Maintien en soins psychiatriques en détention : Questions / Réponses juridiques

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Maintien en soins psychiatriques en détention : Questions / Réponses juridiques

L’affaire concerne Monsieur [Z] [C], hospitalisé au Centre Hospitalier Spécialisé Psychiatrique de [Localité 1] suite à des troubles mentaux. Le préfet de la Gironde a ordonné son hospitalisation complète, justifiée par des risques pour la sécurité publique. Plusieurs arrêtés ont été émis, notamment pour son transfert vers une Unité Hospitalière Spécialement Aménagée après son incarcération. Malgré l’absence de Monsieur [Z] [C] lors des audiences, son avocat a sollicité l’appréciation du juge. Le tribunal a confirmé la nécessité de soins continus, accordant l’aide juridictionnelle et autorisant le maintien de l’hospitalisation, avec possibilité d’appel dans les 10 jours.. Consulter la source documentaire.

Quelles sont les conditions nécessaires pour une hospitalisation complète sans consentement selon le Code de la santé publique ?

L’article L.3212-1 du Code de la santé publique stipule que :

« Une personne atteinte de troubles mentaux ne peut faire l’objet de soins psychiatriques sur décision du directeur d’un établissement (…) que lorsque les deux conditions suivantes sont réunies :

1° Ses troubles mentaux rendent impossible son consentement ;

2° Son état mental impose des soins immédiats assortis (…) d’une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète (…) ».

Ainsi, pour qu’une hospitalisation complète sans consentement soit justifiée, il est impératif que les troubles mentaux de la personne concernée rendent son consentement impossible et qu’il soit nécessaire d’apporter des soins immédiats, nécessitant une surveillance médicale constante.

Ces conditions sont essentielles pour garantir que les droits de la personne sont respectés tout en assurant la sécurité publique et la santé mentale du patient.

Quel est le rôle du représentant de l’État dans le cadre de l’hospitalisation psychiatrique ?

L’article L.3213-1 du Code de la santé publique précise que :

« Le représentant de l’Etat dans le département prononce par arrêté, au vu d’un certificat médical circonstancié ne pouvant émaner d’un psychiatre exerçant dans l’établissement d’accueil, l’admission en soins psychiatriques des personnes dont les troubles mentaux nécessitent des soins et compromettent la sûreté des personnes ou portent atteinte, de façon grave, à l’ordre public.

Les arrêtés préfectoraux sont motivés et énoncent avec précision les circonstances qui ont rendu l’admission en soins nécessaire. »

Cela signifie que le représentant de l’État a la responsabilité de décider de l’admission en soins psychiatriques, en se basant sur un certificat médical approprié.

Cette décision doit être motivée et clairement justifiée, afin de protéger à la fois les droits du patient et la sécurité publique.

Quelles sont les obligations relatives à l’hospitalisation des détenus atteints de troubles mentaux ?

L’article D.398 du Code de procédure pénale stipule que :

« Les détenus atteints des troubles mentaux visés à l’article L.3214-3 du code de la santé publique ne peuvent être maintenus dans un établissement pénitentiaire.

Au vu d’un certificat médical circonstancié et conformément à la législation en vigueur, il appartient à l’autorité préfectorale de faire procéder, dans les meilleurs délais, à leur hospitalisation d’office dans un établissement de santé habilité au titre de l’article L. 3214-1 du code de la santé publique.

Il n’est pas fait application, à leur égard, de la règle posée au second alinéa de l’article D.394 concernant leur garde par un personnel de police ou de gendarmerie pendant leur hospitalisation. »

Cet article souligne que les détenus souffrant de troubles mentaux ne peuvent pas rester en prison et doivent être hospitalisés dans un établissement de santé approprié.

Cela garantit que leur état de santé est pris en compte et qu’ils reçoivent les soins nécessaires dans un environnement adapté.

Comment se déroule la procédure d’hospitalisation complète d’un patient ?

L’article L.3211-12-1 du Code de la santé publique indique que :

« I.-L’hospitalisation complète d’un patient ne peut se poursuivre sans que le magistrat du siège du tribunal judiciaire, préalablement saisi par le représentant de l’Etat dans le département lorsqu’elle a été prononcée en application du chapitre III du présent titre, de l’article L.3214-3 du présent code ou de l’article 706-135 du code de procédure pénale, ait statué sur cette mesure :

1° Avant l’expiration d’un délai de 12 jours à compter de l’admission (…) ».

Cela signifie qu’une fois qu’un patient est admis en hospitalisation complète, un magistrat doit être saisi pour statuer sur la nécessité de poursuivre cette hospitalisation dans un délai de 12 jours.

Cette procédure vise à garantir un contrôle judiciaire sur la mesure d’hospitalisation, protégeant ainsi les droits du patient.

Quelles sont les conséquences d’une sortie prématurée d’un patient hospitalisé ?

La jurisprudence indique que :

« En toute hypothèse, une sortie prématurée serait de nature à présenter des risques de rechute rapide. »

Cela souligne que si un patient est libéré trop tôt, cela pourrait entraîner une aggravation de son état mental et des risques pour lui-même ou pour autrui.

Il est donc crucial que l’hospitalisation se poursuive tant que les soins et la surveillance médicale sont nécessaires pour assurer la sécurité du patient et celle des autres.

Cette évaluation est essentielle pour déterminer le moment approprié pour une éventuelle sortie.


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