Maintien de l’hospitalisation sous contrainte pour troubles psychiques

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Maintien de l’hospitalisation sous contrainte pour troubles psychiques

L’Essentiel : Monsieur [P] [M], né le 5 janvier 1971, a été admis en soins psychiatriques sans consentement le 6 janvier 2025, suite à des comportements étranges signalés par ses proches. Lors de son admission, il a manifesté une opposition passive au dialogue, rendant son évaluation clinique nécessaire. La requête de la Directrice de la CLINIQUE DE [Localité 1] a été examinée, ainsi que les réquisitions du Procureur. Les dispositions légales ont été respectées, et l’avis du 13 janvier 2025 conclut à des troubles du comportement et un déni de ses troubles. Le juge autorise le maintien de l’hospitalisation complète sous contrainte.

Contexte de l’affaire

Nous nous trouvons à l’hôpital, conformément à la convention signée avec l’A.R.S, où l’audience se déroule en public et de manière contradictoire. Monsieur [P] [M], régulièrement convoqué, refuse de comparaître et est représenté par son avocat, Me Elodie GOIG. La Directrice de la CLINIQUE DE [Localité 1] ainsi qu’un tiers sont également absents malgré leur convocation.

Demande d’hospitalisation

La requête du 13 janvier 2025, initiée par la Directrice de la CLINIQUE DE [Localité 1], concerne Monsieur [P] [M], né le 5 janvier 1971. Les pièces annexées à la procédure ainsi que les réquisitions écrites du Procureur de la République sont examinées. La loi n°2011-803 du 5 juillet 2011, relative aux droits et à la protection des personnes sous soins psychiatriques, est également prise en compte.

Admission en soins psychiatriques

Monsieur [P] [M] a été admis en soins psychiatriques sans consentement le 6 janvier 2025, à la demande d’un tiers et sur décision du directeur d’établissement, dans le cadre d’une procédure d’urgence. Il a été conduit aux urgences suite à un appel du SAMU, après que des proches aient signalé des comportements étranges, tels que des rires immotivés et un refus de toucher quoi que ce soit.

Évaluation clinique

Lors de l’entretien d’admission, Monsieur [P] [M] a montré une opposition passive au dialogue, se tournant le dos au personnel soignant et marmonnant des propos non intelligibles. Son état clinique nécessitait une évaluation approfondie en milieu hospitalier, car il ne semblait pas capable de reconnaître la nature pathologique de ses comportements.

Conclusion de la procédure

Les pièces de la procédure indiquent que les dispositions légales ont été respectées. Selon l’avis motivé du 13 janvier 2025, Monsieur [P] [M] présente des troubles du comportement, des hallucinations, un refus de soins et un déni de ses troubles. Les conditions pour maintenir la mesure de soins psychiatriques sans consentement sont réunies.

Décision du juge

La procédure est jugée régulière, et le maintien de l’hospitalisation complète sous contrainte de Monsieur [P] [M] est autorisé.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les conditions légales pour une hospitalisation psychiatrique sans consentement ?

L’hospitalisation psychiatrique sans consentement est régie par la Loi n°2011-803 du 5 juillet 2011, ainsi que par les articles L3211-12 et suivants du Code de la Santé Publique.

Selon l’article L3211-12, l’hospitalisation sans consentement peut être ordonnée lorsque la personne présente des troubles mentaux qui nécessitent des soins et qu’elle est dans l’incapacité de consentir à ces soins.

Il est également précisé que cette mesure doit être décidée par le directeur de l’établissement de santé, sur demande d’un tiers, et dans le cadre d’une procédure d’urgence.

De plus, l’article R3211-7 stipule que l’admission en soins psychiatriques sans consentement doit être précédée d’une évaluation médicale qui atteste de l’état de santé du patient.

Ainsi, dans le cas de Monsieur [P] [M], les éléments cliniques observés, tels que les troubles du comportement et le refus de soins, justifient la décision d’hospitalisation sans consentement.

Quels sont les droits du patient lors d’une hospitalisation sans consentement ?

Les droits des patients hospitalisés sans consentement sont protégés par la Loi n°2011-803 et les articles du Code de la Santé Publique.

L’article L3211-2 précise que toute personne hospitalisée sans son consentement doit être informée de ses droits, notamment le droit de contester cette mesure devant le juge des libertés et de la détention.

De plus, l’article L3211-4 stipule que le patient a le droit d’être assisté par un avocat lors de cette procédure.

