Profilage de candidats non autorisé

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Profilage de candidats non autorisé

[well type= » »][icon type= »fa fa-cube » color= »#dd3333″] Réflexe juridique 

En particulier au sein des sociétés de recrutement, les annotations sensibles et/ou non professionnelles sur les candidats sont interdites et peuvent être sanctionnées sur le terrain du droit des données personnelles mais aussi du droit du travail (licenciement du salarié). [/well]

Affaire Robert Walters

Le licenciement d’un consultant de la société ROBERT WALTERS (activité de recrutement spécialisé, placement de cadres et dirigeants) a été confirmé. L’examen des fichiers informatiques de ce dernier avait révélé les annotations suivantes sur les candidats :

« bon profil chinois, prout-fin de vie, T bobo rich, perso chelou, frustré, pincé comme un banquier, une star torchée, moustachue, aristocratie, melon aussi gros que sa médiocrité, Bulgare, ressemble à marj simpson, profil russe, la guerre des boutons, un peu psy, un peu précieux, gay, zozoteur, mal démoulé, lui dire de se raser sinon OK, filou sioux du métier, bégaie, bon profil exotique, 7 enfants ».

Licenciement pour faute grave

L’employeur, en procédant à un premier examen de la messagerie professionnelle du cadre, avait découvert qu’il avait envoyé vers sa boîte email personnelle, un fichier complet de plus de 1.300 noms de candidats issus de la base de données « Profile », ces noms étaient assortis non seulement de leurs coordonnées personnelles (adresse, numéro de téléphone portables’) mais également d’un système de notation et de commentaires personnels, plus ou moins péjoratifs.

Le fichier avait été créé dès l’arrivée du salarié au sein de la société et avait depuis été régulièrement alimenté et complété.  Le salarié avait donc, pendant son temps de travail et avec les moyens de la société, procédé à la constitution d’un fichier contenant non seulement des informations confidentielles sur des candidats mais également fait figurer des mentions illicites. A ce titre, la responsabilité de l’employeur aurait pu être engagée en sa qualité de commettant, puisque la société hébergeait un fichier contenant des données personnelles sans en faire la déclaration auprès de la CNIL.

La faute grave résulte d’un fait ou d’un ensemble de faits imputables au salarié , qui constitue une violation des obligations découlant du contrat de travail ou des relations de travail , d’une importance telle qu’elle rend impossible le maintien du salarié dans l’entreprise même pendant la durée limitée du préavis sans risque de compromettre les intérêts légitimes de l’employeur.

C’est à l’employeur qui invoque la faute grave et s’est situé sur le terrain disciplinaire et à lui seul de rapporter la preuve des faits allégués et de justifier qu’ils rendent impossible la poursuite du contrat de travail du salarié même pendant la durée du préavis.

Opposabilité de la charte informatique de l’employeur

Le salarié avait, lors de son embauche, signé la charte d’utilisation du système informatique de la société Robert Walters laquelle prohibe, en son article 11, la copie sur quelque support que ce soit d’un document appartenant à la société. Par ailleurs, le fichier apparaissait être établi en violation avérée des principes éthiques en vigueur dans la société, mais également de l’engagement du salarié de respecter un principe constant de non-discrimination. Le licenciement du salarié était donc bien fondé sur une faute grave.

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Questions / Réponses juridiques

Quelles sont les conséquences des annotations sensibles sur les candidats dans les sociétés de recrutement ?

Les annotations sensibles et/ou non professionnelles sur les candidats au sein des sociétés de recrutement sont strictement interdites. Ces pratiques peuvent entraîner des sanctions sur le plan du droit des données personnelles, qui protège la confidentialité et l’intégrité des informations personnelles des individus.

De plus, ces annotations peuvent également avoir des répercussions sur le droit du travail, notamment en cas de licenciement d’un salarié. En effet, un employeur peut être tenu responsable si des informations inappropriées sont utilisées dans le cadre de la gestion des candidatures, ce qui pourrait mener à des litiges ou à des sanctions administratives.

Quels types d’annotations ont été trouvés dans l’affaire Robert Walters ?

Dans l’affaire Robert Walters, des annotations très inappropriées et péjoratives ont été trouvées sur les candidats. Parmi celles-ci, on peut citer des termes tels que « bon profil chinois », « prout-fin de vie », « perso chelou », et d’autres commentaires dégradants.

Ces annotations témoignent d’un manque de professionnalisme et de respect envers les candidats, ce qui est non seulement contraire à l’éthique professionnelle, mais également susceptible de violer les lois sur la protection des données personnelles.

Quelles étaient les raisons du licenciement pour faute grave dans cette affaire ?

Le licenciement du consultant de Robert Walters a été justifié par plusieurs éléments constitutifs d’une faute grave. Tout d’abord, il a été découvert que le salarié avait transféré un fichier contenant plus de 1.300 noms de candidats, avec leurs coordonnées personnelles et des commentaires péjoratifs, vers sa boîte email personnelle.

Cette action constitue une violation des obligations contractuelles et des relations de travail, car elle compromet la confidentialité des données des candidats. De plus, le salarié avait créé et alimenté ce fichier de manière régulière, ce qui démontre une intention délibérée de contourner les règles de l’entreprise.

Comment la charte informatique de l’employeur a-t-elle été impliquée dans cette affaire ?

La charte d’utilisation du système informatique de Robert Walters, signée par le salarié lors de son embauche, stipule clairement que la copie de documents appartenant à la société est prohibée. En enfreignant cette règle, le salarié a non seulement violé les termes de son contrat de travail, mais a également agi en contradiction avec les principes éthiques de l’entreprise.

Cette charte est un document essentiel qui établit les attentes de l’employeur en matière de comportement et d’utilisation des ressources informatiques. Le non-respect de cette charte a donc été un facteur déterminant dans la décision de licenciement pour faute grave.

Quelles sont les implications pour l’employeur en cas de violation des données personnelles ?

L’employeur peut être tenu responsable en cas de violation des données personnelles, notamment si des informations confidentielles sur des candidats sont mal gérées ou divulguées. Dans le cas de Robert Walters, la société aurait pu voir sa responsabilité engagée en tant que commettant, car elle hébergeait un fichier contenant des données personnelles sans en faire la déclaration auprès de la CNIL.

Cela pourrait entraîner des sanctions administratives, des amendes, et nuire à la réputation de l’entreprise. De plus, cela souligne l’importance pour les employeurs de mettre en place des politiques strictes concernant la gestion des données personnelles et de former leurs employés sur ces questions.


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