L’Essentiel : La vente de livres électroniques d’occasion via des clubs de lecture en ligne nécessite l’autorisation de l’auteur, car elle constitue une communication au public. La CJUE a statué que le téléchargement permanent d’un livre électronique est soumis à cette notion, excluant ainsi l’application de l’épuisement des droits. En effet, la mise à disposition d’une œuvre à un public non pris en compte lors de la première autorisation constitue une nouvelle communication. Les livres électroniques, étant des copies numériques, ne se détériorent pas et peuvent donc nuire aux intérêts financiers des titulaires de droits, justifiant ainsi cette restriction.
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La vente de livres électroniques d’occasion par le biais d’un site Internet de type « Club de lecteurs » constitue une communication au public soumise à l’autorisation de l’auteur. Cas des clubs de lecture virtuelsLa CJUE (affaire C-263/18, 19 Communication au public non autoriséeEn proposant des livres La notion de « communication au En ce qui concerne le second Pour être qualifiée de Épuisement des droits excluLa fourniture par téléchargement, pour un usage permanent, d’un livre électronique ne relève pas du droit de « distribution au public », prévu à l’article 4, paragraphe 1, de la directive 2001/29, mais bien du droit de « communication au public », prévu à l’article 3, paragraphe 1, de ladite directive, pour lequel l’épuisement est exclu en application du paragraphe 3 de cet article. À l’appui de ce constat, la Cour a notamment déduit du traité de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) sur le droit d’auteur, à l’origine de cette directive, ainsi que des travaux préparatoires de cette dernière, que le législateur de l’Union avait eu l’intention de réserver cette règle d’épuisement à la distribution d’objets tangibles, tels que des livres sur support matériel. En revanche, l’application de cette règle d’épuisement à des livres électroniques risquerait d’affecter l’intérêt des titulaires à obtenir une rémunération appropriée de manière beaucoup plus significative que dans le cas de livres sur support matériel, dès lors que des copies numériques dématérialisées de livres électroniques ne se détériorent pas avec l’usage et constituent ainsi, sur un éventuel marché de l’occasion, des substituts parfaits des copies neuves. Téléchargez la décision |
Q/R juridiques soulevées :
Qu’est-ce que la communication au public dans le contexte des livres électroniques ?La communication au public, dans le cadre des livres électroniques, se réfère à la mise à disposition d’une œuvre protégée à un public qui n’est pas présent au lieu d’origine de cette communication. Cela inclut toute transmission ou retransmission d’une œuvre, que ce soit par fil ou sans fil. La CJUE a précisé que l’acte déterminant est celui qui consiste à offrir l’œuvre sur un site accessible au public, ce qui précède la transmission réelle à la demande. Ainsi, même si une personne ne télécharge pas effectivement le livre, le simple fait de le mettre à disposition est considéré comme une communication au public. Pourquoi la vente de livres électroniques d’occasion nécessite-t-elle l’autorisation de l’auteur ?La vente de livres électroniques d’occasion par un site de type « club de lecture » est considérée comme une communication au public non autorisée. Cela est dû au fait que ces activités ne relèvent pas du droit de distribution, qui est soumis à la règle de l’épuisement des droits. En effet, cette règle ne s’applique que lorsque l’objet concerné a été vendu dans l’Union par le titulaire du droit ou avec son consentement. Dans le cas des livres électroniques, la mise à disposition de ces œuvres sans autorisation constitue une violation des droits d’auteur. Quels sont les critères pour qu’une œuvre soit considérée comme communiquée à un public ?Pour qu’une œuvre soit qualifiée de communication au public, deux éléments cumulatifs doivent être présents. Le premier est un acte de communication d’une œuvre, qui inclut la mise à disposition de l’œuvre à un public. Le second élément concerne le nombre de personnes pouvant accéder à cette œuvre, que ce soit simultanément ou successivement. La CJUE a souligné que même si une œuvre est accessible à un nombre restreint de personnes, elle peut toujours être considérée comme communiquée à un public, en fonction des circonstances. Comment la notion d’épuisement des droits s’applique-t-elle aux livres électroniques ?L’épuisement des droits, qui permet la revente d’objets tangibles, ne s’applique pas aux livres électroniques. La CJUE a établi que la fourniture par téléchargement d’un livre électronique relève du droit de communication au public, et non du droit de distribution. Cette distinction est cruciale, car l’épuisement des droits a été conçu pour des objets matériels, et son application aux livres électroniques pourrait nuire aux intérêts des titulaires de droits d’auteur, qui ne bénéficieraient pas d’une rémunération appropriée. Quelles sont les implications de la décision de la CJUE sur les clubs de lecture virtuels ?La décision de la CJUE a des implications significatives pour les clubs de lecture virtuels. Elle établit que ces clubs, en mettant à disposition des livres électroniques sans autorisation, effectuent une communication au public non autorisée. Cela signifie que les sites de clubs de lecture doivent obtenir l’autorisation des auteurs ou des titulaires de droits avant de proposer des livres électroniques, même s’ils sont considérés comme d’occasion. Cette décision renforce la protection des droits d’auteur dans le domaine numérique. |
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