Obligations contractuelles et preuve de paiement : enjeux de la bonne foi et de la résistance abusive.

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Obligations contractuelles et preuve de paiement : enjeux de la bonne foi et de la résistance abusive.

L’Essentiel : Le tribunal a statué en faveur de L’[3] – [3], condamnant Monsieur [D] [R] à verser 3000 € pour des frais de scolarité impayés, avec intérêts légaux à partir de l’assignation. Bien que la demande de dommages-intérêts pour résistance abusive ait été rejetée, le tribunal a également ordonné à Monsieur [D] [R] de payer 600 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile, en plus des dépens. Ce jugement, prononcé le 26 novembre 2024 à Paris, a été considéré comme contradictoire et en premier ressort, malgré l’absence de Monsieur [D] [R] lors de l’assignation.

Contexte de l’affaire

Par acte en date du 4 avril 2024, L’[3] – [3] a assigné Monsieur [D] [R] pour obtenir le paiement de plusieurs sommes. Les montants réclamés incluent 3000 € pour des frais de scolarité impayés, 2500 € en dommages-intérêts pour résistance abusive, et 1500 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile.

Inscription et paiement des frais de scolarité

Monsieur [D] [R] s’est inscrit le 1er mars 2023 au programme expert informatique et système d’information pour l’année 2022-2023, avec un coût total de 9000 €, payable en trois mensualités. Il n’a réglé que deux acomptes de 3000 €, laissant un solde de 3000 € impayé au 30 avril 2023. Les tentatives de recouvrement de cette somme se sont révélées infructueuses, entraînant la nécessité de cette action en justice.

Absence de comparution

Monsieur [D] [R] n’a ni comparu ni désigné de représentant lors de l’assignation en l’étude de Maître [G] [Z], commissaire de justice. En vertu de l’article 472 du code de procédure civile, le juge a statué sur le fond malgré cette absence.

Éléments juridiques

Selon l’article 9 du code de procédure civile, chaque partie doit prouver les faits nécessaires à sa demande. L’article 1101 du Code civil définit le contrat comme un accord de volonté destiné à créer des obligations. Les articles 1103 et 1104 stipulent que les contrats légalement formés doivent être exécutés de bonne foi. L’article 1353 précise que celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver.

Décision du tribunal

Le tribunal a jugé que la demande de L’[3] – [3] était fondée, condamnant Monsieur [D] [R] à payer 3000 € pour les frais de scolarité impayés, avec intérêts au taux légal à compter de l’assignation. En revanche, la demande de dommages-intérêts pour résistance abusive a été rejetée, le tribunal n’ayant pas trouvé de circonstances justifiant un abus de droit.

Indemnité de procédure

Monsieur [D] [R] a également été condamné à verser 600 € à L’[3] – [3] au titre de l’article 700 du code de procédure civile, en plus de supporter l’ensemble des dépens.

Conclusion

Le jugement a été prononcé le 26 novembre 2024 à Paris, avec une mise à disposition au greffe, réputée contradictoire et en premier ressort.

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la nature des obligations contractuelles en matière de frais de scolarité ?

Les obligations contractuelles en matière de frais de scolarité sont régies par les dispositions du Code civil, notamment l’article 1101, qui définit le contrat comme un accord de volonté entre deux ou plusieurs personnes destiné à créer, modifier, transmettre ou étendre des obligations.

Selon l’article 1103 du Code civil, les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits. Cela signifie que les parties sont tenues de respecter les engagements pris dans le cadre de leur contrat.

De plus, l’article 1104 du Code civil précise que les contrats doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi. Cette exigence d’exécution de bonne foi est d’ordre public et s’applique à toutes les relations contractuelles.

Dans le cas présent, Monsieur [D] [R] s’est engagé à payer des frais de scolarité de 9000 €, dont il n’a réglé que 3000 €.

Il est donc en défaut d’exécution de son obligation contractuelle, ce qui justifie la demande de L’[3] – [3] pour le paiement des sommes dues.

