L’essentiel : La mise en place d’une application mobile pour optimiser la gestion du personnel est légale, à condition de respecter certaines conditions. La Cour de cassation a validé l’utilisation d’outils informatiques pour consigner des événements liés à l’exploitation, justifiant leur nécessité par le caractère nomade des pilotes et la taille de la flotte d’Air France. L’application « Fidèle » permet un suivi des activités journalières et des événements, répondant ainsi à une finalité légitime. Les données collectées doivent être traitées de manière loyale, pour des finalités explicites, et les salariés doivent être informés de leurs droits concernant ces données.
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La mise en place d’une application mobile visant à optimiser la gestion du personnel des activités des salariés n’est pas illégale en soi et peut être déployée sous réserve de respecter les conditions ci-après. Finalité légitime de l’application mobileDans l’affaire Une application Validation de l’application «Fidèle»Depuis 2005, Le « fichier Traitement des données collectéesLe traitement Le traitement Information et transparence vis-à-vis des salariésOutre la consultation Nature des données collectéesA noter que les indications relatives aux arrêts de travail des salariés ne faisaient pas apparaître le motif de l’absence de sorte qu’elles ne pouvaient être considérées comme une donnée relative à l’état de santé bénéficiant de la protection prévue à l’ancien article 8 de la loi n°78-17 du 6 janvier 1978. Les deux cas relatés de mention de la qualité de gréviste dans le fichier étaient isolés, ancien pour l’un d’eux, rectifiés et résultaient d’erreurs commises par les utilisateurs que l’entreprise s’efforçait d’éviter en leur diffusant une liste de termes génériques, l’application mobile n’offrait donc pas la possibilité de collecter des données illicites. Téléchargez la décision |
Q/R juridiques soulevées :
Quelle est la finalité légitime de l’application mobile ?La finalité légitime de l’application mobile réside dans l’optimisation de la gestion des activités des salariés, en particulier dans le secteur aérien, comme illustré par l’affaire Air France. Dans ce contexte, la Cour de cassation a validé l’utilisation d’une application pour consigner divers événements liés aux pilotes, tels que les retards ou les arrêts maladie. Cette nécessité découle du caractère nomade des pilotes et de la taille importante de la flotte d’Air France, qui compte 3 900 pilotes et 1 900 vols par jour. Ainsi, l’application vise à assurer une gestion efficace des plannings et à garantir la sécurité des vols, répondant à une finalité légitime d’organisation optimale de l’exploitation. Comment l’application « Fidèle » a-t-elle été validée ?L’application « Fidèle » a été validée par la CNIL depuis 2005, en tant qu’outil informatique destiné à l’encadrement des Personnels Navigants Techniques (PNT). Elle permet un suivi de l’activité journalière et facilite la communication entre les cadres de permanence des sites de Roissy et d’Orly. Les informations collectées visent à informer les cadres sur les événements liés à l’exploitation et les demandes des pilotes. La CNIL n’a émis aucune critique lors de la déclaration de cet outil, confirmant ainsi sa conformité avec les exigences légales en matière de traitement des données personnelles. Quelles sont les conditions de traitement des données collectées ?Le traitement des données collectées via l’application mobile doit respecter plusieurs conditions essentielles. Premièrement, les données doivent être collectées et traitées de manière loyale et licite, pour des finalités déterminées, explicites et légitimes. Deuxièmement, le traitement ultérieur à des fins statistiques est compatible avec les finalités initiales, tant qu’il respecte les principes du RGPD et n’est pas utilisé pour des décisions individuelles. Troisièmement, les données doivent être adéquates, pertinentes et non excessives par rapport aux finalités de leur collecte. Enfin, elles doivent être exactes, mises à jour si nécessaire, et conservées pour une durée ne dépassant pas celle nécessaire aux finalités de traitement. Comment les salariés sont-ils informés du traitement de leurs données ?Les salariés doivent être informés de manière transparente concernant le traitement de leurs données personnelles. Dans le cas d’Air France, les employés ont été préalablement informés de l’existence de ce traitement, de sa finalité, et des destinataires des données collectées. Cette information a été communiquée par le biais d’un mémo circulé sous forme papier et disponible sur l’intranet de l’entreprise. Les salariés avaient également la possibilité d’accéder aux événements liés à leur activité, d’y ajouter des commentaires, et de connaître leurs droits d’accès, de rectification et de suppression des données les concernant. Quelles sont les données collectées par l’application mobile ?Les données collectées par l’application mobile ne comprennent pas de motifs d’absence, ce qui les exclut de la catégorie des données sensibles relatives à la santé. Les indications sur les arrêts de travail des salariés ne révèlent pas les raisons de ces absences, respectant ainsi la protection des données personnelles. De plus, les cas isolés de mention de la qualité de gréviste dans le fichier ont été rectifiés et résultaient d’erreurs d’utilisation. L’entreprise a mis en place des mesures pour éviter de telles erreurs, en diffusant une liste de termes génériques, garantissant ainsi que l’application ne collecte pas de données illicites. |
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