Jeux télévisés : des redevances spécifiques ? Questions / Réponses juridiques.

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Jeux télévisés : des redevances spécifiques ? Questions / Réponses juridiques.

La SAJE a intenté une action en contrefaçon contre Orange, arguant de la protection de ses formats de jeux. Cependant, le tribunal a jugé que la SAJE ne pouvait prouver qu’elle détenait les droits nécessaires, car les jeux télévisés sont considérés comme des œuvres composites, dont les droits appartiennent aux producteurs. En conséquence, la SAJE n’a pas pu justifier la recevabilité de son action, n’ayant pas apporté la preuve d’une cession de droits de ses membres. Les décisions de première instance et d’appel ont donc déclaré irrecevables ses demandes de contrefaçon.. Consulter la source documentaire.

Qu’est-ce que la SAJE et quel est son rôle dans le domaine des jeux télévisés ?

La SAJE, ou Société des Auteurs de Jeux Électroniques, est une organisation qui représente les intérêts des auteurs de formats de jeux télévisés. Son rôle principal est de gérer les droits d’auteur liés à ces formats, qu’ils soient originaux ou adaptés d’œuvres étrangères.

Un format de jeu est défini comme un « mode d’emploi » qui décrit le déroulement d’un jeu, servant de base à la création d’un jeu télévisé. La SAJE a pour mission de protéger les droits de ses membres en s’assurant qu’ils reçoivent une compensation adéquate pour l’utilisation de leurs créations.

Cependant, dans le cadre de son contentieux avec Orange, la SAJE a été confrontée à des défis juridiques concernant la légitimité de ses droits sur les œuvres audiovisuelles qui intègrent ces formats.

Pourquoi la SAJE n’a-t-elle pas pu justifier ses droits dans le contentieux contre Orange ?

Dans le litige opposant la SAJE à Orange, il a été établi que la SAJE ne pouvait pas prouver qu’elle détenait un « catalogue » d’œuvres sur lequel elle aurait des droits patrimoniaux. Cela signifie qu’elle n’avait pas les droits nécessaires pour agir en contrefaçon contre Orange pour des diffusions non autorisées.

Le tribunal a jugé que les jeux télévisés, bien qu’incorporant des formats de jeux, sont considérés comme des œuvres audiovisuelles distinctes. Par conséquent, les droits de retransmission secondaire que la SAJE prétendait détenir n’étaient pas valides, car ils relevaient des producteurs des œuvres audiovisuelles, et non de la SAJE elle-même.

Quels étaient les enjeux juridiques soulevés par le juge dans cette affaire ?

Le juge a soulevé plusieurs questions clés concernant les qualifications juridiques des jeux télévisés et des droits d’auteur. Parmi ces questions, on trouve :

1. La nature composite des jeux télévisés en tant qu’œuvres audiovisuelles.
2. La nature des contrats entre les auteurs de formats de jeux et les producteurs, notamment s’ils constituent des cessions de droits d’auteur.
3. La possibilité pour les auteurs de revendiquer des droits pour la diffusion secondaire, même s’ils n’avaient pas apporté leurs droits pour la diffusion primaire.
4. La légitimité de la SAJE à défendre un répertoire alors que seuls des droits de diffusion secondaire étaient apportés par ses membres.

Ces questions ont été essentielles pour déterminer la recevabilité de l’action de la SAJE en contrefaçon.

Pourquoi l’action de la SAJE a-t-elle été déclarée irrecevable ?

L’action de la SAJE a été déclarée irrecevable tant en première instance qu’en appel, car elle n’a pas pu prouver qu’elle agissait sur la base de droits qui lui avaient été régulièrement apportés par ses membres.

L’article L332-1 du Code de la propriété intellectuelle stipule que l’action en contrefaçon est ouverte à tout auteur d’une œuvre protégée, mais pour que cette action soit recevable, il est impératif que la SAJE puisse démontrer qu’elle détient des droits valides.

En l’absence de contrats signés avec Orange et sans preuve de droits d’auteur apportés par ses membres, la SAJE n’a pas pu établir la légitimité de sa demande.

Comment les droits d’auteur sont-ils structurés dans le cadre des jeux télévisés ?

Les droits d’auteur dans le cadre des jeux télévisés sont structurés de manière complexe. Selon l’article L113-2 du Code de la propriété intellectuelle, les jeux télévisés sont considérés comme des œuvres composites. Cela signifie qu’ils intègrent plusieurs éléments créatifs, y compris les formats de jeux et les œuvres audiovisuelles.

L’article L132-24 établit une présomption de cession des droits d’exploitation au profit du producteur de l’œuvre audiovisuelle. Cela implique que, sauf clause contraire, les droits d’exploitation des co-auteurs sont transférés au producteur.

Ainsi, pour que les auteurs de formats de jeux puissent apporter leurs droits à la SAJE, ils doivent s’assurer qu’ils n’ont pas déjà cédé ces droits au producteur de l’œuvre audiovisuelle. La SAJE n’a pas réussi à prouver l’existence de clauses contractuelles contraires à cette présomption, ce qui a affaibli sa position dans le litige.


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