Quelles sont les conséquences de l’absence de comparution du défendeur ?

L’absence de comparution du défendeur a des conséquences importantes sur le déroulement de la procédure. Selon l’article 472 du Code de procédure civile, lorsque le défendeur ne comparaît pas, le juge statue néanmoins sur le fond de l’affaire.

Cependant, il est précisé que le juge ne fait droit à la demande que dans la mesure où il l’estime recevable, régulière et bien fondée. Cela signifie que même en l’absence du défendeur, la partie demanderesse doit prouver la validité de sa demande.

L’article 9 du Code de procédure civile impose à chaque partie de prouver, conformément à la loi, les faits nécessaires au succès de sa prétention. Ainsi, même si Monsieur [D] [R] ne s’est pas présenté, L’[3] – [3] devait apporter des éléments de preuve pour justifier sa demande de paiement des frais de scolarité.

Dans cette affaire, le juge a constaté que la demande en principal était fondée, ce qui a conduit à la condamnation de Monsieur [D] [R] à payer les sommes dues.

Quelles sont les conditions pour obtenir des dommages-intérêts pour résistance abusive ?

Pour obtenir des dommages-intérêts pour résistance abusive, il est nécessaire de prouver des circonstances particulières qui caractérisent un abus et le préjudice qui en résulte.

La jurisprudence a établi que la simple défense à une action en justice ne constitue pas, en soi, un abus de droit. Cela signifie que le défendeur a le droit de contester une demande sans que cela soit considéré comme une résistance abusive.

Dans le cas présent, le tribunal a jugé que L’[3] – [3] n’avait pas réussi à démontrer les éléments constitutifs d’une résistance abusive de la part de Monsieur [D] [R].

Ainsi, la demande de dommages-intérêts pour résistance abusive a été rejetée, car il n’y avait pas de preuve d’un comportement abusif ou d’un préjudice résultant de la défense de Monsieur [D] [R].

Comment sont déterminées les indemnités au titre de l’article 700 du Code de procédure civile ?

L’article 700 du Code de procédure civile prévoit que la partie qui succombe peut être condamnée à payer à l’autre partie une somme au titre des frais exposés pour la défense de ses droits.

Cette indemnité est destinée à couvrir les frais de justice, y compris les honoraires d’avocat, et est fixée par le juge en fonction des circonstances de l’affaire.

Dans cette décision, le tribunal a condamné Monsieur [D] [R] à payer à L’[3] – [3] une indemnité de 600 € au titre de l’article 700.

Cette somme a été déterminée en tenant compte des frais engagés par L’[3] – [3] pour faire valoir ses droits dans le cadre de la procédure.

Il est important de noter que cette indemnité ne couvre pas l’intégralité des frais, mais constitue une contribution aux frais de justice supportés par la partie gagnante.

TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS [1]

[1] Copie conforme délivrée
le :
à :Monsieur [D] [R]

Copie exécutoire délivrée
le :
à :Me Francois LOYE

Pôle civil de proximité

PCP JTJ proxi fond

N° RG 24/02702 – N° Portalis 352J-W-B7I-C4ZOX

N° MINUTE :

JUGEMENT
rendu le mardi 26 novembre 2024

DEMANDERESSE
Association [3], dont le siège social est sis [Adresse 1]
représentée par Me Francois LOYE, avocat au barreau de LYON, vestiaire : T692

DÉFENDEUR
Monsieur [D] [R], demeurant [Adresse 2]
non comparant, ni représenté

COMPOSITION DU TRIBUNAL
Jean-Claude KAZUBEK, Juge, statuant en juge unique
assisté de Audrey BELTOU, Greffier,

DATE DES DÉBATS
Audience publique du 17 septembre 2024

JUGEMENT
réputé contradictoire, en premier ressort, prononcé par mise à disposition le 26 novembre 2024 par Jean-Claude KAZUBEK, Juge assisté de Audrey BELTOU, Greffier

Décision du 26 novembre 2024
PCP JTJ proxi fond – N° RG 24/02702 – N° Portalis 352J-W-B7I-C4ZOX

Par acte en date du 4 avril 2024, L’[3] – [3] a fait assigner Monsieur [D] [R] aux fins d’obtenir sa condamnation à lui payer les sommes suivantes.

