Limitation des frais de transport en kinésithérapie : Questions / Réponses juridiques

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Limitation des frais de transport en kinésithérapie : Questions / Réponses juridiques

Madame [V] [Z] épouse [O] a contesté la décision de la CPAM du Puy-de-Dôme, qui a limité la prise en charge de ses frais de transport pour des soins de kinésithérapie. Elle soutient souffrir d’une affection longue durée et avoir besoin d’un kinésithérapeute spécialisé. La CPAM, quant à elle, se base sur l’avis du médecin conseil, affirmant que le remboursement est limité aux soins du praticien le plus proche. Le Tribunal, après évaluation, conclut que le kinésithérapeute désigné est compétent, déboutant ainsi Madame [V] [Z] et la condamnant aux dépens, tout en lui laissant la possibilité de se pourvoir en cassation.. Consulter la source documentaire.

Quelles sont les conditions de prise en charge des frais de transport pour les malades atteints d’une affection de longue durée ?

La prise en charge des frais de transport pour les malades atteints d’une affection de longue durée est régie par l’article R322-10 du Code de la sécurité sociale. Cet article stipule que :

« Les frais de transport liés aux traitements ou examens prescrits pour les malades reconnus atteints d’une affection de longue durée prescrits à un assuré se trouvant dans l’obligation de se déplacer pour recevoir ces soins sont pris en charge. »

Il est donc essentiel que le transport soit directement lié à des soins médicaux prescrits pour une affection de longue durée.

En outre, l’article R322-10-5 précise que :

« Le remboursement de ces frais de transport est calculé sur la base de la distance séparant le point de prise en charge du malade de la structure de soins prescrite appropriée la plus proche. »

Cela signifie que la prise en charge est limitée à la structure de soins la plus proche, ce qui peut poser des questions lorsque plusieurs options de soins existent.

Comment la CPAM détermine-t-elle la structure de soins appropriée pour un patient ?

La CPAM se base sur l’avis du médecin conseil pour déterminer la structure de soins appropriée. Dans le cas présent, la CPAM a conclu que la prise en charge des frais de transport devait être limitée au praticien le plus proche, en se fondant sur l’absence de spécialités reconnues en kinésithérapie.

La jurisprudence, notamment celle citée dans le jugement, indique que :

« Les juges du fond doivent rechercher si, en l’absence de spécialité en kinésithérapie, le cabinet du masseur-kinésithérapeute consulté ne constitue pas la structure de soins appropriée à l’état de l’assuré la plus proche du domicile de ce dernier. »

Cela implique que la CPAM doit évaluer si le kinésithérapeute consulté est réellement le plus proche et s’il est capable de fournir les soins nécessaires.

Quelles sont les implications de l’absence de spécialités en kinésithérapie pour la prise en charge des soins ?

L’absence de spécialités reconnues en kinésithérapie a des conséquences directes sur la prise en charge des soins. Comme mentionné dans le jugement, la jurisprudence a établi qu’il n’existe pas de spécialité en kinésithérapie, ce qui signifie que tous les kinésithérapeutes sont considérés comme ayant des compétences similaires.

L’article R4321-5 3° a) du Code de la santé publique précise que :

« Sur prescription médicale, le masseur-kinésithérapeute est habilité à participer aux traitements de rééducation d’une fonction particulière. »

Cela inclut la rééducation de la mobilité faciale, ce qui signifie qu’un kinésithérapeute, même sans spécialisation, peut être compétent pour traiter des affections faciales.

Ainsi, la CPAM ne peut pas justifier une limitation de prise en charge uniquement sur la base de l’absence de spécialité, car tous les kinésithérapeutes sont habilités à réaliser des soins de rééducation, y compris ceux nécessaires pour des affections spécifiques comme la paralysie faciale.

Quels recours sont possibles après une décision de la CPAM concernant la prise en charge des frais de transport ?

Après une décision de la CPAM, les assurés ont la possibilité de contester cette décision devant le Tribunal Judiciaire, comme l’indique l’article R142-15 du Code de la sécurité sociale :

« Dans les deux mois de réception de la présente notification, chacune des parties peut se pourvoir en cassation contre la décision du Tribunal Judiciaire – Pôle Social et que ce pourvoi est exclusivement formé par ministère d’un avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de Cassation. »

Cela signifie que les assurés doivent agir rapidement pour contester une décision, et ils doivent être représentés par un avocat pour les procédures de cassation.

En conclusion, les assurés doivent être conscients de leurs droits et des procédures à suivre pour contester les décisions de la CPAM concernant la prise en charge des frais de transport liés à des soins médicaux.


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