Légalité du CDI à la pigeModalité d’exécution de contrat de pige peu usitée et pourtant légale, le CDI à la pige a été jugé légal par la Cour de cassation y compris en l’absence d’un contrat écrit, l’essentiel étant que les parties considèrent leur collaboration comme s’inscrivant dans un cadre à durée indéterminée dès l’origine et que le salarié pigiste dispose de ses bulletins de paie avec déclaration aux organismes sociaux. Rémunération du salarié en pigesUn contrat de travail à durée indéterminée peut être conclu avec un journaliste pigiste, sans mention du volume de piges. Dans cette affaire, les juges ont confirmé que la relation de travail entre l’éditeur de presse et ses journalistes était à durée indéterminée dès l’origine. Le contrat de travail du journaliste pigiste, conclu pour répondre à une demande précise et temporaire d’une entreprise de presse et rémunéré de manière variable en fonction de l’importance de la production commandée, n’est donc pas par nature un contrat à durée déterminée qui doit impérativement respecter les prescriptions des articles L. 1241-12 du code du travail. Ce système présente des avantages puisque le journaliste pigiste bénéficie d’une liberté et d’une souplesse dans son activité professionnelle lui permettant d’avoir plusieurs employeurs. La présomption légale de l’article L7112-1 du code du travail ne change rien au « droit à la requalification en CDI » puisque l’existence ou non du contrat de travail n’était pas en cause. Attention : les pigistes en CDI doivent tout de même être déclarés auprès de l’URSSAF et il doit leur être remis, chaque mois, en même temps que leur bulletin de paie, une attestation d’employeur destinée à Pôle emploi. Réduction du temps de travail mensuel du pigistePrécision intéressante apportée par les juges, le changement du volume de piges n’est pas un élément déterminant. En effet, sauf la faculté pour le pigiste, de solliciter la requalification de la relation de travail en collaboration permanente dès lors qu’il est tenu de consacrer une partie déterminée de son temps à l’entreprise de presse à laquelle il collabore, l’article L. 3123-14 du code du travail n’est pas applicable au journaliste rémunéré à la pige. Pour rappel, cet article dispose que « le temps de travail mensuel d’un salarié à temps partiel ne peut être réduit de plus d’un tiers par l’utilisation du crédit d’heures auquel il peut prétendre pour l’exercice de mandats qu’il détient au sein d’une entreprise. Le solde éventuel de ce crédit d’heures payées peut être utilisé en dehors des heures de travail de l’intéressé. » |
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Qu’est-ce que le CDI à la pige et est-il légal ?Le CDI à la pige est une modalité d’exécution de contrat de travail qui, bien que peu usitée, a été jugée légale par la Cour de cassation. Cette légalité s’applique même en l’absence d’un contrat écrit, à condition que les parties impliquées considèrent leur collaboration comme un cadre à durée indéterminée dès le départ. Il est essentiel que le salarié pigiste reçoive ses bulletins de paie et que ceux-ci soient déclarés aux organismes sociaux, ce qui garantit une certaine protection sociale. Comment est déterminée la rémunération d’un salarié pigiste ?La rémunération d’un journaliste pigiste dans le cadre d’un CDI peut être variable et ne nécessite pas de mention précise du volume de piges. Les juges ont confirmé que la relation de travail entre l’éditeur de presse et le journaliste est considérée comme à durée indéterminée dès l’origine. Le contrat de travail du pigiste est souvent établi pour répondre à une demande temporaire, ce qui ne le classe pas nécessairement comme un contrat à durée déterminée. Cela permet au pigiste de bénéficier d’une certaine liberté et souplesse, lui permettant de travailler pour plusieurs employeurs. Quelles sont les implications de la réduction du temps de travail pour un pigiste ?Les juges ont précisé que le changement du volume de piges n’est pas un élément déterminant pour la relation de travail. Le pigiste a la possibilité de demander la requalification de sa relation de travail en collaboration permanente, surtout s’il consacre une partie déterminée de son temps à l’entreprise de presse. L’article L. 3123-14 du code du travail, qui régule le temps de travail des salariés à temps partiel, ne s’applique pas aux journalistes rémunérés à la pige. Cet article stipule que le temps de travail mensuel d’un salarié à temps partiel ne peut être réduit de plus d’un tiers par l’utilisation de crédits d’heures liés à des mandats. |
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