Licenciement contesté pour faute grave et demande de résiliation du contrat de travail

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Licenciement contesté pour faute grave et demande de résiliation du contrat de travail

L’Essentiel : M. [H] a été engagé par Nestlé Waters Supply Sud le 27 février 2017 en tant que technicien de production. Cependant, le 24 mai 2018, il a été licencié pour faute grave après un entretien préalable. En désaccord avec cette décision, M. [H] a contesté son licenciement devant la juridiction prud’homale, demandant une résiliation judiciaire de son contrat aux torts de l’employeur. L’examen des moyens a révélé que le premier grief, dans sa seconde branche, ne nécessitait pas de décision spécialement motivée, n’étant pas de nature à entraîner la cassation.

Engagement de M. [H]

M. [H] a été engagé en tant que technicien de production par la société Nestlé Waters Supply Sud le 27 février 2017.

Licenciement pour faute grave

Le 24 mai 2018, après avoir été convoqué à un entretien en vue d’un licenciement avec mise à pied conservatoire, M. [H] a été licencié pour faute grave.

Contestation du licenciement

En désaccord avec la décision de licenciement, M. [H] a saisi la juridiction prud’homale pour demander une résiliation judiciaire de son contrat de travail aux torts de l’employeur.

Examen des moyens

Concernant le premier moyen, pris en sa seconde branche, il a été décidé qu’il n’était pas nécessaire de statuer par une décision spécialement motivée sur ce grief, qui n’est manifestement pas de nature à entraîner la cassation.

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la légitimité du licenciement pour faute grave dans le cadre de la procédure prud’homale ?

Le licenciement pour faute grave est encadré par l’article L1232-1 du Code du travail, qui stipule que « l’employeur ne peut rompre le contrat de travail d’un salarié qu’en raison d’une cause réelle et sérieuse ».

La faute grave est définie par l’article L1331-1 du même code, qui précise que « constitue une faute grave, tout fait ou tout ensemble de faits, qui rend impossible le maintien du salarié dans l’entreprise ».

Dans le cas présent, M. [H] a été licencié pour faute grave après un entretien préalable.

Il est donc essentiel de vérifier si les faits reprochés au salarié justifient effectivement un licenciement sans préavis ni indemnité.

La contestation de M. [H] devant le tribunal prud’homal vise à établir que la mesure prise à son encontre n’était pas justifiée, ce qui pourrait entraîner une résiliation judiciaire de son contrat aux torts de l’employeur.

Quelles sont les conséquences d’une résiliation judiciaire du contrat de travail ?

La résiliation judiciaire du contrat de travail est régie par l’article L1231-1 du Code du travail, qui indique que « le salarié peut demander la résiliation judiciaire de son contrat de travail lorsque l’employeur commet une faute ».

Cette résiliation entraîne des conséquences importantes, notamment en matière d’indemnités.

L’article L1234-1 précise que « en cas de rupture du contrat de travail à l’initiative de l’une des parties, celle-ci doit respecter un préavis ».

Cependant, en cas de résiliation judiciaire, le salarié peut prétendre à des indemnités de licenciement, comme le stipule l’article L1234-9, qui prévoit que « le salarié a droit à une indemnité de licenciement, sauf en cas de faute grave ».

Ainsi, si le tribunal reconnaît la légitimité de la demande de M. [H], il pourrait obtenir des indemnités, ce qui pourrait avoir un impact significatif sur la situation financière de l’employeur.

Comment la procédure prud’homale est-elle affectée par les décisions de la cour d’appel ?

La procédure prud’homale est régie par le Code de procédure civile, notamment l’article 1014, alinéa 2, qui stipule que « la cour d’appel statue par une décision spécialement motivée sur les griefs qui sont de nature à entraîner la cassation ».

Dans le cas présent, la cour d’appel de Nîmes a jugé que le grief soulevé par M. [H] n’était pas de nature à entraîner la cassation, ce qui signifie que la décision de première instance a été confirmée.

Cela souligne l’importance de la motivation des décisions judiciaires et la nécessité pour les parties de présenter des arguments solides pour contester une décision.

En effet, la cour d’appel a le pouvoir d’examiner les faits et les preuves présentés, mais elle doit également respecter les principes de droit établis par le Code du travail et le Code de procédure civile.

Ainsi, la décision de la cour d’appel peut avoir un impact significatif sur l’issue de la procédure prud’homale et sur les droits des parties impliquées.

SOC.

ZB1

COUR DE CASSATION
______________________

Audience publique du 22 janvier 2025

Cassation partielle
sans renvoi

Mme MARIETTE, conseiller doyen
faisant fonction de président

Arrêt n° 48 F-D

Pourvoi n° J 22-21.348

R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E

_________________________

AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
_________________________

ARRÊT DE LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, DU 22 JANVIER 2025

La société Nestle Waters Supply Sud, société par actions simplifiée unipersonnelle, dont le siège est [Adresse 2], a formé le pourvoi n° J 22-21.348 contre l’arrêt rendu le 26 juillet 2022 par la cour d’appel de Nîmes (5e chambre sociale PH), dans le litige l’opposant :

1°/ à M. [L] [H], domicilié [Adresse 3],

2°/ à Pôle emploi, dont le siège est [Adresse 1],

défendeurs à la cassation.

La demanderesse invoque, à l’appui de son pourvoi, trois moyens de cassation.

Le dossier a été communiqué au procureur général.

Sur le rapport de M. Carillon, conseiller référendaire, les observations de la SCP Célice, Texidor, Périer, avocat de la société Nestle Waters Supply Sud, de la SCP Delamarre et Jehannin, avocat de M. [H], après débats en l’audience publique du 10 décembre 2024 où étaient présents Mme Mariette, conseiller doyen faisant fonction de président, M. Carillon, conseiller référendaire rapporteur, M. Barincou, conseiller, et Mme Dumont, greffier de chambre,

la chambre sociale de la Cour de cassation, composée des président et conseillers précités, après en avoir délibéré conformément à la loi, a rendu le présent arrêt.

Faits et procédure

1. Selon l’arrêt attaqué (Nîmes, 26 juillet 2022), M. [H] a été engagé, en qualité de technicien de production, le 27 février 2017 par la société Nestlé Waters Supply Sud (la société).

2. Convoqué à un entretien en vue d’un licenciement avec mise à pied conservatoire, le salarié a été licencié le 24 mai 2018 pour faute grave.

3. Contestant la légitimité de la mesure prise à son encontre, le salarié a saisi la juridiction prud’homale afin de demander une résiliation judiciaire de son contrat de travail aux torts de l’employeur.

Examen des moyens

Sur le premier moyen, pris en sa seconde branche

4. En application de l’article 1014, alinéa 2, du code de procédure civile, il n’y a pas lieu de statuer par une décision spécialement motivée sur ce grief qui n’est manifestement pas de nature à entraîner la cassation.

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