Modifications des parties communes en copropriété – Questions / Réponses juridiques

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Modifications des parties communes en copropriété – Questions / Réponses juridiques

La société [Adresse 1] possède un appartement au 6ème étage d’un immeuble à [Localité 4]. Le syndicat des copropriétaires a constaté l’installation d’un bloc de climatisation sur le balcon, sans autorisation. Après des mises en demeure infructueuses, le syndicat a assigné la société devant le tribunal, demandant le retrait du bloc et une indemnisation de 2.000 euros. La société a contesté, invoquant la prescription quinquennale. Cependant, le tribunal a constaté que l’installation affectait l’aspect extérieur de l’immeuble et a ordonné le retrait du bloc, ainsi qu’une indemnisation au syndicat pour les frais de justice.. Consulter la source documentaire.

Quelle est la portée de l’article 835 du code de procédure civile dans le cadre de la demande de retrait du bloc de climatisation ?

L’article 835 du code de procédure civile stipule que :

« Le président du tribunal judiciaire peut toujours, même en présence d’une contestation sérieuse, prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en état qui s’imposent, soit pour prévenir un dommage imminent soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite. »

Dans le cas présent, le syndicat des copropriétaires a invoqué cet article pour demander le retrait du bloc de climatisation installé sans autorisation.

Il est établi que l’installation de ce bloc constitue un trouble manifestement illicite, car elle affecte l’aspect extérieur de l’immeuble et les parties communes, ce qui justifie l’intervention du juge des référés.

Ainsi, le président du tribunal a le pouvoir d’ordonner des mesures de remise en état, même en présence d’une contestation, afin de protéger l’intégrité de l’immeuble et de faire cesser le trouble.

Quelles sont les implications de l’article 25 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 concernant les travaux affectant les parties communes ?

L’article 25 b) de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 précise que :

« Ne sont adoptées qu’à la majorité des voix de tous les copropriétaires les décisions concernant l’autorisation donnée à certains copropriétaires d’effectuer à leurs frais des travaux affectant les parties communes ou l’aspect extérieur de l’immeuble. »

Cet article impose une obligation d’autorisation préalable pour tout travail qui pourrait affecter les parties communes ou l’apparence de l’immeuble.

Dans le cas présent, la société [Adresse 1] a installé un bloc de climatisation sans obtenir cette autorisation, ce qui constitue une violation des dispositions légales.

Cette absence d’autorisation rend l’installation illicite et justifie la demande de remise en état formulée par le syndicat des copropriétaires.

Comment l’article 2224 du code civil s’applique-t-il à la question de la prescription dans cette affaire ?

L’article 2224 du code civil dispose que :

« Les actions personnelles ou mobilières se prescrivent par cinq ans à compter du jour où le titulaire d’un droit a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant de l’exercer. »

La société [Adresse 1] a soutenu que la demande du syndicat des copropriétaires était prescrite, arguant que l’installation du climatiseur avait eu lieu plus de cinq ans avant l’assignation.

Cependant, le tribunal a constaté que la seule déclaration du vendeur dans l’acte de vente ne suffisait pas à prouver que l’installation avait été réalisée plus de cinq ans auparavant.

De plus, le syndicat des copropriétaires n’avait pas connaissance de l’installation avant la mise en demeure, ce qui signifie que le point de départ de la prescription n’était pas établi.

Ainsi, l’action du syndicat n’était pas prescrite, et le trouble causé par l’installation illicite du climatiseur justifiait l’intervention du tribunal.

Quelles sont les conséquences de la décision du tribunal sur la société [Adresse 1] ?

La décision du tribunal a plusieurs conséquences pour la société [Adresse 1].

Premièrement, elle est condamnée à retirer le bloc de climatisation et à remettre la façade de l’immeuble dans son état antérieur, sous astreinte de 50 euros par jour de retard après un délai de deux mois.

Cela signifie que si la société ne se conforme pas à cette ordonnance, elle devra payer une somme significative pour chaque jour de retard.

Deuxièmement, la société [Adresse 1] est également condamnée à payer 2.000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile, ce qui vise à indemniser le syndicat des copropriétaires pour les frais engagés dans cette procédure.

Enfin, elle devra supporter les dépens de l’instance, ce qui représente un coût supplémentaire pour la société.

Ces conséquences soulignent l’importance de respecter les règles de la copropriété et d’obtenir les autorisations nécessaires avant d’entreprendre des travaux affectant les parties communes.


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