Quelle est la liberté d’expression des chroniqueurs TV ?

Les chroniqueurs TV ne bénéficient pas d’une liberté d’expression totale. Leur discours est soumis à des restrictions, notamment en ce qui concerne les propos discriminatoires.

L’ARCOM a mis en demeure la chaîne CNEWS en raison d’interventions jugées discriminatoires par un chroniqueur de l’émission « Face à l’info ».

Ces interventions ont été perçues comme stigmatisantes, notamment lors d’un débat sur la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes, ainsi que lors d’une discussion sur la déportation des Juifs français pendant la Seconde Guerre mondiale.

Quel est le rôle de l’ARCOM dans le contrôle des émissions ?

L’ARCOM a pour mission de veiller à ce que les programmes diffusés par les chaînes de télévision ne contiennent pas d’incitation à la haine ou à la violence.

Selon l’article 15 de la loi du 30 septembre 1986, il doit s’assurer que les contenus ne discriminent pas en raison de la race, du sexe, de la religion ou de la nationalité.

L’article 2-3-3 de la convention de 2015 impose à CNEWS de ne pas encourager des comportements discriminatoires et de promouvoir les valeurs d’intégration et de solidarité.

L’éditeur est donc responsable du contenu diffusé et doit garder le contrôle de son antenne en toutes circonstances.

Quelle est la position du comité d’éthique de Canal Plus ?

Le comité d’éthique de Canal Plus a exprimé des préoccupations concernant la position d’un chroniqueur permanent.

Dans un avis du 23 octobre 2019, il a souligné que la présence centrale de ce chroniqueur et son intervention sur des sujets sensibles pouvaient créer un risque spécifique.

Bien que la présence d’autres intervenants puisse apporter une forme de contradiction, cela n’est pas suffisant pour garantir une maîtrise éditoriale parfaite.

Le comité a recommandé que l’émission soit diffusée en différé pour mieux contrôler le contenu, une mesure qui n’a été mise en œuvre qu’à partir du 29 octobre.

Quels sont les antécédents fautifs du chroniqueur ?

Le chroniqueur a tenu des propos controversés lors d’une séquence sur le « risque de l’Islam radical » dans les banlieues.

Il a fait des amalgames entre islam et islamisme, déclarant que « l’islam est par essence une religion politique ».

Ces déclarations ont été perçues comme une légitimation de violences passées contre des personnes de confession musulmane.

Il a également exprimé des opinions qui pourraient inciter à la haine, en se déclarant « aujourd’hui » du côté d’un général ayant commis des massacres.

Ces propos, tenus à une heure de grande écoute, ont suscité des inquiétudes quant à leur impact sur le public.

Quelles sont les conséquences d’un défaut de maîtrise de l’antenne ?

Le défaut de maîtrise de l’antenne a été illustré par l’absence de réaction de la journaliste présente lors de la diffusion des propos controversés.

Elle s’est limitée à identifier un « désaccord » entre les intervenants, sans modérer les échanges.

Cette inaction constitue un manquement à la convention de la chaîne, car elle ne garantit pas un débat équilibré et respectueux.

Le manque de réaction face à des propos potentiellement incitatifs à la haine souligne l’importance d’une régulation stricte des contenus diffusés à la télévision.