Il est également important de noter que l’article L3211-12 impose que le patient soit examiné régulièrement par un médecin afin de réévaluer la nécessité de maintenir l’hospitalisation.

Dans le cas de Monsieur [P] [M], bien qu’il ait été hospitalisé sans consentement, il a le droit d’être informé de sa situation et de contester cette décision, ce qui est un élément fondamental de la protection des droits des patients.

Comment se déroule la procédure d’hospitalisation sans consentement ?

La procédure d’hospitalisation sans consentement est encadrée par des dispositions légales précises, notamment les articles L3211-12 et suivants du Code de la Santé Publique.

Tout d’abord, l’hospitalisation doit être demandée par un tiers, généralement un proche ou un professionnel de santé, lorsque la personne présente des troubles mentaux.

Ensuite, le directeur de l’établissement de santé prend la décision d’hospitaliser le patient, après avoir reçu un avis médical qui atteste de la nécessité de cette mesure.

L’article R3211-7 précise que cette décision doit être notifiée au patient, ainsi qu’aux personnes qui en ont fait la demande.

Enfin, le patient a la possibilité de contester cette décision devant le juge des libertés et de la détention, qui examinera la régularité de la procédure et la nécessité de maintenir l’hospitalisation.

Dans le cas de Monsieur [P] [M], la procédure a été jugée régulière, ce qui signifie que toutes les étapes légales ont été respectées.

COUR D’APPEL DE TOULOUSE
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE TOULOUSE
ORDONNANCE

N° De MINUTE N° RG 25/00064 – N° Portalis DBX4-W-B7J-TV4J
Le 14 Janvier 2025

Nous, Catherine ESTEBE, Juge délégué au Tribunal judiciaire de TOULOUSE, assistée de Virginie BASTIER, Greffier,

Nous trouvant à l’hôpital [2] conformément à la convention signée avec L’A.R.S, statuant en audience publique, contradictoirement et en premier ressort ;

En l’absence de Monsieur [P] [M] (refus de comparaître), régulièrement convoqué, représenté par Me Elodie GOIG, avocat au barreau de Toulouse ;
En l’absence de Madame la Directrice de CLINIQUE DE [Localité 1], régulièrement convoquée ;
En l’absence du tiers, régulièrement avisé ;

Vu la requête du 13 Janvier 2025 à l’initiative de Madame la Directrice de CLINIQUE DE [Localité 1] concernant Monsieur [P] [M] né le 05 Janvier 1971 ;
Vu les pièces annexées et répertoriées sous bordereau joint ;
Vu les réquisitions écrites de Monsieur le Procureur de la République ;

Vu la Loi n°2011-803 du 5 juillet 2011 relative aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge ;
Vu les articles L3211-12 et suivants et R3211-7 et suivants du Code de la Santé Publique ;

Monsieur [P] [M] a été admis en soins psychiatriques sans consentement à la demande d’un tiers, sur décision du directeur d’établissement et dans le cadre de la procédure d’urgence, le 6 janvier 2025. Il a été conduit aux urgences dans les suites d’un appel SAMU de soignants d’un centre médico psychologique de [Localité 3]. Le patient présente, depuis plusieurs mois, des signes étranges à la maison, repérés par les proches : rires immotivés, parle seul, refuse de toucher quoi que ce soit (il serait rentré dans l’ambulance avec de nombreuses précautions pour ne rien toucher). Pendant l’entretien d’admission, il s’opposait passivement au dialogue, tournait le dos au personnel soignant, les mains dans les poches, en fixant la vitre, se retournant à deux reprises en marmonnant des propos non intelligibles. La situation clinique nécessitait une poursuite de l’évaluation en milieu hospitalier, le patient ne semblant pas en capacité de repérer le caractère pathologique des éléments susvisés.

Au regard des pièces de la procédure, il est relevé que les dispositions légales ont été respectées.

Selon l’avis motivé du 13 janvier 2025 accompagnant la saisine du Juge, Monsieur [P] [M] présente à ce jour des troubles du comportement avec une décompensation psychique, des soliloquies, des hallucinations acoustico-verbales, un automatisme mental, un refus de soins et un déni des troubles.

Les conditions apparaissent ainsi en l’état réunies pour que la mesure de soins psychiatriques sans consentement sous la forme d’une hospitalisation complète se poursuive.

PAR CES MOTIFS

Constatons que la procédure est régulière.
Autorisons le maintien de l’hospitalisation complète sous contrainte de Monsieur [P] [M].

Le Greffier Le Juge


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