Loi Avia, amputée mais promulguée

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Loi Avia, amputée mais promulguée

Bien que dépouillée de ses principales dispositions par le Conseil constitutionnel, la loi n° 2020-766 du 24 juin 2020 visant à lutter contre les contenus haineux sur internet a été promulguée.

Observatoire de la haine en ligne

La loi crée tout de même un observatoire de la haine en ligne, chargé du suivi et de l’analyse de l’évolution des contenus haineux, en lien avec les opérateurs, associations et chercheurs concernés. L’observatoire est placé auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).

A l’origine, la proposition de loi votée par le Parlement obligeait les opérateurs de plateforme en ligne et les moteurs de recherche à retirer dans un délai de 24 heures, après notification par une ou plusieurs personnes, des contenus manifestement illicites tels que les incitations à la haine, les injures à caractère raciste ou anti-religieuses. Pour les contenus terroristes ou pédopornographiques, le délai de retrait était réduit à une heure. Par sa décision du 18 juin 2020, le Conseil constitutionnel a censuré ces dispositions.

Atteinte disproportionnée à la liberté d’expression

Pour les contenus terroristes ou pédopornographiques, le Conseil a jugé que la détermination du caractère illicite des contenus ne repose pas sur leur caractère manifeste mais qu’elle est soumise à la seule appréciation de l’administration, le délai laissé à l’opérateur pour s’exécuter ne lui permettant pas d’obtenir une décision du juge. Le législateur a porté une atteinte à la liberté d’expression qui n’est ni adaptée, ni proportionnée au but poursuivi. Pour les contenus signalés par des personnes, le Conseil a souligné le risque que les opérateurs soient incités à retirer tous les contenus contestés, y compris ceux qui sont licites. C’est donc une nouvelle atteinte à la liberté d’expression. La censure de ces dispositions entraîne la censure des dispositions du texte qui organisaient la mise en oeuvre de l’obligation de retrait de contenus.

Questions / Réponses juridiques

Quel est l’objectif principal de la loi n° 2020-766 du 24 juin 2020 ?

La loi n° 2020-766 du 24 juin 2020 a été promulguée dans le but de lutter contre les contenus haineux sur internet.

Bien que certaines de ses principales dispositions aient été censurées par le Conseil constitutionnel, la loi vise à établir un cadre juridique pour la régulation des contenus en ligne, en particulier ceux qui incitent à la haine, aux injures racistes ou anti-religieuses.

Elle cherche à protéger les utilisateurs d’internet et à promouvoir un environnement numérique plus sûr.

Qu’est-ce que l’observatoire de la haine en ligne ?

L’observatoire de la haine en ligne est un organisme créé par la loi pour suivre et analyser l’évolution des contenus haineux sur internet.

Il est placé sous l’égide du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et collabore avec divers acteurs, tels que les opérateurs de plateformes, les associations et les chercheurs.

Cet observatoire a pour mission de surveiller les tendances et d’évaluer l’impact des mesures mises en place pour lutter contre la haine en ligne.

Quelles étaient les obligations imposées aux opérateurs de plateforme en ligne par la loi ?

À l’origine, la loi imposait aux opérateurs de plateforme en ligne et aux moteurs de recherche de retirer, dans un délai de 24 heures, les contenus manifestement illicites après notification.

Ces contenus incluaient les incitations à la haine et les injures à caractère raciste ou anti-religieux.

Pour les contenus terroristes ou pédopornographiques, le délai de retrait était encore plus court, fixé à une heure.

Cependant, ces dispositions ont été censurées par le Conseil constitutionnel.

Pourquoi le Conseil constitutionnel a-t-il censuré certaines dispositions de la loi ?

Le Conseil constitutionnel a censuré les dispositions relatives au retrait des contenus en ligne en raison de leur impact sur la liberté d’expression.

Il a jugé que la détermination du caractère illicite des contenus ne devait pas reposer uniquement sur l’appréciation de l’administration, mais nécessitait une évaluation plus rigoureuse.

Le délai imparti aux opérateurs pour retirer les contenus ne leur permettait pas d’obtenir une décision judiciaire, ce qui constituait une atteinte disproportionnée à la liberté d’expression.

Quelles sont les conséquences de la censure des dispositions de la loi ?

La censure des dispositions relatives à l’obligation de retrait des contenus a des conséquences significatives sur la mise en œuvre de la loi.

Elle entraîne une limitation des pouvoirs des opérateurs de plateforme en ligne, qui ne peuvent plus être contraints de retirer des contenus dans des délais aussi courts.

De plus, cela soulève des préoccupations quant à la protection de la liberté d’expression, car les opérateurs pourraient être incités à retirer des contenus licites par crainte de sanctions.

Ainsi, la censure a des implications sur la régulation des contenus en ligne et sur la manière dont la loi sera appliquée.


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