L’Essentiel : Concéder un droit de citation de sa marque à un prestataire peut nuire à la communication de la marque. Dans une affaire impliquant Moët Hennessy, le groupe n’a pas pu s’opposer à l’utilisation de ses marques Ruinart et Veuve Clicquot par un prestataire de design graphique. Ce dernier a été jugé en droit de les utiliser pour présenter ses réalisations, sans risque de confusion pour le consommateur. De plus, l’usage des marques dans les signatures électroniques des employés de l’agence a été validé, car il était connu du client depuis dix ans, sans être jugé excessif.
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Risque pour la communication de la marqueConcéder contractuellement un droit de citation de sa marque à un prestataire, à titre de référence commerciale est une pratique usuelle mais qui peut parasiter la communication du titulaire de la marque. Conformément au contrat et aux usages en vigueur entre les parties, la citation des marques du client sur les supports commerciaux du prestataire, à titre d’information, n’est ni excessif, ni déloyal. Dans cette affaire, le groupe Moët Hennessy en a fait les frais et n’a pu s’opposer à l’usage de ses marques à titre de citation commerciale. Son prestataire, une société de design graphique spécialisée dans le packaging de flacons et de bouteilles, a été jugée en droit d’utiliser les marques Ruinart et Veuve Clicquot pour présenter son activité et ses réalisations. Citations de marques validéesA titre d’exemple, a été validé l’usage, sur la page du site du prestataire, de la reproduction de la marque Veuve Clicquot Ponsardin (bouteille placée dans un seau à glace transparent dit ‘Ice Bucket’). Les marques étaient reproduites en tant que noms commerciaux et il n’existait aucun risque d’atteinte à la fonction de garantie d’origine des marques en cause, le consommateur moyen ne pouvant être trompé sur les produits offerts par la société d’autant que cette dernière ne s’adresse qu’à des professionnels. Absence de parasitismeS’il est contraire aux usages loyaux du commerce le fait de se placer dans le sillage d’un opérateur économique en cherchant à tirer indûment profit de la notoriété de ses produits, cela n’était pas le cas en l’espèce. Le prestataire ne présentait pas son travail de façon ambigüe, et n’a pas tenté de dissimuler la réalité de ses propres créations. Il n’était pas davantage démontré qu’il utilisait l’environnement graphique des marques citées dans un but purement publicitaire. Marques d’un tiers dans les emails du prestataireToujours dans cette affaire, l’usage de la marque du client y compris dans les signatures électroniques des salariés de l’agence de design, a été validé. Cet usage n’a pas été jugé excessif en ce qu’il était connu du client depuis 10 ans. |
Q/R juridiques soulevées :
Quels sont les risques pour la communication de la marque liés à la citation de celle-ci par un prestataire ?La concession d’un droit de citation de sa marque à un prestataire peut engendrer des risques pour la communication de la marque. En effet, bien que cette pratique soit courante, elle peut parasiter l’image que le titulaire souhaite véhiculer. Dans le cas du groupe Moët Hennessy, la société n’a pas pu s’opposer à l’utilisation de ses marques, Ruinart et Veuve Clicquot, par un prestataire de design graphique. Ce dernier a utilisé ces marques pour illustrer ses réalisations, ce qui a soulevé des questions sur la manière dont la marque est perçue par le public. Il est donc crucial pour les entreprises de bien encadrer contractuellement l’utilisation de leur marque afin d’éviter toute confusion ou déformation de leur image. Comment les citations de marques peuvent-elles être validées dans un contexte commercial ?Les citations de marques peuvent être validées lorsqu’elles respectent certaines conditions. Par exemple, l’utilisation de la marque Veuve Clicquot Ponsardin sur le site d’un prestataire a été jugée acceptable car elle ne portait pas atteinte à la fonction de garantie d’origine de la marque. Les marques étaient présentées comme des noms commerciaux, et le consommateur moyen ne pouvait pas être trompé sur les produits offerts. De plus, le prestataire s’adressait uniquement à des professionnels, ce qui réduit le risque de confusion. Ainsi, pour qu’une citation de marque soit validée, il est essentiel qu’elle soit utilisée de manière transparente et qu’elle ne crée pas de confusion chez le consommateur. Quelles sont les conditions pour éviter le parasitisme dans l’utilisation des marques ?Pour éviter le parasitisme, il est important que le prestataire ne cherche pas à tirer indûment profit de la notoriété d’une marque. Dans l’affaire mentionnée, le prestataire a été jugé conforme aux usages loyaux du commerce, car il n’a pas présenté son travail de manière ambiguë. Il n’a pas non plus tenté de dissimuler la réalité de ses créations, ce qui est essentiel pour éviter toute accusation de parasitisme. L’utilisation des marques citées n’était pas faite dans un but purement publicitaire, ce qui a également joué en faveur du prestataire. En résumé, la transparence et l’honnêteté dans la présentation des créations sont des éléments clés pour éviter le parasitisme. L’utilisation des marques d’un client dans les emails du prestataire est-elle permise ?Oui, l’utilisation des marques d’un client dans les signatures électroniques des employés d’un prestataire peut être permise, comme l’indique l’affaire en question. Cet usage a été validé car il était connu du client depuis 10 ans, ce qui montre une certaine acceptation de cette pratique. Il est important que cette utilisation ne soit pas jugée excessive et qu’elle respecte les accords contractuels entre les parties. Ainsi, tant que l’utilisation des marques est transparente et acceptée par le client, elle peut être considérée comme légitime dans le cadre des communications professionnelles. |
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