L’employeur, complice de harcèlement électronique ?  

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L’employeur, complice de harcèlement électronique ?  
Questions / Réponses juridiques

Quelles sont les conséquences d’un harcèlement électronique au travail ?

Le harcèlement électronique au travail peut avoir des conséquences graves tant pour le salarié victime que pour l’employeur. Si un fait tiré de la vie personnelle d’un salarié est lié à la vie professionnelle, cela peut justifier des mesures disciplinaires, y compris le licenciement. L’employeur a une obligation de sécurité envers ses employés. S’il ne prend pas les mesures nécessaires pour prévenir ou mettre fin à un harcèlement électronique, cela peut entraîner l’inaptitude du salarié. Dans ce cas, le licenciement pourrait être considéré comme sans cause réelle et sérieuse, ce qui expose l’employeur à des sanctions. En somme, le harcèlement électronique peut non seulement affecter la santé mentale et physique du salarié, mais également engager la responsabilité de l’employeur si ce dernier ne respecte pas ses obligations de sécurité.

Quelle est l’obligation de prévention des risques professionnels ?

L’obligation de prévention des risques professionnels est inscrite dans le code du travail, notamment dans les articles L.4121-1 et L.4121-2. Cette obligation impose à l’employeur de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé de ses salariés. Cette obligation est distincte de la prohibition des agissements de harcèlement moral, bien qu’elle en soit une déclinaison. L’employeur doit non seulement prévenir le harcèlement moral, mais également agir pour faire cesser les comportements inappropriés. Il est donc déterminant pour l’employeur de mettre en place des politiques et des procédures claires pour prévenir le harcèlement, ainsi que de former les employés sur ces questions. Cela inclut la mise en place de canaux de signalement et des mesures de soutien pour les victimes.

Quelles sont les responsabilités de l’employeur en cas de harcèlement moral ?

L’employeur a la responsabilité de prendre des mesures pour prévenir le harcèlement moral et de réagir rapidement lorsqu’il est signalé. Même en l’absence de harcèlement moral avéré, si un salarié souffre moralement en lien avec son travail, l’employeur doit agir pour remédier à la situation. Il appartient à l’employeur de démontrer qu’il a pris toutes les mesures nécessaires pour prévenir et faire cesser le harcèlement. Cela peut inclure des enquêtes internes, des rappels des règles de conduite, et des mesures de soutien pour la victime. Dans le cas où l’employeur ne prend pas ces mesures, il peut être tenu responsable des conséquences sur la santé mentale et physique du salarié, ce qui peut entraîner des sanctions juridiques.

Comment l’employeur peut-il se défendre contre une accusation de harcèlement ?

Pour se défendre contre une accusation de harcèlement, l’employeur doit prouver qu’il a pris toutes les mesures de prévention nécessaires. Cela inclut la mise en place de politiques claires contre le harcèlement, la formation des employés, et la réalisation d’enquêtes internes en cas de signalement. Dans le cas de Mme [J], l’employeur a tenté de justifier son inaction en arguant qu’il avait pris des mesures, comme des rappels à l’ordre à M. [X]. Cependant, il n’a pas démontré qu’une enquête approfondie avait été menée, ce qui a affaibli sa défense. Il est donc essentiel pour l’employeur de documenter toutes les actions entreprises et de montrer qu’il a agi de manière proactive pour protéger ses employés. Cela peut inclure des preuves de communications internes, des comptes rendus de réunions, et des mesures prises pour soutenir les victimes.

Quelles sont les implications d’un manquement à l’obligation de sécurité ?

Un manquement à l’obligation de sécurité peut avoir des conséquences juridiques et financières pour l’employeur. Si un employeur ne prend pas les mesures nécessaires pour protéger ses employés contre le harcèlement, il peut être tenu responsable des préjudices subis par la victime. Dans le cas de Mme [J], la CRCAM de la Touraine et du Poitou a été jugée responsable pour ne pas avoir pris des mesures adéquates après la réintégration de M. [X]. Cela a causé un préjudice moral à Mme [J], qui a ressenti que son employeur favorisait son harceleur. Les implications peuvent inclure des dommages-intérêts à verser à la victime, des sanctions administratives, et une atteinte à la réputation de l’entreprise. Il est donc déterminant pour les employeurs de respecter leurs obligations de sécurité pour éviter de telles conséquences.

