Lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur

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Lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur

Une Proposition de loi relative à la lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur a été déposée au Sénat.

L’antisémitisme, cette forme particulière de haine et de discrimination visant spécifiquement les personnes juives, connaît une résurgence alarmante au sein des établissements d’enseignement supérieur. 

Selon les auteurs de la Proposition de loi, le phénomène, loin d’être anodin, prend aujourd’hui des formes insidieuses et complexes, s’immisçant dans les débats académiques et les mouvements étudiants sous couvert de positionnements politiques ou idéologiques.

Alertée par la multiplication des incidents à caractère antisémite dans les universités françaises, la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport du Sénat a créé en avril dernier une mission d’information visant à dresser un état des lieux de la situation. Les conclusions de cette mission, présentées le 26 juin 2024 par les sénateurs Pierre-Antoine Levi et Bernard Fialaire, rapporteurs, sont alarmantes. Le rapport1(*)adopté à l’unanimité par la commission a en effet relevé :

– une recrudescence significative des actes antisémites dans l’enseignement supérieur : les signalements d’incidents à caractère antisémite ont connu une augmentation inquiétante ces dernières années, avec une diversification des formes d’expression de cette haine singulière ;

– la diffusion d’un «antisémitisme d’atmosphère» envahissant : au-delà des actes manifestes se développe un climat latent d’hostilité envers les étudiants et personnels juifs, créant un sentiment d’insécurité et d’exclusion inacceptable dans nos institutions ;

– une polarisation idéologique dangereuse : les tensions géopolitiques, notamment liées au conflit israélo-palestinien, sont instrumentalisées pour légitimer des discours et des actions antisémites, brouillant dangereusement les frontières entre critique politique légitime et discrimination ;

– l’insuffisance criante des dispositifs de lutte actuellement en place : les outils existants de prévention, de détection et de sanction des actes antisémites apparaissent largement inadaptés à l’ampleur et à la complexité du phénomène ;

– un manque flagrant de formation des personnels et des étudiants, souvent mal outillés pour identifier les manifestations de l’antisémitisme contemporain, ce qui laisse le champ libre à sa propagation.

Les mesures proposées sont articulées autour de trois axes.

À l’article 1er, la proposition de loi intègre la formation à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme aux missions des établissements scolaires et d’enseignement supérieur, et prévoit une formation obligatoire à ces enjeux pour les enseignants et personnels d’éducation.

À l’article 2, le texte renforce les obligations des établissements en matière de lutte contre l’antisémitisme et le racisme à travers la création d’une mission «Égalité et diversité» dans chaque établissement et la systématisation d’un dispositif de signalement en leur sein. Il instaure par ailleurs une obligation de signalement des actes antisémites pour les présidents d’établissement et l’ensemble de leurs personnels.

À l’article 3, le texte élargit le cadre d’action des instances disciplinaires et améliore la prise en compte des victimes. Il tend par ailleurs à renforcer les pouvoirs d’investigation des présidents d’établissement.

Questions / Réponses juridiques

Quelle est la nature de la Proposition de loi déposée au Sénat ?

La Proposition de loi relative à la lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur a été déposée au Sénat pour répondre à une problématique croissante.

Cette loi vise à aborder la résurgence de l’antisémitisme, qui se manifeste de manière alarmante dans les établissements d’enseignement supérieur.

Les auteurs de cette proposition soulignent que l’antisémitisme prend des formes insidieuses, se mêlant aux débats académiques et aux mouvements étudiants, souvent sous couvert de positionnements politiques ou idéologiques.

Quels sont les principaux constats de la mission d’information créée par le Sénat ?

La mission d’information mise en place par la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport du Sénat a dressé un état des lieux préoccupant concernant l’antisémitisme dans les universités françaises.

Les conclusions, présentées par les sénateurs Pierre-Antoine Levi et Bernard Fialaire, mettent en lumière plusieurs points alarmants.

Parmi ceux-ci, on note une recrudescence significative des actes antisémites, une diffusion d’un « antisémitisme d’atmosphère » et une polarisation idéologique dangereuse liée aux tensions géopolitiques.

Quelles mesures sont proposées dans la loi pour lutter contre l’antisémitisme ?

La Proposition de loi propose plusieurs mesures articulées autour de trois axes principaux.

À l’article 1er, elle intègre la formation à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme dans les missions des établissements scolaires et d’enseignement supérieur.

Cela inclut une formation obligatoire pour les enseignants et le personnel éducatif sur ces enjeux cruciaux.

Comment la loi prévoit-elle de renforcer les obligations des établissements ?

À l’article 2, la loi renforce les obligations des établissements en matière de lutte contre l’antisémitisme et le racisme.

Elle propose la création d’une mission « Égalité et diversité » dans chaque établissement, ainsi que la systématisation d’un dispositif de signalement.

De plus, elle instaure une obligation de signalement des actes antisémites pour les présidents d’établissement et l’ensemble de leurs personnels.

Quelles améliorations sont envisagées pour les instances disciplinaires ?

L’article 3 de la Proposition de loi élargit le cadre d’action des instances disciplinaires et améliore la prise en compte des victimes d’actes antisémites.

Cette mesure vise à renforcer les pouvoirs d’investigation des présidents d’établissement, afin de mieux traiter les incidents et de protéger les victimes.

Ces améliorations sont essentielles pour créer un environnement plus sûr et inclusif dans les établissements d’enseignement supérieur.


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