-3000 € au titre des frais de scolarité restés à payer, outre intérêts au taux légal à compter du 19 septembre 2023,
-2500 € à titre de dommages-intérêts pour résistance abusive.
-1500 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile.

Au soutien de ses prétentions, la requérante a exposé que le 1er mars 2023, Monsieur [D] [R] s’est inscrit au programme expert informatique et système d’information, première année, pour l’année 2022- 2023 ; que le coût de la scolarité été de 9000 €, payable en trois mensualités ; que celui-ci ne s’est acquitté que des deux premiers acomptes à hauteur de 3000 € et qu’une somme de 3000 € est demeurée impayée au 30 avril 2023 ; que toutes démarches en vue d’obtenir son recouvrement sont demeurées infructueuses, nécessitant ainsi l’instauration de la présente demande.

Assigné en l’étude de Maître [G] [Z], commissaire de justice, Monsieur [D] [R] n’a ni comparu ni mandaté personne pour le représenter.

MOTIFS.

Il résulte des dispositions de l’article 472 du code de procédure civile, que lorsque le défendeur ne comparaît pas, il est néanmoins statué sur le fond. Le juge ne fait droit à la demande que dans la mesure où il l’estime recevable, régulière et bien fondée

L’article 9 du code de procédure civile dispose qu’il incombe à chaque partie de prouver, conformément à la loi les faits nécessaires au succès de sa présence

L’article 1101 du Code civil indique que le contrat est un accord de volonté entre deux ou plusieurs personnes destiné à créer, modifier, transmettre ou étendre des obligations.

L’article 1103 du Code civil énonce que les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits et l’article 1104 du Code civil précise qu’ils doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi. Cette disposition est d’ordre public.

L’article 1353 du Code civil énonce que celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver. Réciproquement, celui qui se prétend libéré doit justifier le paiement ou le fait qui a produit l’extinction de son obligation.

Au vu des pièces produites au départ, il appert que la demande en principal est fondée. En conséquence , il convient donc de Monsieur [D] [R] à payer à
L’[3] – [3] la somme de 3000 € au titre de ses frais de scolarité impayés avec intérêts au taux légal à compter de l’assignation.

En revanche, il appert que la défense à une action en justice ne peut, en soi, constituer un abus de droit. Pour obtenir la condamnation du défendeur au titre d’une résistance abusive, il faut pouvoir justifier de circonstances particulières caractérisant un abus et un préjudice en résultant ; que tel n’est pas le cas en l’espèce.

En conséquence, il y a lieu débouter L’[3] – [3] de sa demande tendant à obtenir paiement de dommages et intérêts pour résistance abusive.

Les dispositions de l’article 700 du code de procédure civile doivent recevoir application et Monsieur [D] [R] condamné à payer à L’[3] – [3] une indemnité de procédure de l’ordre de 600 € et à supporter les entiers dépens, ce, conformément aux dispositions de l’article 696 de ce même code.

PAR CES MOTIFS.

Statuant, après débats publics, par jugement prononcé par mise à disposition au greffe, dans les conditions de l’article 450 du code de procédure civile, réputé contradictoire et en premier ressort.

CONDAMNE Monsieur [D] [R] à payer à L’[3] – [3] la somme de 3000 € au titre de ses frais de scolarité impayés avec intérêts au taux légal à compter de l’assignation.

DÉBOUTE L’[3] – [3] de sa demande de dommages et intérêts pour résistance abusive.

CONDAMNE Monsieur [D] [R] à payer à L’[3] – [3] la somme de 600 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile et à supporter les entiers dépens.

Fait et jugé à Paris le 26 novembre 2024

le greffier le Président


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