conséquences précises, notamment en vertu de l’article 472 du code de procédure civile.

Cet article stipule que lorsque le défendeur ne comparaît pas, le juge statue néanmoins sur le fond de l’affaire. Toutefois, il ne fait droit à la demande que dans la mesure où il l’estime recevable, régulière et bien fondée.

Dans le cas présent, Monsieur [Z] [H] [T] n’a ni comparu ni mandaté un représentant, ce qui a permis au juge de statuer sur les demandes du syndicat des copropriétaires sans sa présence.

Il est donc essentiel pour un défendeur de se présenter ou de se faire représenter afin de défendre ses intérêts, car l’absence peut entraîner une décision défavorable.

Quelles sont les dispositions relatives aux frais de recouvrement des créances en copropriété ?

Les dispositions relatives aux frais de recouvrement des créances en copropriété sont énoncées dans l’article 10-1 de la loi du 14 décembre 2000.

Cet article précise que les frais nécessaires exposés par le syndicat des copropriétaires pour le recouvrement d’une créance justifiée à l’encontre d’un copropriétaire sont imputables à ce seul copropriétaire.

Dans cette affaire, le syndicat des copropriétaires a demandé le remboursement de frais liés à la mise en demeure et à la procédure de recouvrement engagée contre Monsieur [Z] [H] [T].

Ces frais, une fois justifiés, peuvent donc être réclamés et doivent être réglés par le copropriétaire défaillant, ce qui a été reconnu par le tribunal.

Quelles sont les implications de l’exécution provisoire dans une décision de justice ?

L’exécution provisoire est une mesure qui permet à une décision de justice d’être mise en œuvre immédiatement, même si elle est susceptible d’appel.

Cette possibilité est encadrée par l’article 514 du code de procédure civile, qui stipule que l’exécution provisoire peut être ordonnée par le juge, sauf disposition contraire de la loi.

Dans le jugement rendu le 26 novembre 2024, il a été décidé que l’exécution provisoire recevra normalement application. Cela signifie que Monsieur [Z] [H] [T] devra s’acquitter des sommes dues au syndicat des copropriétaires sans attendre l’éventuel appel.

Cette mesure vise à garantir le droit des créanciers à obtenir le paiement de leurs créances, même en cas de contestation ultérieure de la décision.

TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS [1]

[1] Copie conforme délivrée
le :
à :Monsieur [H] [T] [Z]

Copie exécutoire délivrée
le :
à :Me Dominique DEMEYERE

Pôle civil de proximité

PCP JTJ proxi fond

N° RG 24/02871 – N° Portalis 352J-W-B7I-C45Y4

N° MINUTE :

JUGEMENT
rendu le mardi 26 novembre 2024

DEMANDERESSE
S.D.C. LE SYNDICAT DES COPROPRIETAIRES DE L’IMMEUBLE “[Adresse 1]” SIS [Adresse 1], représenté par son syndic en fonction, la Société ATRIUM GESTION, SAS, dont le siège social est sis [Adresse 2]
représentée par Me Dominique DEMEYERE, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : #E1291

DÉFENDEUR
Monsieur [H] [T] [Z], demeurant [Adresse 3]
non comparant, ni représenté

COMPOSITION DU TRIBUNAL
Jean-Claude KAZUBEK, Juge, statuant en juge unique
assisté de Audrey BELTOU, Greffier,

DATE DES DÉBATS
Audience publique du 17 septembre 2024

JUGEMENT
réputé contradictoire, en premier ressort, prononcé par mise à disposition le 26 novembre 2024 par Jean-Claude KAZUBEK, Juge assisté de Audrey BELTOU, Greffier

Décision du 26 novembre 2024
PCP JTJ proxi fond – N° RG 24/02871 – N° Portalis 352J-W-B7I-C45Y4

Monsieur [Z] [H] [T] est propriétaire indivisaire du lot numéro 1023 dépendant de l’immeuble [Adresse 1] sis [Adresse 1].