Les ruptures de relations affectives entre salariés, même dans un contexte de harcèlement électronique, ne relèvent pas du champs professionnel, du moins sur le volet pénal. L’employeur ne peut être condamné pour complicité de harcèlement électronique.

Affaire Crédit agricole

En l’espèce, un salarié du Crédit agricole, à l’origine de faits de harcèlement électronique de son ex compagne, également employée par la banque, a pu consulter les comptes bancaires de cette dernière, a utilisé les bases de données professionnelles pour en faire une utilisation inappropriée dans la sphère privée.

Usage d’un traceur GPS

Le salarié avait effectué des envois réitérés de messages malveillants émis par la voie des communications électroniques en l’espèce en collectant et en traitant de façon informatique les données relatives aux déplacements de sa collègue au moyen d’un traceur GPS et d’un logiciel d’application,

Faits en dehors de la sphère professionnelle

Ces fait ont eu lieu en dehors de la sphère professionnelle, le seul fait que ces deux personnes soient également des collègues de travail ne permettant pas eux seuls de retenir que les agissements du salarié auraient eu lieu dans un contexte professionnel.

La salariée a fait valoir, sans succès qu’elle avait été victime de harcèlement moral de la part d’un autre salarié de l’entreprise, avec lequel elle avait entretenu une relation affective, et que par son inertie, la CRCAM de la Touraine et du Poitou s’est rendue complice de ce harcèlement moral. Elle expliquait que les agissements de son collègue ont été commis aux lieu et temps de travail de ce dernier.

Ces faits ne laissent pas présumer une situation de harcèlement moral dont l’employeur serait l’auteur.

En effet, si le collègue en cause a effectivement été condamné par le tribunal correctionnel pour harcèlement moral, l’infraction qui a été retenue est celle prévue par l’article 222-33-2-1 du code pénal à savoir le harcèlement sur concubin ou ex-concubin ayant pour effet de dégrader les conditions de vie, ce qui diffère de l’infraction prévue par l’article 222-33-2 du code pénal qui réprime le harcèlement moral au travail. Le collègue n’a donc pas été condamné pour des faits de harcèlement moral altérant les conditions de travail de la salariée, la lecture de la qualification pénale détaillée ne faisant d’ailleurs apparaître aucune notion professionnelle.

En outre, il est inopérant pour la salariée de soutenir que la CRCAM de la Touraine et du Poitou s’est rendue ‘complice’ de harcèlement moral dès lors que cette notion n’a aucune existence juridique en droit du travail et que l’employeur n’a fait l’objet d’aucune poursuite pénale de ce chef.

A cet égard, le fait pour l’employeur de ne pas prendre les mesures nécessaires pour prévenir et faire cesser un comportement inadapté et pour protéger la sécurité de ses salariés ne se confond pas avec le harcèlement moral dont un autre auteur a fait preuve dans le cadre de la sphère privée.

De même, le seul fait que l’auteur des faits ait été un collègue de travail et qu’il ait pu occasionnellement user et détourner ses outils de travail au détriment de la salariée ne suffit pas pour considérer qu’il a agi dans le cadre professionnel, dès lors que cet usage n’avait aucun objectif professionnel.

Bien au contraire, la plupart des agissements répétés ont été commis dans le cadre de la sphère privée, dans un contexte de séparation de couple non acceptée par le salarié fautif.

Certains faits ont de plus été commis alors qu’il était en arrêt de travail et/ou depuis son téléphone portable ou ordinateur personnel.

Le harcèlement électronique

Pour rappel, est une incrimination pénale, le fait de harceler une personne par des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale en l’espèce en la suivant à son insu de façon répétée, en espionnant ses déplacements, en lui adressant de façon répétée des messages téléphoniques et des courriels.

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Quelles sont les conséquences d’un harcèlement électronique au travail ?