Les charges de copropriété dues n’étant pas régulièrement acquittées , le syndicat des copropriétaires de l’immeuble [Adresse 1] sis [Adresse 1], représenté par son syndic la société ATRIUM GESTION a, par acte en date du 11avril 2024 , fait assigner Monsieur [Z] [H] [T] aux fins d’obtenir sa condamnation à lui payer, avec capitalisation des intérêts et exécution provisoire, les sommes suivantes :

– 4511,48 € au titre des charges et travaux impayés en le 1er avril 2022 le 1er janvier 2024 avec intérêts au taux légal à compter de la mise en demeure du 7 décembre 2023.

-1614 € au titre des frais relevant de l’article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965.

– 1500 € à titre de dommages et intérêts pour résistance abusive.

– 1500 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile.

A l’audience du 17 septembre 2024, le requérant a actualisé sa créance et maintenu ses demandes au titre des dommages-intérêts, frais irrépétibles et dépens.

Assigné en l’étude de Maître [N] [K] , commissaire de justice à [Localité 4], Monsieur [Z] [H] [T] n’a ni comparu ni mandaté personne pour le représenter.

MOTIFS.

Il résulte des dispositions de l’article 472 du code de procédure civile, que lorsque le défendeur ne comparaît pas, il est néanmoins statué sur le fond. Le juge ne fait droit à la demande que dans la mesure où il l’estime recevable, régulière bien fondée.

L’article 10 de la loi n° 65 557 du 10 juillet 1965 impose à chaque copropriétaire de participer aux charges relatives à la conservation, à l’entretien et à l’administration des parties communes proportionnellement aux valeurs relatives aux parties privatives comprises dans
leurs lots.

L’article 14 – 1 de ce même texte énonce que les copropriétaires doivent verser des provisions égales au quart du budget voté en assemblée générale, ces provisions devenant exigibles le premier jour de chaque trimestre ou le premier jour de la période fixée par l’assemblée générale ; l’article19 – 2 précise qu’à défaut de versement à sa date d’éligibilité d’une desprovisions susvisées , les autres provisions prévues et non encore échues deviennent immédiatement exigibles après mise en demeure restée infructueuse pendant plus de 30 jours.

L’article 10 -1 de la loi du 14 décembre 2000 dispose que les frais nécessaires exposés par le syndicat des copropriétaires, à compter de la mise en demeure, pour le recouvrement d’une créance justifiée à l’encontre d’un copropriétaire, sont imputables à ce seul copropriétaire.

Il a été produit au dossier justificatifs :
– de la qualité de propriétaire de Monsieur [Z] [H] [T],
– des différents procès-verbaux d’assemblée générale, – des appels de fonds,
– des décomptes.

En conséquence , au vu des pièces produites aux débats , il y a lieu de constater que le principal a été acquitté et que le détail de régularisation au 10 avril 2024 a mis en exergue un solde de charges créditeur de 41,18 €.

En conséquence il n’y a pas lieu d’octroyer au demandeur des dommages et intérêts.

– Sur les frais irrépétibles et les dépens.

Le syndicat des copropriétaires requérant qui a dû initier la présente procédure pour obtenir paiement des sommes dues peut prétendre à une indemnité de procédure de l’ordre de 600 € au paiement de laquelle doit être condamné Monsieur [Z] [H] [T] qui supportera en outre, les entiers dépens, ce conformément aux dispositions de l’article 696 du code de procédure civile .

Il y a lieu de débouter le syndicat des copropriétaires du surplus de ses demandes.

L’exécution provisoire recevra normalement application.

PAR CES MOTIFS.

Statuant après débats publics, par jugement prononcé par mise à disposition au greffe, dans les conditions de l’article 450 du code de procédure civile , réputé contradictoire et en premier ressort.

Vu les dernières demandes.

CONDAMNE Monsieur [Z] [H] [T] à payer au syndicat des copropriétaire de l’immeuble [Adresse 1] sis [Adresse 1] la somme de 600 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile.

DÉBOUTE le syndicat des copropriétaires de e l’immeuble [Adresse 1] sis [Adresse 1] du surplus de ses demandes.

CONDAMNE Monsieur [Z] [H] [T] aux entiers dépens.

JUGE que l’exécution provisoire recevra normalement application.

Fait et jugé à Paris le 26 novembre 2024

le greffier le Président


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