Le harcèlement électronique au travail peut avoir des conséquences graves tant pour le salarié victime que pour l’employeur. Si un fait tiré de la vie personnelle d’un salarié est lié à la vie professionnelle, cela peut justifier des mesures disciplinaires, y compris le licenciement. L’employeur a une obligation de sécurité envers ses employés. S’il ne prend pas les mesures nécessaires pour prévenir ou mettre fin à un harcèlement électronique, cela peut entraîner l’inaptitude du salarié. Dans ce cas, le licenciement pourrait être considéré comme sans cause réelle et sérieuse, ce qui expose l’employeur à des sanctions. En somme, le harcèlement électronique peut non seulement affecter la santé mentale et physique du salarié, mais également engager la responsabilité de l’employeur si ce dernier ne respecte pas ses obligations de sécurité.

Quelle est l’obligation de prévention des risques professionnels ?

L’obligation de prévention des risques professionnels est inscrite dans le code du travail, notamment dans les articles L.4121-1 et L.4121-2. Cette obligation impose à l’employeur de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé de ses salariés. Cette obligation est distincte de la prohibition des agissements de harcèlement moral, bien qu’elle en soit une déclinaison. L’employeur doit non seulement prévenir le harcèlement moral, mais également agir pour faire cesser les comportements inappropriés. Il est donc déterminant pour l’employeur de mettre en place des politiques et des procédures claires pour prévenir le harcèlement, ainsi que de former les employés sur ces questions. Cela inclut la mise en place de canaux de signalement et des mesures de soutien pour les victimes.

Quelles sont les responsabilités de l’employeur en cas de harcèlement moral ?

L’employeur a la responsabilité de prendre des mesures pour prévenir le harcèlement moral et de réagir rapidement lorsqu’il est signalé. Même en l’absence de harcèlement moral avéré, si un salarié souffre moralement en lien avec son travail, l’employeur doit agir pour remédier à la situation. Il appartient à l’employeur de démontrer qu’il a pris toutes les mesures nécessaires pour prévenir et faire cesser le harcèlement. Cela peut inclure des enquêtes internes, des rappels des règles de conduite, et des mesures de soutien pour la victime. Dans le cas où l’employeur ne prend pas ces mesures, il peut être tenu responsable des conséquences sur la santé mentale et physique du salarié, ce qui peut entraîner des sanctions juridiques.

Comment l’employeur peut-il se défendre contre une accusation de harcèlement ?

Pour se défendre contre une accusation de harcèlement, l’employeur doit prouver qu’il a pris toutes les mesures de prévention nécessaires. Cela inclut la mise en place de politiques claires contre le harcèlement, la formation des employés, et la réalisation d’enquêtes internes en cas de signalement. Dans le cas de Mme [J], l’employeur a tenté de justifier son inaction en arguant qu’il avait pris des mesures, comme des rappels à l’ordre à M. [X]. Cependant, il n’a pas démontré qu’une enquête approfondie avait été menée, ce qui a affaibli sa défense. Il est donc essentiel pour l’employeur de documenter toutes les actions entreprises et de montrer qu’il a agi de manière proactive pour protéger ses employés. Cela peut inclure des preuves de communications internes, des comptes rendus de réunions, et des mesures prises pour soutenir les victimes.

Quelles sont les implications d’un manquement à l’obligation de sécurité ?

Un manquement à l’obligation de sécurité peut avoir des conséquences juridiques et financières pour l’employeur. Si un employeur ne prend pas les mesures nécessaires pour protéger ses employés contre le harcèlement, il peut être tenu responsable des préjudices subis par la victime. Dans le cas de Mme [J], la CRCAM de la Touraine et du Poitou a été jugée responsable pour ne pas avoir pris des mesures adéquates après la réintégration de M. [X]. Cela a causé un préjudice moral à Mme [J], qui a ressenti que son employeur favorisait son harceleur. Les implications peuvent inclure des dommages-intérêts à verser à la victime, des sanctions administratives, et une atteinte à la réputation de l’entreprise. Il est donc déterminant pour les employeurs de respecter leurs obligations de sécurité pour éviter de telles conséquences.

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